Église de Rocques
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Au carrefour des routes Lisieux - Fauguernon et Hermival-les-Vaux - Ouilly-le-Vicomte, se dresse l'église de Rocques, érigée sous le patronage de Saint Ouen et classée "monument historique" en 1946.
Entourée de son vieux cimetière sur lequel s'étendent les deux bras d'une antique Croix de pierre, elle est solidement campée sur ses assises. Une tour massive et carrée du XIIIème siècle, surmontée d'un petit clocher, couvert en ardoisée, du XVIème siècle, forme comme l'avant-corps de la nef. Lors de la libération (22-24 aout 1944), une partie de l'église a été endommagée (vitraux, porches et contre-fort droit du transept droit). Elle a été restaurée en 1948-49 par les soins de la Reconstruction et des Beaux-Arts.
Sommaire |
[modifier] Les porches
Deux porches en bois, juxtaposés d'une façon tout à fait singulière, constituent la partie la plus originale de l'édifice. Ils précèdent la porte principale.
- Le premier, et aussi le moins orné, semble empiéter sur le cimetière ; des poutres coupées indiquent vraisemblablement qu'il fut diminué.
- Le deuxième, celui qui adhère au portail même de l'église, a des poutres sculptées de délicates torsades.
Deux des pieds droits portent un écusson où il est possible de reconnaître les armes du Cardinal Le Veneur : d'argent à la bande d'azur chargées de trois croisettes d'or. Ce porche a donc été construit pendant l'épiscopat du Cardinal Le Veneur, évêque de Lisieux, c'est-à-dire entre 1505 et 1539. On remarque aussi, au milieu du galbe, une énorme salamandre qui nous confirme bien la construction au temps de François Ier, la salamandre étant l'insigne de ce roi.
Le pavage du choeur avec ses briques rouges à six cotés attire l'oeil des connaisseurs, tout comme les torchères.
[modifier] L'interieur
- Le plan : L'Église est construite en forme de croix latine, aux bras sensiblement égaux : choeur, nef très courte et deux chapelles formant transept.
- Les murs : Ceux du choeur et le mur nord de la nef sont de la même époque que la tour (XIIIème siècle).
- Les autels : Le retable du choeur, placé en 1854, remplace un autre autel construit au XVIIIème siècle par la Confrérie de la Charité. Cet autel était alors surmonté par le grand tableau de l'Assomption qui se trouve actuellement an fond de la nef et dont nous parlerons plus bas.
Les autels du transept, dédiés 1'un à la Très Sainte Vierge et l'autre à Saint Roch, sont du XVIIIème siècle ; la statue blanche de la Vierge fut offerte en 1863. Quant à l'autel peint, en chêne (sous le vitrail de la crèche), et à la statue de N.D. de la Salette, ils furent donnés en 1867.
- Les statues : Le Saint Pierre et le Saint Ouen à droite du maître—autel, ainsi que la Vierge à gauche et Saint Jean à droite (entrée du choeur), sont en bois.
- L'ameublement du sanctuaire et la table de Communion sont dûs au talent d'un artisan de Lisieux, constructeur de l'Oratoire.
- Autres curiosités : Sous le clocher, scellée dans le mur, une table de pierre portant le texte d'une fondation pieuse faite en 1664 par un curé de Rocques, nommé Marin Polliniez.
- les fenêtres : Les deux grandes et belles baies flamboyantes des croisillons sont de style ogival. Les fenêtres de la nef datent de la Renaissance (XVIème siècle). Quant à celles du choeur, elles sont modernes.
- A remarquer également le mode original de fermeture de la grande porte : poutre qui pivote et va s'encastrer dans les deux murs.
Le pavage du choeur avec ses briques rouges à six cotés attire l'oeil des connaisseurs, tout comme les torchères.
[modifier] Les vitraux
Ils sont l'oeuvre de N. Gaudin, peintre-verrier de Paris (auteur des vitraux et des mosaïques de la Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux). Ils furent bénits le 22 mai 1949, par Mgr Fallaize.. Voici leur description succinte :
1 Grandes Verrières
- Côté Chaire : La Crêche, avec dans les ajours : étoile miraculeuse, offrandes des bergers et des Mages (fruits, jarre de lait, encens, coffret, etc).
- Côté confessionnal : Les Saints patrons de l'église et de la Charité avec, dans les ajours ce qui ce rapporte à leur vie.
Saint Ouen archevêque de Rouen (croix archiépiscopale, crosse, colombe avec rameau d'olivier dans le bec. Il fit le voyage de Cologne pour négocier la paix entre l'Austrasie et la Neustrie). Saint Roch (baton et coquille de pèlerin, chien portant dans sa gueule un petit pain -allusion à cette période de sa vie où, atteint de la peste, il était ravitaillé chaque jour par un chien dans le petit bois où il vivait). Saint BARTHELEMY (glaive et pierres coupantes, indiquent son genre de mort : il fut écorché vif).
2. Petits Vitraux - Ils représentent les symboles des sacrements.
- Le Baptème : eau coulant d'une coquille St Jacques
"Je te baptise au nom du Père, du Fils et du St Esprit".
- L'Onction des malades : du baume, plante qui entre dans la composition de l'huile des infirmes, pousse autour d'une Croix "Rendez-lui le santé du corps et de l"âme".
- La Confirmation : une colombe "Recevez le St Esprit".
- l'Eucharistie : épis de blé et grappe de raisin "Ceci est mon Corps, ceci est non Sang",
- l'Ordre : calice et étole "Tu es pr8tre pour l'éternité1".
- le Mariage : doux anneaux entrelacés "Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni".
- la Pénitence : deux clefs croisées (pouvoir du pardon) "Je t'absous au nom du Pére, du Fils et du St Esprit".
Le dernier vitrail est destiné à perpétuer le souvenir dos douze enfants de Rocques morts pour la France "Bienheureux ceux qui ont souffert pour la justice".
[modifier] Les Cloches
Autrefois, le clocher devait abriter deux cloches comme en témoigne l'état des pièces de bois du beffroi. Mais depuis bien longtemps il n'en contenait plus qu'une, fêlée. Elle avait été fondue à Lisieux, par La villette en 1767, et bénite (sous le nom de St Ouen) par Messire Jacques Marie de Caritat de Condorcet, assisté de M.F. Hebert, curé de St Léonard d'Honfleur et ancien curé de Rocques - Messires Jean Rebut et Jean Bunel étaient alors curé et vicaire de la paroisse. En 1946, quatre jeunes soeurs lui succédèrent. L'aînée "Marie-Denise" (215 Kgs - DO), "ondoyée" par M. L'Archiprêtre de Lisieux le 24 février, sonna pour la première fois le lendemain vers 17 heures, pour 1'arrivée de N.D. de Boulogne qui devait passer 19 heures dans notre petite église. C'est le 26 mai suivant que Mgr PICAUD procéda au baptême des quatre cloches. Voici ce qu'on peut lire sur le bronze de cette cloche: "Je remplace ma soeur aînée St OUEN, bénite en 1767. Fondue du même métal, j'ai été baptisée le 26 mai 1946 par Mgr Picaud, évêque de Bayeux et Lisieux, assisté do M. Brault, vicaire général, K. l'Abbé Houssaye, aumônier des Soeurs Oblates de Ste Thérèse, étant desservant de Rocques et K. Dayes, maire. J'ai été nommée Marie Denise, par Melle Piquot et M. Désiré Baeyaert, de cette paroisse. Avec mes trois jeunes soeurs, je loue Dieu, je convoque le peuple fidèle, je chante les joies chrétiennes. je pleura les défuntes. Heureux ceux qui répondent à notre voix."
Les trois autres cloches portent les noms suivants:
- PHILIPPE - ANTOINETTE (125 Kgs - FA)
- CECILE - MAUD (89 Kgs - SOL)
- MARIE THERESE - MARIE MADELEINE (67 Kgs - LA)
Depuis 1963, la grosse cloche est électrifiée (volée), ainsi que la 2ème et la 4ème (tintement). Le glas et l'angélus sont automatiques : ce dernier est commandé par une horloge électrique, située à la sacristie et qui elle-même actionne les aiguilles du cadran extérieur du clocher. Cette électrification est due au Maire de Rocques : Mr. Guy-René Michel, ainsi que l'illumination du porche et de l'église réalisée en 1976.
[modifier] la Charité de Rocques
La Confrérie de la Charité de Rocques remonte à 1503 : elle était érigée sous les Patronages de St Barthélémy, St Ouen et St Roch. Elle était importante et riche, elle possédait un petit trésor, aujourd'hui disparu en grande partie : 18 jetons d'assistance en argent ; une Paix en argent massif, dans le style de la Renaissance ; 12 torchères en bois sculpté qui datent de la fin du régne de Louis XIII (164O) et qui se recommandent par leur composition et leur construction vraiment artistiques. Le curieux tableau de l'Assomption dont nous avons parlé plus haut, fut restauré par les soins de la Confrérie, ainsi qu'on peut le lire : "Ce tableau a esté faict faire des deniers de la Charité de céans 1639". Ce cadre est orné aux angles de légers rinceaux dorés, très habilement exécutés. Une nouvelle restauration fut faite en 1943. Il existe également dans les archives paroissiales, un ancien Matrologe, fort bien conservé, orné de superbes enluminures et fermant à clef ; ce gros volume de parchemins reliés contient les noms des Frères Servants de la Charité de Rocques, de 1616 à 1758.
[modifier] Le calvaire
Il se trouve à 300 mètres de l'église, à un petit carrefour, sur la route de Faugueron (descendre le long de l'église). Il fut érigé vers 1871 et restauré en 1922, en la fête de N.D. des Sept Douleurs, alors que M. l'Abbé Julienne, curé d'Hermival, desservait Rocques. Il fut remis une seconde fois en état, et doté d'un escalier en ciment armé en 1950, à l'occasion de la Communion solennelle le 11 juin. Il fut restauré une troisième fois le 16 octobre 1955, H- l'Abbé Cantrel, curé d'Ouilly-le-Vicomte étant desservant de Rocques. Le sermon fut donné par K. l'Abbé Demont, aumônier des Oblates de Ste Thérèse.
[modifier] L'oratoire de Notre Dame de Grâce
Dû à l'initiative de H. l'Abbé Houssaye, aumônier des Oblates de Ste Thérèse et desservant de Rocques, l'Oratoire fut construit de février à mai 1942 par H. André, artisan à St Désir de Lisieux, sur un terrain offert par les familles Donon et Flichy à 500 mètres de l'église, en direction d'Ouilly-le-Vicomte. Il fut érigé à la gloire de N.D. de Grâce, dont la chapelle vénérée s'élève sur le plateau d'Honfleur, face à l'estuaire de la Seine, chapelle qui est bien chère à tous les Normands du Pays d'Auge.
L'Oratoire de Rocques est dû à la générosité de la paroisse et de ses nombreux amis de l'extérieur. Il est la copie exacte du petit porche de l'église, avec les particularités suivantes : il a 6 ogives au lieu de 4 ; la salamandre a été ajoutée et les deux poutres cannelées qui s'avancent vers la route représentent la Foi avec la Croix et la barque de l'Eglise. La statue, copie de celle d'Honfleur, est l'oeuvre de M. Piquot de Lisieux. C'est X. Sagot de Bayeux qui a garni les ogives de vitraux en verre antique, d'un joli effet. A leur angle droit, un écusson est peint : - armoiries de Pie XII, de Mgr Picaud, du Carmel de Lisieux, et de St Ouen, patron de la paroisse ; les pavés viennent de l'église. Il fut solennellement bénit par Mgr Fallaize, évêque titulaire de Thnuis, le dimanche 26 mai 1942. L'année suivante, le 23 mai 1943, M. le Chanoine Basnel, archiprêtre de Lisieux, vint bénir l'autel en chéne sculpté (à remarquer la finesse du noeud qui surmonte la coquille, au Centre de la table d'autel). Au cours de leur promenade, les Lexoviens aiment à s'arrêter à l'Oratoire de Rocques...