1520

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Cette page concerne l'année 1520 du calendrier julien.

[modifier] Événements

[modifier] Amérique

Le navigateur portugais Ferdinand Magellan reconnaît et force le détroit séparant la Patagonie de la Terre de Feu qui portera son nom. Le 21 octobre, il double le cap des Onze-Mille-Vierges, puis traverse prudemment le détroit jusqu’au cap Désiré (28 octobre). Il atteint une mer calme à laquelle il donne le nom de Pacifique.

Le navigateur espagnol Esteban Gomez aurait découvert les Malouines.

23 avril : Diego Velázquez de Cuéllar envoie contre Hernán Cortés au Mexique une troupe commandée par Panfilo de Narvaez qui est vaincu.
20 juin : Insurrection aztèque à Tenochtitlán. Moctezuma II est tué par un jet de pierre.
30 juin : Noche Triste, Hernán Cortés s'enfuit de Tenochtitlan.
Octobre : Cuitlahuac, successeur de Moctezuma II, meurt de la petite vérole alors qu’il essayait de rallier les Tlaxcalans sous couvert d’une fédération. Cuauhtémoc, instigateur de la révolte contre les Espagnols, lui succède. Le chef tlaxcalan Xicoténcatl entreprend de déserter à la mort de son père Maxixca, emporté par l’épidémie. Cortés le fait exécuter.

[modifier] Afrique

Bataille de Djerba contre les chrétiens. Khayr al-Din, battu par les Espagnols, se retranche provisoirement à Djidjelli.

Le sultan de l’Adal Abou-Bakr ibn-Mohammed, avec l’aide de l’émir Aboun-ben-Adash, rétablit l’ordre dans le royaume.

Les Portugais, qui ont pour projet de s’emparer de la Mecque en faisant la jonction militaire avec l’empereur d’Ethiopie, envoient une ambassade depuis l’Inde par la Mer Rouge.
- Le 10 avril, Don Diego Lopes de Siqueira débarque, à Massaoua, Matthieu l’Arménien qui va guider une petite troupe dirigée par Don Rodrigo de Lima, et comprenant, avec le chapelain Francisco Alvarez, jusqu’à des organistes, des peintres et un typographe. Matthieu meurt dès les premiers jours du voyage, et la troupe arrive avec difficultés dans le Choa à Debra-Libanos auprès de l’Empereur, par Yéha, Aksoum, Lalibela et le lac Haïk. David II semble peu pressé de recevoir l’ambassade, alors que la reine Eléni, âgée, n’est plus à la Cour. Le roi fini par entretenir les délégués qui obtiennent des messages encourageants mais sans engagement politique réel, puis repartent par Massaoua en 1526.
- De long mois après, la nouvelle de l’ambassade portugaise en Ethiopie est publiée en Europe (Cartas das Novas… ou Lettre des Nouvelles qui ont étés envoyées au Roi Notre Seigneur sur la Découverte du Prêtre-Jean). Les envoyés ne quittent l’Ethiopie qu’en 1526, et Alvarez publiera en 1540 un récit de leur voyage, Information Véridique sur les Terres du Prêtre-Jean, aussitôt traduit dans toutes les langues de l’occident.

[modifier] Asie

Laos : Début du règne de Phothisarath, roi du Lân-chang. Il agrandit considérablement le territoire laotien et installe sa capitale à Vieng-chan.
Victoire en Inde de Krishna Deva, roi du Vijayanagar, sur Ismaïl Adilshah. Le Bijapur est annexé. Krishna Deva contrôle les vallées de la Krishna et de la Godavari.

[modifier] Proche-Orient

22 septembre : Début du sultanat ottoman de Soliman le Magnifique, c'est l'âge d'or de l'empire ottoman (fin en 1566).
- Le règne de Süleyman marque l’apogée de l’Empire ottoman. Fils unique d’une esclave tatare vendue par des marchands italiens de Crimée, il succède facilement à son père.

Création de huit beylerbeys à la tête des grandes circonscriptions (un pour l’Europe, un pour l’Égypte et six pour l’Asie, plus deux pour la Hongrie après 1540). Ils ont autorité sur les beys.
Révolte en Syrie contre les ottomans (1520-1521).

[modifier] Europe

Crise agricole en Europe (1520-1523). Disettes.

7 juin : Entrevue de François Ier de France et Henri VIII d'Angleterre, au Camp du Drap d'Or, entre Guînes et Ardres. Le Français humiliera malhabilement l'anglais, dont il voulait pourtant se ménager l'amitié face au puissant Charles Quint, c'est l'inverse qui se produira le 21 novembre 1521. Henri VIII renonce cependant au titre de roi de France.

[modifier] France

20 mai : À la demande d'Amédée Jodon, chanoine de la Sainte-Chapelle de Dijon, Adrien Gouffier, cardinal au titre de Sainte-Sabine, légat pontifical en France (depuis 1518), accorde trois ans d'indulgences aux fidèles qui assisteront aux principales fêtes de l'année en la chapelle et contribueront par leurs dons à l'entretien des bâtiments et des ornements.

[modifier] Saint-Empire

Bulle Exsurge Domine

15 juin : Bulle Exsurge Domine : le pape Léon X condamne les propositions de Luther et le met en demeure de se rétracter sous deux mois, sous peine d’excommunication pour hérésie.
9 août : Après plus de quinze ans de manœuvres diverses et d'espoirs déçus, le prince-évêque de Liège Érard de La Marck est enfin promu cardinal, avec l'appui du nouvel empereur Charles Quint qu'il a soutenu contre François Ier pendant la campagne pour l'élection impériale, mais « sa nomination restera secrète quelque temps par égard pour la France » qui considère Érard comme son « mortel ennemi ».
28 septembre : Aux Pays-Bas, des placards interdisent les livres hérétiques, permettent l’application de l’édit de Worms et organisent l’Inquisition.
8 octobre : Charles Quint préside à Louvain une cérémonie religieuse durant laquelle les écrits de Luther sont brûlés. À Cologne, le nouveau légat pontifical Jean Eck, contradicteur de Luther, préside aussi des cérémonies expiatoires.
23 octobre : Charles Quint est couronné roi des romains à Aix-la-Chapelle.
11 décembre : A Wittenberg, Luther brûle publiquement la bulle Exsurge Domine, un livre de droit canon et les œuvres de Eck, consommant définitivement sa rupture avec l’Église.

Le prédicateur Andreas Karlstadt, l’un des maîtres de Luther à Wittenberg, nie la transsubstantiation et prêche contre toutes les cérémonies. Il ne veut puiser son inspiration que de la bible et encourage ses étudiants à brûler leurs livres et à prendre un métier. Il est le premier prêtre allemand à se marier.

[modifier] Espagne

Charles Quint organise la noblesse castillane : dix grands d’Espagne (Enríquez, Hurtado de Mendoza, Guzman, etc.), 45 barons, caballeros, hidalgos.
Mars : Départ de Charles Quint d'Espagne. Adrien d'Utrecht devient régent d’Espagne (fin en 1522).
Révolte des comuneros. Les villes refusent de percevoir l’impôt consenti par les Cortès. Des percepteurs royaux sont pendus à Ségovie. Les maisons des députés aux Cortès sont brûlées à Burgos. La révolte est menée par Juan de Padilla, Juan Bravo et Francisco Maldonado et dirigée contre l’entourage flamand de Charles Quint pour mettre en place une monarchie tempérée par les Cortes. Les comuneros tentent de lui opposer la reine Jeanne la Folle, mais celle-ci refuse. À l’automne, la révolte perd le soutien des grands bourgeois de Burgos, effrayés par l’aventure. La monarchie se rapproche de la noblesse en confiant le pouvoir à deux grands seigneurs castillan, l’amiral don Fadrique Enríquez et le connétable don Inigo de Velasco, qui partagent la régence avec Adrien d’Utrecht.
Hérésie des Alumbrados (Illuminés) en Nouvelle Castille, dans le milieu des criados de la famille Mendoza, à Guadalajara, animée par Isabelle de la Cruz, franciscaine et Pedro Ruiz de Alcaraz, d’origine converse.

[modifier] Scandinavie

Le bain de sang de Stockholm

Le roi Christian II de Danemark conquiert la Suède à la tête d’une armée de mercenaires.
- 18 janvier : Les Suédois sont bousculés et refoulés sur les glaces du lac Åsunden (Västergötland). Le régent Sten Sture, blessé par un boulet de canon, meurt peu après. Les troupes suédoises sont battues une nouvelle fois à Tviveden. La veuve du régent, Kristina Gyllenstierna, regroupe la résistance autour d’elle et appelle à l’aide la Pologne et Danzig (février). Mais les Danois sont victorieux une dernière fois près d’Uppsala.
- Christian II prend contact avec l’archevêque Gustav Trolle libéré. La noblesse et le clergé cherchent à s’entendre avec lui, et le roi se fait admettre comme une sorte de monarque constitutionnel. Il promet la clémence aux partisans des Sture.
- Les Danois triomphent des dernières résistances à Stockholm. Le roi oublie ses promesses une fois dans la ville et s’y fait acclamer comme un souverain absolu. Le lendemain de son couronnement dans l’église Saint-Nicolas de Stockholm, le roi fait arrêter les chefs du parti des Sture. Il fait entamer un court procès en hérésie (la noblesse suédoise a accepté la déposition illégale et sacrilège de l’archevêque) et le 8 novembre fait exécuter 82 chefs du parti protestants suédois (Le bain de sang de Stockholm). Le roi quitte la ville pour visiter les provinces suédoises (Eriksgata) et en profite pour régler ses comptes avec ses ennemis, puis rentre au Danemark en laissant en Suède un Conseil de gouvernement dirigé par un Stadholder, Didrik Slagheck.
Le patriote Gustav Vasa, otage de Christian II et fils d’une de ses victimes, parvient à s’échapper du Danemark pour se réfugier à Lübeck, puis rentre clandestinement en Suède où il soulève la Dalécarlie (janvier 1521).

[modifier] Art & culture

Fondation du collège des Trois Langues à l’université de Louvain (latin, grec, hébreu).
Ouverture d’un collège voué aux études théologiques et à l’exégèse à Copenhague, dirigé par l’humaniste catholique réformiste Poul Helgesen.
Yngsta krönika, chronique traitant de l’histoire de la Suède de 1452 à 1520.
De la papauté (juin), Manifeste à la noblesse allemande (août), Captivité à Babylone (septembre) et Petit traité de la liberté humaine (novembre) de Martin Luther. Il y dénonce la distinction entre l’état laïque et l’État ecclésiastique, le monopole du clergé dans l’interprétation des Ecritures et le privilège du pape pour la convocation des conciles. Il leur oppose trois principes évangéliques : sacerdoce universel, intelligibilité de l’Ecriture par tout croyant, responsabilité de tous les fidèles dans le gouvernement de l’Église.
Discours sur la première décade de Tite-Live (1513-1520), de Machiavel.

Corrège peint à Parme ses premières fresques (Diane sur son char) dans le salon de l’abbesse du couvent de Saint-Paul, Giovanna Piacenza. Il travaille de 1520 à 1524 à la fresque l’Ascension du Christ dans la coupole de l’église de Saint-Jean-l’Évangéliste, à Parme.