Agence internationale de l'énergie atomique
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L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est une organisation qui dépend directement du Conseil de sécurité des Nations Unies. Basée à Vienne, en Autriche, elle cherche à promouvoir les usages pacifiques de l'énergie nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires.
Le budget de l'année 2004 est de plus de 268 millions de dollars US.
L'AIEA a obtenu le Prix Nobel de la paix en 2005.
Son siège est au 5 Wagramer Strasse à Vienne en Autriche.
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[modifier] Histoire
Le 8 décembre 1953, Dwight D. Eisenhower, Président des États-Unis d'Amérique, propose lors de l'Assemblée générale de l'ONU la création d'une agence internationale chargée de contrôler l'utilisation des matières nucléaires.
Le statut de l'AIEA [1] est approuvé le 23 octobre 1956 par 81 pays. Le statut rend l'AIEA responsable du contrôle de la bonne application de la sécurité et de la protection des personnes ainsi que du transfert des technologies nucléaires.
Elle entre officiellement en fonction le 29 juillet 1957.
De 1957 à 1962, les tensions entre les deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, rendent l'application du statut de l'AIEA impossible. Il faudra attendre la crise des missiles cubains pour que les deux superpuissances commencent à vouloir contrôler leurs armements nucléaires.
En 1961, l'AIEA ouvre un laboratoire d'analyse à Seibersdorf, en Autriche. La même année, l'AIEA signe des accords de coopération avec Monaco et l'Institut océanographique de Monaco dirigé par Jacques-Yves Cousteau. Ces accords ont pour but d'effectuer des recherches sur les effets de la radioactivité en milieu marin. Cela aboutira à la création du Laboratoire de l'environnement marin de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA-LEM), le 4 novembre 2002.
En 1968, avec la ratification du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), l'AIEA devient le responsable de la surveillance de la bonne application du traité. Ce traité empêche les états signataires d'augmenter leur nombre d'armes nucléaires et pour ceux qui n'en ont pas de ne pas chercher à en avoir.
Suite aux chocs pétroliers dans les années 1970, et grâce au lobbying pronucléaire de l'AIEA, plusieurs pays envisagent d'utiliser massivement l'énergie nucléaire pour leurs besoins énergétique, l'AIEA voit donc accroître le nombre de ses contrôles.
La catastrophe de Three Mile Island, en 1979, et principalement celle de Tchernobyl, en 1986, arrêtent de nombreux pays dans leur volonté d'utiliser l'énergie nucléaire. Suite à ces catastrophes, l'AIEA augmente ses efforts dans le domaine de la sûreté nucléaire sans remettre en question ses objectifs.
La découverte, en 1991, du programme nucléaire clandestin irakien, différents gouvernements décident d'augmenter les moyens et le rôle de l'AIEA dans le contrôle de l'armement nucléaire.
L'AIEA intervient en 2003 lors des contrôles qui ont précédés la Guerre en Irak. En plus de ce dernier et de sa surveillance du respect du TNP, l'AIEA compte en août 2004 des programmes :
- en Iran
- en Libye
- en Corée du Nord
- à Tchernobyl
[modifier] Composition
Les principaux organes de l'AIEA sont :
[modifier] Secrétariat
Il est composé de 2 220 personnes venant de plus de 90 pays différents. Ces personnes travaillent principalement dans les différents bureaux de l'AIEA (Vienne, Genève, New York, dans le laboratoire de Seibersdorf, etc.). Le secrétariat est composé de 6 départements :
- Administration
- Recherche et application du nucléaire
- Énergie nucléaire
- Sécurité et protection nucléaire
- Coopération technique
- Contrôleurs et vérification
[modifier] Conférence générale de l'AIEA
Elle est composée des États membres, au nombre de 144 (état actuel du Mars 2007).
La conférence a lieu normalement une fois par an, au mois de septembre. Son rôle est d'approuver le programme et le budget de l'agence et également de définir ses grands axes.
[modifier] Conseil des gouverneurs
Les 35 États présents au Conseil des gouverneurs sont élus lors de la Conférence générale des États membres de l'AIEA. Le Conseil des gouverneurs se réunit 5 fois par an, au siège de l'AIEA à Vienne. Les réunions ont lieu en mars, juin, deux fois en septembre (avant et après la Conférence générale) et en décembre.
[modifier] Conseil de direction
Il est composé du directeur général et de six directeurs généraux adjoints pour les six départements du Secrétariat
De 1981 à 1997, Hans Blix a été au poste de directeur général. Depuis 1997, cette fonction est remplie par Mohamed ElBaradei.
[modifier] Critiques
L'AIEA s'oppose à l'utilisation militaire de l'énergie nucléaire, mais soutient massivement l'utilisation civile des centrales nucléaires. Son but est le développement de l'énergie nucléaire pour la production d'électricité dans tous les pays membres (actuellement 139 pays).
Une utilisation militaire de l'énergie nucléaire précède pourtant souvent son utilisation civile. À l'inverse, la promotion de l'énergie nucléaire civile effectuée par l'AIEA provoque souvent non pas le désarmement des armes nucléaires mondiales, mais les conditions favorables à leur fabrication et leur utilisation. Beaucoup d'observateurs internationaux critiquent leur engagement pour le maintien de la paix, et considèrent par dessus tout la décoration de l'AIEA par le Prix Nobel de la Paix comme une farce grotesque.
Les antinucléaires accusent l'AIEA de minimiser les risques liés à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Ainsi, dans l'un de ses rapports sur la catastrophe de Tchernobyl, seulement 50 victimes ont été dénombrées par l'AIEA. Les autres rapports de l'AIEA évaluent un maximum de 4 000 victimes à long terme, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce des nombres de victimes à 5 chiffres [2], et l'Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire estime le nombre des victimes à 6 chiffres. D'un coté, l'OMS possède une réelle expertise sur Tchernobyl, mais elle est liée à un accord avec l'AIEA en ce qui concerne les conséquences de la radioactivité sur la santé. Les dommages génétiques engendrés par Tchernobyl ne peuvent par exemple pas être cités par l'OMS. Autre exemple : en 1995, les actes d'un colloque organisé par l'OMS, réunissant plus de 700 médecins étudiant les effets de la catastrophe de Tchernobyl, ont tout simplement été censurés.
Les explications de l'attitude de l'OMS sont les suivantes :
- Depuis un accord signé en 1959, l'AIEA surveille toutes les recherches sur les risques médicaux entrainés par l'utilisation commerciale de l'énergie nucléaire, en lieu et place des organisations de médecins indépendants.
- L'accord entre l'OMS et l'AIEA de 1959 implique que tous les projets de recherche – dont les résultats pourraient limiter la croissance de l'industrie nucléaire – ne pourront être menés par l'OMS que si elle "collabore" avec l'AIEA. [3]
[modifier] Référence
[modifier] Liens externes
- (en) Site officiel de l'AIEA
- (fr) Un prix nobel de la Paix indécent, Le Monde 15/10/2005
- (fr) Les liens contre-nature de l'OMS avec l'AIEA de nouveau critiqués, Courrier de Genève, 16 mai 2002
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