Andijan
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Andijan (Andijon en ouzbek, également Andizhan, Andizan) est la quatrième plus grande ville d'Ouzbékistan, et la capitale de la Andijon Viloyati (province d'Andijon). Elle est située à l'est du pays, dans la vallée de la Ferghana, près de la frontière avec le Kyrgyzstan. Sa population est estimée à 350 000 habitants.
[modifier] Histoire
Andijan était une étape importante sur la route de la soie, se trouvant approximativement à mi-chemin entre Kashgar et Khodjend.
La ville est aussi connue comme le lieu de naissance de Zahiruddin Bâbur, le fondateur de la dynastie moghole en Inde, en 1483.
[modifier] La répression d'Andijan en 2005
Le vendredi 13 mai 2005, plusieurs hommes prennent d'assaut une prison à Andijan pour libérer plusieurs centaines de personnes dont 23 hommes d'affaires, accusés de terrorisme islamiste. Ils prennent ensuite d'assaut la maire et établissent une tribune où plusieurs habitants prennent la parole et critiquent les pressions exercées par le gouvernement et les service de sécurité. Pour réprimer l'insurrection, les autorités envoient l'armée, qui ouvre le feu sur une manifestation pacifiste. Cette version est récusée par les autorités, qui y voient une tentative de déstabilisation. Et déclare qu'aucun civil non armé n'a été touché [1].
La version n'a pu être confirmée, car les journalistes et organisations non gouvernementales (ONG) sont chassés et interdits d'entrée dans la ville, mais quelques photos échappent du début de l'insurrection et de la répression. Le jeudi 19 mai, une semaine plus tard, certaines ONG comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), font état de 500 à 1 000 morts, alors que le gouvernement ouzbèke n'en reconnaît que 187.
Le 19 mai, les États-Unis, suite à la pression internationale qui pèse sur le pays, commencent à prendre leurs distances d'avec le gouvernement.
Le 20 septembre 2005 s'ouvre le procès de la répression d'Andijan, 15 meneurs présumés sont jugés en tant que terroristes. Les avocats des accusés ont été désignés par l'État. Rappelant les procès soviétique du temps de Staline, notamment les Procès de Moscou, les accusés ont eux même déclaré qu'ils étaient coupables, un prévenu a même déclaré : "Nous méritons d'être tués deux fois, mais nous demandons malgré tout pardon". Les 300 témoins sont sous bonne garde des services de sécurité et ne peuvent être approchés.
Dans la nuit de lundi 2 au mardi 3 octobre 2005, l'Union européenne (UE) a décrété un embargo sur les exportations d'armes à l'encontre de l'Ouzbékistan, en raison du refus de [[Tachkent)) d'accepter une enquête internationale indépendante sur la répression d'Andijan des 12 et 13 mai dernier.
Le 14 novembre, le verdict concernant les 15 accusés est prononcé et des peines allant de 14 à 20 ans sont prononcées. Suite à ce verdict, l'UE a interdit de séjour sur son sol pour une durée d'un an plusieurs hauts responsables ouzbeks, dont les ministres de l'Intérieur et de la Défense, qui sont accusés d'être "directement responsables" de la répression d'Andijan.
Lors de la lecture du verdict, la Cour a accusé certains journalistes occidentaux, appartenant notamment à CNN et de l'Associated Press (AP), de mener un complot médiatique contre l'Ouzbékistan.
Plusieurs observateurs et ONG, dont Human Rights Watch, ont réitéré leurs accusations de parodie de justice et d'utilisation de la torture pour extorquer des aveux aux accusés.