André Glucksmann
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
André Glucksmann est un philosophe et essayiste français, né le 19 juin 1937, à Boulogne-Billancourt de parents juifs autrichiens.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Il fait ses études à Lyon, puis à l'École normale supérieure de Saint-Cloud. De formation philosophique, il entre au CNRS comme spécialiste de la guerre, de la dissuasion et de la stratégie nucléaire, travaillant sous la direction de Raymond Aron. En 1968, il publie son premier livre, « Le Discours de la Guerre », participe aux événements de mai 1968 en tant que militant maoïste, et, dans les années 1970, milite en faveur des résistants à l'oppression soviétique. En 1972, il qualifie la France de « dictature fasciste » dans un article publié dans la revue « Les Temps Modernes ».[1] Il rêve par ailleurs à l'embrasement de l'Europe entière de Lisbonne à Moscou[2]. En 1975, il publie « La Cuisinière et le mangeur d'hommes, réflexions sur l'État, le marxisme et les camps de concentration », où il fait un parallèle entre le nazisme et le communisme. Ce livre et « Les Maîtres penseurs », qui paraît en 1977, sont des succès de librairie, mais suscitent de nombreuses réactions critiques en Europe.
Pendant les années 1980, il publie d'autres ouvrages, et couvre pour la presse française la chute du mur de Berlin. En règle générale, il justifie les prises de position américaines et israéliennes en matière de politique extérieure, notamment lors du conflit contre l'Irak. En 2003, dans le journal Le Monde, il fustige le « camp de la paix », et souligne que Saddam Hussein dispose d'armes de destructions massives. André Glucksmann est également connu, ainsi que d'autres intellectuels comme Bernard-Henri Lévy, pour son soutien à l'intervention de l'OTAN contre la Yougoslavie en 1999.
Il est également connu pour son soutien en faveur de la cause tchétchène, (Il a séjourné illégalement pendant un mois en Tchétchénie) et dénonce régulièrement l'attitude des pays occidentaux envers la politique de Vladimir Poutine, attitude qu'il juge complaisante.
En 2007, il apporte son soutien à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP (Union pour un Mouvement Populaire). Dans une tribune publiée dans l'édition de Le Monde datée du 30 janvier 2007, le philosophe de gauche estime que le candidat UMP est le « seul candidat aujourd'hui à s'être engagé dans le sillage de la France du cœur », celle qui soutint les « boat-people vietnamiens fuyant le communisme, syndicalistes embastillés de Solidarnosc, (...) les dissidents russes, Bosniaques, Kosovars, Tchétchènes ». Dans la même tribune, Glucksmann « refuse d'incriminer » Ségolène Royal, une candidate qu'il « respecte », mais fustige une gauche « qui se croit moralement infaillible » mais a renoncé, écrit-il, au combat d'idées et à la solidarité internationale.
Une réplique[3] publiée dans le même journal par Jean-Marie Laclavetine dans l'édition du 5 février met en cause la crédibilité de Glucksmann, comparant ses engagements politiques actuels avec son soutien au maoïsme.
[modifier] Œuvres
- Une rage d'enfant (2006)
- Le Discours de la haine (octobre 2004)
- Ouest contre Ouest (août 2003)
- Descartes c'est la France (octobre 1987)
- Dostoïevski à Manhattan (janvier 2002)
- La Troisième Mort de Dieu (mars 2000)
- Cynisme et passion (janvier 1999)
- Le Bien et le mal (septembre 1997)
- De Gaulle où es-tu ? (mars 1995)
- La Fêlure du monde (décembre 1993)
- Le XIe commandement (janvier 1992)
- Silence, on tue (octobre 1986) avec Thierry Wolton
- L'Esprit post-totalitaire, précédé de Devant le bien et le mal (mai 1986) avec Petr Fidelus
- La Bêtise (mars 1985)
- La Force du vertige (novembre 1983)
- Cynisme et passion (octobre 1981)
- Les Maîtres penseurs (mars 1977)
- La Cuisinière et le Mangeur d'Hommes, réflexions sur L'état, le marxisme et les camps de concentration (1975)
- Discours de la guerre, théorie et stratégie (1967)
[modifier] Articles
- Tchétchénie, briser le silence, Le Monde, 21 mars 2006.
- Un Pearl-Harbor moral, Le Monde, 12/12/1991. (sur les Balkans)
- Choc des civilisations ? Non : des philosophies Le Monde, 03/03/2006 (sur l'affaire des caricatures)
- André Glucksmann, mauvais avocat d’une cause juste Oulala.net, 15/05/2004 (article critique sur les prises de position d'André Glucksmann)
- La revue Le Meilleur des Mondes auquel appartient André Glucksmann publie une partie de ses prises de positions
[modifier] Citation
- « Théoriser, c'est terroriser »
[modifier] Notes et références
- ↑ Les Temps Modernes, n°310 bis (1972)
- ↑ Rapporté par Raymond Aron dans ses Mémoires
- ↑ Glucksmann, ou l'amour du grand homme, par Jean-Marie Laclavetine, dans Le Monde