Bèze
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Bèze | |
Pays | France |
Région | Bourgogne |
Département | Côte-d'Or |
Arrondissement | Arrondissement de Dijon |
Canton | Canton de Mirebeau-sur-Bèze |
Code Insee | 21071 |
Code postal | 21310 |
Maire Mandat en cours |
M. Roland Aguilon 2001-2008 |
Intercommunalité | |
Latitude Longitude |
|
Altitudes | moyenne : 214 m minimale : 201 m maximale : 305 m |
Superficie | 2 340 ha = 23,4 km2 |
Population sans doubles comptes |
632 hab. (1999) |
Densité | 27 hab./km2 |
Bèze est une commune française, située dans le département de la Côte-d'Or et la région Bourgogne.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Bèze se situe à 30 km au nord-est de Dijon et à 30 km au sud de Langres. Le bus n°34 de la société Transco passe 3 fois par jour (le 1er nous emmène à Dijon à 7h, 2 bus se croisent à Bèze à 13h (l'un nous emmène à Dijon, l'autre à Gray), enfin le dernier nous ramène à Bèze à 19h).
[modifier] Administration
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|---|---|---|
mars 2001 | M. Roland Aguilon | ||
Les données antérieures ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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422 | 495 | 484 | 526 | 569 | 632 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
[modifier] Histoire
[modifier] Les origines de Bèze
Bèze (vient du latin bezua) doit son nom à sa situation près de la source d’une rivière. Ce lieu était appelé par les celtes BEZV ou BEDW qui signifie « source ou rivière à sa naissance ».
On ignore si ce lieu était habité avant notre ère. Des Gaulois celtes vinrent s’installer dans notre région.
La conquête romaine amena la création de routes importantes. La voie Agrippa construite vers 1é an avant Jésus Christ reliait Langres à Genève. Des médailles d’Adrien, de Faustine et de Constance ont été découvertes mais on ne sait pas si les Romains ont habité Bèze.
[modifier] Les invasions barbares
En Bourgogne, le déclin des Romains attira des « barbares » venus de Germanie : « les Burgondes ». Ils envahirent notre territoire, ce qui lui aurait donné le nom de Bourgogne.
Ce mot se compose de 2 parties : Bourg : car ce peuple se rassemble en bourg. ogne : qui signifie « bourg des dieux ». Bourg désigne aussi un lieu fortifié, un bourg étant toujours clos de murailles. Le reste étant un faubourg. Gund ne désigne pas les dieux, mais signifie "guerre", "combat". Burgund désigne le mode de vie des Burgondes : des guerriers regroupés en un bourg fortifié, chargés de veiller à la sécurité d'un territoire. Il s'agit de la naissance des seigneuries (lire les publications de l'écrivain bourguignon Étienne Breton-Leroy, qui font aujourd'hui référence)
Le site de Bèze était un lieu habité et florissant à l’époque gallo-romaine mais celui-ci fut dévasté et ruiné par les nombreuses incursions des barbares germains.
L’Empereur romain Constance Chlore, après avoir battu vers l’an 300 les barbares venus jusqu’aux portes de Langres, décida d’installer une partie des vaincus, les Attuariens, sur les bords de la Saône, de la Seine, de la Tille, de la Bèze et de la Vingeanne. Le but de cette installation était de peupler et de cultiver le vaste pays compris entre ces rivières
[modifier] La fondation
L’histoire écrite de Bèze commence à la fondation de l’Abbaye dite de Bèze-Fontaine. L’histoire du village et de l’abbaye sont alors intimement liées.
En 628, Dagobert devient roi de Bourgogne et de Neustrie à la mort de son père Clotaire II. Conseillé par Saint-Eloi, Saint-Ouen et Saint-Didier, il décide de rétablir l’autorité royale et vient en Bourgogne pour affirmer son pouvoir. Il est surnommé « le bon roi » par le peuple. Mais pour asseoir son autorité, il demande à trois grands seigneurs, les ducs Amalgaire, Arnebert et Willibaud d’assassiner Burnulfe, l’oncle de son frère. Une fois rentré à Paris, le bon roi Dagobert regrette son action et pour racheter ses péchés auprès de Dieu, il récompense royalement les trois seigneurs qui l’ont aidé. Chacun d’eux reçoit de vastes terres.
Le duc Amalgaire reçoit la terre de Fons Besua et afin de racheter ses fautes, il décide d’y batir un monastère. Waldalène, l’un de ses trois fils, est nommé abbé de Bèze.
Bèze est la quatrième abbaye mérovingienne créée dans le diocèse de Langres. Dès sa création, l’abbaye est dotée de biens considérables. Elles possède et a sous son autorité les villages de Viévigne, Beire, Treige, Spoy, Oisilly, Blagny, Crimolois. Elle a 12 pièces de vignes à Marsannay la Côte et d’autres vignes à Couchey et Beaune. Elle possède également des terres à Dijon, Longvic, Chenôve, Prenois, Daix et un grand vignoble à Gevrey avec serfs et serviteurs. En 655, l’abbaye possède une école monastique.
[modifier] La vie des moines au Haut Moyen-Age
Prière et travail : la vie entière des moines est rythmée par cette cadence. Sept offices commandent la journée et les moines ont fort peu de sommeil.
En hiver ( de novembre à Pâques), ils se lèvent à deux heures du matin pour chanter les nocturnes puis remontent achever leur nuit. Ils se lavent au lavoir puis gagnent leur stalle dans le chœur. Ils ont deux heures de lecture puis travaillent 7 heures d’affilée. Ensuite a lieu le repas suivi de lectures.
En été ( de Pâques à novembre) ils travaillent dur de 6 heures du matin à 10 heures. Ils ont ensuite deux heures de lecture et leur repas. Puis ils vont faire une sieste ou de la lecture puis retournent travailler jusqu’au repas du soir qui a lieu avant la nuit.
Leur travail : Ils cultivent les champs ou les vignes. Ils entretiennent les jardins, les vergers ; ils réparent, construisent et aménagent les locaux. Ils labourent, moissonnent, conduisent le bétail aux prés et les pourceaux à la glandée. Ils étaient fermiers, bûcherons, meuniers, boulangers et maçons.
L’abstinence et la sobriété étaient le fondement de la règle de Saint-Benoit et la viande était réservée aux malades.
Ils se nourrissaient de bouillie d’orge ou d’avoine, de légumes, de purée de pois ou de fèves et de fruits. Ils avaient aussi droit à du cresson, du sel, du pain et un demi-litre de vin par jour.
Les rations étaient doublées les jours de fête et agrémentées d’œufs, de poissons et de fromages.
Les vêtements : ils portaient une tunique en laine qui allait jusqu'à mi-jambe et portaient par-dessus la coule qui était une robe large et flottante qui allait jusqu’aux pieds et avait des manches longues. L’abbé leur distribuait leurs vêtements avec un mouchoir, un peigne de bois, un couteau, une aiguille, du fil, un stylet et une tablette pour écrire.
Ils dormaient tout habillé avec un drap de serge, une couverture et un oreiller.
Le silence était de rigueur absolue. Ces bénédictins sans barbe avaient la tête rasée à l’exception d’une couronne de cheveux au dessus des oreilles.
Les punitions étaient sévères pour ceux qui désobéissaient et étaient même corporelles.
L’abbé élu avait autorité sur tous.
[modifier] Fléaux et calamités de 660 à 937
Malgré ses richesses, la vie dans le monastère de Bèze est précaire et laborieuse. Les moines doivent assainir les sols marécageux et endiguer la rivière pour se préserver des inondations. Mais les moines ne sont pas au bout de leurs peines car entre 660 et 937 l’abbaye est détruite 7 fois. Vers 660, le duc Amalgaire meurt. Les terres de l’abbaye sont dévastées, les Francs sont en constant désaccord. L’abbaye est mise à sac. Afin de la protéger, Waldalène obtient l’appui du roi Clotaire III. L’abbaye retrouve ses biens dès 666.
En 676, l’abbaye est dévastée une seconde fois par les Vandales. Le duc félon qui les menait fut dépouillé de ses biens et ceux-ci furent donnés à l’abbaye. Vers 731, les Sarrasins atteignent Bèze. Le monastère ainsi que la région sont dévastés. Autun est détruite la même année. Charles Martel les arrête à Poitiers. En 752, Pépin le Bref donne à son demi-frère Rémi plusieurs abbayes en Bourgogne. Rémi confie l’abbaye de Bèze à sa favorite Angla. Elle dépense les richesses de l’abbaye et la ruine. Puis l’abbaye est désertée à cause d’une épidémie de peste ou de choléra.
En 888, c’est l’invasion normande. Les cinq moines, un prêtre et un enfant restés sur place pour défendre l’abbaye sont tués. Les Normands dévastent, saccagent et ravagent tout sur leur passage. La vieille grotte sert d’abri aux hommes du village et aux moines qui s’y sont cachés. Une terrible famine a lieu après le départ des Normands car leur armée avait anéanti les récoltes. L’abbaye est désertée.
En 900, l’abbaye est restaurée, elle s’entoure de fortifications. En 935-936, les Hongrois entrent en Bourgogne, ils mettent le feu à l’abbaye en passant. En 937, les Hongrois reviennent et incendient à nouveau l'abbaye qui est détruite de fond en comble. Une immense famine succède à la ruine générale. L’abbaye restera déserte pendant 51 ans.
[modifier] Renaissance et apogée
En 988, l’abbaye est dévastée et envahie par les herbes. Le moine Guillaume de Volpiano trouve un mécène en la personne de Raoul le Blanc, vicomte de Dijon qui consacre son immense fortune pour la reconstruction du monastère. Il oblige les moines à étudier. L’abbé Guillaume part à Rome et revient avec une équipe d’artistes spécialisés en tous genres. Des écoles de peinture, de sculpture, d’architecture, d’ébénisterie ainsi que des écoles de lettres et de scribes s’ouvrent à Bèze. La bibliothèque, détruite par les Normands, commence à se reconstituer et à s’enrichir.
C’est à cette époque que la chapelle Saint-Prudent est construite. Guillaume de Volpiano meurt en 1025. En 1033, un abbé fourbe nommé à Bèze tente de dilapider les richesses de l’abbaye. Mais son pillage est démasqué par les paysans du village. Le nom de Fontaine de Bèze disparaît pour celui de Saint- Pierre de Bèze.
En 1119, le pape Pascal visite Bèze ; l’église Saint-Rémi est entièrement reconstruite et l’abbaye augmente son patrimoine grâce à de nombreuses donations. Des foires ont lieu à Bèze et ont un grand succès. En 1198, l’abbaye flambe ainsi qu’une partie du bourg.
En 1209, l’abbaye s’entoure de murailles avec fossés et pont-levis. Le monastère est appelé le château. Mais l’abbaye s’endette et doit vendre ses vignes du clos de Bèze. Le peuple est écrasé sous les dîmes, les cens, et les innombrables tailles et corvées. Par contre, la bourgeoisie s’est enrichie grâce au commerce et s’est instruite dans les écoles fondées par le monastère. L’école du monastère prend une grande expansion. Comme les enfants confiés dès 11 - 12 ans troublaient le silence monastique, les moines décident d’en transférer une partie à l’extérieur. Une école instruisant les enfants qui n’étaient pas destinés à l’Église est construite. De nombreuses industries sont créées ou développées : des tanneries de foulon d’écorces ou de draps, des fourneaux, des huileries, des moulins, des tuileries.
En 1250 Bèze possède une léproserie mais les malades sont trop nombreux. Alors les moines s’engagent à régler la dette de la léproserie et prennent en charge à perpétuité son entretien.
[modifier] La guerre de Cent Ans
Le roi de France Charles IV est mort sans héritier. Philippe VI et Edouard III d’Angleterre prétendent au trône. À partir de 1337, la France et l’Angleterre s’opposent en un long conflit fait de périodes violentes et de périodes de paix : la guerre de Cent Ans. Cette guerre tourne rapidement au désastre pour le roi de France. Il est vaincu à Crécy (1346) et il perd la ville de Calais.
En 1347, la peste noire fait son apparition et ravage la France pendant trois ans. En 1350, Jean II le Bon succède à son père Philippe IV. Il est fait prisonnier à la bataille de Poitiers en 1356 et est obligé de livrer un tiers de la France aux Anglais par le traité de Brétigny en 1360.
En 1364, Charles V succède à son père. Il reprend presque toutes les terres données aux Anglais. La Bourgogne est mise à mal par les grandes compagnies, ces bandes d’aventuriers et d’étrangers licenciés en 1360 par le roi Edouard d’Angleterre. Ce n’est qu’en 1369 que Du Guesclin, le célèbre chevalier, parvient à s’en débarrasser.
En 1379, la guerre reprend. La population de Bèze ne compte plus que 111 hommes et femmes. L’abbaye s’endette. Les vieilles fortifications sont devenues inefficaces. La pauvreté s’installe.
Le nouveau roi Charles VI a 12 ans à la mort de son père et il est régulièrement atteint de crises de folie. Le bourguignon Jean sans Peur entre en conflit avec le duc d’Orléans qui est le frère de Charles VI. La guerre civile éclate entre les Armagnacs et les Bourguignons. Les Bourguignons s’allient avec les Anglais qui profitent de la situation pour écraser les Français à Azincourt (1415). Au désastreux traité de Troyes (1420), la France entière est livrée au roi d’Angleterre Henri V. Grâce au soutien de Jeanne d’Arc, Charles VII finit par se faire sacrer roi de France à Reims en 1429. Philippe le Bon est resté aux côtés des Anglais et leur livre la « pucelle ». Mais le pouvoir des rois de France est rétabli. En 1453, la guerre est enfin finie.
C’est la grande époque de la chevalerie. Des fossés sont creusés avec douves et pont-levis. Les tours carrées sont remplacées par des tours rondes couronnées de machicoulis et de créneaux. Elles sont aménagées en prison et percées de meurtrières. Les vieux souterrains sont remis en état. Bèze est alors réputé invulnérable. Une garnison y réside en permanence et le guet est fait jour et nuit. De cette forteresse, il ne reste que deux des grosses tours d’angle des remparts, la « tour d’Oysel » et la « tour de chaux ».
En 1437, les écorcheurs apparaissent en Bourgogne et s’arrêtent à Bèze. Le bourg fortifié est envahi mais on ignore s' ils ont pénétré dans l’abbaye. En 1445, les écorcheurs reviennent. Le bourg est réduit à 47 feux.
[modifier] Décadence de l'abbaye
Les abbés ne sont plus élus par leurs moines mais nommés par le roi. En 1535, le roi François 1er traverse la Bourgogne et passe à Bèze.
Vers 1547, le protestantisme fait des adeptes. Chazeuil, Fontaine-Française, Is sur Tille, Mirebeau et Gemeaux comptent de nombreux partisans de la religion réformée.
En 1560, le trésor de l’abbaye s’amoindrit car les moines sont obligés de financer les guerres que mène le roi Charles IX pour la défense de la religion catholique.
Malgré la peste, la disette et les épidémies qui sévissent au XVIè siècle, Bèze est un site industriel réputé. Il y a des forges, des tuileries, des poteries, un moulin à écorces pour le tannage, des tanneries. Des artisans travaillent la pierre, le bois. Il y a aussi des maçons et un maréchal-ferrant. On cultive beaucoup de chanvre et deux moulins à farine fonctionnent. Les foires de Bèze ont lieu quatre fois par an et les paysans et les artisans viennent vendre leur production au marché qui a lieu une fois par semaine sous les halles. Mais en 1586, le duc de Mayenne s’empare de Dijon et de plusieurs autres villes de Bourgogne. Des mercenaires passent et repassent à Bèze. Les forges tombent en ruine.
En 1589, Henri IV est reconnu roi, mais Bèze se retrouve au centre de la guerre civile qui oppose le comte de Tavannes qui est favorable au roi et le Vicomte de Tavannes qui est pour la Ligue. Bèze subit les assauts des ligueurs. La région est ravagée car les troupes sont mal payées et les pillages les dédommagent. L’abbaye est dévastée et ne compte plus que 6 moines et 2 novices. En 1595, le roi Henri IV est victorieux à Fontaine-Française. Mais la peste et la famine continuent à sévir. Le village de Viévigne est réduit à 8 familles.
En 1603, une papeterie s’installe à Bèze. Quelques réparations sont entreprises. Malgré les traités de neutralité, la guerre est à nouveau aux portes de Bèze. En 1636, le comte de Gallas ravage la vallée de la Vingeanne, passe à Noiron puis à Mirebeau. Viévigne est dévasté, Bèze est incendié. L’armée royale arrive et cause à son tour de nouvelles dégradations. Les soldats contaminent les habitants de la peste. En 1644, tout n’est que ruine. Sur 95 maisons détruites, 37 seulement appartiennent à des hommes vivants. Les fourneaux sont détruits. Les dépendances de l’abbaye sont inhabitées et ruinées.
En 1662, 12 religieux de Saint-Maur viennent s’installer à Bèze pour y rétablir la discipline et la régularité. Les foires reprennent en 1665. Les tours n’ont plus rien de défensif : celle du Nord-Est devient un pigeonnier et prend le nom de tour d’Oysel et celle du nord-ouest de tour aux choues (chouettes). Le vieux bourg n’est plus qu’un misérable village de 120 habitants dont la moitié sont des pauvres maneuvres, des veuves, des mendiants et le reste des laboureurs, des vignerons et des artisans.
En 1696, l’église Saint Rémi est fermée car son entretien n’est pas fait. En 1709, l’hiver est terrible, c’est la famine et les épidémies se développent. 1712, les halles de Bèze disparaissent. 1714, naissance de François Clément. Il est le fils du sieur Claude Blaise Clément, bailly des Terres et des Seigneureries dépendant de l’abbaye de Bèze et de demoiselle Didière Moniot. Le jeune François passe son enfance dans la maison paternelle au pied de la chapelle Saint Prudent. Il est envoyé à Dijon pour y faire ses études chez les jésuites du fameux collège des Godrans.
1724, l’abbaye est sans abbé et devient un simple couvent.
[modifier] La Révolution
1789 : Du 23/12/88 au 14/01/89 la Bèze ne coule plus, l’eau dans le trou est gelée. Les temps sont durs et la révolte gronde. Lors de la nuit du 4 août 1789, la féodalité est abolie. Le 26 août, l’assemblée abolit les privilèges et rédige la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
La légende dit qu’un jour « ceux de la Vingeanne » arrivèrent aux portes de l’abbaye armés de bâtons, de fourches et d’instruments divers en criant et en vociférant contre les moines. Ces derniers eurent juste le temps de s’enfuir dans un souterrain pour échapper au massacre. Cette véritable émeute révolutionnaire est la seule qui semble avoir eu lieu contre les moines barons de Bèze. Il n’y eut ni gens tués, ni bâtiments incendiés et ce simple épisode de la « grande peur » faisait peut-être partie des nombreuses fausses nouvelles semées dans les campagnes pour y jeter la terreur.
La loi du 2 novembre 1789 met à la disposition de l’État tous les biens du clergé. Elle déclare ne plus reconnaître les vœux religieux et rend la liberté à tous les cloîtrés.
L’Assemblée Constituante assure en même temps un « salaire » aux curés et l’abbé Guelaud, curé de Bèze, est un des premiers à applaudir ces décrets et à confisquer tous les biens des moines contre lesquels il avait toujours lutté depuis son arrivée à Bèze, en soutenant les habitants contre leur seigneur.
En février 1790, l’abbé Guelaud est élu maire. L’inventaire des biens de l’abbaye est fait en mai 1790. Il ne reste plus que 4 175 livres dans la bibliothèque.
A partir de janvier 1791, les biens de l’abbaye sont mis en vente : des terres, la tuilerie, un moulin, des maisons dans Bèze, la chapelle Saint-Prudent, le four banal, la chapelle de Notre Dame des Groisses sont vendus pour 209 410 livres. La commune, d’après la loi, garde le 1/16è de la somme. Tous les objets précieux, vases sacrés et reliquaires doivent être versés au trésor public.
Le roi est arrêté à Varennes le 21 juin 1791. En 1792, l’Assemblée déclare la guerre à l’Autriche et le 10 août une insurrection populaire met fin à la monarchie. Le roi est arrêté, jugé. Le 20 septembre 1792, la victoire de Valmy sauve la Révolution. Une nouvelle assemblée, la Convention proclame la République le 22 septembre 1792. Alors commence l’ère républicaine an I. L’état civil est créé et les registres paroissiaux ne sont plus légaux.
En 1793, Louis XVI est guillotiné et Robespierre est au pouvoir. C’est la Terreur, la création des comités de salut public, le gouvernement révolutionnaire, la loi des suspects, le culte de l’être suprême et de la déesse raison. La France est couverte d’échafauds.
Les premiers coups de pics sont donnés aux bâtiments monastiques. La tradition rapporte que pour avoir sans peine et à moindre frais le plomb recouvrant la toiture de l’église (pour le vendre aux armées), l’église fut remplie de fagots et entièrement brûlée.
1795, l’église du monastère est rasée. Tout le centre de la grande maison conventuelle, longue de 113 mètres, tombe à son tour. Là se trouvaient les salles de réception, la galerie cloître, l’escalier en fer à cheval, les galeries menant du dortoir à l’église.
Le bâtiment servant aux moines de pressoir, la cuverie, est racheté 12 000 livres par la commune pour y installer la mairie et l’école.
L’ère de l’abbaye s’arrête, mais l’histoire de Bèze continue...
[modifier] Lieux et monuments
- Les grottes de Bèze
Ces grottes se visitent de mai à septembre tous les jours, ainsi qu'en avril et en octobre tous les week-ends. En effet, les grottes sont remplies d'eau jusqu'au plafond pendant le reste de l'année. Pendant cette période de visite, ces grottes se visitent à pied et en barque. Connue, dans sa partie initiale, depuis le moyen âge, la Grotte de la Crétane servait de refuge aux moines et aux villageois en cas d'invasion du bourg.
Lac qui se déverse à l'air libre par un siphon de type " vauclusien " dont le débit peut atteindre 20 m3 / seconde. Aménagée en 1970, puis restaurée en 1990, la grotte et le lac sont somptueusement éclairés.
L’existence de la première grotte remonte à la nuit des temps. Les habitants utilisaient cette cavité pour se cacher lors des invasions ou lors des nombreux pillages et destructions vécus dans le village. Ils auraient même utilisé cette cavité pour y déposer ce qu’ils avaient de plus précieux puis rebouché l’entrée.
La seconde grotte fut découverte le 16 septembre 1950 par les membres du spéléo-club de Dijon. Cette cavité occupée par une rivière souterraine est ouverte au public du printemps à l’automne. Sa visite s’effectue en barque et est commentée.
- La résurgence de Bèze
C'est par hasard, 1954, que des spéléologues découvrirent d'autres boyaux, et finalement le lac souterrain.
Le 5 mars 2006, de fortes precipitations de neige se sont abattues dans le dépatement (40 à 50 cm de neige pendant le week-end), ce qui a eu pour effet de faire monter le niveau de la rivière 5 jours plus tard.
Le parcours de la Bèze est de 31 kilomètres. Elle se jette dans la Saône près de Vonges. Au début du siècle, la source était jaillissante. Elle formait deux bouillons séparés importants, plus ou moins élevés d’après le débit (pouvant atteindre 2 mètres). À côté de ces deux sorties d’eau se trouvait un troisième petit bouillon. Par suite des dégradations effectuées par les troupes allemandes, de la découverte de la grotte et de la rivière souterraine, son exploration, sans oublier l’érosion naturelle produite par le passage de l’eau, ces bouillons ont disparu.
- La tour des Francs
Cette ancienne tour datant du IXè siècle faisait partie des fortifications entourant le village durant le Moyen-Âge. Elle est presque totalement détruite. Elle est appelée tour des Francs parce qu’elle était occupée et défendue par des francs-tireurs. Elle servait de tour d’alerte et de guet pour les villageois.
- La cure
Ce bâtiment carré à la toiture bourguignonne fut la demeure du chanoine Kir qui, de 1910 à 1924, fut curé de Bèze.
- L'école monastique
L’abbaye de Bèze fut une des premières à posséder une école monastique dès 655. Celle-ci se trouvait dans l’enceinte de l’abbaye afin d’éduquer les jeunes moines. Plus tard, elle reçut des enfants des seigneurs et des nobles désirant s’instruire.
Pour faire face à son succès grandissant, cette école extérieure fut fondée en 1280. En 1380, elle accueillait 40 garçons et 20 filles. Sa façade a été plusieurs fois remaniée. On peut remarquer des tripodes (trèfles) au dessus des fenêtres, des têtes sculptées et des arcades de style gothique. En 1872 « l’hôtel du vieux monastère » s’y installa, puis une épicerie et la gare des autobus reliant Dijon à Gray.
La façade a failli partir pour les États Unis en 1913. Heureusement, ce bâtiment fut sauvé de la démolition et il obtint son classement par les Beaux-arts en 1914.
- Le four banal
On voit encore la voûte de la halle du four qui est murée maintenant. Au premier étage, on remarque deux fenêtres accolées avec des arcades tréflées. C’était le logis du moine chargé de son fonctionnement. Dans le logis, on voit encore une pièce avec alcôve, aux moulures en stuc d’époque Louis XV, une cheminée de la même époque, très bien sculptée et polie avec plaque de foyer à armoiries datant de 1738.
Les habitants du village étaient obligés d’y faire cuire leur pain. Ce four cessa de fonctionner le 15 octobre 1780 en échange d’une « redevance annuelle basée sur la situation de chacun. »
- Le grenier à grains
C’est la plus ancienne maison de Bèze. Le premier étage servait de grenier à grains pour le monastère. En face, on voit une maison à colombage très ancienne elle aussi.
- La chapelle Saint-Prudent
A la jonction de la rue Dom Clément et de la ruelle Saint Prudent, on aperçoit un toit en pointe. Celui-ci abritait le chœur de la chapelle dédiée à Saint-Prudent. Cette chapelle, construite entre le XIè et le XIIè siècle, abritait les reliques de Saint-Prudent. Ces reliques auraient fait plus de 20 miracles et elles étaient très vénérées. La chapelle fut vendue à la Révolution comme bien national et transformée en logement.
- La promenade de la source
L’aménagement de la promenade de la source (classée monument historique) remonte au XVIIIè siècle. Les arbres ont entre 250 et 300 ans.
- La tour d'Oysel
C’est la deuxième tour des fortifications de l’abbaye. Elle servait de colombier au XVIIIè siècle. Les murs ont 1,75 mètres d’épaisseur. Accolé à cette tour, il y a le « lavoir des sœurs ». L’école primaire Claude Monet est installée dans le grand bâtiment qui part de cette tour. Cette partie était l’ancienne cuverie des moines.
- La maison Dom Clément
- La tour de Chaux
C’est vers l’an 900 que le monastère s’est entouré de fortifications. Cette tour en est l’un des vestiges. Elle est appelée ainsi depuis le XVIIè siècle. Cela proviendrait soit de la situation d’un trou de chaux près de sa base, soit de la présence de chouettes dans les combles. Elle a trois étages et ses murs ont environ 2 mètres d’épaisseur.
- L'église Saint-Rémi
La première chapelle paroissiale remonterait au VIIè siècle. La première église fut construite en 960 par les villageois et placée sous le vocable de Saint-Rémi (un tableau à l’intérieur de l’église illustre cet événement).
Saint Rémi fut l’évêque qui baptisa Clovis et 3000 de ses soldats à Reims en 498. Cette église fut reconstruite de nombreuses fois car elle fut, comme le village et l’abbaye, détruite et incendiée 7 fois dans son histoire.
En 1768, son état était tel qu’il nécessita une reconstruction presque totale.
A l'extérieur, on peut voir une statue en pierre sur un piedestal qui représente le Christ au lien (ou le Dieu de pitié). Il est appelé ainsi parce qu’il a les mains jointes. Ses amputations de la tête et de la jambe gauche sont sans doute l’œuvre de vandales. A côté est érigée une croix qui faisait partie de l’ancien cimetière.
[modifier] Personnalités liées à la commune
- Dom Clément, célèbre moine écrivain qui fut l’auteur de 12 volumes sur l’histoire littéraire de la France et l’art de vérifier les dates. Il naquit à Bèze le 7 avril 1714.
- Félix Adrien Kir, (dit le chanoine Kir), affecté à Bèze en 1910. En 1914, il part en guerre pour rejoindre une unité médicale aux armées. Il quitte Bèze en 1924 car il est nommé à Nolay (Côte-d'Or). Sa mère repose au cimetière de la commune.
- Saint Prudent, archidiacre et martyr de Narbonne. Un des événements importants de l’histoire de l’abbaye de Bèze et peut-être la cause première de sa célébrité, est la possession des reliques de Saint-Prudent. Ses différents miracles imputés à ses reliques ont été relatés par le moine Thibault.