Bataille de Cherbourg
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![]() Plan de la bataille |
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Informations générales | |
Date | du 6 juin au 30 juin 1944 |
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Lieu | Cherbourg, France |
Issue | Victoire des Alliés |
Belligérants | |
![]() ![]() ![]() Alliés |
![]() Troisième Reich |
Commandants | |
Omar Bradley, Manton S. Eddy, Joseph Lawton Collins, Matthew Ridgway |
Friedrich Dollmann, Karl von Schlieben, Walter Hennecke |
Forces en présence | |
Inconnues | environ 40 000 |
Pertes | |
2 800 morts, 5 700 disparus, 13 500 blessés |
39 000 prisonniers |
Seconde Guerre mondiale |
La bataille de Cherbourg s'engage le 6 juin 1944 avec le débarquement de Normandie. Cet épisode de la bataille de Normandie, qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, voit les troupes américaines, après trois semaines d'âpres combats, encercler et prendre le port fortifié de Cherbourg. Cette prise s'avère capitale, car elle permet de ravitailler les troupes alliées engagées dans la campagne d'Europe occidentale.
Sommaire |
[modifier] Plans des Alliés
Quand les Alliés établissent leurs plans pour libérer la France, les stratèges jugent indispensable la prise d'un port en eau profonde pour s'assurer d'un corridor de ravitaillement direct depuis les États-Unis. Sans ce port, l'équipement devait transiter par la Grande-Bretagne pour y être déchargé, rendu hydrorésistant et rechargé sur des engins de débarquement avant d'être acheminé en France. Cherbourg, sur la péninsule du Cotentin, est le seul port en eau profonde à proximité des plages du débarquement.
Dans leurs plans initiaux, les Alliés se gardent de débarquer directement sur le Cotentin, car cette région est séparée des principaux lieux de débarquement par la vallée de la Douve, inondée par les Allemands afin d'empêcher une éventuelle intervention aéroportée. Cependant, dès sa nomination au poste de commandant en chef des opérations terrestres de libération en janvier 1944, le général britannique Bernard Montgomery reprend l'idée de débarquer sur le Cotentin : il veut ainsi élargir le front, pour éviter que les troupes de libération ne se trouvent encerclées sur une étroite parcelle de territoire, et faciliter la prise rapide de Cherbourg et de son port.
[modifier] Débarquement
Aux petites heures du matin du 6 juin 1944, les 82e et 101e divisions aéroportées américaines atterrissent sur le Cotentin. Bien que les parachutistes sont passablement dispersés, ils parviennent à s'approprier et à conserver la plupart des routes nécessaires à l'avancée du VIIe Corps d'armée américain depuis Utah Beach. La 4e division d'infanterie américaine débarque sur Utah Beach peu après l'aube sans avoir à déplorer de lourdes pertes.
Dans les heures qui suivent ce débarquement, la priorité des troupes américaines campées à Utah Beach est d'effectuer une jonction avec les principales forces alliées débarquées plus à l'ouest. Le 9 juin 1944, la 101e division aéroportée parvient à traverser la vallée inondée de la Douve ; le lendemain, elle prend Carentan et donne ainsi un front continu aux Alliés .
[modifier] Traversée du Cotentin
Ce succès permet au VIIe Corps de commencer à avancer vers l'ouest afin de couper la péninsule du Cotentin. Trois nouvelles divisions d'infanterie débarquent pour renforcer le Corps. Son commandant, le major-général Collins, se montre impitoyable envers ses troupes. S'il juge la progression trop lente, il remplace les troupes sur le front ou limoge des officiers.
Du côté allemand, les régiments sont hétéroclites et proviennent de diverses divisions dont la plupart ont subi de lourdes pertes aux mains des troupes aéroportées américaines les premiers jours du débarquement. À peu près aucune troupe blindée ou mobile ne peut leur être envoyée en renfort, en raison de la menace sur Caen plus à l'est. Les renforts d'infanterie n'arrivent que très lentement et sont lancés dans la bataille au compte-goutte. L'inondation des vallées de la Douve et du Merderet par les Allemands joue maintenant en leur défaveur, car elle assure la protection du flanc sud des Américains.
Dès le 16 juin, aucun obstacle naturel ne freine l'avancée des troupes américaines. Le commandement allemand est en pleine confusion. Les commandants sur le front (dont le Feldmarshall Rommel) battent en retraite vers les fortifications du Mur de l'Atlantique à Cherbourg, d'où ils auraient pu soutenir un long siège. Adolf Hitler, depuis son quartier général de Prusse orientale, ordonne aux troupes allemandes de tenir leurs positions à l'endroit exact où elles se trouvent, en dépit de l'immensité du risque.
Tard le 17 juin, Hitler consent au retrait des troupes, mais établit une nouvelle ligne de défense, illogique, s'étendant sur toute la péninsule, tout juste au sud de Cherbourg. Rommel s'oppose à cet ordre, mais relève néanmoins de ses fonctions le général Farmbacher, commandant du LXXXIV Corps d'armée allemand, qu'il soupçonne d'essayer de passer outre aux ordres du Führer.
[modifier] Avancée sur Cherbourg
Le 18 juin, la 9e division d'infanterie américaine atteint la côte ouest de la presqu'île, isolant ainsi les 709e et la 243e divisions d'infanterie allemandes au nord. En 24 heures, les 4e, 9e et 79e divisions d'infanterie américaines avancent vers le nord sur un large front, sans beaucoup d'opposition depuis l'ouest de la péninsule tandis qu'à l'est, aux environs de Montebourg, l'ennemi, épuisé par une dizaine de jours de combats, s'effondre. À Brix, plusieurs caches de V1 sont découvertes ainsi qu'une installation de V2.
En deux jours, Cherbourg est à la portée d'une attaque des divisions américaines. Le commandant de la garnison allemande, le lieutenant-général von Schlieben, dispose de 21 000 hommes. Cependant, la plupart de ses effectifs sont recrutés à la hâte dans les unités de la marine ou de travailleurs, ou encore proviennent des unités de combats fatiguées et désorganisées qui ont battu en retraite sur Cherbourg. Vivres, carburant et munitions manquent. La Luftwaffe essaie de faire le ravitaillement, mais largue surtout des articles comme des Croix de fer pour remonter le moral des troupes. Toutefois, von Schlieben refuse de se rendre et l'amiral Hennecke entreprend de démolir le port pour qu'il ne puisse servir aux Alliés.
Collins lance l'assaut le 22 juin. La résistance est vive, les combats se déroulent dans les rues et au large entre les cuirassiers alliés et les canons allemands. Mais, lentement, les Américains chassent les Allemands de leurs bunkers et de leurs blockhaus. Le 26 juin, la 79e Division prend le Fort du Roule, qui domine la ville et ses défenses, mettant ainsi fin à toute action organisée des troupes allemandes. Von Schlieben et Hennecke se signent la reddition à 16h au Château de Servigny. Les troupes qui défendent les fortifications du port et l'arsenal se rendent au bout de quelques jours, et certaines troupes allemandes à l'extérieur des fortifications résisteront jusqu'au 1er juillet.
[modifier] Conséquences
Les Allemands, en raison de la rapidité d'intervention des Alliés et des ordres incohérents de Hitler, ont subi une lourde défaite. Ce n'est pas moins de 39 000 soldats allemands qui seront faits prisonniers à la suite de cette victoire alliée. Mais ils ont si consciencieusement démoli et miné le port, que les premiers navires n'y accostent qu'à la fin de juillet. Il faut attendre à la mi-août pour que le port soit en partie utilisable.
Alors que Hennecke se voit décoré par Hitler de la Croix de chevalier de la Croix de fer pour « un exploit sans précédent dans les annales de défense côtière », le général Friedrich Dollmann, commandant la Septième Armée allemande, meurt d'une crise cardiaque le 28 juin après avoir appris que la prise de Cherbourg lui vaut la cour martiale.
Jusqu'à la libération du port d'Anvers, Cherbourg est le plus gros port du monde, d'où partent pour le front européen le pétrole (PLUTO), les hommes et le matériel (la Red Ball Express par route et le Toot Sweet Express par voie ferrée) nécessaires aux combats.
Après la guerre, le gouvernement allemand est contraint de payer des réparations aux civils et aux familles des civils de Cherbourg que la guerre a tués, affamés ou privés de toit. Cherbourg est citée à l'Ordre de l'armée le 2 juin 1945, et rendue à la France par les Américains le 14 octobre.
[modifier] Bibliographie
- Georges Bernage : Cherbourg : Première Victoire Américaine en Normandie, Editions Heimdal, Bayeux, 1990, ISBN 290217165X
- William B. Breuer : Hitler’s Fortress Cherbourg, Stein and Day, New York, 1984
- R.P.W. Havers : Battle Zone Normandy : Battle for Cherbourg, Sutton Publishing Ltd, 2004, ISBN 0750930063
- Andrew Rawson : Battleground Europe : Normandy - Cherbourg, Pen and Sword Books Ltd, Barnsley, 2004
- Roland Ruppenthal : Utah Beach to Cherbourg, Battery Press, Nashville, 1984
- Tony Hall (Hrsg.) : Operation "Overlord", Motorbuch Verlag, 2004, ISBN 3613024071
[modifier] Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais : « Battle of Cherbourg. »
[modifier] Voir aussi
- Photos de la libération de Cherbourg, sur Flickr
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