Bataille de Saïgon

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La Bataille de Saïgon fut conduite en de multiples combats tactiques dans la métropole économique et capitale de la République du Việt Nam pour porter au zénith la prise de l'ambassade des États-Unis, qui était une victoire symbolique.

Avec la Bataille de Khe Sanh et la Bataille de Huế, la Bataille de Saïgon constitue une de trois branches de l'Offensive du Tết. Khe Sanh a été un leurre pour attirer l'attention et les forces militaires loin des objectifs principaux que furent Huế pour l'opinion publique vietnamienne et Saïgon pour l'opinion étatsunienne et internationale, dans une guerre psychologique.

Ce fait est devenu événement par ses effets et répercussions dans l’esprit de la population des États-Unis et du monde entier à travers une multitude d’images fixes ou mouvantes largement diffusées. Si la Guerre de Sécession a été une guerre des premières photographies et la Seconde Guerre mondiale une guerre de la radio, la Guerre du Việt Nam, ou la « Deuxième Guerre d’Indochine » de réunification aurait été la guerre de la télévision en direct.

[modifier] Les manœuvres

19 membres d’un commando du FNL se sont frayés un chemin à travers les murs de l’ambassade et ont maîtrisé les 5 gardes de la Police Militaire en service de bonne heure ce matin-là. Deux policiers ont été tués immédiatement sur le coup. Les « Marines » de service ont tenté de résister jusqu’à l’arrivée par hélicoptère des membres de la 101^e Aéroportée au milieu de la journée.

Ces quelques heures d’« occupation » d’un territoire des États-Unis ont suffi pour captiver l'imagination mondiale et devenir un carrefour de bifurcations d’une guerre psychologique, dans la relation entre crise et catastrophe. http://www.nam-vet.net/mpsinembassy.jpg

D’autres commandos ont attaqué et pris les lieux symboliques comme le Palais Présidentiel (ex-Palais Norodom et futur Palais de l'Indépendance), le Quartier Général de William Westmoreland et des points stratégiques comme la Station de Radio et l’aéroport international de Tân Sơn Nhất et la base aérienne de la US Air Force ainsi que des points d’appui périphériques.

Chợ Lớn, la jumelle chinoise de Saïgon, a été pratiquement la base opérationnelle de la Bataille de Saïgon. Le président Nguyễn Văn Thiệu, le 21 janvier, a déclaré la loi martiale applicable seulement après une semaine d’intenses combats de rue qui se sont terminés lorsque les attaquants ont disparu, comme ils sont venus, avec la complicité de la population de Saïgon. La contre-offensive gouvernementale et étasunienne a détruit les quartiers populaires et les bâtiments publics, provoquant une exode massive, répandant les nouvelles, de proche en proche, plus « vraies » que les nouvelles officielles des différents médias. La Bataille de Saïgon était pratiquement terminée le 5 février avec des destructions massives par des bombardements aveugles aériens ou d’artillerie. L'image symbolique la plus connue est certainement celle de l'exécution d'un prisonnier ligoté par un général chef de la police de Saïgon.

Cette célèbre image d'Eddie Adams représentant le chef de la Police Générale Loan, exécutant à bout portant le capitaine Lém du FNL menotté, a certainement plus contribué à la victoire psychologique de l'Offensive du Tết que tous les combats militaires, par la puissance des symboles. http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/f/f9/Nguyen.jpg

Ailleurs, le même scénario s’est répété de villes en villages et la contre-offensive gouvernementale et étatsunienne, avec ses destructions massives des quartiers populaires et des bâtiments publics a contribué à la victoire psychologique de l’Offensive du Tết auprès de la population vietnamienne.

[modifier] Conclusion

Par ses effets et répercussions psychiques à travers les images largement diffusées, la Bataille de Saïgon a certainement contribué le plus au retournement de la situation. Sur le plan interne, les destructions massives de la contre-offensive militaire américano-vietnamienne ont poussé la population attentiste vers le FNL qui a montré à la fois sa présence puissante et la malignité américano-vietnamienne. http://www.janmontyn.com/historypics/tetoff.jpg

[modifier] Références bibliographiques

• Thanh H. Vuong, “Théorie des contextes et relations internationales: départ de la première Guerre d’Indochine", dans Études Internationales, Vol. XVII, No. 3, pp, 571-597, septembre 1986.

• Thanh H. Vuong, "colonisations du Viêt Nam et colonialisme vietnamien", dans Études Internationales, Vol. XVIII, No. 3 pp. 546-571, septembre 1987.

• Thanh H. Vuong, "Stratégies technico-commerciales asiatiques", dans Études Internationales, Vol. XXII, No.3, pp. 551-575, septembre 1991.

• Thanh H. Vuong & Jorge Virchez, "Communauté Économique de l’Asie Pacifique. Essai d’anthropolgie économique et de géographie politique", Presses Inter Universitaires, Cap Rouge, QC, 2004.

• Anthony Wilden, "Système et structure. Essais sur la communication et l'échange", Boréal Express, Montréal, 1983.

• Anthony Wilden, “The Rules are no Game. The Strategy of Communication”, Routledge & Kegan Paul, London & New York, 1987.

• Anthony Wilden, “Man and Woman, War and Peace. The Strategist’s Companion”, Routledge & Kegan Paul, London & New York, 1987