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Bigorre

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Blason de la Bigorre
Blason de la Bigorre

La Bigorre (en occitan gascon Bigòrra) peut être décrite tel un pays, ou une micro-région du sud-ouest français. Petite part de Gascogne et d'Occitanie, la Bigorre se situe, en particulier par la langue traditionnelle, variante de l'occitan, dans la mouvance occitane. Pour autant, elle s'en distingue par des spécificités structurelles, une histoire, une culture et un folklore latents qui lui sont propres.

Sommaire

[modifier] Présentation structurelle

[modifier] Localisation

On assimile souvent la Bigorre à l'actuel département des Hautes-Pyrénées, mais, celui-ci ne représenterait, en fait, qu'une vaste partie Ouest du territoire qui peut lui être attribué. C'est à l'époque de Charlemagne que sont définies ses frontières. Elle est alors un comté constitutif du duché de Gascogne.

A partir de la partie centrale de la chaîne des Pyrénées, la Bigorre s'étend, ainsi, au Nord, dans l'axe des cours supérieurs du Gave de Pau et de l'Adour. Région montagneuse, elle est frontière avec la péninsule ibérique et culmine, au pic Vignemale, à 3298 m.

[modifier] Principales villes

La ville principale et capitale historique est Tarbes qui a réunit autour d'elle une agglomération, le Grand Tarbes, comprenant des communes secondaires telles qu'Ibos, Aureilhan, Orleix ou Séméac.

La ville mariale, Lourdes, lieu de pélerinage catholique, est illustre de par le monde.

Bagnères-de-Bigorre, Argelès-Gazost sont, plus marginalement connues pour leurs thermes et casinos.

Les communes de Vic-en-Bigorre, Rabastens-de-Bigorre, Maubourguet, Lannemezan, Saint-Laurent-de-Neste, Arreau ou Luz-Saint-Sauveur pourraient encore être citées.

[modifier] Économie

La Bigorre, pays de culture du maïs et d'élevage, est largement tourné vers la production alimentaire. Elle compte de nombreuses productions fameuses tel l'oignon de Trébons, l'haricot tarbais, le porc noir dit "de Bigorre"...

Faiblement industrialisée, elle s'est longtemps illustrée dans le matériel électrique, ferroviaire et le textile et essaye de se tourner vers l'aréonautique et l'électronique. L'activité se situe dans la plaine de Tarbes, autour de Lourdes et de Bagnères-de-Bigorre.

Le thermalisme, à Bagnères-de-Bigorre, Barèges ou encore Cauterets a une importance économique considérable et, on compte de nombreux casinos.

Le tourisme constitue la première activité économique. Il s'est développé autour de Lourdes, centre de pèlerinage, des stations de ski, telle la station du Tourmalet, ou encore des sites tels le cirque glaciaire de Gavarnie, de réputation mondiale ou l'observatoire du Pic du Midi de Bigorre.

[modifier] Histoire

[modifier] Une étymologie remontant à l'antiquité

La Bigorre, ou Bigòrra en gascon, doit son nom au peuple antique des Bigorrais, Bigerri ou Bigerrones. Diverses peuplades montagnardes s'y rattachent tels les Tornates, les Campons, les Onosubates et les Crébennes. Les Bigorrais, sont l'un de ces peuples aquitaniques qui ont été soumis par Crassus, lieutenant de César. Leur capitale, Bigarra, pourrait être reconnu dans le village de Cieutat, situé à 15 kilomètres de Bagnères-de-Bigorre.

Des traces de campagnes militaires romaines nous sont parvenues. Le nom de Juillan viendrait de Campus Juillanus, lieutenant qui aurait servi dans la légion romaine. La piste de cette dernière aurait encore été touvée près de Pouzac à travers ce que l'on décrit comme le Camp de César.

Maîtres du pays, les Romains en explorent presque toutes les vallées et tirent grand usage des eaux minérales qui s'y rencontrent en abondance. On retrouve encore des traces de voies romaines, dans la lande de Capvern, où le chemin s'appelle encore Césarée, à l'Estelou-de-Vieille et, enfin, à une lieue au nord de Lourdes, près d'une métairie nommée Strata qu'on prétend occuper la place d'une ville antique.

[modifier] L'émergence du comté de Bigorre

Voir l’article Comté de Bigorre.
Voir l’article Liste des comtes de Bigorre.


A la mainmise des Romains, succède celle des Wisigoths, refoulé en péninsule ibérique à la bataille de Vouillé, puis celle des Francs.

Le comté de Bigorre est constitué au début du IXe siècle par le duc de Gascogne Loup Centule pour son fils Donat Loup († v. 820), qui épouse une princesse d'Aquitaine, Faquilène, laquelle lui apporte sans doute la plus grande partie de ses terres.

La principauté, dont la capitale est Tarbes, est alors considérable, mais elle est amoindrie par les générosités du comte Loup Donat († v. 910), qui donne à son fils cadet la vicomté de Lavedan, puis par celle de son fils le comte Daton II Loup († v. 930), qui constitue pour ses fils le comté d'Aure, la vicomté d'Aster et la seigneurie de Montaner.

Le comté de Bigorre qui reste à l'aîné, Raymond Dat († v. 947), passe successivement au XIe siècle dans la maison de Foix, puis dans celle de Béarn, au XIIe siècle dans celle de Marsan, puis dans celle de Comminges, et au XIIIe siècle dans celle de Montfort.

La Bigorre est alors l'objet d'une querelle successorale : Pétronille de Comminges, héritière de la Bigorre par sa mère, a été mariée à Guy de Montfort, fils de Simon IV de Montfort, comte de Leicester. Celui-ci prétend à l'héritage de son frère Guy et Pétronille lui a confié la garde de a Bigorre pendant la minorité de son petit-fils Esquivaut. La maison de Montfort se divise donc à la mort de Pétronille entre les partisans d'Esquivaut, et ceux du roi de Navarre Thibaut II.

Esquivaut l'emporte mais à sa mort en 1283, le roi d'Angleterre assume la garde du comté en tant que suzerain. La sœur d'Esquivaut, Loré, mariée à Raymond VI de Turenne, fait alors un procès dont le principal résultat est que le roi de France séquestre le comté et l'attribue à sa femme, la reine Jeanne de Navarre, héritière de Thibaut II. Jeanne donne la Bigorre à son troisième fils, le futur Charles IV, qui l'unit au domaine royal à son avènement en 1322.

Donnée un temps au comte d'Armagnac Jean Ier la Bigorre est cédée par le roi de France à Édouard III par le traité de Brétigny.

Elle est reconquise par Charles V entre 1369 et 1373. Alors convoitée par les comtes de Foix et d'Armagnac, elle passe définitivement au comte de Foix en 1425, Jean II d'Armagnac ayant échangé ses droits avec le roi contre le Rouergue.

[modifier] De la Bigorre aux Hautes-Pyrénées

Voir l’article Hautes-Pyrénées.

La Bigorre avait, sous l'Ancien Régime, ses États particuliers.

Les départements, se substituant aux provinces, furent créés le 4 janvier 1790 par l'Assemblée constituante. Le département d'abord dénommé Bigorre fut rebaptisé Hautes-Pyrénées. Le conventionnel tarbais Bertrand Barère s'était particulièrement battu pour cela :

« Si ce pays, le Bigorre, est trop petit pour former un département, il convient de l'agrandir. Mais il serait très inique de n'en faire que des districts dépendant d'une ville étrangère ; ce serait un meurtre politique que de faire de Tarbes le misérable chef-lieu d'un district. »

On peut noter l'étonnante géographie de ce département, qui possède deux petites enclaves dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques. C'est une survivance du Moyen âge : en effet, à la fin du XIe siècle, Gaston IV le Croisé, vicomte de Béarn, épousa Talèse d'Aragon, vicomtesse du Montanérès, petit territoire située entre Béarn et Bigorre. Le Montanérès resta au Béarn, mais Talèse garda pour elle cinq paroisses, qui constituent deux enclaves dans les Pyrénées-Atlantiques.

[modifier] Une spécificité bigourdane ?

[modifier] Le blason

L'origine du blason d'or à deux lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autre reste mystérieuse. Tout au plus, peut-on constater qu'il est identique à celui de la vile de Chabanais. Cela serait dû à une erreur d'interprétation d'un document. Vers 1621, Pierre de Marca, découvre ces armes sur un codicille de Pétronille, comtesse de Bigorre, datant de 1239. Il aurait alors confondu les armes de Pétronille de Bigorre avec celles de son mari de l’époque, Bozon de Mathan, sire de Chabanais. Les armes des Chabanais seraient ainsi devenues celles de Bigorre.

[modifier] L'habitat traditionnel

En Bigorre, mais aussi en Béarn, l'habitat traditionnel est à situer d'abord dans un contexte de polyculture céréalière et d'élevage. Si dans les plaines l'habitat est groupé en villages, sur les plateaux il est dispersé.

Le centre de l'exploitation rurale y est la ferme à cour fermée. Celle-ci comprend une maison d'habitation ou ostau caractérisée par son plan rectangulaire sur un à deux niveaux, ses murs de moellons ou galets, un toit pentu à deux versants et à deux croupes. Sa façade, souvent parée d'encadrements en pierre, regarde au sud, au sud-est ou à l'est selon le cas et est diposée perpendiculairement à la rue. Elle donne sur une cour fermée ou parquié dont l'entrée se fait par un portail monumental ou portau. S'ordonnent autour d'elle les bâtiments d'exploitation soit grange, étable, poulailler ou porcherie...

Les maisons des fermes les plus riches, liées à l'essor de l'économie rurale, sont conformes au modèle bourgeois ou urbain des XVIIIe siècle et XIXe siècle et marquées par des façades à deux niveaux à ordonnance symétrique, des parements de pierres d'autant plus riches, une toiture monumentale percée de lucarnes et couverte de tuiles ou d'ardoises. Un balcon d'honneur peut se dresser au dessus de l'entrée.

A un niveau social inférieur, on trouve une maison d'habitation n'ayant qu'un rez-de-chaussé sous un grenier. Les pièces se distribuent en enfilade à partir de la salle commune.

Dans les hautes vallées pyrénéeenes, tournées vers la vie pastorale , l'habitat est regroupé en villages et la ferme à cour fermée tend à disparaître à l'exception de la vallée du Lavedan où , dans les hameaux la maison du bailli (oc- eth bayle )reste fortifiée et défendue par un portail-fort(oc-hortau ) . Les types de maisons du bas-pays sont concurrencés par des maisons de montagne, de plan allongé, associant, sous un même toit, locaux d'habitation et locaux d'exploitation. L'existence de balcons sous toit longeant l'entière façade pour les maisons à étage est à noter.

Les toits de chaume s'observent encore dans la vallée de Campan.

Dans les pâturages d'estive des hautes vallées béarno-bigourdanes, les bergers construisaient des cabanes en pierre sèche "capane" de plan rectangulaire . Placées au milieu d'un enclos en pierre sèche où les moutons passaient la nuit et dit "coueila" ou "cuyala" , elles sont aujourd'hui en ruine.

Des influences basques, ecleptiques ou plus contemporaines apparaissent en ville notamment à Tarbes et surtout à Lourdes.

[modifier] Culture et folklore

Les Pastourelles de Campan (http://membres.lycos.fr/pastourelles)
Les Pastourelles de Campan (http://membres.lycos.fr/pastourelles)

De nombreux chants populaires caractéristiques accompagnent les festivités en bigorre tel "Montagnes Pyrénées" ou "Aqueras Montanhas". Aussi, au delà même de la stricte pratique de l'occitan, toujours présent dans nombre de noms de rue, de nombreux groupes d'art et de tradition populaires rancre dans le présent les folklores anciens. Revêtetant les costumes traditionnels, pantalons en cadis, béret noir, coiffes..., jouant des instruments de prédilection locale, accordéon diatonique, flûte à trois trou, tambour à cordes, conemuse landaise..., ils sont les héritiers d'un passé remis au goût du jour. Chants et danses trationnelles resurgissent à l'occasion des festivités ou initiatives locales. Les Pastourelles de Campan ou l'Adouréenne ne sont que quelques exemples de ce folklore toujours vivant.

[modifier] A voir également

Comté de Bigorre

Liste des comtes de Bigorre

Hautes-Pyrénées

Novempopulanie

Histoire de l'Aquitaine

Quilles de neuf

[modifier] Liens externes


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