César Baldaccini
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
César Baldaccini, dit César, est un sculpteur français, né le 1er janvier 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et mort le 6 décembre 1998 à Paris.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Son père tenait un bar à Marseille, où César Baldaccini est né en 1921 dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai. « Je suis fondamentalement un autodidacte absolu », dira-t-il. Il travaille d'abord chez son père, avant de suivre les cours de l'école des beaux-arts de sa ville natale en 1935 puis, en 1943, de l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Dès 1947, il travaille le plâtre et le fer. En 1952, en Provence, il fait ses premiers essais de soudures et ses premières sculptures en ferrailles, en utilisant des matériaux de récupération peu coûteux, car ses moyens sont alors modestes. En 1954, il expose à la galerie Lucien Durand, obtient le prix « collabo » pour une sculpture intitulée le poisson et, en 1956, il participe à la biennale de Venise. Il participe ensuite à la biennale de Sao Paulo et à la Documenta II en 1959. Il réalise alors ses premières plaques et, à partir de 1961, participe à plusieurs expositions à New York.
César centre ensuite son travail sur la technique de la « compression dirigée », qui devient sa marque de fabrique : à l'aide d'une presse hydraulique, il compresse des objets divers, le plus souvent des automobiles. Cet acte d'appropriation se veut un défi à la société de consommation et le rapproche des Nouveaux réalistes, dont il fait partie aux côtés de son ami Arman, auquel son nom est souvent associé. À la Fondation Cartier en 1986 il présente ainsi une compression monumentale de Peugeot 205 Turbo 16 accidentées dans des rallyes automobiles (les Championnes). À la Biennale de Venise, il présente une montagne de compressions, œuvre monumentale de 520 tonnes. En 1998, sa Suite milanaise est une série réalisée avec des voitures Fiat neuves qui, une fois compressées, sont passées dans les chambres à peinture de l'usine Fiat de Turin, aux couleurs de la gamme de l'année. Il compresse toutes sortes de matériaux : tissus, papiers, bijoux en or et il utiliser aussi bien des objets pour fair ses art...
En inversant l'esprit des compressions, César présente au Salon de Mai en 1967 la grande expansion orange, réalisée en polyuréthane. Ses expansions exploitent les possibilités de ce matériaux en coulées lisses et dures. Il commence à travailler le cristal en fusion. Dans les années 1970, il accède à une reconnaissance internationale, devient un des artistes français de tout premier plan et bénéficie de très nombreuses expositions.
- En 1965, il présente son célèbre Pouce agrandi (1,85 mètres de haut). À l'occasion des Jeux Olympiques de Séoul (1988), il crée un Pouce en bronze de 6 mètres de haut.
- Il crée le Poing, sculpture monumentale de 7 tonnes en fonte d'acier inoxydable polie, installée sur la place d'armes au Lycée militaire de Saint-Cyr à l'été 1970[1]
- En 1983, il entreprend la réalisation de son Centaure en hommage à Picasso, sculpture de 4,70 mètres de haut, achevée en 1985. La sculpture est installée au carrefour de la Croix-Rouge à Paris.
- Toujours en 1983, César réalise son Hommage à Eiffel pour la Fondation Cartier à Jouy-en-Josas.
- Il est également le créateur du trophée César du cinéma, récompense attribuée par les professionnels du cinéma français qui porte son nom, pour laquelle il réalise une de ses compressions.
Très connu pour ses sculptures, il était aussi un dessinateur prolixe.
En 1970, César est nommé professeur et chef d'atelier à l'école nationale supérieure des beaux-arts. Il reçoit le prix Rodin le 27 juillet 1988. Il décède en 1998 et il est inhumé au cimetière du Montparnasse.
Homme à la fois simple et rusé, au franc-parler méridional, il cultive son image d'éternel artisan, de soudeur, tout en montrant un sens aigu des affaires. La surexploitation de certains procédés comme les compressions, les Réinventions, à partir de 1980, de ses anciennes sculptures dont il modifie quelques détails, le retour, à partir de 1985, à la série des Poules patineuses, puis les Reliefs, compositions faites de vieux brocs, sont interprétés par beaucoup comme autant de signes d'une inspiration qui se tarit et d'une dérive commerciale de plus en plus apparente.
Peu avant sa mort, la Galerie nationale du Jeu de Paume lui consacre une importante rétrospective. Ses œuvres sont collectionnées par les musées et les particuliers du monde entier.
[modifier] Citations et jugements
- « Je n’ai pas d’imagination. Elle ne me vient qu’avec le toucher et les yeux. Sans ces deux éléments, le cerveau ne fonctionne pas. » (César)
[modifier] Références
[modifier] Sources
[modifier] Liens externes
- (en) César dans Artcyclopedia
- (fr) Radioscopie César Ina Archives Télé
- (fr) Œuvres sur papier de César
- (fr) Œuvres dans la base insecula
- (fr) Dossier photographique sur Le Centaure
- (fr) Vidéo: César Baldaccini en 1965, s'entretient sur son travail, une archive de la Télévision suisse romande.
[modifier] Bibliographie
- [Catalogue], César, œuvres de 1947 à 1993, Musées de Marseille, 1993
- [Catalogue], César, Paris, Galerie nationale du Jeu de Paume, 1997
- Denise Durand-Ruel, César, catalogue raisonné, Éditions de la Différence, 1994
- Otto Hahn, Les Sept Vies de César, Éditions Favre, 1988
- Marc Petitjean et Bernard Blistène, César, Collection Mémoire, 1994
- Pierre Restany, César, Paris, 1988
[modifier] Notes
- ↑ Ce poing supporte le mât des couleurs du lycée (25 mètres de haut et 3 mètres dans le sol). Sa mise en place a nécessité 2 mois de travail (du 27 mai au 21 juillet) et des moyens de levage important (dont une grue de 50 tonnes).
Portail de l'art contemporain – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l'art contemporain. |