Celse (philosophe)
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Celse, philosophe épicurien du IIe siècle sous Trajan (98-117) et ses successeurs, est l'auteur d'un ouvrage analytique et articulé, Contre les chrétiens, rédigé vers 178. Une ironie de l'histoire fait que son texte, qui a été perdu, ne nous est parvenu que par des extraits contenus dans une réponse de son grand contradicteur Origène. Sous le titre de Discours véritable, il s'agissait d'un ouvrage où il attaquait le Christianisme naissant par les armes du raisonnement et par celles du ridicule, et qu'Origène crut devoir réfuter. Cet ouvrage était écrit en grec; il ne nous est pas parvenu, mais on en trouve des morceaux étendus dans la Réfutation qu'en a faite Origène. Ce philosophe était lié avec Lucien, qui lui dédia son Faux Prophète.
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[modifier] Le discours contre les chrétiens
Le discours contre les chrétiens ou le discours vrai est l'un des plus anciens ouvrage de critique contre le christianisme. A son époque peu de personnes ne semble s'être intéressé en détail à cette religion issue du judaïsme, divisée en nombreuses sectes, et ayant mauvaise réputation comme l'indique son introduction.
Celse n'oppose pas la religion grecque ou romaine traditionnelle telle, mais une religion syncrétique basée sur un être suprême dont les dieux des panthéons païens ne sont que des représentations, et associée à l'enseignement des grands philosophes grecs, donc ce n'est pas le monothéisme en soit qu'il reproche aux chrétiens (et aux juifs) mais plutôt de s'aproprier l'Etre Suprême à leur seul profit.
Si Celse ne prête peu de crédit aux ragots sur les messes secrètes, accusations que les chrétiens reprendront plus tard contre les sorciers et sorcières et certaines religions, il pense que cette religion représente un danger religieux, politique et social.
- Au niveau religieux il réfute les prétentions chrétiennes (et juives) à être la seule vraie religion. Il réfute le statut de Jésus de Nazareth dans le christianisme et affirme que ce n'est qu'un simple mortel, chef de bande, dont l'histoire a été enjolivée par les chrétiens en s'inspirant notamment des mythes païens. Il fait une critique des principaux récits fondateurs bibliques et la théologie chrétienne.
- Au niveau philosophique et moral, il réfute la supériorité morale du christianisme par rapport aux religions païennes, en déclarant que la morale chrétienne n'est pas originale, et est copiée de de la morale des philosophes, mais présentée de façon vulgaire et stupide.
- Au delà de l'aspect purement religieux et philosophique, c'est surtout l'aspect politique et social qui représente le danger du christianisme pour Celse. En effet si le christianisme a été persécuté par l'empire romain c'est pour des raisons politiques, les chrétiens refusant d'accomplir leurs devoirs civiques et d'accomplir la religion civile du culte impérial.
Dans son ouvrage Celse affirme que les chrétiens sont en fait des révolutionnaires qui refusent de se comporter en bons citoyens, et dont leur comportement mettrait en danger l'empire et la civilisation si tout le monde devenait chrétien. Il prédit que l'Empire tomberait ainsi aux mains des barbares. De même, il reproche aux chrétiens, selon leurs propres propos, d'être prêts à séduire les empereurs romains ainsi que leurs éventuels vainqueurs.
[modifier] Extraits
« Il est une race nouvelle d'hommes nés d'hier, sans patrie ni traditions, ligués contre toutes les institutions religieuses et civiles, poursuivis par la justice, universellement notés d'infamie, mais se faisant gloire de l'exécration commune : ce sont les chrétiens (...).
Dans ces derniers temps, les chrétiens ont trouvé parmi les juifs un nouveau Moïse qui les a séduits mieux encore. Il passe auprès d'eux pour le fils de Dieu et il est l'auteur de leur nouvelle doctrine (...). On sait comment il a fini. Vivant, il n'avait rien pu faire pour lui-même; mort, dites-vous, il ressuscita et montra les trous de ses mains. Mais qui a vu tout cela ? (...)
Soutenez l'empereur de toutes vos forces, partagez avec lui la défense du droit ; combattez pour lui si les circonstances l'exigent ; aidez-le dans le commandement de ses armées. Pour cela, cessez de vous dérober aux devoirs civils et au service militaire; prenez votre part des fonctions publiques, s'il le faut, pour le salut des lois et la cause de la piété. »
[modifier] Pour en savoir plus
[modifier] Sources
- Theodor Keim, Gegen die Christen. (1873) [Celsus' wahres Wort], Reprint Matthes & Seitz, München 1991 (ISBN 3-88221-350-7)
- Elysée Pélagaud, Étude sur Celse et la première escarmouche entre la philosophie antique et le christianisme naissant, Lyon (1878)
- K. J. Neumann's edition in Scriptores Graeci qui Christianam impugnaverunt religionem
- article in Hauck-Herzog's Realencyk. fur prot. Theol. where a very full bibliography is given
- W. Moeller, History of the Christian Church, i.169 ff.
- Adolf Harnack, Expansion of Christianity, ii. 129 if.
- J. A. Froude, Short Studies, iv.
- Des Origenes: Acht Bücher gegen Celsus. Übersetzt von Paul Koetschau. Josef Kösel Verlag. München. 1927.
- Celsus: Gegen die Christen. Übersetzt von Th. Keim (1873) [Celsus' wahres Wort], Reprint Matthes & Seitz, München 1991 (ISBN 3-88221-350-7)
- Die »Wahre Lehre« des Kelsos. Übersetzt und erklärt von Horacio E. Lona. Reihe: Kommentar zu frühchristlichen Apologeten (KfA, Suppl.-Vol. 1), hrsg. v. N. Brox, K. Niederwimmer, H. E. Lona, F. R. Prostmeier, J. Ulrich. Verlag Herder, Freiburg u.a. 2005 (ISBN 3-451-28599-1)
- Celsus the Platonist - Catholic Encyclopedia article
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