Chain home
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Chain Home / AMES TYPE 1 (Air Ministry Experimental Station = Station expérimentale du Ministère de l'Air) était le nom de code pour la chaîne côtière de stations radar construite par les Britanniques avant et pendant la seconde Guerre mondiale. Le système comprenait deux types de radars : les stations Chain Home métriques, qui fournissaient des alertes radar à longue portée, et les stations Chain Home Low / AMES TYPE 2 centimétriques, de plus courte portée, mais qui pouvaient détecter les aéronefs à basse altitude.
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[modifier] Le système Chain Home
De mai à août 1939, le ballon dirigeable allemand Zeppelin LZ130 a fait des vols le long de la côte de Grande-Bretagne, en vue de confirmer la théorie que les tours de 100m de haut édifiées par les Britanniques de Portsmouth à Scapa Flow étaient utilisées pour la localisation par radio des avions. Le LZ130 a fait un ensemble de tests, allant de l'interception d'émissions radio à la prise de photos, en passant par une analyse de fréquences magnétiques et radio. Cependant, la mauvaise qualité de l'équipement allemand les a empêché de détecter les radars Chain Home britanniques, et la mission LZ130 en a conclu que les tours britanniques n'étaient pas liées à des opérations radar, mais formaient plutôt un réseau de radiocommunications et sauvetage navals.
Les stations Chain Home ont été construites le long de la côte britannique, au début au sud et à l'est de l'Angleterre, puis sur l'ensemble de la côte, y compris sur les îles Shetland. Elles ont été mises à l'épreuve d'abord au cours de la bataille d'Angleterre, en 1940 où elles se sont avérées capables de donner des alertes avancées des raids de la Luftwaffe.
Le système Chain Home était très primitif, et, pour être prêt au combat, il a été mis en production en urgence par Sir Robert Watson-Watt à la station de recherche du Ministère de l'Air de Bawdsey. Cet ingénieur pragmatique considérait que la «troisième qualité» va, à condition que la «deuxième qualité» ne puisse pas être produite à temps, et que la «première qualité» ne soit jamais disponible. Chain Home était certainement de «troisième qualité» et souffrait de bruits et d'erreurs de détection. Mais c'était quand même le meilleur au monde à l'époque, et il fournit une information critique, sans laquelle la bataille d'Angleterre aurait pu être perdue.
Chain Home n'a rien de l'image populaire d'un radar. Contrairement aux radars allemands, il n'y a pas d'antennes tournantes envoyant un faisceau d'énergie radioélectrique en «phare», tout en écoutant les échos. Chain Home n'a que des antennes fixes. Le réseau d'émission émet un «éventail» étalé, couvrant un grand angle, d'une centaine de degrés. Le réseau de réception est composé de deux antennes fixées à angle droit l'une de l'autre. Ces antennes ont une sensibilité directionnelle, et selon l'azimut de la cible, l'écho est plus ou moins fort dans l'une que dans l'autre. L'opérateur doit ajuster manuellement un circuit de comparaison pour estimer au mieux la force relative des deux signaux reçus. L'angle vertical de la cible est estimé par comparaison avec la force des signaux reçus dans un autre ensemble d'antennes situé plus près du sol. Le retard de l'écho, bien sûr, détermine la distance.
Pendant la bataille, les stations de Chain Home, et tout particulièrement celle de Ventnor sur l'île de Wight, ont été attaquées de nombreuses fois entre le 12 et le 18 août 1940. Il est arrivé un jour qu’une section de la chaîne dans le Kent, dont la station de Douvres, soit mise hors d'état par un coup de chance endommageant le réseau électrique. Mais, bien que les huttes en bois recélant l'équipement radar soient endommagées, les tours ont survécu grâce à leur robuste construction en poutrelles d'acier. Comme les tours sont restées intactes et que les signaux ont rapidement été remis en route, la Luftwaffe a conclu que les stations étaient trop difficiles à endommager par bombardement, et les a laissées tranquilles pour le reste de la guerre. Si la Luftwaffe avait réalisé combien ces stations radar étaient essentielles à la défense aérienne britannique, il est probable qu'elle aurait mis toutes ses ressources pour les détruire.
Le système Chain Home a été détruit après la guerre, mais certaines des grandes tours d'acier restent, reconverties pour de nouveaux usages pour le XXIe siècle.
L'une de ces tours émettrices de 110m de haut (voir photo en tête de page) est à l'usine BAE Systems de Great Baddow en Essex (2003). Elle était initialement à Canewdo, et on prétend que c'est que la seule tour de Chain Home encore dans sa forme originale, sans modification.
[modifier] Comparaison avec le radar Freya allemand
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[modifier] Le petit parasite de Heidelberg
Les Allemands déploient un système de radar très simple, le «Petit parasite de Heidelberg», qui leur permet de suivre les avions britanniques à la trace, en utilisant les signaux des radars britanniques de Chain Home. Le caractère «en éventail» des émissions de Chain Home leur procure une paire de signaux qui leur permet de localiser les avions. Le signal primaire est le signal direct en provenance de l'émetteur de Chain Home vers le récepteur allemand. Le second signal, plus faible, est celui qui est réfléchi sur l'avion. Le délai entre ces deux signaux donne la différence entre le chemin direct et le chemin réfléchi. Cette différence donne géométriquement une ellipse sur laquelle se trouve l'avion. Les foyers de l'ellipse sont les antennes émettrice et réceptrice, dont les positions sont connues par les Allemands. Une simple antenne directionnelle recherchant la direction de l'écho permet de donner le point de l'ellipse où se trouve l'avion. Ce système donne aux Allemands un radar de 400km de portée, avec de 1 à 2km de précision en distance et un degré en azimut[1].
[modifier] Liste des sites de Chain Home / AMES Type 1
Le lecteur intéressé se reportera à en:Chain Home, où il trouvera les références géographiques et souvent historiques de chacun des 59 sites
[modifier] Voir aussi
- en:British military history of World War II
- en:History of radar
- en:Battle of the beams
- en:UK topics
- en:Acoustic mirror
[modifier] Note
- ↑ (en) Pritchard, David, The Radar War, Patrick Stephens Limited, Wellingborough, 1989, ISBN 1-85260-246-5
[modifier] Pour approfondir
- (en) Bragg, Michael., RDF1 The Location of Aircraft by Radio Methods 1935-1945, Hawkhead Publishing, Paisley 1988 ISBN 0-9531544-0-8 Histoire des radars au sol pendant la seconde Guerre Mondiale
- (en) Latham, Colin & Stobbs, Anne., Radar A Wartime Miracle, Sutton Publishing Ltd, Stroud 1996 ISBN 0-7509-1643-5 Histoire du radar en G.B. pendant la seconde guerre mondiale, racontée par les hommes et femmes qui y ont travaillé
- (en) Zimmerman, David., Britain's Shield Radar and the Defeat of the Luftwaffe, Sutton Publishing Ltd, Stroud, 2001., ISBN 0-7509-1799-7
- (en) Brown, Louis., A Radar History of World War II, Institute of Physics Publishing, Bristol, 1999., ISBN 0-7503-0659-9
- (en) Bowen, E.G., Radar Days, Institute of Physics Publishing, Bristol, 1987., ISBN 0-7503-0586-X
[modifier] Liens externes
- (en) The Radar Pages Description du radar Chain Home
- (en) The Andreas Report Bonnes descriptions des 3 sites Chain Home sur l'île de Man.
- (en) Historic Radar Archive
- (en) RAF Radar Museum Mérite un détour si vous êtes dans le Norfolk, mais les heures d'ouverture sont assez limitées
[modifier] Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais : « Chain Home. »
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