Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre
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Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, connu sous le nom d’abbé de Saint-Pierre, né le 18 février 1658 à Saint-Pierre-Église (Manche) et mort le 29 avril 1743, Paris, est un écrivain, diplomate et académicien français, précurseur de la philosophie des Lumières.
Issu d’une famille de petite noblesse du Val de Saire, la nature fragile de Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre l’empêcha de faire carrière dans les armes. Après des études chez les Jésuites, il entra donc dans les ordres.
Grâce à des relations familiales, il devient premier aumônier de la duchesse d’Orléans et fréquente assidûment les salons littéraires de Marie-Madeleine de La Fayette et d’Anne-Thérèse de Lambert. Il y lie des amitiés, notamment avec Fontenelle qui le propose à l’Académie française où il est élu en 1695 alors qu’il n’a encore presque rien écrit. Son élection avait cependant été combattue par Bossuet, La Bruyère et Boileau. Cette péripétie fut l’un des épisodes de la Querelle des Anciens et des Modernes qui agita l’Académie à la fin du XVIIe siècle. L’abbé de Saint-Pierre peut être considéré comme le premier représentant des idées nouvelles qui annoncent le Siècle des Lumières.
Négociateur du Traité d’Utrecht (1712-13), il s’inspire des difficiles discussions diplomatiques pour concevoir son Projet de paix universelle entre les nations pour lequel il est resté célèbre. Cet ouvrage qui influença Jean-Jacques Rousseau, peut être pris comme la première vision d’une unification européenne, inspirant également les créateurs de la Société des Nations en 1919 et de l’ONU.
Durant la Régence, en 1718, il publie La Polysynodie ou la pluralité des conseils, ouvrage dans lequel il critique ouvertement la politique du défunt Louis XIV, la jugeant despotique. Cette impertinence lui valut d’être exclu de l’Académie française, sans être pour autant remplacé avant sa mort. Il continua de fréquenter les salons littéraires et milita pour le développement de l’instruction publique.
Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre serait également à l’origine de l’idée du droit d'ingérence. On lui doit les mots gloriole, bienfaisance.
Sommaire |
[modifier] Œuvres en ligne
- Ouvrages de morale et de politique, Rotterdam, J.-D. Beman ; Paris, Briasson, 1733-1740
- Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, Utrecht, A. Schouten, 1713
- Discours sur la Polysynodie, Amsterdam, Du Villard et Changuion, 1719
- De la douceur, Amsterdam, Briasson, 1740
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
[modifier] Sources
Précédé par Jean-Louis Bergeret |
Fauteuil 8 de l'Académie française 1695-1743 |
Suivi par Pierre Louis Moreau de Maupertuis |