Charles César de Fay de La Tour-Maubourg
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Marie-Charles-César-Florimond de Fay, comte de La Tour-Maubourg (né le 11 février 1756 à Grenoble, - mort le 28 mai 1831 à Paris) était un militaire et homme politique français qui exerça son activité pendant les périodes de la Révolution et de l'Empire.
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[modifier] Pendant la Monarchie
Il était en 1782 sous-lieutenant dans le régiment de Beaujolais-Infanterie, en 1786 capitaine dans le régiment d'Orléans-Cavalerie, et en 1789, sous-lieutenant des gardes du corps.
[modifier] Sous la Révolution française
Colonel du régiment du Soissonnais en 1789, député de la noblesse du Puy-en-Velay aux États généraux, ami de Joseph-Gilbert Motier, marquis de La Fayette.
Il est un des premiers à rejoindre le Tiers état, il est chargé avec Antoine Barnave, Jérôme Pétion de ramener la famille royale à Paris lors de la tentative de fuite à Varennes (juin 1792). Son dévouement, à cette occasion, restera incompris de Marie-Antoinette (cf. les Mémoires de Madame de Tourzel). À la séparation de l'Assemblée constituante, comme maréchal de camp, il accompagne le marquis de La Fayette à l'armée du Centre en 1792 et émigre avec lui après la destitution de Louis XVI (10 août 1792. D'abord emprisonné par les Autrichiens, il est libéré après le traité de Campo-Formio (18 octobre 1797) et vit à Hambourg.
[modifier] Sous le Consulat et le Premier Empire
Revenu en France, il s'occupe de faire reconstruire le château familial, détruit sous la Révolution par un incendie (les demeures privées construites à cette époque sont rares...). Mais cela ne l'empêche pas d'accéder à diverses fonctions politiques. Il est membre du Corps législatif puis devient sénateur en 1804. En 1808, il est gouverneur militaire de Cherbourg.
Soucieux de la gestion de son patrimoine, il participera au financement des activités industrielles de Pierre Samuel du Pont de Nemours, fondateur de la célèbre dynastie américaine.
[modifier] Sous la Restauration
En 1814, il est nommé pair de France lors de la Première Restauration et conserve son poste pendant les Cent-Jours. Il est commissaire du Gouvernement pour certains départements de l'Ouest de la France. Lors de la chute de Napoléon, il est exclu de la Chambre des pairs, jusqu'en 1819. Il réintègre alors cette Haute Assemblée.
Chevalier de l'ordre de Saint Louis, Napoléon l'avait nommé Commandeur de la Légion d'honneur, Il est mort en 1831 à Paris.
[modifier] Origines familiales
La famille Faÿ de la Tour-Maubourg est une branche cadette de la très ancienne famille Faÿ, originaire des confins du Vivarais et du Velay. La branche aînée des Fay s'éteint au XIIIe siècle. Les Fay de la Tour-Maubourg apparaissent au XVIe siècle par le mariage de Christophe de Fay, petit-fils d'un chambellan du roi Charles VII, avec de Marguerite Mallet de la Tour, héritière des Mallet, seigneur de La Tour et de Maubourg (Haute-Loire). Maubourg est au départ une petite place forte aux origines anciennes et obscures. Au Moyen Âge, la famille Mallet en rend hommage à l'évêque du Puy. Au XVIe sièclee, Maubourg devient le siège d'une baronnie diocésaine du Puy-en-Velay.
Leur fils, Jean de Fay baron de la Tour-Maubourg, sénéchal du Velay et maréchal général des logis de la cavalerie de Charles IX, il se signale dans la défense du Velay contre les troupes protestantes du baron des Adrets.
Au XVIIe siècle, le château de Maubourg abritera saint Jean François Régis qui y fera de nombreux séjours. Jean Hector de Fay de la Tour-Maubourg, dit "Le Commandeur de Latour" Chevalier de Malte, commandeur de Chambéry et de Sète commandera les troupes de son ordre ainsi que les troupes pontificales et vénitiennes lors de conflits en Morée (Péloponèse). Il y sera tué en 1685 lors du siège victorieux de Coron. Il est enterré à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de La Valette. Curieusement, un autre membre de la famille Faÿ, chevalier de Malte, avait déjà trouvé la mort dans un combat victorieux en Morée au XVe siècle.
Jean Philibert de Fay de la Tour-Maubourg (Maubourg 1679, Le Puy 1759). Chevalier de l'ordre de Malte, général des Galères, il sera commandeur des Beugnets et de Montchamp et grand bailli de Lyon. Peu de temps avant sa mort, il sera nommé grand Maréchal de l'ordre de Malte.
Son frère, Jean Hector de Fay, Marquis de la Tour-Maubourg participera à la Guerre de succession d'Espagne. Il participera à la pacification de Majorque. Lieutenant Général, Il fera parti de l'armée des Flandres et de l'armée du Rhin. Blessé à Raucoux, il se distingue à la bataille de Ramillies et est chargé de la garde du Roi à Lawfeld. Chevalier des ordres du Roi en1748, il est Gouverneur de Saint Malo et Maréchal de France en 1757.
Entrepreneur audacieux, il fonde en 1719 les Forges de Villefay à Gueugnon. L'établissement emploie tous les corps de métier de la filière et produit environ 1 000 tonnes par an. L'Entreprise existe toujours et a fait la célébrité de Gueugnon.
Victor Marie Nicolas de Fay Marquis de la Tour-Maubourg (La Motte de Galaure 1768 - Dammarie les Lys 1850)(cf. Victor Marie de Fay de Latour-Maubourg). Frère de Charles César, il est aide de camp de Kléber lors de la campagne d'Egypte. Nommé général de brigade à Austerlitz et grand crois de l'Ordre de la Réunion, il se distingue pendant la campagne de Prusse et de Pologne. Général de division, il est remarqué en Espagne par sa bravoure, son intégrité et son humanité, ce qui le fera apprécier des populations.
Rattaché à l'armée du Nord, il participe à la campagne de Russie. Blessé à plusieurs reprises, il a la jambe arrachée par un boulet de canon à Leipzig (1814. Voyant son domestique pleurer, il lui dit : "Console-toi... le mal n'est pas si grand. Après tout, tu n'auras plus qu’une botte à cirer" Amputé par le chirurgien D. Larrey ("l'amputation dura moins de trois minutes"), il vivra encore 35 ans.
Rallié à [Louis XVIII], il est comblé d'honneurs : créé marquis en 1817, grand-croix de la Légion d'honneur, grand-croix de l'ordre de Saint-Louis, chevalier de l'ordre du Saint-Esprit...
Il occupe d'importantes fonctions : pair de France, président du Comité de Cavalerie (1817), ambassadeur à Londres (1818) et ministre de la Guerre de 1819 à 1821 dans le cabinet du duc Decazes et du duc de Richelieu. Gouverneur des Invalides, il refuse de se rallier à la Monarchie de Juillet. Il devient gouverneur du duc de Bordeaux en exil.
Probablement plus à l'aise sur les champs de bataille que dans les cercles politiques, son dévouement aux [Bourbons] lui vaut l'amitié de Chateaubriand (« J'ôte mon chapeau en passant devant lui comme devant l'honneur », Mémoires d'Outre-Tombe). Victor de la Tour-Maubourg n'aura pas de descendance de son mariage avec Jacoba van Ryssel, fille du général hollandais Van Ryssel.
[modifier] Descendance de Charles césar de Fay de la Tour-Maubourg
Père de sept enfants, un de ses fils, né en 1784, sera tué pendant la campagne d'Espagne.
L'aîné, Juste Florimond (1781 - 1837, Auditeur au Conseil d'État sous l’Empire, deviendra ambassadeur de France à Dresde, Constatinople et Rome. Il deviendra pair de France en 1830 et grand officier de la Légion d'honneur la même année.
Le deuxième, Rodolphe (1787 - 1871), officier des campagnes de l'Empire sera général de division, grand officier de la Légion d'honneur. Il deviendra pair de France en 1845
Le troisième, Armand - Septime (1801 - 1845), licencié en droit, deviendra maître des requêtes au Conseil d'État. Sous la Monarchie de Juillet, il sera ambassadeur à Naples, en Espagne puis à Rome, où il succède à son frère aîné. Pair de France, il sera commandeur de la Légion d'honneur. Un portrait de son épouse, peint par Chassériau a été récemment acquis par le Metropolitan Museum de New York.
Pour la génération suivante, nous pouvons mentionner César Florimond de la Tour Maubourg (1820 - 1886) fils de Juste Florimond et de Caroline du Perron de Saint Martin. Officier de cavalerie, il deviendra administrateur du Chemin de Fer Grand Central, député de la Haute-Loire pendant toute la durée du Second Empire, chambellan honoraire de Napoléon III et capitaine des Chasses de la Vènerie impériale.
Il épousera en 1849 Anne Mortier de Trévise '1824 - 1900), petite-fille du maréchal Mortier duc de Trévise, qui sera dame du Palais de l'Impératrice Eugénie et qui figure à l'extrême droite du célèbre tableau de Winterhalter. Une vie brillante s'ensuit alors. Une partie des carnets de la marquise a été publiée par le général de Cossé-Brissac dans La Revue du Souvenir Napoléonien et est disponible sur le site napoléon.org.
Leur fils sera tué pendant la guerre de 1870 à l'âge de 20 ans et leur fille décèdera peu après son mariage, sans descendance. Après le décès de son époux, la marquise de Maubourg mènera une vie à la fois retirée et active en ses diverses résidences, Maubourg, Paris, Cannes et Glareins (Ain).
Les derniers descendants de la famille Fay de la Tour-Maubourg sont enterrés dans un mausolée dans la commune de Saint-Maurice de Lignon, mausolée qui aurait été construit à partir des plans de l'architecte lyonnais Pierre Bossan.
[modifier] Sources
- Maubourg
- Ch d'Agoult : "Mémoires", Le Mercure de France 2001
- F J de Basterot : "Souvenirs d'enfance, de jeunesse" Paris, 1896
- Ch Bertholet : "Contribution à l'Histoire des derniers Fay de la Tour Maubourg", Per Lou Chamis, numéro spécial, 1982.
- F R de Chateaubriand, "Mémoires d'Outre-Tombe", livre 21 ch 6.
- D. Larreay : "Mémoires de Chirurgie militaire et campagnes", rééd. Tallandier, 2004
- « Charles César de Fay de La Tour-Maubourg », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
- Madame de Tourzel : "Mémoires", Le mercure de France, 1986.
- Histoire et dictionnaire de la Révolution française (1789-1799) de Jean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro
- R de Nomazy : "Maubourg", Edition des Houillères de la Loire, 1956
- L. de la Roque : "Catalogue Historique des Généraux" Paris, Desaide, 1896
- "Dictionnaire Biographique des Officiers Généraux de Haute-Loire"
- "Gueugnon et son canton", Maison du Pays et Canton de Gueugon, 1995
- "Il était une fois Maubourg", Association des Amis du Domaine de Maubourg, 2006
- Légion d'Honneur : Les Légionnaires de Haute-Loire.
- "Nouvelle Biographie Générale", Tome 29, Didot, 1859.
