Claude Cahun
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Claude Cahun (1894 - 1954) est une photographe française.
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[modifier] Biographie
Elle est née Lucy Schwob à Nantes, le 25 octobre 1894. Petite-nièce de Léon Cahun, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, elle adopte le pseudonyme de Claude Cahun vers 1917. Elle s'installe à Paris dans les années 20 avec Suzanne Malherbe (Moore) qui partage sa vie. Elle publie articles et nouvelles notamment dans le Mercure de France. À cette époque, elle se lie avec Henri Michaux, Pierre Morhange, Robert Desnos.
En 1929, la revue Bifur publie une de ses photographies. À cette même époque elle rejoint le Plateau, théâtre animé par Pierre Albert-Birot. L'année suivante, son essai autobiographique Aveux non avenus, illustré de photomontages paraît aux éditions du Carrefour. Elle adhère à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires où elle y rencontre André Breton et René Crevel. À la suite de cette rencontre elle s'associe au groupe surréaliste. En 1934, publication de « Les Paris sont ouverts » aux éditions José Corti. En 1935, aux côtés d'André Breton et de Georges Bataille elle participe à la fondation de Contre Attaque. En 1936, elle expose chez Charles Ratton à Paris pendant l'Exposition surréaliste d'objets (22 au 29 mai) et à Londres pendant International Surrealist Exhibition aux New Burlington Galleries. En 1937, parution aux éditions José Corti du poème Le cœur de Pic de Lise Deharme illustrés par vingt photographies de sa composition.
Pendant la Seconde Guerre mondiale elle s'installe sur l'île de Jersey où elle a acheté une maison quelques années plus tôt. À la suite d'actions de résistance contre l'occupant nazi, elle est arrêtée et condamnée à mort. Elle échappe de peu à l'exécution.
Elle meurt à Saint-Hélier, Jersey, le 8 décembre 1954.
[modifier] Son œuvre
Très intimiste, poétique et largement autobiographique, son œuvre, en particulier photographique, est très personnelle et échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement.
Son appartenance au mouvement surréaliste est dépassée par une inspiration très baudelairienne et la quête d'un mythe personnel. Elle ne cherche ni à provoquer, ni à « faire spectaculaire ». C'est elle-même qu'elle cherche, dans un jeu de miroirs et de métamorphoses permanent, entre fascination et répulsion dans une œuvre en grande partie composée d'autoportraits.
De son goût pour le théâtre, elle tire une véritable passion de la mise en scène, d'elle-même comme des objets. Elle préfigure par ses installations des photographes contemporains comme Alain Flescher ou des plasticiens comme Christian Boltanski.
Son autobiographie par l'image fait une large place, bien sûr, à l'identité sexuelle : elle aspirait à être d'un « troisième genre », indéfinie, à la lisière de l'homosexualité, de la bisexualité et de l'androgynie.
Lorsqu'il ne s'agit pas d'elle-même, elle tourne l'objectif vers ses partenaires féminins et masculins pour de tendres portaits : Suzanne Malherbe, Sylvia Beach, Henri Michaux, Robert Desnos.
Claude Cahun construit une œuvre discrète et sensible, peu connue de son temps (elle n'est véritablement reconnue qu'à partir de 1992!). Ses poèmes visuels (Le cœur de Pic, Aveux non avenus) constituent un travail très original, unique en son genre, dont diffusion fut très restreinte.
Il faudra sans doute attendre les travaux de Man Ray, qu'elle connaissait, et surtout de Bellmer, pour que ce type d'ouvrage rencontre le public.
[modifier] L'artiste redécouverte
Autant elle est passée inaperçue à son époque, sans doute pénalisée par sa trop grande indépendance et liberté, mais aussi par son caractère « touche à tout », à la fois écrivain, femme de théâtre, plasticienne et photographe, autant ces mêmes particularités en ont fait récemment une figure emblématique, à la limite de la récupération.
Certains couturiers en quête de liberté un rien provocatrice iront jusqu'à placer leur collection sous son « inspiration ». D'autres en feront une figure de l'émancipation féminine.
Depuis 1992, de grands musées du monde entier (Musée national d'art moderne de Paris, Institute of Contemporary Art et Tate Modern de Londres, Grey Art Gallery de New York) ont consacré des rétrospectives à son œuvre d'une remarquable qualité et sensibilité.
C'est en partie volontairement que Claude Cahun s'est tenue à l'écart tout en participant activement à des actions pour l'émancipation des mœurs, pour le progrès social ou la lutte anti-nazie. Son parcours artistique était surtout son précieux jardin secret qu'elle revendiquait comme son « aventure invisible ». Toutefois, une partie non négligeable de son œuvre a été perdue, notamment à la suite de son arrestation sur l'île de Jersey par la Gestapo en 1944.
[modifier] Bibliographie
- Claude Cahun, Photographe (Paris: Jean Michel Place, 1995)
- Claude Cahun - avec une introduction par François Leperlier (Photopoche Nathan, 1999)
- Claude Cahun, Ecrits (Paris: Jean Michel Place, 2002) - ISBN : 2 85893 616 1
- François Leperlier, Claude Cahun : l’exotisme intérieur, Paris, Fayard, 2006 (une remarquable biographie)
[modifier] En exposition
Certaines de ses œuvres sont visibles :
- Musée des Beaux-Arts de Nantes
- Musée de Jersey, galerie Barreau Le Maistre présentées sur le site Web du Jersey Heritage Trust
[modifier] Liens
- Claude Cahun Home Page
- Claude Cahun - Wikipedia en Anglais
- Article sur la nouvelle biographie de Claude Cahun par François Leperlier, publiée aux éditions Fayard en mai 2006
- Claude Cahun dans l'anthologie permanente de Poezibao
- Créer à la proue de soi-même de Mireille Calle-Gruber et Les impossibles autoportraits de Claude Cahun de Yi-lin Lai, sur l'oeuvre photographique de Claude Cahun, revue Sens Public
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