Critique radicale
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La critique radicale est une branche de la philologie. Elle étudie l'origine d'un texte ; dans ses débuts, particulièrement le texte de la Bible.
La critique radicale en particulier se concentre sur les sources ayant contribué au document et détermine qui était l'auteur, la date, et le lieu de composition du texte. On oppose la critique de sources ou critique radicale à la critique textuelle, qui tente d'établir la version originale d'un texte.
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[modifier] Critique de sources et critique radicale
À l'origine, la critique radicale se référait à la pratique d'un groupe de chercheurs biblistes allemands siégeant à Tübingen, parmi lesquels :
- Friedrich Schleiermacher (1768-1834) ;
- David Friedrich Strauss (1808-1874) ;
- Ludwig Feuerbach (1804-1872).
qui commencèrent vers la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle à analyser les archives historiques du Moyen-Orient au Ier siècle de l'ère commune et des temps bibliques de l'Ancien Testament, à la recherche de la confirmation indépendante des événements relatés dans la Bible. Leur généalogie intellectuelle se situe chez John Locke, David Hume, Emmanuel Kant, Gotthold Lessing, Gottlieb Fichte, Georg Hegel, et les rationalistes français.
Ces idées ont voyagé en Angleterre avec Coleridge et plus encore avec les traductions anglaises par George Eliot de la vie de Jésus de Strauss (1846) et de l'essence du christianisme de Feuerbach (1854). La Vie de Jésus, (1863), par Ernest Renan (1823-1892), continuait la même tradition.
Trois ans avant la parution de la Vie de Jésus, les théologiens libéraux anglicans avaient commencé le processus d'intégration cette critique historique dans le domaine de la doctrine chrétienne dans Essays and Reviews (1860). Dans le catholicisme, L'Évangile et l'Église (1902), par Alfred Loisy conçu pour réfuter l'Essence du christianisme, une conférence publiée par Adolph von Harnack, moins inspiré que Renan, donna naissance à la crise moderniste (1902-1961).
Pour certains, la critique radicale de la Bible a été employée pour démythologiser la Bible (voir Rudolf Bultmann). Ce travail est ressenti comme menaçant :
- le judaïsme par le judaïsme orthodoxe ;
- le christianisme par les courants chrétiens les plus traditionnels.
Les chrétiens traditionalistes et le judaïsme orthodoxe affirment qu'une critique radicale est hérétique.
Les chercheurs juifs et chrétiens libéraux répondent en précisant que la croyance en Dieu n'a rien à voir avec le fait de croire qu'un certain texte, en l'occurrence la Bible ou les Évangiles, a plus d'un auteur. De plus, ils soulignent le raisonnement circulaire qui consiste à employer des affirmations bibliques pour « prouver » l'authenticité ou l'historicité de la Bible.
La critique biblique radicale suggère que le texte courant de la Torah a édité ensemble un nombre restreint de premières sources.
Voir hypothèse documentaire, Jésus-Christ
[modifier] La critique radicale des autres textes religieux
La critique textuelle et la critique radicale s'exercent aujourd'hui dans le respect dû aux écritures religieuses de beaucoup de religions, y compris l'islam, l'hindouisme, le bouddhisme, etc.
[modifier] Hindouisme
[modifier] Bouddhisme
[modifier] Voir aussi
[modifier] Nouveau Testament
- La Vie de Jésus d'Ernest Renan
- Journal of Higher criticism (en anglais)
- Catholic Encyclopedia article « Biblical Criticism (Higher) » (en anglais)
[modifier] Coran
- recension de Jacqueline Chabbi, la légende de Mahomet, Le Seigneur des tribus. L'Islam de Mahomet., Paris, Noesis, 1997.
- Alfred-Louis de Prémarre, Les Fondations de l'Islam : Entre écriture et histoire, Seuil.
- Rhétorique sémitique : Textes de la Bible et de la Tradition musulmane (Collectif) CERF.
- Youssef Seddik, Le Coran, autre lecture, autre traduction Editions Barzakh/de l'Aube.