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Décroissance soutenable - Wikipédia

Décroissance soutenable

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La décroissance est un concept politique, économique et social (désigné par certains comme mot-obus), se plaçant à l'opposé du relatif consensus politique actuel autour de la croissance économique.

Le qualificatif de soutenable est ajouté (Cheynet-Clémentin, 2001) par opposition au développement durable. Il rend, d'une part, une traduction plus juste du mot anglais "sustainable" que ne donne pas le français "durable". Et, d'autre part, il vise à indiquer que dans les pays riches, là ou individuellement et collectivement nous avons dépassé le seuil d'une empreinte écologique d'une planète, il n'y a plus de développement fut-il durable possible. Chez les "riches", le seul développement durable passera donc avant tout par une décroissance. La souhaiter et la penser "soutenable" conduit à la necessité politique de l'organiser.

Sommaire

[modifier] Introduction

Le concept de « décroissance » naît dans les années 80 - en partie au travers de la thèse de Nicholas Georgescu-Roegen - de la prise de conscience des conséquences du productivisme de la société industrielle (que celle-ci soit issue d’un système libéral ou socialiste) :

  • Epuisement des ressources pour l'énergie: pétrole (40 ans de réserve selon certains), gaz (70 ans), uranium (50 ans), charbon (200 ans). (au rythme actuel de consommation)
  • Epuisement de certaines minerais.
  • Dégradation de la santé qui en résulte : de la flore, de la faune, et aussi de l’humanité elle-même : stérilité, allergies, malformations, augmentation du cancer en France de 63 % de 1980 à 2000 (280 000 cas, dont seuls 30 % sont imputables au tabac et à l’alcool), sans toutefois omettre de signaler que le viellissement de la population est aussi un facteur multiplicateur.
  • Evolution du mode de vie des pays du "nord" au détriment des pays du "sud" : transports, traitement de nos déchets, alimentation (Exemple: Les pays du nord importent du soja des pays en développement pour nourrir leurs bétail: 7 calories végétal pour 1 calorie animale), énergies. Exploitation considérée "néo-coloniale" des ressources des pays du "sud" au détriment de leur autosuffisance.

Ce productivisme est, depuis peu, partiellement remis en question par le "développement durable", concept qui est souvent vu par les partisans de la décroissance comme un oxymore (une contradiction dans les termes) : Au rythme qu’il maintient, (20 % de la population planétaire consommant 80 % des ressources naturelles), une forme actuelle de développement qui se baserait sur les ressources naturelles plutôt que sur l'innovation et les services, a peu de chances d’être durable. Augmenter la consommation de ces ressources, ne fait qu'accélérer leur épuisement. Le probleme de l'épuisement des ressources en énergie mis à part, Lorqu'on multiplie l'empreinte écologique (en hectare) d'un européen moyen (C'est à dire la surface nécessaire pour produire ses ressources consommées et pour absorber ses dêchets et pollutions), par la population mondiale, les estimations montrent qu'il faudrait entre 3 et 8 planètes terres pour que la population mondiale se rapproche du mode de vie européen[1] Ces 20 % les plus riches n'aurait donc d'autres choix que de réduire leur production et leur consommation afin de "décroître".

Pour ses partisans, la décroissance sera, tôt ou tard, imposée par la raréfaction des ressources naturelles. Ils proposent de l'anticiper de manière à affecter le mieux possible notre qualité de vie. Le qualificatif soutenable traduit donc à la fois la nécessité de reconnaître les contraintes de notre environnement et de ne pas entraver l' épanouissement humain.

Graffiti contre le forum économique mondial
Graffiti contre le forum économique mondial

[modifier] Présentation

Le concept de « décroissance » naît d'une controverse sur la croissance du PIB. Les défenseurs du concept de décroissance affirment que la croissance telle que mesurée par le PIB n'est « que quantitative » (par opposition à qualitative), puisqu'elle ne mesure que l'augmentation de la production et de la vente de biens sans tenir compte du bien-être des populations, de la santé des éco-systèmes et des équilibres climatiques. Ils privilégient des indices de développement alternatifs tels que l'Indicateur de développement humain, l'empreinte écologique, l'indice de santé sociale.

Les partisans de la décroissance affirment que ce type de développement économique s'oppose aux « valeurs humaines »[2] et ne tient pas compte du fait que la Terre est limitée aussi bien dans ses ressources naturelles que dans sa capacité à supporter la destruction de son biotope (résilience).

La théorie appelée « bioéconomie » telle qu'exprimée par Nicholas Georgescu-Roegen dans The Entropy law and the Economic Process (1971) fait partie des fondements de la décroissance, tout comme les critiques de l'industrialisation des années 60 et 70, comme celle du Club de Rome, à travers notamment le rapport Meadows de 1972 qui a pour titre français Halte à la croissance ?, ou encore celle de Ivan Illich avec La Convivialité (1973).

[modifier] Thèse de Nicholas Georgescu-Roegen

Nicholas Georgescu-Roegen, consideré par certains comme le père de la décroissance, estime que le modèle néo-classique est basé sur une vision mécaniste du monde (le paradigme de la mécanique newtonienne) [3] ne prenant pas en compte le principe de la dégradation de l'énergie. Il introduit quant à lui dans sa théorie le principe d'entropie (deuxième principe de la thermodynamique) qui permet d'inclure le principe de la dégradation de l'énergie et de la matière sur lequel est basée la société industrielle. Effectivement, il associe au processus économique non plus une valeur immatérielle mais de la matière et de l'énergie qui se dégradent de manière irréversible, passant d'une entropie basse à une entropie haute lors des différents processus de transformation. De la même manière qu'un glaçon ayant fondu dans un verre ne redeviendra jamais un glaçon, un ordinateur ne pourra jamais revenir à la matière première qui a été utilisée pour le constituer et l'énergie utilisée pour le construire ne pourra plus jamais être utilisée.[4]

[modifier] Hypothèses

La théorie de la décroissance soutenable part de quatre hypothèses :

  • Le fonctionnement du système économique actuel dépend essentiellement de ressources épuisables dont la consommation s'accélère.
  • Il n'y a pas de preuve d'un "découplage" possible, entre, la croissance économique et la croissance des impacts écologiques.
  • L'accroissement de la richesse marchande, peut se faire au détriment d'autres types de richesses comme la santé des écosystèmes, la qualité de la justice, les bonnes relations qui sont entretenues entre les personnes au sein d'une même société, le degré d'égalité, le caractère démocratique des institutions, etc...
  • Les sociétés occidentales, dont le développement économique s'est essentiellement basé sur l'augmentation de la consommation de biens matériels, ne seraient pas conscientes de la dégradation de richesses plus essentielles comme la qualité de vie (silence, air non pollué, eau pure...), et sous-estimeraient les frustrations générées auprès des populations exclues de cette abondance, que ce soit dans les couches populaires ou dans les pays du Sud.

La décroissance soutenable n'est pas une fin en soi : c'est un moyen de rechercher une qualité de vie supérieure et de permettre aux générations futures d'en jouir également. Ses tenants arguent que la mesure du PIB est une mesure abstraite ne tenant pas en compte le bien-être des populations ni la santé des éco-systèmes.

[modifier] Un aspect particulier : la mesure de la croissance

Dans la pensée des libéraux classiques, la richesse « embrasse toutes les choses, matérielles ou intellectuelles, tangibles ou non, qui procurent de l’utilité ou des jouissances à l’espèce humaine.[5] » Elle intègre donc tout autant les biens produits par les hommes, que la qualité des rapports sociaux ou de l’environnement. Toutefois historiquement, la recherche d’une évaluation de l’évolution des richesses, liée aussi bien à des besoins politiques que scientifiques, a conduit les économistes à créer des indicateurs ne prenant en compte que les richesses « mesurables. » Au fil de l’histoire, la focalisation sur ces indicateurs a donc progressivement orienté la définition de la richesse vers les seules productions marchandes, si bien qu’il existe aujourd'hui un consensus politique sur une corrélation entre croissance du PIB et amélioration du bien-être.

Or de nombreux éléments de la richesse ne sont pas pris en compte dans la mesure du PIB : les ressources naturelles, mais aussi les loisirs, les activités sociales et politiques qui représentent des déterminants importants de la qualité de vie du citoyen, et qui risquent d’être « sacrifiés » par la trop grande attention portée à l’indicateur partiel qu’est le PIB.

[modifier] Décroissance et développement durable

La décroissance s'oppose ici au productivisme économique proposé comme modèle depuis l'ère industrielle. Elle s'oppose donc en partie au développement durable lorsqu'il est défini comme nécessitant une croissance durable ou continue des systèmes de production matérielle et marchande et d'échange de biens et valeurs financières.

Pour les partisans de la décroissance, une société qui consomme toujours plus de ressources ne peut pas être respectueuse de l'environnement et sera rapidement confronté au manque de certaines ressources vitales. Ils estiment que pour être durable et soutenable sur une planète finie, le développement humain devra au contraire pouvoir se passer d'une croissance matérielle perpétuelle, au profit de réponses justes aux besoins matériels et socio-psychiques (incluant la santé et la sécurité affective, individuelle et collective), et au profit d'une croissance partagée de la qualité et du plaisir de vie, du savoir et des cultures. En bref, la fin de la croissance ne serait pas synonyme d'arrêt du progrès.

[modifier] Sortir de l'économie : vers l'après-développement

Une partie de la mouvance de la décroissance propose de « sortir de l’économie » [6] et remet en cause les catégories de base de l’économie : l’argent, le salaire, la valeur d’échange, les prix, les « lois économiques », etc.

[modifier] Développement durable et pays peu développés

Les tenants de la décroissance soutenable tolèrent une certaine croissance pour les zones peu développés et les communautés et individus les plus pauvres, mais considèrent que le processus n'est pas « durable » :

  • Un développement durable impliquerait de toujours différentier le développement qualitatif et humain (le développement du bien-être, scolaire, culturel et de règles de fonctionnement communautaires harmonieuses, etc.) des aspects matériels limités par leur consommation de ressource. La biodiversité doit être préservée. Le développement devient alors nécessairement un « écodéveloppement » plus respectueux de l'environnement et de l'Homme (d'où les idée émergentes de Haute Qualité Environnementale et d'écocertification plus ou moins bien appliquée selon les cas). Pour atteindre ce but :
    • il faut préserver les populations d'une conjoncture mondiale de fin des ressources vitales. La relocalisation des économies (priorité à la production et à la consommation locale et à la réduction des transports motorisés) en est un des moyens proposés.
    • faire profiter les zones pauvres des meilleures technologies et stratégies en matière d'efficacité énergétique et écologique.
    • Des idées récemment reformulées, mais qui étaient embryonnaires dans l'écodéveloppement d'Ignacy Sachs ou de René Dumont puis de René Passet sont la notion de « remboursement de la dette écologique », voire d'une dette sociale, et une réduction partagée et équitable de l'empreinte écologique, dans une vision de développement solidaire.

[modifier] « Effet rebond »

La théorie de l'« effet rebond » argue que tout progrès technique, toute amélioration de productivité, au lieu de diminuer la consommation de matières premières et d'énergie, conduirait au contraire à produire beaucoup plus, donc à consommer davantage.

Par exemple, l'avènement de l'informatique et des réseaux dans ses débuts a laissé penser à une disparition possible du support papier. En fait, on en a constaté dans un premier temps une augmentation [7] Selon le fabricant de fournitures de bureau Esselte, la demande de papier a progressé de 40% dans les entreprises qui ont instauré un système de courrier électronique, parce que les employés ont tendance à imprimer leurs e-mails avant de les lire. La diminution a par ailleurs été compensée par l'essor des pays émergents devenus consommateurs. Toutefois la baisse de tirage des journaux papiers a fini par l'emporter, notamment en Amérique du nord, et est l'une des causes de la crise papetière de 2005.

Autre exemple : l'industrie automobile. Il est aujourd'hui possible de produire des véhicules bien moins polluants par unité de puissance qu'il y a quelques dizaines d'années ; mais comme leur nombre, leur puissance, leur masse, les kilomètres parcourus, les habitacles climatisés augmentent, la pollution automobile augmente aussi. Le même argument est avancé concernant le recyclage dont l'effet, pourtant important, ne suffit pas toujours à compenser l'augmentation de production de déchets par habitant.[8]

Les partisans de la décroissance résument l'« effet rebond » à ce que lorsque l'on arrive à produire une unité en polluant moins (ou avec moins de matières premières), on finit par produire plus d'unités, et au final par polluer plus (ou consommer plus de matières). Certains pensent que l'économie post-industrielle rendra l'économie largement informationnelle.

[modifier] « Effet débond »

Répondant au principe susévoqué, l'effet débond, sur le plan individuel, passe par une acceptation d'un mode de vie personnel en harmonie avec une simplicité volontaire : autrement dit, les gains de productivité doivent être investis en temps gagné pour des loisirs non "consommateurs" de ressources pour la planète, et non pas réinvestis par effet rebond pour accélérer cette consumation.

[modifier] Processus, acteurs et moyens pour obtenir la décroissance soutenable

Les partisans de la décroissance soutenable proposent des démarches d'initiative individuelle (voir par exemple la simplicité volontaire) et des démarches collectives de sensibilisation, notamment en organisant des conférences et des marches. En France, un parti pour la décroissance a été créé en 2006. Un groupe Utopia s'est créé au sein du Parti socialiste. Même s'il faut nuancer les concepts de décroissance et de décroissance soutenable, c'est bien de décroissance soutenable qu'il s'agit[9].

Une certaine partie du mouvement libertaire reprend à son compte les idées de la décroissance notamment Jean-Pierre Tertrais dans sa brochure "Du développement à la décroissance" sous-titrée "De la nécessité de sortir de l'impasse suicidaire du capitalisme". L'approche libertaire est bien plus portée sur la volonté de changer radicalement les structures économiques et donc sociales de la sociétés que de tabler sur des initiatives individuelles. Pour eux c'est le mécanisme capitaliste de la plus-value qui est à la base de la surproduction et de la destruction des éco-systèmes. La solution serait de promouvoir une organisation de la société en fédération de communes libres, la pratique de l'autogestion sur les lieux de travail et dans les quartiers ainsi que la relocalisation de l'économie.

L'association Casseurs de Pub édite la Revue de l'environnement mental, le journal La Décroissance, sous titré le Journal de la joie de vivre.

[modifier] Marches pour la décroissance

Les marches non-violentes sont une mode d'action caractéristique du mouvement pour la décroissance. Ces marches s'inscrivent dans la tradition des marches de désobéissance civile, notamment la marche du sel initiée par Mohandas_Karamchand_Gandhi.

En règle générale, ces marches sont autogérées et autonomes : aucun véhicule motorisé n'est utilisé pour transporter la nourriture et les tentes. Les objets lourds ou volumineux sont transporter par des anes, des vélos ou sur des carrioles.

Même si toutes les marches ne se réclament pas explicitement de la "décroissance", ces événements constituent un aspect essentiels du mouvement. Le succès des marches auprès des militants de l'objection de croissance s'expliquent par la cohérence entre le moyen d'action et le but de l'action : ainsi les marches sont des événéments locaux et de petites envergures ( quelques dizaine de personnes ). Avec la lenteur et la convivialité comme valeurs principales, les «marcheurs de la décroissance» sillonnent les routes et peuvent prendre le temps de s'arrêter pour discuter avec les personnes rencontrées en chemin. Les débats et la transmission des idées se font de personnes à personnes, plutôt que par l'intermédiaire des medias de masse.

[modifier] Marches en 2005

Pendant un mois (du 07 juin au 3 juillet 2005), entre 70 et 220 marcheurs, dont une majorité de jeunes, ont participé à la Marche pour la décroissance, entre Lyon et Nevers.

Le dimanche 3 juillet, environ 400 personnes ont défilé sur 15km pour demander la suppression du Grand Prix de France de Formule 1, considéré comme symbole de la société de croissance et de gaspillage des ressources[10]. A midi, José Bové, Albert Jacquard, Serge Latouche et François Schneider avaient pris la parole sur la place du village de Magny-Cours.

Cette marche fût un évènement fédérateur et fondateur. À l'issue de cette marche, un consensus se dessina pour privilégier l'organisation de marches régionales, plutôt qu'une marche annuelle nationale...


Une marche très courte (2 jours) appelée La marche de Brocéliande fut organisée en septembre 2005 en Ille-et-Vilaine.

[modifier] Marches en 2006

  • La Le marche Grenoble-Die : organisée par le groupe des Objecteurs de croissance grenoblois du 29 Avril au 6 Mai 2006.

[modifier] Marches en 2007

À l'heure actuelle (avril 2007) plusieurs marches sont en cours préparation :

[modifier] Critique

Le concept de décroissance est présenté par ses détracteurs comme un retour en arrière. Les opposants à la décroissance l'assimilent à une forme de néo-malthusianisme économique [11], ou à une résurgence de formes antérieures du malthusianisme sous-tendant que la croissance est conditionnée par l'exploitation des ressources, les thèses « anti-malthusiennes » prônant au contraire que l'exploitation des ressources dépend du développement économique.

Deux types de critiques proposent des alternatives à la décroissance :

  • L'une défend que le progrès technique résoudra la question des énergies et des déchets et de la raréfaction des matières premières.
  • La seconde, social-productiviste (de la social démocratie au stalinisme), reconnaît ou partage les soucis environnementalistes mais considère que le contrôle et la stratégie de la croissance permettront un développement matériel croissant.

A côté de ces deux points de vue classiques, certains, parmi les écologistes ou altermondialistes, craignent que l'objectif de décroissance ne devienne une fin en soi[12]

A la marge un autre courant de pensée estime que le XXIe siècle sera celui de la noosphère citation nécessaire, où la principale ressource sera l'information et la culture.

Enfin, le concept économique de la décroissance est fondé sur l'hypothèse que produire toujours plus implique de consommer de plus en plus d'énergie ou de matières premières, tout en diminuant la main d'œuvre pour la remplacer par des machines. Cette analyse est toutefois contestée par certains qui estiment que la technique et les progrès de compétitivité permettent de produire plus avec moins, y compris dans le domaine des services. On cite ainsi souvent l'exemple du remplacement des câbles télégraphiques par les satellites de communication citation nécessaire.

L'économiste roumain Georgescu-Roegen a fondé sa « théorie bioéconomique » sur une interprétation libre de la seconde loi de la thermodynamique pour s'opposer à une croissance matérielle et énergétique illimitée, invitant à une décroissance économique. Certains estiment que cette analogie contredit l'analyse scientifique des phénomènes d'émergences et de néguentropie qui affectent les systèmes dynamiques complexes tels que l'organisation sociale humaine.

Les détracteurs de la décroissance utilisent le concept de courbe environnementale de Kuznets affirmant sur des bases empiriques que certains indices de pollution suivent une courbe en U inversé. Par exemple la pollution de l'air dans certaines régions de France a augmenté au début de la révolution industrielle pour décroître après la fermeture des usines.

Les détracteurs de la décroissance pensent que la croissance permet la diminution ou la disparition de certains types de productions. Le capitalisme permettrait ainsi l'arbitrage vers des ressources plus abondantes ou vers d'autres biens, et signalerait par les prix du marché une ressource qui se raréfie.

D'autres estiment que la croissance économique a deux effets contradictoires. L'augmentation de la production provoque une augmentation de la pollution, mais elle permet aussi :

  • d’enrichir les citoyens qui deviendraient alors davantage soucieux de l’environnement qui est considéré comme un bien supérieur (de fait les réglementations environnementales sont bien plus contraignantes dans les pays riches démocratiques).
  • de dégager des suppléments de revenus susceptibles d’être alloués à la protection de l’environnement.
  • de diffuser de nouvelles technologies permettant une meilleure utilisation des ressources économiques
  • enfin les entreprises finissent par réclamer sous la pression des citoyens-consommateurs des mesures visant à protéger un environnement nécessaire à la bonne marche de leurs activités.

Du point de vue marxiste, le concept de décroissance est vain car il élude la question des rapports sociaux.

[modifier] Citations

  • « Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste. » (Kenneth Boulding)
  • « La décroissance ne propose pas de vivre moins, mais mieux avec moins de biens et plus de liens. » (Charte de la décroissance)
  • « Nul n'a besoin d'être économiste pour comprendre qu'un individu, ou une collectivité, tirant la majeure partie de ses ressources de son capital, et non de ses revenus, est destiné à la faillite. Tel est pourtant bien le cas des sociétés occidentales, puisqu'elles puisent dans les ressources naturelles de la planète, un patrimoine commun, sans tenir compte du temps nécessaire à leur renouvellement. Non content de piller ce capital, notre modèle économique, fondé sur la croissance, induit en plus une augmentation constante de ces prélèvements. » (Bruno Clémentin et Vincent Cheynet)
  • « Les symptômes d'une crise planétaire qui va s'accélérant sont manifestes. On en a de tous côtés cherché le pourquoi. J'avance pour ma part l'explication suivante: la crise s'enracine dans l'échec de l'entreprise moderne, à savoir la substitution de la machine à l'homme. Le grand projet s'est métamorphosé en un implacable procès d'asservissement du producteur et d'intoxication du consommateur. » (Ivan Illich dans son livre La convivialité)
  • « Où est, s'il vous plait, la garantie du progrès ? » (Charles Baudelaire)

[modifier] Citations critiques

  • « Les "décroissants" se proclament humanistes, mais ils ne croient pas en l'homme. Leur pessimisme leur fait dire que l'humanité ne sera pas assez inventive pour trouver des énergies de substitution au pétrole ni assez raisonnable pour éviter un désastre écologique. Mais ils laissent à son sort le milliard d'êtres humains qui vit avec moins de 1 dollar par jour. », Pierre-Antoine Delhommais dans une chronique parue dans le journal français Le Monde.
  • « La décroissance est une alternative destructrice. », Nathalie Kosciusko-Morizet, déléguée générale de l'UMP à l'écologie, dans Aujourd'hui en France, le 26 novembre 2006.

[modifier] Bibliographie

  • La décroissance. Entropie-Écologie-Économie de Nicholas Georgescu-Roegen Nicholas Georgescu-Roegen, livre à télécharger.
  • Les objecteurs de croissance, Le Monde 2, numéro 110, 25-31 mars 2006, pp 18-25
  • Objectif décroissance, vers une société harmonieuse, sous la dir. de Michel Bernard, ouvrage collectif (Serge Latouche, Vincent Cheynet ...) Éditions Parangon, ISBN 2-84190-121-1
  • Justice sans limites, Le défi de l’éthique dans une économie mondialisée, Serge Latouche, Ed. Fayard, 2003
  • Survivre au développement, Serge Latouche, Mille et une nuits, Paris, 2004, ISBN 2-84205-865-8
  • "Défaire le développement, refaire le monde", numéro spécial, L'Ecologiste n°6, Hiver 2001.
  • "Décroissance ou barbarie", Paul Ariès, Éditions Parangon ISBN 2-9144-7576-4 (ou ed. Golias)
  • Croissance : l'impossible nécessaire, Jean AUBIN, Éditions Planète Bleue (4ème édition : mars 2006)- ISBN-9519536-3-1
  • "Le pari de la décroissance", Serge LATOUCHE, Fayard 2006 ISBN 2-213-62914-5
  • Décroissance : penser la transition in S!lence, n°336, juin 2006. dossier.
  • La décroissance pour tous, livre synthétique de Nicolas Ridoux, Éditions Parangon
  • Dictature de la croissance, Gérard Moreau, éditions Gingko 2005
  • Décroissance : prise de conscience individuelle et démarche collective in No Pasaran, n°33, octobre 2004. dossier.
  • l'ère de l'information article de jean zin et jacque robin

[modifier] Notes et références

  1. Site de référence concernant l'empreinte écologique
  2. notamment Serge Latouche, 'La déraison de la raison économique', introduction
  3. Nicholas Georgescu-Roegen La décroissance. Entropie - Écologie - Économie ed de 1995 p.24
  4. Nicholas Georgescu-Roegen La décroissance. Entropie - Écologie - Économie ed de 1995
  5. Thomas Robert Malthus, Principes d'économie politique, 1820
  6. Serge Latouche, Sortir de l'économie, Politis
  7. Dominique Lachenal, « Le papier, un matériau complexe », EFPG, 2004 (VI - L'industrie papetière mondiale, Croissance prévue jusqu'en 2015)
  8. exemple en chiffres au Québec
  9. La décroissance soutenable est une transformation démocratique conditionnée par le respect des droits humains présentation du parti de la décroissance
  10. Marche pour la décroissance: article tiré du site decroissance.org
  11. malthusianisme économique : « Ce terme [malthusianisme économique] désigne alors l'attitude ou des pratiques reposant sur la réduction volontaire de la production. », Dictionnaire d'Économie et de sciences sociales, Hatier, p.490 (« Malthusianisme économique »)
  12. voir sur ce point notament les analyses de jean zin

[modifier] Voir aussi

[modifier] Événements

[modifier] Liens externes

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