Fairlight
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[modifier] Histoire
(Le contenu de cet article a été largement puisé dans le site Candor Chasma (http://egrefin.free.fr), section Fairlight).
En 1971, Kim Ryrie, un passionné de synthétiseur, crée un magazine, Electronics Today International (ETI) dans lequel sont publiés les schémas de deux synthés hybrides analogiques/numériques disponibles en kit, l'ETI 3600 et 4600, conçus par Trevor Marshall (ces deux synthés seront commercialisés en Angleterre par Maplin Electronics Ltd.). Mais frustré par les limitations de la synthèse analogique, il propose à Peter Vogel, un ancien camarade de classe, de créer une entreprise afin de développer une machine conçue autour d'un microprocesseur afin de controller numériquement des oscillateurs analogiques (technologie qui sera employée dans le Prophet 5 en 1978).
Fairlight Instruments Pty Ltd est créé en décembre 1975 - Le nom "Fairlight" provient d'un hydrofoil qui passait devant la maison de la grand-mère de Kim Ryrie, à Sydney - Après avoir travaillé 6 mois, ils rencontrent Tony Furse, alors ingénieur conseil pour Motorola. Tony Furse avait créé deux prototypes de synthé hybride analogique/numérique, les Qasar I et II au début des années 70.
En 1975, il conçoit son premier synthé entièrement numérique, bi-processeur, le Qasar M8. Séduits par cette machine, Vogel et Ryrie acquièrent la licence du M8. L'électronique de cette machine est très proche des ordinateurs EXORciser de la firme Motorola. Cet ordinateur constituera l'architecture fondamentale des futurs CMI (Computer Musical Instrument), les fameux échantillonneurs de Fairlight (on retrouve dans tous les CMI des cartes ayant pour dénomination Qnnn comme Qasar).
[modifier] QASAR M8
1976 : Intégrant le concept et l’architecture du Qasar de Furse, Fairlight crée un premier prototype, baptisé simplement Qasar M8. C’est une machine volumineuse, complexe avec un son médiocre. Le but initial était de créer un synthétiseur totalement numérique, capable de générer des sons très proches des instruments acoustiques tout en disposant d’un contrôle total des différents paramètres du son, d’une manière aussi élaborée qu’un instrumentiste avec son instrument. De la modélisation acoustique avant l’heure, en quelque sorte. La machine fonctionne bien mais la puissance nécessaire pour faire de la synthése audio numérique n'est pas suffisante. Ils sont déçus par les la qualité et la pauvreté des sonorités obtenue ainsi par le calcul avec le Qasar M8.
Déçus par la qualité et la pauvreté des sonorités du Qasar, ils ont l'idée d'enregistrer numériquement des sons naturels afin d'avoir des sonorités plus riches et plus complexes. L'idée de l'échantillonnage était née. Ironie du sort, l'échantillonnage qui va bouleverser la musique et le processus de création sonore à partir des années 80, n'était pour Vogel et Ryrie, à cette époque, qu'une alternative très limitée à leur concept d'origine. En effet, les sons échantillonnés, bien que plus riches que de simples formes d'ondes numériques, ne peuvent être contrôlés aussi aisément ; quelques paramètres tout au plus : l'attaque, le sustain, le vibrato et le decay. Vogel et Ryrie reconnurent eux-mêmes que le sampling était une manière biaisée d'obtenir des sons plus riches de leur instrument.
Après avoir retenu l'idée d'inclure le processus d'échantillonnage, Vogel et Ryrie vont orienter la conception de leur instrument dans cette direction. Afin de financer leur projet, Fairlight fabrique pour la firme Ermington Office Machines, environ 120 ordinateurs de bureau, basés sur l'architecture bi-processeur du Qasar.
[modifier] CMI I
En 1979, le résultat de leur travail aboutit au Fairlight CMI I. CMI signifie Computer Musical Instrument. Construit autour de l'architecture du Qasar M8 (2 processeurs 8 bits 6800 Motorola - 8 voix de polyphonie), le CMI I est constitué d'un clavier de 73 notes, d'une unité centrale équipée de deux lecteurs de disquettes 8" d'une capacité de ~512Ko, un clavier alphanumérique, un moniteur monochrome ainsi qu'un lightpen. Le système d'exploitation est le QDOS, une variante du système Motorola, le MDOS (système employé sur les machines de développement EXORciser). Le CMI I est la première machine proposant le sampling, la représentation graphique des formes d'ondes, la synthèse additive et un séquenceur. C'est la première workstation. Malgré la qualité médiocre de l'échantillonnage (8 bits - 24 khz maximum), le Fairlight est présenté comme une machine capable de reproduire parfaitement de véritables instruments et est livré avec une banque de sons sur disquette, proposant divers échantillons d'instruments acoustiques.
[modifier] CMI II
En 1982, une version légèrement améliorée du CMI voit le jour : le CMI II. La fréquence d’échantillonnage passe de 24 à 32 khz, toujours en 8 bits. Mais l’innovation la plus importante est l’introduction de la “page R”, le premier séquenceur avec représentation graphique des 8 pistes et des notes. Il fonctionne sur le principe de pattern (ensemble de mesures), que l’on peut répéter, copier, coller... La quantification des notes est aussi possible. La page R a révolutionné l’utilisation du séquenceur. Certains musiciens ont acquit un CMI uniquement pour ce séquenceur graphique. Il est possible d'avoir une interface MIDI (à base de 6809).
[modifier] CMI IIx
En 1983, une mise à jour majeure du CMI apparait : le Fairlight CMI IIx. Plusieurs cartes internes ont été modifiées. Les deux processeurs 6800 ont été remplacés par des 6809 et une interface MIDI/SMPTE (à base de 68000) a été ajoutée. La RAM système passe de 64Ko à plusieurs cartes de 256Ko avec un maximum de 768Ko.
[modifier] CMI III
En 1985, une nouvelle étape est franchie avec le Fairlight CMI III. Bien que partageant une architecture commune avec le CMI II, le CMI III est le premier sampler 16 bits avec une fréquence d’échantillonnage de 50 khz max. en stéréo ou 100 khz en mono. La polyphonie passe de 8 à 16 voix. Un disque dur a été ajouté. Un nouveau système d'exploitation a été choisi, l'OS-9 de Microware, Fairlight en a acheté une licence d'exploitation. Le stylo optique est remplacé par une tablette graphique. La page R est remplacée par un nouveau séquenceur, le CAPS (Composer, Arranger, Performer, Sequencer).
[modifier] VT5 & CVI
Quelques mois après sort le Voice Tracker 5, un convertisseur Pitch-to-Midi pour la voix ou les instruments acoustiques ainsi que le CVI (Computer Video Instrument), une machine de traitement d’images et d’effets vidéo. Fairlight propose une option Direct-to-Disk (8 pistes) pour les CMI III.
Parallèlement à ces nouvelles machines, d'autres constructeurs commencent à proposer des samplers à bas prix : Akai avec le S612, le S900 puis le S1000 et Ensoniq avec le Mirage. Les séquenceurs font aussi leur apparition sur les micro-ordinateurs tels que l'Atari ST ou le Macintosh. La suprématie de Fairlight dans ces deux domaines, le sampling et le séquenceur "graphique" commence à vaciller. De plus, avec environ 50 CMI vendus en Angleterre, le marché est saturé.
[modifier] MFX
En 1987, Fairlight se tourne vers le marché de la post production avec le MFX ("Music and Effects"). Le MFX (aussi appelé à l'époqe MFX III) est en fait un CMI III avec un nouveau clavier de contrôle, adapté au nouveau séquenceur Cue List (des pistes audio graphiques).
Stephen Paine de Syco Systems décide d'arrêter l'importation et la distribution de Fairlight en Europe. Du côté de Fairlight, plusieurs erreurs stratégiques commerciales sont commises, notamment concernant la distribution aux USA. La nouvelle version du MFX, qui n'est pas encore au point, est reportée à plusieurs reprises. Ces différents facteurs ont conduit Fairlight à la faillite à la fin de l'année 1988.
[modifier] Fairlight ESP
Vogel et Ryrie trouve de nouveaux financiers (entre autre AMBER le plus gros distributeur audio Australien). Une nouvelle entreprise, Fairlight ESP (Electric Sound and Picture) est créée en avril 1989. Kim Ryrie reste le principal actionnaire, président et directeur des produits. Peter Vogel quitte Fairlight pour devenir indépendant.
Fairlight ESP se consacre uniquement au marché de la post-production avec des machines telles que les MFX1 (1990), MFX2 (1992), MFX3 (1994), MFX3plus (1996), MFX3.48 (2000), la famille DREAM (2003) et dernièrement le Pyxis (2005). Il faut savoir que la nouvelle famille DREAM utilise maintenant le Crystal CORE Engine comme moteur audio et non plus le MFX.
Les MFX, jusqu'au modèle MFX3, sont toujours basés sur l'architecture Qasar du CMI III et possèdent encore certaines de ses fonctionnalités. Ce n'est qu'à partir du MFX3plus que la compatibilité CMI III est abandonnée !
Voici un desciptif de la production de Fairlight et en particulier de la gamme des CMI et MFX (entre parenthèses figure le nom du processeur utilisé) :
- CMI II 8bits 24KHz (6800)
- CMI IIx 8bits 32KHz (6809)
- CVI (6809)
- Voice Tracker (68008)
- CMI III 16bits 100KHz (mono) et 50KHz (stéréo) (8x6809 + 68000 + 56K)
- MFX (CMI III avec D2D) (8x6809 + 68K + 56K)
- MFX2 (Super CMI III) (8x6809 + 68K + 68K20 + 56K + 96K)
- MFX3 (nouvelle architecture 68K40)
- MFX3+ (DSP Shark).
[modifier] Les machines dans le détail
[modifier] Quasar M8 (1975-1977)
- 20 000 USD
- Deux processeurs Motorola 6800
- Fabriqué par Fairlight et Creative Strategies
- 8 voix (pas d'échantillonnage, uniquement de la synthèse additive avec 128 harmoniques)
- Mémoire : 4 Ko partagée par les 8 cartes
- Synthèse: synthèse de Fourier ; contrôle dynamique des harmoniques, édition de forme d'onde
- Deux lecteurs de disquettes de 8 pouces (~512Ko maximum par disquette), lecteur de bande perforée
[modifier] CMI Series I (1979)
- 12 000 Livres sterling
- Premier échantillonneur musical
- 8 voix polyphoniques
- Caractéristiques d'échantillonnage : 8 bits à 24 kHz (mono) maximum
- Mémoire : 16 Ko par voix, 64 Ko pour le logiciel système
- Bi-processeur Motorola 6800
- Synthèse : numérique : synthèse additive avec 128 harmoniques, dessin de forme d'onde grâce au stylo optique, synthèse de Fourier ; contrôle dynamique des harmoniques, édition de forme d'onde
- Clavier musical : 73 notes, avec vélocité mais sans aftertouch (clavier esclave de 73 notes en option), 2 boutons on/off, 3 glissières linéaires
- Clavier terminal : 62 touches
- Séquenceur : Séquenceur basique (Pace C)
- Langage script de composition : Musical Composition Language (MCL)
- Vidéo : moniteur de 12 pouces, résolution de 512x256 pixels (16 Kbits), monochrome vert.
- Deux lecteurs de disquettes de 8 pouces (~512Ko maximum par disquette)
[modifier] CMI Series II (1982)
- 15 000 Livres sterling
- 8 voix polyphoniques
- Caractéristiques d'échantillonnage : 8 bits, 32 kHz max (mono)
- Mémoire : 16Ko par voix, Système : 64Ko
- Bi-processeur Motorola 6800
- Synthèse : numérique : synthèse additive avec 128 harmoniques, dessin de forme d'onde grâce au stylo optique, synthèse de Fourier ; contrôle dynamique des harmoniques, édition de forme d'onde
- Clavier: 73 notes, avec vélocité mais sans aftertouch (clavier esclave de 73 notes en option), 2 boutons on/off, 3 glissières linéaires
- Contrôle: MIDI
- Sequenceur: séquenceur basique (Page C), Musical Composition Language (MCL),Séquenceur temps-réel (Page R)
- Video RAM: 16Ko (512x256 pixels)
- Deux lecteurs de disquettes 8 pouces de 512Ko
[modifier] CMI Series IIx (1983)
- 20 000 Livres sterling
- 8 voix polyphoniques
- Specification d'échantillonnage: 8 bits à 32kHz max (mono)
- Mémoire: 16Ko par voix, Système: 256Ko
- Bi-processeur Motorola 6800
- Synthèse : numérique : synthèse additive avec 128 harmoniques, dessin de forme d'onde grâce au stylo optique, synthèse de Fourier ; contrôle dynamique des harmoniques, édition de forme d'onde
- Clavier: 73 notes, avec vélocité mais sans aftertouch (clavier esclave de 73 notes en option), 2 boutons on/off, 3 glissières linéaires
- Contrôle: MIDI
- Sequenceur: séquenceur basique (Page C), Musical Composition Language (MCL),Séquenceur temps-réel (Page R)
- Video RAM: 16Ko (512x256 pixels)
- Deux lecteurs de disquettes 8 pouces de 512Ko
[modifier] CMI Series III (1985)
- 76 000 Dollars Australien
- 16 voies de polyphonies (extensible)
- Échantillonnage : 16 bits à 100 kHz (mono) ou à 50 kHz (stereo),
- Mémoire système : 356 Ko
- Mémoire d'échantillonnage : 14 Mo, extensible à 32 Mo et au maximum 64 Mo dans la dernière révision matérielle ( 32 Mo de RAM Disk)
- carte bi-processeurs Motorola 6809, et un processeur 6809 pour chaque carte voie, un Motorola 68000 (puis 68020) pour la carte de gestion de la ram audio
- Synthèse : dessin de forme d'onde via la tablette graphique ; FFT ; édition de la forme d'onde
- Clavier : 73 notes lestées, velocitée, sensitive (compatible MIDI)
- Contrôle : MIDI, SMPTE
- Séquenceur: CAPS (Composer, Arranger, Performer Sequencer), 80 pistes polyphoniques, Musical Composition Language (MCL),
- Disque dur et sauvegarde sur bande DC600 Streamer (ESDI, SCSI), un lecteur de disquette 8"
[modifier] Liens
Fairlight : http://www.fairlightau.com
Fairlight Europe : http://www.euromedia-technologies.com
Candor Chasma : Informations sur le Fairlight CMI et autres claviers vintage
.: JB Emond - FAIRLIGHT Page :. : http://www.fairlight.free.fr
The Holmes Page : http://www.ghservices.com/gregh/fairligh/
K.M.I : http://members.tripod.com/kmi9000/kmi_cmi.htm#kmi_cmi
John Twyman's web site : http://luddite.cst.usyd.edu.au/cgi-bin/twiki/view/John/WebHome