Fenêtre
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En architecture et construction, une fenêtre est une baie, une ouverture dans un mur avec ou sans vitres. Une fenêtre assure plusieurs fonctions pour le local concerné : éclairage, vue intérieur-extérieur ou vers extérieur seul, aération, auxquels s'ajoute parfois communication verbale et sécurité des évacuations. Tout ceci en respectant la séparation des lieux par l'isolation thermique et phonique… Actuellement s'y est ajoutée une fonction sécurité incendie avec les dômes d'évacuation de fumée en haut d'escaliers et une fonction de maîtrise de la chaleur entrant par l'ensoleillement.
La fenêtre de plein-pied sur la rue est devenue une vitrine pour l'étal du commerce. Lorsque la baie est un accès à la lumière dans un local sans vue autorisée sur l'extérieur, la baie est un jour-de-souffrance.
La fenêtre a eu une importance sociale et politique: Défenestration, Impôt sur les portes et fenêtres, importance qui est aussi relatée dans la littérature et la peinture.
L'apparition des fenêtres dans l'architecture correspond à la conception de la visibilité et de la protection par rapport à l'extérieur à partir du XIIe siècle dans les bâtisses : Les ouvertures sont plus grandes que celles de la pratique antérieure qui faisait des toutes petites embrasures rectangulaires ou rondes-ovales (-petites proportions qui sont restées: dans les lucarnes pour les premières, dans les lunettes et oculi pour les autres).
Une fenêtre peut être fixe ou bien s'ouvrir et comporte alors un ouvrant. La partie scellée au mur de manière étanche est le fixe, le bâti, le dormant, et la partie mobile, soit le vantail - soit le châssis intermédiaire glissant - soit le dôme, l'ouvrant qui refermé doit assurer s'il est en façade l'étanchéité aux intempéries et au bruit.
La forme de la baie pu être une traduction symbolique, sa fonction essentielle. Les fenêtres hautes d'église signifient l'élévation, le sublime et les rosaces le rayonnement de Dieu...
Les chambranles de fenêtre font partie de la structure de l'édifice, constitués dans le matériau de structure de l'édifice: en bois (majorité des cas jusqu'au XIXe siècle compris), en pierre maçonnée, en brique (généralisée à partir du XIXe siècle) qui parfois donnent des arcs (plein-cintre, brisés), puis en béton (au milieu du XXe siècle ), avec lequel le chambranle est un vide obtenu simplement par une réservation mise dans le coffrage. Le béton autorise toutes les formes possibles par sa plasticité,mais on reste cependant le plus souvent sur la forme rectangulaire de base pour la fenêtre. Les fenêtres des immeubles à structure poteaux-dalles peuvent ne plus avoir de chambranle à véritablement parler.
Le jumelage des baies a constitué les croisées à meneau, milieu , ( XIVe siècle). Ces fenêtres avec une croix de pierre au centre du tableau de maçonnerie sont devenues les fenêtres à double-battant.
La partie maçonnée haute, le linteau, à l'origine table de pierre ou de bois appuyée sur les pied-droits, fut renforcée en rigidité par l'invention du chaînage XVIIe siècle (partie métallique horizontale encastrée) qui autorisa des embrasures larges.
La partie maçonnée basse sur laquelle s'appuyait la fenêtre, la banquette faite dans l'épaisseur du mur avec son dossier mince qui constitue l'allège, allégeait la construction faite en mur épais. À l'apparition des murs minces en parpaings ou briques on simplifia l'ouverture maçonnée (le tableau).
Les fenêtres font partie avec les portes de ce qui constitue l'huisserie placée sur les tableaux de maçonnerie dès le XIIIe siècle. La totalité de la fenêtre été à partir de là traditionnellement réalisée en menuiserie de bois pour son bâti, ses cadres fermant avec l'emboîtement de gueule-de-loup et leurs traverses, croisillons, parecloses tenant les carreaux. Le travail de fabrication et d'installation est depuis fait par la même corporation que celle qui fait les meubles même s'il s'agit d'une partie de l'immeuble. Des profils en fer furent utilisés en substitution du bois (le chêne a eu une très grande importance dans le bâtiment et un grand prix) fin du XIXe siècle, puis le bois exotique prit une place importante.
Au Moyen-Âge, dans les vitrages dormants les carreaux sont tenus dans une résille de plomb fixée au mur, (-donnant par exemple les éclairages des églises avec vitraux), et dans les vitrages ouvrants la résille est fixée à un châssis bois (par exemple des grandes demeures).
Les vitres de la fenêtre ont été translucides avant d'être transparentes. Ce fut du parchemin, de la toile huilée, du mica avant de pouvoir être au XIVe siècle du verre ou du cristal. Le verre acrylique (-le verre des dômes d'éclairage zénithal dans les garages ou dans les montées d'escalier, verre des bow-windows modernes) s'y est ajouté à partir du milieu du XXe siècle.
Les dispositifs de fermeture sont le loquet, l'espagnolette à poignée (-avec une tringle tournante verticalement agrippant le bâti avec un crochet en haut et bas), la crémone à bouton (-avec une béquille métallique en bas et une en haut s'enfonçant dans des gâches), qui datent du XVIIe siècle. Cela constitue la quincaillerie devenue décorative à laquelle s'ajoute les paumelles, fixations articulées en charnière des battants au bâti.
Des grilles en avant-corps ont pu être disposées pour protéger les locaux, elles devinrent des garde-corps sur lesquels on pouvait s'accouder. La ferronnerie d'art qui avait pris son essor fut grandement remplacée au XIXe siècle par de la fonte moulée reprenant les dessins classiques, la grille devint banale. Y succéda de simples barres métalliques encastrées, avec l'épuration des lignes architecturales au XXe siècle.
Les volets intérieurs ou les contrevents à l'extérieur (-qui devinrent persiennes ajourées) répandus au XVIIe siècle destinés à assurer l'occultation totale de la baie pour permettre à la fois l'obscurité et la résistance à l'effraction équipent la fenêtre. On lui ajoute selon les besoins des jalousies qui protègent l'intimité, et des moustiquaires.
Selon le mode d'ouverture, on distingue actuellement différents types de fenêtres: fenêtres à frappe avec des vantaux battants, fenêtres coulissantes sur châssis, fenêtres de toit en pente, lanternes de toit ou de terrasse d'éclairage zénithal, portes-fenêtres, impostes de porte.
La tradition de la différenciation des fenêtres selon l'endroit de la construction (-Fenêtre à guillotine anglaise par exemple) s'amoindrit actuellement face aux impératifs fonctionnels: économie d'énergie, confort de mode d'ouverture, confort au bruit. Le système de double fenêtre traditionnel dans les maisons de montagne au climat rigoureux s'étend aux zones urbaines très bruyantes pour la réfection des constructions plus ou moins anciennes (fenêtres ajoutées à l'intérieur ou à l'extérieur sur le chambranle et balcons-loggia refermés) ainsi que parfois aux très modernes immeubles de bureaux.
On fabrique maintenant de plus en plus de fenêtres en profilés acier, aluminium et surtout PVC. La rigidité notable de l'ensemble est donnée par les glaces en sandwiches (type Sécurit) ou les double vitrages autant que par les montants qui antérieurement devaient soutenir des carreaux fragiles.
[modifier] Un élément du style architectural
La fenêtre permet l'organisation de l'espace avec sa hauteur liée avec la profondeur de la pièce pour le calcul de la répartition de la lumière et elle est décorative en formant l'apparat de la demeure.
Les éléments constitutifs de la fenêtre, sa quincaillerie, composent la décoration intérieure, par leurs diverses matières.
Le vitrage a changé au cours des temps sa modularité: des multiples petits carreaux carrés portés par le châssis à la très grande glace unique autoporteuse. Dans une certaine culture traditionnelle, les petits carreaux à bords taillés portés par croisillons sont restés signe d'élégance. L'apparence du verre est maintenant variée, et sert les fenêtres intérieures.
On a pu colorer la lumière d'ambiance intérieure par l'emploi de rideaux mais aussi de verre teinté (dans les habitations au XIXe siècle).
Le style de la façade doit beaucoup aux tableaux très variés des fenêtres. Arcs: roman, brisé gothique avec meneau flamboyant en pierre ajourée, en-anse-de-panier art-nouveau, néo-gothique tri-lobé... Frontons et consoles peuvent être néo-classiques ou porter des armoiries très récentes, celles par exemple de villes l'affichant sur leurs bâtiments des communs pour la première fois pour beaucoup au début du XXe siècle ... L'allège style 1920 porte parfois un bas relief...
Le fenêtrage, l'ensemble architectural des fenêtres avec leur disposition, est un élément essentiel de l'esthétique de la façade. Certaines fenêtres éclairent avec un seul percement du mur deux pièces superposées sur deux étages. Certaines portes-fenêtres se multiplient sur la façade en disposition centrée associées aux balcons, ou donnent un rythme par leur répétition sur la façade dans le Classicisme. Certaines fenêtres en chien-assis ont autorisé l'aménagement de combles (à la Mansart). Certaines fenêtres d'atelier en sous sol de bâtisse ont été cachées, transformées en soupiraux classiques, d'autres plus tard soustraient la vue constituant une distraction d'attention par les verrières hautes qui sont l'un des versants de toit de halls industriels à partir du XIXe siècle. Certaines fenêtres ont pris un principe de forme horizontal et non plus vertical en passant du châssis double au châssis triple pour l'habitat au XXe siècle. Certaines fenêtres ne se distinguent pas du restant du remplissage en glaces opaques des murs rideaux de la façade des édifices modernes, conséquence du châssis vitré à nouveau fixe imposé par le conditionnement de l'air.
La fenêtre a aussi ajouté des fonctions nouvelles : Pour les grandes demeures on passe de l'orangerie à la serre au XVIIe siècle. Cela permet, outre une activité de culture détachée du climat, d'obtenir des jardins intérieurs d'agrément. Puis on crée des vérandas confortables au XVIIIe siècle et des marquises transparentes aussi pour les petites demeures.
[modifier] Type de fenêtre
- Fenêtre à la française
Ouvrants en vantail pivotant verticalement sur leur bord vers l' intérieur avec charnières sur le dormant.
- Fenêtre oscillo-battante
Ouvrants en vantail pivotant verticalement sur leur bord vers l' intérieur avec fiches de charnières latérales activées et fiches de charnières basses désactivées sur le dormant pour la première position, en deuxième position vantaux basculant horizontalement vers l' intérieur sur leur bords inférieurs avec fiches de charnières basses activées et fiches de charnières latérales désactivées sur le dormant.
- Fenêtre à l'anglaise
Ouvrants en ventail pivotant verticalement sur leur bord vers l' extérieur avec charnières sur le dormant.
Ouvrant pivotant horizontalement en rotation sur pivots basculant sa grande moitié basse vers l' extérieur et la petite moitié haute vers l' intérieur.
- Fenêtre pivotante
Un ouvrant à pivot vertical en son milieu pivotant sa moitié droite ou gauche vers l' extérieur et son autre moitié vers l' intérieur en rotation.
- Fenêtre coulissante
Un châssis mobile et un châssis fixe ou bien deux châssis mobiles coulissant horizontalement dans le dormant.
Un châssis remontant et un châssis fixe ou bien deux châssis mobiles solidarisés par câbles pour "monter-descendre" en coulissant verticalement dans le dormant.
- Fenêtre à soufflet
Un ouvrant basculant horizontalement en projection vers l' intérieur sur son bord inférieur avec charnières sur le dormant.
- Fenêtre à l'italienne
Un ouvrant basculant horizontalement vers l' extérieur en descendant son bord supérieur par guidage dans les montants du dormant et relié à son bord bas au dormant par des barres.
- Fenêtre à la canadienne
Un ouvrant basculant horizontalement vers l' intérieur en remontant son bord inférieur par guidage dans les montants du dormant et relié au dormant à son bord haut par des barres.
- Fenêtre à l'australienne
Un ouvrant du dessous basculant horizontalement vers l' intérieur en remontant son bord inférieur par son guidage dans les montants du dormant et retenu au dormant sur son bord haut par une extrémité des barres pivotantes en leur milieu qui le solidarisent avec l'ouvrant du dessus, un ouvrant du dessus basculant horizontalement vers l' extérieur en descendant son bord supérieur par son guidage dans les montants du dormant et retenu au dormant sur son bord bas par l'autre extrémité des barres pivotantes en leur milieu qui le solidarisent avec l'ouvrant du dessous.
- Fenêtre accordéon
Ouvrants rendus solidaires par articulation verticale et guidés horizontalement par le dormant en repliement en accordéon .
- Fenêtre jalousie
Multiples vitres pivotantes horizontalement en leur milieu par des pivots au dormant solidarisées par barre latérale. Lames s'appuyant sur elles-mêmes à la fermeture.