Fernand de Brinon
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Fernand de Brinon, né le 26 août 1885 et mort le 15 avril 1947, était un avocat et journaliste français, ainsi que l’un des architectes de la collaboration française avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
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[modifier] L'avant-guerre
Né dans une famille aisée de Libourne, en Gironde, le marquis Fernand de Brinon étudie d’abord le droit et les sciences politiques à Paris. Au lendemain de la Première guerre mondiale, il devient journaliste. Dans leJournal des Débats, puis à L'Information, il se montre partisan d'un rapprochement avec l'Allemagne.
C'est pourtant dans les colonnes du Matin (quotidien auquel il collaborait épisodiquement) qu'il publie, en novembre 1933, une interview d'Hitler, la première jamais accordée par le chancelier du Reich à un journaliste français. Cette interview avait été organisée grâce à Ribbentrop, avec lequel Brinon avait sympathisé, un an plus tôt, en 1932, lors d'une rencontre chez des amis communs. À l'issue de cette entrevue, le nouveau Führer invitera, personnellement, une délégation d'anciens combattants français en Allemagne. Brinon devait rencontrer Adolf Hitler à cinq autres reprises, entre 1935 et 1937.
En 1935 il fonde, avec Georges Scapini, le comité France-Allemagne.
[modifier] La collaboration (1940-45)
Après la défaite, Brinon se fait l'avocat de la collaboration avec l'Allemagne et, en juillet 1940, il est invité par Pierre Laval, membre du gouvernement de Vichy, à représenter le gouvernement français auprès du haut-commandement allemand dans le Paris de l'Occupation. Il devenait, en quelque sorte, l'ambassadeur de France à Paris... En 1942, le maréchal Pétain lui confère le titre de secrétaire d'État.
Réfugié à Sigmaringen en 1945, il se présente le 8 mai 1945 à la frontière suisse, souhaitant rentrer en France et se constituer prisonnier. Incarcéré, jugé et condamné à mort, il sera fusillé le 15 avril 1947 au fort de Montrouge.
Fernand de Brinon avait épousé Jeanne Louise Rachel Franck, juive et divorcée, connue sous le nom de Lisette de Brinon.
[modifier] Oeuvres
- En guerre. Impressions d'un témoin, Paris, Blond et Gay, 1915
- France-Allemagne (1918-1935), Paris, Grasset, 1935 (trad. allemande ; Essen, Essen Verlagsantalt, 1935, übertragen von Albert Koerber)
- A ses amis(notes de prison ; extraits de la sténographie du procès), slnd, in-16 (acquisition BN)
- Mémoires (préface de Simone Mittre), Paris, Déterna, 1947 et différentes éditions. (Simone Mittre fut la maîtresse de Fernand de Brinon et demeura sa secrétaire après qu'il se fût marié. Elle resta d'une exceptionnelle fidélité à sa mémoire, et effectua un important dépôt d'archives aux Archives nationales.)
[modifier] Bibliographie
- Henri Amouroux, Les Beaux Jours des collabos, Paris, Robert Laffont, 1978 (tome 3 de La grande histoire des Français sous l'Occupation, 10 volumes).
- Gilbert Joseph, Fernand de Brinon, l'aristocrate de la collaboration, éd. Albin Michel, 2002
- Pascal Ory, Les collaborateurs 1940-1945, Paris, Le Seuil, 1976 ; nouv. éd., 1980
- Robert O. Paxton, La France de Vichy, éd. du Seuil, « Points », 1999 (1re éd., 1972)