Gauche plurielle
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La Gauche plurielle est le nom de l'alliance de partis de la gauche française et des Verts, de 1997 à 2002. Cette alliance correspond au gouvernement de Lionel Jospin. Jean-Christophe Cambadélis en était toutefois le théoricien. Elle comportait :
- Le Parti communiste ;
- Le Parti socialiste ;
- Le Parti radical de gauche ;
- Le Mouvement des Citoyens ;
- Les Verts.
La majorité plurielle a été imaginée en quelques semaines, suite à la dissolution ratée de l'Assemblée Nationale ordonnée par Jacques Chirac, sur les conseils de Dominique de Villepin.
Elle comprend un volet électoral et un accord politique.
Sommaire |
[modifier] Volet électoral
L'accord électoral consiste pour ses membres à soutenir le candidat sortant d'une formation de la future "majorité plurielle" dès le premier tour.
Lorsque le siège est occupé par un élu de droite, et que les partis ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur un candidat unique, le candidat le mieux placé au premier tour est soutenu par les autres formations au second. Le Parti socialiste réserve un certain nombre de circonscriptions législatives aux Verts afin de leur permettre d'avoir des élus à l'Assemblée nationale.
Nombre de sièges obtenus :
- Parti Socialiste : 242
- Parti communiste français : 36
- Parti radical de gauche : 13
- Mouvement des citoyens : 7
- Les Verts : 6
[modifier] Volet politique
Le programme politique est bouclé en quelques semaines. Il est fortement influencé par le mouvement de novembre-décembre 1995 et les thématiques de la campagne présidentielle de Lionel Jospin. Il comporte trois volets principaux centrés sur la lutte contre le chômage.
- La réduction du temps de travail hebdomadaire à 35 heures sans pertes de salaire négociée.
- La relance de l'emploi des jeunes avec un plan emplois-jeunes de 700 000 contrats dans le secteur public ou para-publis et dans le privé.
- Le refus de signer le Traité d'Amsterdam, un pacte de stabilité et de croissance qui fonde l'Euro tant que les négociations sur un traîté social européen ne sont pas engagées.
Mais plus fondamentalement, la majorité plurielle n'est pas une tentative de synthèse à gauche. Confronté à l'exercice du pouvoir, la gauche plurielle va avoir tendance à confier l'écologie aux Verts, le social aux communistes, la république à Jean-Pierre Chevènement et la gestion aux socialistes.
[modifier] Limites
Les limites de cette formule dérivée de l'union de la gauche sont contenues dans le nom de cet accord essentiellement électoral. Le pluralisme implique que nul ne renonce à ses spécificités ni à la critique de ses partenaires, parfois au mépris de la solidarité gouvernementale. On observe de forts tiraillements entre les formations politiques, obligeant les socialistes à se placer en position d'arbitre, une hégémonie mal ressentie par les autres partis. Ainsi, par exemple, Les Verts contestent au Parti communiste sa position de seconde force dans la coalition.
Lorsque le processus de Matignon, au sujet du statut de la Corse, implique directement une confrontation de fond entre Lionel Jospin et Jean-Pierre Chevènement, ce dernier quitte le gouvernement en 2001.
L'échec des élections municipales de 2001 sonne comme un avertissement pour la gauche qui n'est pas entendu, probablement en raison de ses victoires retentissantes à Paris et à Lyon qui jouent le rôle de l'arbre qui cache la forêt.
La force centrifuge contenue dans la formule de la majorité plurielle s'accentue encore avec l'inversion du calendrier électoral décidée par le Président et le Premier ministre en raison du quinquennat. Les déchirements internes de la majorité plurielle apparaissent en pleine lumière à l'occasion de l'élection présidentielle de 2002, qui a lieu avant les législatives. Le 21 avril 2002, le principal candidat de la gauche, Lionel Jospin, est éliminé du scrutin au premier tour, devancé par Jean-Marie Le Pen.
[modifier] Voir aussi
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