Gironde (Révolution française)
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Gironde, nom donné à un groupe politique pendant la Révolution française, qui siégea à l'Assemblée législative et à la Convention nationale, parce qu'il était composé de plusieurs députés des bords de la Gironde. Ils étaient majoritairement issus de la bourgeoisie provinciale des grands ports côtiers. Leur affrontement violent avec le groupe des Montagnards domine les premiers mois de la Convention.
Appelés à l'époque Brissotins ou Rolandistes, l'appellation de Girondins est moins ancienne et ne fut popularisée qu'au début du XIXeme siècle, notamment par Lamartine dans son Histoire des Girondins. Ses membres, pour la plupart inscrits au club des Jacobins, étaient considérés comme les plus radicaux de l'assemblée, avec les députés de Paris, emmenés par Robespierre, qu'on nommait les Montagnards parce qu'ils siégeaient sur les plus hauts bancs de l'Assemblée.
Sommaire |
[modifier] Division sur la question de l'opportunité de la guerre
Les Girondins prônèrent la guerre contre ceux qui, en Europe, encourageaient la résistance aux lois révolutionnaires ou n'observaient pas un gage de neutralité en désarmant les émigrés. Le 15 mars 1792 les Girondins l'emportèrent, et Louis XVI forma un ministère girondin avec Dumouriez aux Affaires Étrangères et Roland à l'Intérieur. Le 20 avril 1792, la guerre était déclarée. Aussitôt le désaccord s'aggrava entre Robespierre et Brissot. Le premier refusant la confiance aux ministres girondins, ceux-ci durent démissionner le 13 juin 1792.
Si les Montagnards refusèrent de s'associer à la journée du 20 juin 1792, ils préparèrent l'insurrection du 10 août, instaurant une Commune insurrectionnelle à Paris et réclamant une Convention. Les deux partis furent donc dressés l'un contre l'autre avant l'ouverture de la Convention nationale...
[modifier] Le duel Girondins><Montagnards à la Convention
À la Convention nationale, la Gironde, composée essentiellement de députés des provinces fut installée à droite et la Montagne, composée des vingt-quatre députés de Paris et de plusieurs autres fut installée à gauche. Les Girondins dominaient l'Assemblée et, immédiatement, ils s'attaquèrent à la Commune de Paris et aux Montagnards, qu'ils tenaient pour responsables des massacres de septembre. Ce fut Marat qui fut visé le premier.
Bien qu'accusés de fédéralisme, les Girondins bénéficiaient de l'évolution favorable de la situation militaire (victoire de Jemappes, 6 novembre 1792) pour relancer la Convention girondine. Cependant, au procès du roi Louis XVI, les Girondins, en demandant l'appel au peuple, se rendirent suspects de tiédeur républicaine, en tentant de sauver le roi. L'évolution de la situation militaire (défaite de Neerwinden, 18 mars 1793, trahison d'un des leurs, Dumouriez, 5 avril 1793), et leur opposition contre l'institution du Tribunal révolutionnaire, les compromirent définitivement.
[modifier] Avril-mai 1793 : la lutte ultime entre Girondins et Montagnards
Ce furent d'abord les Girondins qui firent décréter l'arrestation de Marat par la Convention nationale (13 avril 1793); mais celui-ci fut acquitté par le Tribunal criminel extraordinaire et regagna l'Assemblée triomphalement (24 avril 1793), puis, afin d'enquêter sur les exactions de la Commune de Paris et de veiller à la sécurité de l'Assemblée, ils firent nommer une Commission des Douze avec pouvoir d'arrestation. Hébert, substitut de la Commune de Paris, fut arrêté. La Commission des Douze cassée puis rétablie. Les Montagnards, dans les clubs, firent appel au peuple de Paris.
Forte de l'appui de 36 sections, la Commune organisa les journées d'émeute des 31 mai et 2 juin 1793. La Convention nationale cernée par des insurgés commandés par Hanriot, chef de la garde nationale, vota l'arrestation de vingt-neuf députés girondins et de deux ministres. Plusieurs d'entre eux réussirent à s'évader et tentèrent de soulever la province (Élie Guadet), avec peu de succès dans l'immédiat, si ce n'est, peut-être, l'assassinat de Marat par Charlotte Corday.
[modifier] Répercussions
Pourtant le coup de force contre l'élite girondine fédéraliste de la Convention est durement ressenti dans le sud du pays: Lyon, Bordeaux, Marseille... font sécession à partir de juin 1793, amorçant une véritable "révolte des provinces" pour défendre le fédéralisme. La rébellion fut rapidement matée, obligeant les chefs à se suicider (Buzot, Clavière, Pétion, Roland).
Le procès des vingt et un Girondins, non évadés, (Brissot, Vergniaud, Gensonné, Viger, Lasource...etc) occupa les audiences du Tribunal révolutionnaire des 3 au 9 brumaire an II (24-30 octobre 1793). Tous furent condamnés à mort et guillotinés le 10 brumaire an II (31 octobre 1793).
Quelques fugitifs (Isnard, Lanjuinais) purent réintégrer la Convention nationale après le 9 Thermidor.
[modifier] Bibliographie
- Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, 1re édition : Firmin-Didot, Paris, 1930, VII-305 p. – Réédition en fac-simile : Éditions de la Passion, Montreuil, 1988, VII-305 p. (ISBN 2-906229-04-0)
- Jeanne Grall, Girondins et Montagnards : les dessous d'une insurrection : 1793, Éditions Ouest-France, Rennes, 1989, 213 p. (ISBN 2-7373-0243-9)
[modifier] Voir aussi
- Exécution des Girondins
- Olympe de Gouges
- Antoine-Joseph Gorsas
- Armand de Kersaint
- Jean Henri Hassenfratz
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