Henry Bordeaux
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Henry Bordeaux est un avocat, romancier et essayiste français, originaire de Savoie, né le 25 janvier 1870 à Thonon-les-Bains et mort le 29 mars 1963 à Paris.
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[modifier] Biographie
Avocat à la suite de son père, Henry Bordeaux fut inscrit au barreau de Paris, mais il ne tarda pas à se tourner vers l'écriture. Sa carrière d'écrivain s'étale de 1887 (premier poème publié "Rebecca", récompensé par l'Académie de Savoie) à 1960, année de son dernier livre (Le Flambeau Renversé). Henry Bordeaux est l'auteur de plus de deux cents ouvrages (romans, nouvelles, biographies...).
Henry Bordeaux est issu d'une famille catholique et royaliste qu'il décrit dans "La Maison" (1912). Son enfance est bercée par l'espoir familial de l'accession au trône du comte de Chambord (Henri V). Lui-même, sans se déclarer hostile à la république, la dépeindra souvent avec beaucoup d'ironie.
Son œuvre, qui a souvent pour cadre la Savoie, est baignée des valeurs traditionnelles, dans la lignée de René Bazin ou surtout de Paul Bourget, qu'il reconnut longtemps pour « maître » et dont il se différencia un peu sur le tard ("Paul Bourget intime" 1952). Les idées politiques de Henry Bordeaux, qui s'affinent dans le temps et dans ses écrits, sont proches du catholicisme social d'Albert de Mun.
Après quelques oeuvres de jeunesse d'esprit plus large (tel "L'amour qui passe", aussi connu sous le titre "La Fée de Port-Cros" ou "La voie sans retour" où l'on retrouve un parfum de Pierre Loti), et une courte période dreyfusiste, Henry Bordeaux s'oriente vers des types de personnages dont les positions morales traditionnelles et chrétiennes trouvent leur expression dans un engagement concret dans la vie quotidienne; engagement que lui-même résume dans la longue préface (1905) qu'il joindra à son roman La Peur de Vivre (1902).
A la fin des années 1930 (les années du Front Populaire), Henry Bordeaux prend clairement position pour l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres (logement, hygiène, santé, alimentation) dans ses romans Le Remorqueur, Crimes Involontaires - conditions de vie qu'il met en parallèle avec le luxe, les travers et les hypocrisies de la noblesse et de la grande bourgeoisie.
La fin de la Seconde Guerre mondiale marque cependant une rupture dans la carrière de Henry Bordeaux qui prend position pour le maréchal Pétain, ami depuis la première guerre mondiale (Les murs sont bons, 1940), et qu'il rencontre jusqu'en 1943 . Peu après la fin de la guerre, en septembre 1945, il est inscrit sur la liste d'épuration du Comité national des écrivains; il en est rayé en octobre.
Fidèle en amitié, Henry Bordeaux prend la défense de Charles Maurras lors du procès de ce dernier, en janvier 1945, puis, le mois suivant, lors de la scéance de l'Académie Française lors de laquelle est prononcée la vacance du fauteuil de Charles Maurras.
A partir de cette période, les idées traditionnalistes de ses romans vont devenir de plus en plus anachroniques. Dans La lumière au bout du chemin (1948), il revient sur son passé en nous faisant rencontrer, comme en un parcours initiatique, « les personnages réels qui (de 1900 à 1915) ont agi sur les cerveaux et les cœurs ou sur la marche des événements » : Bergson, Jean Jaurès, Déroulède, Mistral, Barrès, Maurras, Péguy, Psichari. A la fin de sa vie, Henry Bordeaux s'étonnait de constater que le monde se détournait des chemins qu'il avait tracés.
Il fut un ardent admirateur de Jules Barbey d'Aurevilly. Outre de nombreux Essais historiques tels que Les Amants de Genève et de nombreuses biographies (Bayard, Guynemer, Saint François de Sales...), Henry Bordeaux a écrit aussi des romans proches des romans policiers ("Murder Party" 1930) ou inspirés de ses voyages ("Yamilé sous les cèdres").
Il fut élu membre de l'Académie française en 1919. Dans Quarante ans chez les Quarante, il raconte ses souvenirs d'académicien.
Son œuvre est à la fois une des plus riches mais certainement aussi l'une des plus lues du XXème siècle; plusieurs de ses romans se vendirent à plus de 500000 exemplaires, et certains ouvrages furent traduits en plusieurs langues. Pendant près de 60 ans, il fut l'un des romanciers français les plus populaires.
[modifier] Œuvres
- Nouvelles
- Le Pays natal (1900)
- La Peur de vivre (1902)
- La Petite mademoiselle (1905)
- Les Roquevillard (1906)
- Les Yeux qui s’ouvrent (1908)
- La Croisée des chemins (1909)
- La Robe de laine (1910)
- La Neige sur les pas (1911)
- Amants de Genève (1912)
- La Maison (1913)
- La Résurrection de la chair (1920)
- Yamilé sous les cèdres (1923)
- La Chartreuse du reposoir (1924)
- La Revenante (1932)
- L'Intruse (1936)
- Études critiques
- Édouard Rod, Paris, Perrin, 1895
- Mémoires
- Histoire d’une vie (13 volumes, 1951-1973)
[modifier] Citation
- « La peur de vivre c'est de ne mériter ni blâme ni louange. C'est le souci constant, unique, de sa tranquilité. C'est la fuite des responsabilités, des luttes, des risques, de l'effort. C'est d'éviter avec soin le danger, la fatigue, l'exaltation, la passion, l'enthousiasme, le sacrifice, toutes actions violentes et qui troublent et dérangent. C'est de refuser à la vie qui les réclame sa peine et son cœur, sa sueur et son sang. Enfin, c'est de prétendre vivre en limitant la vie, en rognant le destin. »
- Préface à La peur de vivre (1905)
[modifier] Lien externe
Précédé par Jules Lemaître |
Fauteuil 20 de l'Académie française 1919-1964 |
Suivi par Thierry Maulnier |
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