Histoire du Timor oriental
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[modifier] La colonisation
Tomé Pires, un apothicaire portugais qui de 1512 à 1515 a habité Malacca, conquise en 1511, note dans sa Suma Oriental que le bois de santal provient de Sumba et Timor. Au XVIIe siècle, c'est toujours le cas de Timor, mais plus de Sumba. Les Portugais établissent un fort à Kupang dans l'ouest de Timor, puis l'abandonnent pour se replier dans l'est de l'île. La VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou "Compagnie hollandaise des Indes orientales") occupe Kupang en 1653.
Timor reste colonie portugaise jusqu'à l'invasion indonésienne en 1975. La colonisation portugaise a marqué durablement la société timoraise. C'est le deuxième pays d'Asie majoritairement catholique (80% de la population) après les Philippines.
[modifier] L'occupation indonésienne
Le 28 novembre 1975, profitant du mouvement issu de la révolution des œillets du Portugal, le Fretilin (Frente Revolucionário de Timor-Leste Independente) déclara l'indépendance du Timor oriental . Au bout de neuf jours, il fut envahi par l'armée indonésienne. La répression continua après, avec l'implantation de fonctionnaires et colons indonésiens et la volonté affirmée du régime Soeharto d'assimiler cette nouvelle province, la 27ème de la nation. Une politique qualifiée d'exterminatrice, se déploya avec l'utilisation par l'armée de napalm sur les villages timorais soupçonnés d'apporter leur aide aux rebelles du FRETILIN, causant plus de 200 000 morts, la plupart civils, sur une population de moins d'un million d'habitants, entre 1975 et la fin des années 1980. Selon Noam Chomsky, cette invasion aurait pour cause la présence de gisements de pétrole dans les mers du Timor et serait soutenue par les gouvernements d'Australie, des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne qui auraient fourni de l'armement à l'Indonésie lors des périodes de massacres les plus critiques. Afin d'appuyer cette théorie, Chomsky mentionne principalement :
- Le traité australo-indonésien (1989) autorisant l'exploitation des champs de pétrole.
- La reconnaissance officielle de "l'annexion" indonésienne du Timor par l'Australie.
- La déposition à l'O.N.U. de Benedict Anderson, spécialiste de l'histoire de l'Indonésie.
Le Pape Jean-Paul II visita le Timor oriental les 11 et 12 octobre 1989. Lors de son passage dans la capitale indonésienne, le Pape a rendu hommage au « Panca Sila » le système politique mis en place par Suharto en soulignant que « Cette philosophie a inspiré et guidé votre croissance nationale (et qui) reconnaît fort opportunément que l'unique fondement de l'unité nationale est le respect pour les diverses opinions et convictions ». Mais son hommage à Soeharto n'a pas été apprécié par les chrétiens de l'île et seulement 80 000 personnes assistèrent le 12 octobre à la grand messe, alors qu'il en été attendu plus de 300 000, de plus en atterrissant à Dili, le Pape n'a pas baisé le sol de l'île comme il le fait lorsqu'il touche pour la première fois le sol d'un pays. Il montrait ainsi qu'il considérait Timor oriental comme une partie de l'Indonésie et désapprouvait l'évêque de Timor qui s'était adressé aux Nations unies pour réclamer un référendum d'autodétermination pour le Timor.
[modifier] La lutte pour l'indépendance
La visite du Pape fut ainsi marquée de manifestations pro-indépendance qui furent durement réprimées. Le 12 novembre 1991, l'armée indonésienne ouvrit le feu sur une foule en deuil après la mort d'un étudiant au cimetière de Santa-Cruz de Dili. Environ 200 personnes furent tuées ce jour-là. D'autres manifestants furent assassinés les jours suivants, après des recherches de l'armée.
La cause du Timor-Leste pour l'indépendance reçut un impact médiatique et international important avec la remise du Prix Nobel de la paix à l'évêque Carlos Ximenes Belo et José Ramos Horta en octobre 1996. En juin 1997, le président sud-africain Nelson Mandela vint rencontrer le chef du Fretilin, Xanana Gusmão, alors emprisonné. Cette visite augmenta encore la pression sur l'Indonésie pour arriver à une solution négociée.
Ensuite, en 1997, la crise économique asiatique affecta durement l'Indonésie. Le régime militaire de Suharto rencontra davantage de pressions intérieures, avec de nombreuses manifestations et violences dans les grandes villes du pays.
Il fallut attendre mai 1998, pour que le dictateur laisse la place à son dauphin, B. J. Habibie, et qu'une évolution notable se produise quant à la situation du Timor oriental. En juin 1998, le nouveau président Habibie, qui avait besoin de l'aide internationale pour réparer les dégâts provoqués par la crise économique, s’est dit prêt à accorder au Timor oriental un «statut spécial» que les leaders timorais ont refusé. Le 7 février 1999, le ministre indonésien des Affaires étrangères a accepté le principe d'une consultation d'autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais. Le 5 mai suivant, sous l'égide de l'Onu, l'Indonésie et le Portugal signèrent un accord prévoyant un référendum pour le 30 août.
Le 30 août 1999, les Timorais choisirent l'indépendance dans le référendum organisé par l'ONU.
Celui-ci ouvrit la voie à l'indépendance: 78,5 % des Timorais refusant l'autonomie interne proposée par le gouvernement indonésien. Aussitôt la province fut mise à feu et à sang par des milices pro-indonésiennes ne dépendant pas du gouvernement mais jouissant d'une impunité totale, et refusant de reconnaître l'écrasante victoire au référendum en faveur de l'indépendance. Dans une démonstration de force sans précédent, les milices indonésiennes s'emparèrent de Dili, la capitale, et lancèrent une chasse sanglante aux indépendantistes.
Après plusieurs jours de tueries, de déportations et de pillages, l’ONU se décida à envoyer une force multinationale sous commandement australien (Interfet) afin d’imposer la paix. Le 20 septembre 1999, le Timor oriental devenait un territoire sous administration provisoire des Nations unies. Le 20 octobre 1999, l'Assemblée consultative du peuple abrogeait la loi d’annexion de 1976 et ratifiait un décret entérinant les résultats du référendum du 30 août précédent.
La majeure partie de l'infrastructure du pays était détruite et l'économie paralysée. Le chef de la résistance timoraise, Xanana Gusmão, fut libéré peu après.
[modifier] L'indépendance
En avril 2001, furent organisées les premières élections du pays. Xanana Gusmão fut élu et intronisé président du nouveau pays le 20 mai 2002, marquant l'avènement de l'indépendance réelle du Timor Oriental.
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