Irénée Bourgois
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Irénée Bourgois est né le 8 janvier 1926 à Dieppe, cité de Janval, est un homme politique français. C'est le cinquième enfant d’une famille qui en comportera six.
Irénée Bourgois a été le maire de la ville de Dieppe en Seine-Maritime de 1971 à 1989 et député de la Seine-Maritime de 1978 à 1981.
Il obtient son baccalauréat à Caen, en juin 1944.
En octobre 1950 il est nommé professeur auxiliaire au collège d'enseignement technique « l’Emulation ». Il se marie le 26 décembre 1950 avec Monique Lugand.
Militant de la JOC il rejoint la CGT.
En octobre 1958, il est titularisé comme professeur de mathématiques. Il devient le responsable local du Mouvement de la Paix pour la région dieppoise, et milite pour la cessation de la guerre en Algérie.
Il est élu au bureau de l’Union Locale CGT de Dieppe le 24 mars 1962.
En 1964, il est élu secrétaire départemental de Seine-Maritime du SNEPT-CGT (syndicat du personnel de l'enseignement technique). Il devient secrétaire de l’Union Locale CGT de Dieppe le 25 avril 1964, puis Secrétaire général adjoint le 29 mars 1967.
Son implication essentielle dans le comité de défense de l'emploi créé à Dieppe à la suite de l'annonce de 30 licenciements chez Allis -Chalmers en 1967 et dans l'animation du mouvement gréviste de mai 68 à Dieppe, le fait élire Secrétaire général de l'Union locale le 9 novembre 1968.
Secrétaire de Léon Rogé, conseiller général communiste de Dieppe et sénateur de Seine-Maritime, Irénée Bourgois est présenté par Parti communiste pour le remplacer au conseil général, à la suite de son décès brutal d’une crise cardiaque en 1969. Irénée Bourgois alors est élu conseiller général du Canton de Dieppe, qui couvrait alors le territoire des deux cantons actuels de Dieppe-Ouest et Dieppe-Est, et adhère au Parti communiste le soir de son élection. Il sera régulièrement réélu conseiller général par la suite.
Le 8 mars 1971, il conduit une liste d’union de la gauche, aux élections municipales qui obtient 50,02% des voix. S'ouvre une période de 30 années de gestion de gauche de la ville.
Le patronat local, fer de lance de l'opposition municipale, ne l'accepte pas. Il va, désormais, mener une guérilla permanente contre la nouvelle municipalité, marquée par des délocalisations d'entreprises en périphérie de la ville, vers les communes environnantes plus "modérées" qui créent des zones industrielles concurrentes (Rouxmesnil-Bouteille, Offranville, etc.). Ces délocalisations vont peser lourdement sur les finances communales par la baisse des recettes fiscales de la taxe professionnelle, d'autant que l'arrivée de la crise à partir de 1974, provoque aussi la fermeture d'entreprises traditionnelles. Cette guérilla ne cessera qu'avec le retour d'une majorité de droite en 2001.
La nouvelle municipalité s'affiche fermement en faveur des salariés. Elle soutient les luttes ouvrières et les grèves. Elle combat la fermeture programmée de l'entreprise Allis-Chalmers - fabrication de charriots élévateurs.
Elle se lance dans une politique hardie de développement culturel, avec la création d'un service municipal d'action culturelle. Pendant une dizaine d'années, ce service, initialement installé au 1er étage de la mairie puis rue de l'Oranger, multipliera l'organisation de concerts, d'animations et de manifestations diverses, ainsi que de nombreuses expositions. Cette activité débouchera sur la conception d'un Centre d'action culturelle (CAC) qui sera construit quai Bérigny et inauguré en 1982 par François Truffaut.
La municipalité s'attache à la préservation et la mise en valeur du patrimoine architectural, et en particulier la sauvegarde des maisons construites à la suite du grand incendie de Dieppe de 1694, sur les plans de M. de Ventabren Architecte du Roy. Elle obtient des financements de l'Etat dans le cadre du Contrat Ville Moyenne qui prévoit le développement des rues piétonnes. L'ilot St Jacques étant impossible à sauver, il sera remplacé par des immeubles modernes (HLM), insérés dans les anciennes constructions en briques. En janvier 1976 la Grande-Rue et la place du Puits-Salé deviennent piétonnes, malgré l'opposition des commerçants du centre ville et de la droite locale qui distribue un tract : « Irénée, la note de ton puits est salée ».
En mars 1976 Irénée Bourgois est réélu conseiller général au premier tour.
En mars 1977 il est réélu maire de la ville de Dieppe. La commune voisine, Neuville-lès-Dieppe bascule à gauche. Christian Cuvilliez devient maire et découvre une situation financière catastrophique. Cette commune est une cité-dortoir située sur le plateau est de Dieppe, de construction récente. Elle ne dispose de quasiment aucune ressources fiscale provenant de la taxe professionnelle car elle n'a quasiment aucune industrie. Toute la population travaille à Dieppe. L'idée naît d'une fusion avec Dieppe.
En 1978, Irénée Bourgois est élu député de la 9e circonscription de la Seine-Maritime (Dieppe-Eu-Le Tréport). C'est une époque de grandes luttes sociales : marins pêcheurs, dockers, ouvriers des chantiers navals. La période est aussi marquée par la fermeture des dernières filatures de la région comme celle d'Ouville-La-Rivière.
Le 1er janvier 1980, Dieppe et Neuville-lès-Dieppe fusionnent dans la nouvelle commune de Dieppe. Irénée Bourgois est désormais à la tête d’une ville de près de 40 000 habitants. Son premier adjoint est Christian Cuvilliez.
La situation économique continue à être difficile. Le trafic bananier qui avait fait la richesse du port se modernise et se fait désormais en conteneurs frigorifiques. Le trafic est détourné vers le port du Havre. Les grèves de dockers n'arriveront pas l'empêcher. Les effectifs dockers passent rapidement de 700 ouvriers à moins de 200.
En juin 1981, Irénée Bourgois est devancé au premier tour des élections législatives provoquées par le nouveau président de la République, François Mitterrand, par le candidat socialiste Jean Beaufils lors des élections législatives qui devient député.
En 1982 Inauguration du Centre d'action culturelle, baptisé Centre Jean Renoir, par François Truffaut et Irénée Bourgois. La droite locale baptise le nouvel édifice la « chapelle Saint-Irénée ». C'est un édifice regroupant une grande salle de spectacle de 700 places, la bibliothèque municipale et les fonds ancien de la ville qui se trouve ainsi préservé.
En mars 1883 Irénée Bourgois emporte des primaires à gauche, au premier tour des élections municipales, face à une liste emmenée par le député Jean Beaufils. Les deux listes fusionnent pour le second tour dans une liste d'Union de la gauche qui gagne les élections. Irénée Bourgois est réélu maire.
En 1985 La restauration de l'îlot Sainte-Catherine, est primée par le ministère de l'Habitat et de l'urbanisme. La création de logements HLM dans un immeuble en briques construit sur les plans de monsieur de Ventabren, après le grand incendie de Dieppe en 1694, est reconnue nationalement. Parallèlement une opération de rénovation de l'habitat ancien permet de sauver l'essentiel du patrimoine architectural de la ville. Régulièrement renouvelées ces OPAH successives permettront de remettre des centaines de logement en état. La dernière opération, initiée en 2000 se poursuit
En mars 1989 le même scénario se produit pour les élections municipales. À la tête d'une liste communiste Irénée Bourgois emporte des primaires à gauche, au premier tour des élections municipales, face à une liste emmenée par Jean Beaufils. Les deux listes fusionnent pour le second tour dans une liste d'Union de la gauche qui gagne les élections. Il est réélu maire.
La municipalité se lance dans le projet de construction d'un nouveau bâtiment pour l'école de musique qui, s'appuyant sur les restes d'un ancien couvent dont elle utilisera l'ancienne chapelle comme salle d'orgue, s'intègrera dans le nouvel Espace de la Barre. Mais Irénée Bourgois ne verra pas l'aboutissement de ce projet qui sera inauguré en 1991.
Irénée Bourgois décède le 11 juillet 1989 à l’hôpital de Dieppe.
