Jacques Monod (biologiste)
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Jacques Monod est un biochimiste français né à Paris le 9 février 1910, mort à Cannes le 31 mai 1976.
Résistant pendant la guerre. Professeur à la faculté des Sciences de Paris, professeur au Collège de France et directeur de l'institut Pasteur de 1971 à 1976.
En 1965, il reçoit le Prix Nobel de médecine avec François Jacob et André Lwoff pour ses travaux en génétique. Son livre Le hasard et la nécessité (1970) a eu un très fort retentissement, amenant les débats sur la biologie sur la place publique. Jacques Monod y expose ses vues sur la nature et le destin de l'humanité dans l'univers, concluant ainsi son essai : « L’homme finalement se rend compte qu’il est seul dans l’immensité impitoyable de l’univers, duquel il a émergé purement par hasard. Ni son destin, ni son devoir n’ont été consignés par écrit. C’est à lui de choisir : soit le royaume des cieux, soit les ténèbres ici-bas. »
Descendant du pasteur Jean Monod, il était apparenté à Théodore Monod, à Jérôme Monod, à Michel Hollard et au réalisateur Jean-Luc Godard.
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[modifier] Apports scientifiques de Jacques Monod
Les apports de Jacques Monod à la biologie moléculaire sont considérables.
Intéressé par la génétique des micro-organismes, il postule puis mettra en évidence l'existence d'une molécule servant de lien entre le génome (ADN) et les protéines : l'ARN messager. Avec François Jacob, corécipiendaire du prix Nobel la même année, il démontre la notion d'opéron dans les bactéries. Un opéron étant une unité génétique composée de plusieurs enzymes dont l'expression est régulée par le même promoteur. La notion de promoteur est aussi due à ces deux scientifiques.
Il élabore en 1965 avec Jean-Pierre Changeux et Jeffries Wyman le concept d'allostérie, un mode de régulation majeur des enzymes. L'article publié dans le Journal of Molecular Biology est l'un des plus cités au monde.
Jacques Monod a obtenu le Prix Nobel parce qu’il a montré que l’ADN est le point de départ des réactions biochimiques qui, par l’intermédiaire de l’ARN, produisent les protéines nécessaires à la vie des cellules donc à la vie tout court. Pour J. Monod c’est l’ADN qui a le rôle primordial dans la vie et le développement de la cellule. Fort de son succès, il publie un livre Le Hasard et la Nécessité, publié en 1970 (année de l’annonce par Temin de la réalité de la transcriptase inverse dans certains virus) et dans lequel on trouve le passage suivant : « Il n’est ni observé, ni d’ailleurs concevable, que l’information soit jamais transférée dans le sens inverse (c’est à dire de l’ARN vers l’ADN). C’est l’un des principes fondamentaux de la biologie moléculaire. »
En 1989, l'existence de la transcriptase inverse bactérienne fut confirmée par S. Inouye et W. Maas aux USA.
[modifier] Citations
- « La biologie… (est la science) qui tente d’aller le plus directement au cœur des problèmes qu’il faut avoir résolus avant de pouvoir seulement poser celui de la « nature humaine » en termes autres que métaphysiques. »
- « La biologie est, pour l’homme, la plus signifiante de toutes les sciences ; celle qui a déjà contribué, plus que toute autre sans doute, à la formation de la pensée moderne, profondément bouleversée et définitivement marquée dans tous les domaines : philosophique, religieux et politique, par l’avènement de le théorie de l’Évolution. Cependant, si assuré qu’on fut dès la fin du XIXè siècle de sa validité phénoménologique, la théorie de l’Évolution, tout en dominant la biologie entière, demeurait comme suspendue tant que n’était pas élaborée une théorie physique de l’hérédité. L’espoir d’y parvenir bientôt paraissait presque chimérique il y a trente ans, malgré les succès de la génétique classique. C’est pourtant ce qu’apporte aujourd’hui la théorie moléculaire du code génétique… Cet évènement considérable devrait, semble-t-il peser d’un grand poids dans la pensée contemporaine dès lors que la signification générale et la portée de la théorie seraient comprises et appréciées au-delà du cercle des purs spécialistes. »
- « La nature n’est ni morale, ni immorale, elle est radieusement et glorieusement, amorale. »
- « Les êtres vivants sont des machines chimiques. La croissance et la multiplication de tous les organismes exigent que soient accomplies des milliers de réactions chimiques grâce à quoi sont élaborés les constituants essentiels des cellules. »
[modifier] Références bibliographiques
- Jacques Monod, Le hasard et la nécessité: Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne. Paris, Le Seuil, 1970 -ISBN 2020006189.
- Patrice Debré, Jacques Monod. Paris, Flammarion (collection Grandes biographies), 1996 - ISBN 2080671731.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) Fonds Monod à l'institut Pasteur
- (fr) Citations de Jacques Monod
- (en) Biographie de Jacques Monod sur le site des Prix Nobel.
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