Jean-Marie Villot
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Le cardinalJean-Marie Villot, né le 11 octobre 1905 à Saint-Amant-Tallende, France et mort le 9 mars 1979 à Rome en Italie) était un homme d'Église français qui fut archevêque de Lyon de 1965 à 1967 et Secrétaire d'État de Paul VI de 1969 à sa mort.
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[modifier] Biographie
[modifier] Organisateur et diplomate
Ce fils unique perd sa mère à l'âge de 8 ans. Très tôt, cet enfant réservé pense au sacerdoce. Une partie de ses études secondaires se déroulent à Lyon (1923 - 1925). Puis il entrera au séminaire des Carmes à Paris. Après son ordination sacerdotale le 19 avril 1930, il continue ses études à Rome et soutient un doctorat de théologie à Paris en 1934.
Mgr Pierre-Marie Gerlier, alors évêque de Tarbes et Lourdes, l'implique dans la préparation du Triduum de la Rédemption célébré dans la célèbre cité mariale en 1935. Celui qui est devenu le cardinal Gerlier ne l'oublie pas et lui confie la charges de professeur de morale à la Faculté de Théologie de Lyon et de directeur de la maison universitaire des prêtres.
Sa nomination au secrétariat général de l'épiscopat français nécessite des voyages à Rome, alors que les évêques ne s'y rendent que pour les visites ad limina. Il est alors en position d'intermédiaire et de conseiller dans les négociations préparatoires de normalisation des relations entre l'État français et le Saint-Siège.
[modifier] Service épiscopal
Rapidement proposé comme évêque, il devint auxiliaire de Paris en 1954, en assumant toujours le secrétariat général de l'épiscopat.
Le Cardinal Gerlier le demande comme coadjuteur à Lyon. C'est à ce poste qu'il participe activement au concile où il est secrétaire général adjoint. Sa connaissance des milieux romains fait merveille.
Il succède à « son » cardinal en janvier 1965 et est lui-même créé cardinal en février. En deux ans seulement de présence effective il lance son diocèse dans les réformes proposées par le concile et élabore la création du diocèse de Saint-Étienne (effective en 1970).
Mais Paul VI a été séduit par ce français diplomate et organisateur. Dès 1967, il lui confie des responsabilités romaines (direction de la Congrégation du Concile, qui deviendra la Congrégation du Clergé en Août 1967) auxquelles il se donne sans compter. Il voyage beaucoup pour connaître la vie concrête de ce clergé dont il a la charge, se souciant de sa formation et de sa relation aux populations, aux dépends de sa propre santé.
Cet homme de confiance permet à Paul VI, en le nommant Secrétaire d'État en 1969, de confirmer la volonté d'internationalisation de la Curie. Les difficultés ne manquent pas, et le cardinal Villot aura à intervenir en particulier sur des dossiers épineux comme le catéchisme hollandais, les tensions entre le Primat de Pologne Stefan Wyszynski et la secrétairerie d'état pour la nomination des évêques, les difficultés nés d'une certaine théologie de la libération, la Compagnie de Jésus, Mgr Lefebvre... Au premier plan de la politique internationale du Vatican, il ouvre des relations diplomatiques avec 25 pays et cherche à nouer des relations avec les états marxistes.
C'est lui qui se retrouve de fait responsable de l'Église à la mort de Paul VI. Il préside donc l'ouverture du conclave. Une profonde amitié s'épanouit avec le nouveau pape Jean-Paul 1er : «J'ai vécu auprès du pape Jean-Paul une expérience ecclésiale unique, d'affection et de confiance», mais cela ne dure que 33 jours !
La mort brutale du pape et la préparation difficile du nouveau conclave sont une lourde épreuve. Jean-Paul II lui demande de rester quelques mois, le temps de lui trouver un successeur.
Ce genre de chose ne s'improvise pas, mais la santé fragile du cardinal usé et le rythme du jeune pape débouchent sur une aggravation brutale d'une double pneumonie. Il meurt le 9 mars 1979.Sa devise était « Auxilium a Domino » (Le secours vient du Seigneur).
Divers auteurs conspirationnistes l'ont accusé d'être un franc-maçon [1]. Son associé le banquier Paul Marcinkus était lui aussi soupçonné d'appartenir aux loges. Pour ces raisons, il est soupçonné d'avoir fait partie du complot P2 pour assassinier Jean-Paul Ier. D'ailleurs, la ville de Lyon est reconnue comme le centre névralgique du Grand Orient[2].
[modifier] Disctinctions et postes occupés
- 1935-1939 - Aumônier fédéral de la JEC. Professeur au grand séminaire de Clermont (dogme et morale).
- 1942 - Vice-recteur des Facultés Catholiques de Lyon.
- 1945 - Prélature romaine.
- 1950 - Secrétaire-général de l'épiscopat français et président des Œuvres pontificales missionnaires. Protonotaire apostolique.
- 1954 - Évêque auxiliaire de Paris.
- 1959 - Coadjuteur avec droit de succession du cardinal Pierre Gerlier, archevêque de Lyon.
- 1962 - Sous-secrétaire du Concile Vatican II.
- 1965 - Archevêque de Lyon (17 janvier).
- 1965 - Cardinal (22 février).
- 1967 - Préfet de la Congrégation du Concile, qui deviendra la Congrégation du Clergé.
- 1969 - Cardinal secrétaire d'État du Saint-Siège.
- 1970 - Camerlingue en charge du Vatican après les décès des papes Paul VI et Jean-Paul Ier.
Précédé par | Jean-Marie Villot | Suivi par |
Pierre Gerlier | Primat des Gaules | Alexandre Renard |
Précédé par | Jean-Marie Villot | Suivi par |
Amleto Giovanni Cicognani (1961-1969) |
![]() Cardinal secrétaire d'État |
Agostino Casaroli (1979-1990) |
[modifier] Bibliographie
- Berthod B. : art. «VILLOT (Jean)» dans l'encyclopédie Catholicisme, fasc.73, Letouzey et Ané, Paris, 1999.
- Berthod B. : «Le cardinal Villot», dans le Bulletin Municipal officiel de Lyon n°5046, 8 janv. 1995.
- Antoine Wenger Le cardinal Villot, 1905-1979, Paris 1989.
[modifier] Liens externes
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