Lac de Paladru
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
Cette page n'est pas achevée ; une version améliorée est en préparation.
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Province | {{{province}}} |
District forestier | {{{district forestier}}} |
Statut | {{{statut}}} |
Géographie | |
Type | naturel |
Origine | {{{origine}}} |
Bioclimat | {{{bioclimat}}} |
Superficie | 3,9 km² |
Longueur | Expression error: Unrecognised punctuation character "{" |
Largeur | Expression error: Unrecognised punctuation character "{" |
Altitude | 492 m |
Profondeur | 35 m |
Volume | Expression error: Unrecognised punctuation character "{" |
Hydrographie | |
Bassin versant | 10 km² |
Alimentation | {{{alimentation}}} |
Émissaire(s) | la Fure |
Durée de rétention | {{{durée de rétention}}} |
Nombre d'îles | {{{nombre d'îles}}} |
Île(s) principale(s) | {{{îles principales}}} |
Peuplement piscicole | {{{peuplement piscicole}}} |
Peuplement avifaune | {{{peuplement avifaune}}} |
Commentaire | {{{commentaire}}} |
Le lac de Paladru est un lac naturel (glaciaire) des pré-Alpes. Aujourd'hui, cinquième lac naturel de France, il était, avant l'annexion de la Savoie en 1860, le plus grand lac naturel de France. Il est souvent désigné sous le terme de Lac Bleu par ses riverains.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Le lac de Paladru est situé dans le département de l'Isère et plus précisément dans la région des collines miocènes du bas-Dauphinée, appelées Terres Froides, approximativement entre les villes de Voiron et La Tour-du-Pin. Il s'étend selon un axe Nord-Sud sur 5 300 m, pour une largeur de 950 m. Il a une profondeur moyenne de 25 m, avec un maxima de 35 m. Quatre communes se partagent le littoral. Ce sont, dans le sens des aiguilles d'une montre: Charavines (à la pointe Sud), Le Pin, Paladru (qui lui a donné son nom, à la pointe Nord), Montferrat et Bilieu. Les plages se situent aux deux extrémités; les rives latérales ont une forte déclivité.
Le lac est le produit du creusement par le glacier du Rhône sur un dépôt Miocène à dominance calcaire du Bas-Dauphiné. Lors du retrait au moment du réchauffement würmien, il y a 12 000 ans, le barrage morainique du Guillermet a formé le lac. Cette origine est perceptible par la présence, au sommet des collines environnantes, de blocs erratiques, arrachés aux sommets des Alpes et abandonnés à des altitudes de 800 m lors du retrait du glacier. Un témoin impréssionnant appelé Pierre Beau Soleil ou Pierre de Libre Soleil (6 m de long sur 4,50 m de large et haut de 2 m) est visible au-dessus de Bilieu[1]. Il faut noter la forme d'auge carctéristique des deux vallées contigües au lac de Paladru, la vallée de la Bourbre et la vallée d'Ainan qui démontre l'origine commune des Trois-Vals.
Son alimentation se fait par deux ruisseaux : le Courbon du côté de Montferrat et le Chantabot du côté de Le Pin, émissaire de l'étang du Vivier.. Un apport par des sources sous-lacustres est attesté par l'importante différence entre la somme des débit entrants et le débit sortant. Il donne naissance à la Fure dont le nom évoque la violence du torrent primitif. La Fure se jette après un parcours d'une vingtaine de kilomètres. dans l'Isère à Tullins, après avoir traversé Rives, ville renommée au Moyen Âge pour la qualité de ses épées. Le vallon de la Fure a connu du XVIIIe au début du XXe un destin industriel prospère (aciéries, papeteries). Une prise en surface et un éclusage furent aménagés en 1869 pour réguler le cours de la Fure en saison sèche et permettre l'exploitation de toutes ces usines.
[modifier] Un site archéologique
[modifier] le site néolithique
Les rives du lac ont été colonisées par des villages néolithiques vers 2600 à 2500 avant JC. Le site des baigneurs a été identifié dès le début du XXe siècle à l'occasion d'une baisse du niveau des eaux. Contrairement aux premières hypothèses, il ne s'agissait pas d'habitations palafittes, mais de villages riverains, mode d'implantation semi-permanentes. A cette époque, les habitants se déplaçaient tous les 20/25 ans sur de nouvelles parcelles livrées à l'essartage pendant que la nature régénérait les anciennes. Le niveau variable des eaux explique également ces migrations répétées.
Le site des Baigneurs, près de Charavines a fait l'objet d'une fouille systématique de 1972 à 1986. Le site a été occupé à deux reprises. Il a été rapidement submergé peu après son abandon, ce qui a permis une bonne conservation des vestiges. L'exploitation a permis d'enrichir nos connaissances sur la colonisation agricole et la vie quotidienne au Néolithique. Une exposition permanente est présente à la Maison de Pays de Charavines.
[modifier] les chevaliers-paysans de l'an Mil
Le site archéologique de Colletière est aussi célèbre pour ses chevaliers paysans.
Il existe trois sites: Pré d'Ars, les Grands Roseaux et Colletière[2].
C'est le site de Colletière qui a fait l'objet de fouilles systématiques. Sa fondation est daté de 1003 par dendrochronologie. Les trois sites seront abandonnés simultanément vers 1035, à cause d'une montée des eaux[3] L'émergence du pouvoir civil et des chatelleries environnantes (Paladru, Clermont, Virieu) à la même époque peut évoquer un passage direct d'un mode d'exploitation à l'autre.
[modifier] La légende d'Ars
En 1116, les chartreux créent le monastère de la Syve Bénite (commune de Le Pin) à quelques kilomètres du lac. Un fils naturel de Frédéric Ire Barberousse étant convert au monastère, ce dernier bénéficie d'importante donation, et entre en conflit avec le village d'Ars, peut-être un reste de la précédente colonisation littorale. Le village est détruit mais on ignore quand et par qui[4].
En 1177, le pape Alexandre III confirme les privilèges au chartreux et la possession d'Ars. C'est ce texte qui nous révèle la destruction antérieure du village car le texte interdit la reconstruction de la chapelle incendiée.
Plus tard l'abandon définitive du village fut la conséquence d'une simple montée progressive du niveau du lac.
C'est à partir de ces faits avérés que vont se bâtir différentes légendes. De traditions orales, elles seront transcrites par Louise Drevet dans ses Nouvelles et Légendes Dauphinoises. Les légendes du lac de Paladru (1895).
- "La légende du pélerin" : un pélerin se heurte à l'hostilité du village à l'exception d'une femme et sa fille qui lui offrent l'hospitalité. Par sa malédiction, un gouffre s'ouvre et engloutit le village dans le lac. Seules les deux femmes hospitalières sont épargnées.
- "La légende de la Dame Blanche" : la belle comtesse d'Ars accompagnée de son jeune amant va plaider la cause de son village auprès de l'empereur Frédéric Barberousse. Ce dernier accepte d'épargner le village à condition que la comtesse épouse son neveu. Elle accepte contrainte. De retour, les deux amants empruntent une barque pour traverser le lac. Elle n'atteindra jamais l'autre rive.
- "La légende du chevalier d'Ars" : le chevalier d'Ars est choisi par la belle Béatrice de la Buisse. Le seigneur de Maurienne, éconduit, vend son âme au diable et obtient par vengeance l'engloutissement du village.
- "La légende de la cloche d'or" : plusieurs versions d'une cloche pêchée, retournant au lac du fait de maladresses, et conduisant au malheur du pêcheur.
[modifier] La propriété du Lac
Il s'agit d'un lac privé, propriété de la Société civile du lac de Paladru fondée le 24 juin 1874. Ce statut est le résultat d'un imbroglio juridique et d'une série de procès s'étendant sur tout le XIXe siècle. Dernièrement un jugement a statué sur le fait que la Société Civile du Lac de Paladru n'est propriétaire que du terrain, et non de l'eau.
À l'origine, la propriété du lac était partagée par droit féodal entre le marquis de Pons-de Tourzel, héritier des Clermont, le marquis de Barral, qui fut maire de Grenoble, et les chartreux de la Silve Bénite. Les habitants du hameau de Colletière bénéficiaient d'un droit de pêche consentit par le seigneur de Clermont[5].
À la révolution, les chartreux sont chassés et leurs biens immobiliers vendus, les Pons-de-Tourzel émigrent, les Barral renoncent à leurs droits féodaux[6]. Dès lors, les révendications des communes et des riverains se heurtent aux fermages renouvelés par les anciens propriétaires de retour d'émigration (les Tourzel en 1808) ou revenant sur le renoncement de leurs droits (cas des Barral). L'État intervient également dans les instances. En définitive, les tribunaux reconnaissent la validité des transactions (baux et ventes) passées par les premiers propriétaires et permettent la constitution de la Société civile.
[modifier] Les projets
- Projet sans suite du Conseil général - An II: assèchement du lac par abaissement du seuil de la Fure pour gagner des terres labourables.
- Projet sans suite de l'Administration des mines - 1849: utilisation des eaux du lac pour arroser la plaine de la Bièvre pendant les quatre mois d'été. Le projet nécessitait de surélever le seuil de la Fure, et donc de noyer une partie des communes de Paladru et Charavines.
- Projet réalisé: aménagement de la vallée de la Fure.
[modifier] Littérature et Musique
[modifier] Littérature
Les légendes du lac n'ont pas manqué d'inspirer les poètes. Voici quelques vers de Mlle A. Gardaz:
- Un jour un choc brulant fit trembler les collines,
- De sanglantes vapeurs noyèrent l'horizon
- Les pierres et les eaux bouillaient dans les ravines
- Des murs et d'ossements, ce fut un tourbillon!
- La terre s'entr'ouvrit...Soudain un lac immense
- Etendit son miroir et son morne silence.
Comment ne pas les rapprocher du Victor Hugo des Orientales
-
-
- Une ville n'est plus et miroir du passé
- Sur ses débris éteints s'etend un lac glacé.
-
[modifier] Musique
Le lac a aussi inspiré le compositeur Witkowski, Directeur du Conservatoire de Lyon, mais qui fut aussi maire de Paladru. En 1921, il a composé un poème symphonique pour piano et orchestre intitulé Mon Lac. L'oeuvre comporte un prélude, un thème suivi de quatre variations:
-
-
-
- Prélude: Brises du matin
- Thème
- Bois et Labours
- Jeux aquatiques
- Glas
- Final
-
-
[modifier] Tourisme
le tourisme autour du lac associe l'intérêt culturel à la détente et aux loisirs, notamment en période estivale pendant laquelle de nombreuses manifestations sont organisées. Le site est très fréquenté par les grenoblois (Grenoble est à 30 minutes en voiture).
Le pays est labellisé par le Ministère de la culture comme Pays d'Art et d'Histoire des Trois Vals - Lac de Paladru.
L'hôtellerie est renforce ses capacités pendant la saison (hôtels-restaurants, chambres d'hôtes, campings) notamment à Charavines et paladru.
Sur le plan sportif, détente ou loisirs, l'évantail est vaste:
- Les plages privées ou municipales sont à baignade surveillée (seule celle de Charavines est à accès gratuite)
- La navigation sur le lac est contrôlée par la Société civile du lac (délivrance d'autorisation)
- Ecoles de voiles, ski nautique, plongées
- Nombreux circuits pédestres et VTT autour du lac et dans les environs
- Centres équestres (commune de Le Pin)
La vallée de la Bourbre (Virieu) et le val d'Ainan (Chirens et Saint-Geoire-en-Valdaine) de chaque côté du lac de Paladru apportent un complément culturel au site.
[modifier] Faune et Flore
De nombreuses espèces d'oiseaux niches dans les marais ou les roseaux du lac: hérons, grèbes, martins-pêcheurs, canards, sarcelles, macreuses, foulques, cygnes. Le marais de la Véronière au nord du lac est classé zone natuelle protégée. Les roselières sont également protégées, un arrêté préfectoral interdit toute pénétration et destruction des roseaux.
Le lac recèle une faune aquatique diversifiée: brochets, carpes, perches, tanches, ombres chevaliers, truites lacustres, corégones, gardons, ablettes, écrevisses.
[modifier] Notes et références
- ↑ Un autre bloc appelé Pierre-qui-danse situé au dessu du village de Paladru est également témoin de cette origine
- ↑ selon Colardelle et Verdel on peut retenir l'hypothèse d'un souci de la part de l'archevêque de Vienne d'affirmer sa possession face à l'évêque de Grenoble au plus fort du partage du conté de Sermolens dont le lac faisait partie
- ↑ Raoul de Glabre, moine à Cluny décrit ces années comme catastrophiquement pluvieuses
- ↑ L'Abbé Millon évoque plusieurs hyothèses: déstruction par Frédéric Barberousse ou par Humbert, comte de Savoie pour protéger les chartreux; tremblement de terre ou affaissement du rivage.
- ↑ selon la tradition ce droit est un acte de reconnaissance en faveur d'un habitant de Colletière qui aurait sauvé un membre de la famille des Clermont de la noyade lors d'une croisade
- ↑ En application du décrêt 4 août 1789
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- Le lac de Paladru par l'Abbé Millon - 1930 Ed. Esperluette
- Chevaliers-paysans de l'An Mil par Michel Colardelle et Eric Verdel - 1993 Ed. Errance
- Les légendes du Lac de Paladru - 1996 Col. Maison du Pays d'Art et d'Histoire des Trois Vals - Lac de Paladru