Lancôme (Loir-et-Cher)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Lancôme | |
Pays | France |
---|---|
Région | Centre |
Département | Loir-et-Cher |
Arrondissement | Blois |
Canton | Herbault |
Code INSEE | 41108 |
Code postal | 41190 |
Maire Mandat en cours |
Claudette Bourgueil 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes Beauce - Val de Cisse |
Latitude | 47° 38' 59" Nord |
Longitude | 01° 07' 27" Est |
Altitude | 105 m (mini) – 129 m (maxi) |
Superficie | 9,89 km2 |
Population sans doubles comptes |
144 hab. (2006) |
Densité | 11 hab./km2 |
Lancôme est une commune française, située dans le département de Loir-et-Cher et la région Centre. Ses habitants sont appelés les Lancômois.
Ce nom vient sans doute de sa configuration géologique et géographique. En 1059, un parchemin conservé à la bibliothèque municipale de Vendôme, désigne Lancôme sous le nom de longa ulmus (le long orme ou la longue ormaie).
Sommaire |
[modifier] Géographie
Située à 20 kilomètres de Blois, sur l'axe Blois-Montoire. Le ruisseau qui traverse Lancôme s'appelle la Cisse landaise.
[modifier] Histoire
[modifier] Antiquité
Lancôme remonte semble-t-il à la plus haute Antiquité. La découverte d'une villa romaine, à Malvaux, face au bas Rincé, laisse supposer que le domaine devait s'étendre au-delà de la petite Cisse, sur le territoire de Lancôme.
[modifier] Le Moyen Âge
Il existait à Lancôme, avant 1070, une villa dénommée ad quartas qui semble être devenue Rincé. En 1148, Rincé est une terre de la Trinité de Vendôme qui est sous commendise de Thibaut IV de Blois.
L'exploitation des bois provoque un conflit en 1265 entre la Trinité de Vendôme et les hommes de Lancôme, portant sur le bois des usages et le bois de Brochet (près du hameau de Clérice). On détermine alors une partie du bois dont l'usage est aux hommes, sous forme de tenure (2 deniers de cens et 4 de relief par quartier), tandis que dans le reste du bois l'usage demeure aux moines seuls. Ceux-ci exploitent également le bois de Rincé. Cet accord est confirmé en 1672 : ...il semble aux conseillers souscrits que les habitants peuvent mener et envoyer paître leurs bêtes ès dits bois, tant en ceux dudit prieur qu'ès usage, en tout temps et saisons tant de paisson qu'autres temps, sans que ledit prieur les puisse empêcher.
Au début du XIe siècle, le pays de Lancôme faisait partie du pagus vindocinensis (Vendômois). Jules de Petigny le place dans le pagus blesensis mais il note qu'il fit partie du Vendômois jusqu'en 1339, époque où il fut réuni au Blésois en tant que paroisse seulement, par traité passé entre Guy de Châtillon et Bouchard VI de Vendôme. Ce traité, qui a redéfini la frontière entre les deux comtés, fut ratifié en 1340 par Philippe de Valois à Bouvines. La frontière est définie très précisemment : ... en venant aux ormes dudit Breuil jouste la maison de Denis le Barbier à présent au Breuil et de l'ormeau de laditte maison en s'en venant et en traversant tout le grand chemin jusqu'au val de la Mesurière et dudit val tout le chemin à la croix au feu Venier et de laditte croix tout le chemin aux bois de Maufrain et de Gouffart en s'en revenant par entre les bois dessus dits droit parmi le chemin marais aux terroirs qui départent de Maurepas [Mont Repart] et droit aux terroirs de Lancôme et de Mortereche.
Lancôme, comme Landes le Gaulois, se trouva être un village-frontière entre deux seigneurs belliqueux, puis entre les terres restées françaises et les conquêtes anglaises.
[modifier] Les étangs
Dans la dépression de terrain qui s'étend à partir de Gombergean, en bordure de la route départementale 108 jusqu'à Lancôme, se trouve une étendue très humide dans laquelle s'écoule, à peine perceptible, une source partant des bois de Barday, commune de Françay. Rapidement, on créa deux étangs importants, ainsi qu'en fait foi un bail de l'abbé Michel Sublet, abbé de la Trinité de Vendôme, affermant l'étang de Lancôme à Claude Gault, receveur général du domaine du roi en Vendômois, le 10 juillet 1595.
[modifier] La crue de 1748
Le jour de la Pentecôte de l'année 1748 (2 juin), une quantité extraordinaire d'eau est tombée pendant un orage. La levée d'un étang important, situé au-dessus du bourg de Lancôme, s'est rompue. La masse d'eau s'est précipitée dans la vallée et a détruit un moulin appelé Malytourne, placé au bas du village de Rincé. La partie basse du bourg de Landes a été inondée.
[modifier] La Révolution française
Au moment de la Terreur, la paroisse de Lancôme était fort agitée. Son curé Blaise Michel Jaunet a un tempérament de lutteur. En 1791 et 1792, il s'est opposé au prêtre constitutionnel envoyé de Blois pour le remplacer. Jaunet a refusé de prêter les deux serments et il entend rester le maître dans son église où il continue d'exercer le culte. Dans la nuit du 21 avril 1792, excédé par sa résistance, le curé assermenté Antoine Paulinier le fit enlever avec l'aide de quatre gardes nationaux de Landes. Le lendemain du coup de force, les habitants de Lancôme se réunirent et dépêchèrent leurs femmes chez Paulinier qui fut rossé à coups de bâton. Paulinier s'enfuit et Jaunet, relaché peu après, se réinstalla en vainqueur dans sa paroisse.
[modifier] Administration
Période | Identité | ||
---|---|---|---|
1792 - 1793 | Maurice Touzé | ||
1793 - 1798 | Mathurin Pétard | ||
1799 - 1807 | Pierre Lignout | ||
1808 - 1817 | Sébastien Dessay | ||
1817 - 1831 | Jean Noullin | ||
1831 - 1843 | Sébastien Dessay | ||
1843 - 1847 | Gilles Moreau | ||
1848 - 1849 | Charles Jolivet | ||
1850 - 1866 | Jean Bruneau | ||
1866 - 1870 | Michel Chauveau | ||
1870 - 1874 | Adolphe De Belenet, officier supérieur en retraite, chevalier de la légion d'honneur | ||
1874 - 1876 | Sébastien Hamelin | ||
1876 - 1880 | Jacques Thuault | ||
1881 - 1885 | Sébastien Hamelin | ||
1885 - 1887 | Pas de maire - Désiré Retif fait fonction | ||
1887 - 1889 | Jacques Thuault | ||
1889 - 1900 | Sébastien Dessay | ||
1900 - 1904 | Désiré Retif | ||
1904 - 1908 | Sébastien Hamelin | ||
1908 - 1909 | Pas de maire | ||
1909 - 1912 | Henri Dubray | ||
1912 - 1919 | Désiré Retif | ||
1919 - 1935 | Marie Touzé | ||
1935 - 1953 | Aurèle Girard | ||
1953 - 1966 | Maurice Bourgueil | ||
1966 - 1971 | Jacques Vée | ||
1971 - 1995 | Pierre Besnard | ||
1995 - | Claudette Bourgueil | ||
Les données antérieures ne sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1616 | 1665 | 1709 | 1713 | 1720 | 1725 | 1726 | 1735 | 1741 | 1768 | 1774 | 1788 | 1790 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Feux | 37 | 32 | 37 | 24 | 37 | 28 | 30 | 24 | 32 | 31 | 28 | 31 | 36 |
Gabellants | 108 | 113 | |||||||||||
Anciens comptages en nombre de feux "taillables", les gabellants sont les habitants de plus de huit ans |
1790 | An II | An IV | 1801 | 1806 | 1807 | 1820 | 1826 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
151 | 162 | 218 | 184 | 176 | 192 | 249 | 251 | 218 | 225 | 233 | 233 | 253 | 278 |
1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 |
297 | 291 | 289 | 300 | 280 | 278 | 293 | 298 | 235 | 247 | 250 | 201 | 195 | 221 |
1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | ||||
226 | 201 | 220 | 180 | 165 | 139 | 133 | 96 | 114 | 144 | ||||
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
[modifier] Lieux et monuments
L'église Saint-Pierre de Lancôme appartenait à l'abbaye de la Trinité de Vendôme, par suite de l'achat qui en fut fait en 1059, au prix de 27 livres poitevines, par l'abbé Odéric (ou Oudry) à Hugues fils Théodolin (ou Gueduin), et de l'indemnité qui fut accordée à Aubri, seigneur de Montoire, de qui elle dépendait féodalement.
En 1081, Hamelin II, seigneur de Montoire, confirme à la Trinité la possession de l'église de Lancôme et des biens en dépendant, à savoir : le prieuré, le four à ban devant l'église, vignes, bois, prés et étangs.
L'église, qui se compose d'une nef simple et d'un chevet plat, date du XIIe siècle mais a subi des modifications importantes au XVIe siècle.
Elle possède de remarquables peintures murales, datées du XIIe siècle au début du XVIe siècle, qui ont été nettoyées et stabilisées récemment : sur le mur nord, un saint Christophe de six mètres de haut est peint à côté d'une représentation de la Cène, sur le mur sud un Dit des trois morts et des trois vifs : trois jeunes cavaliers vont à la chasse avec leurs faucons, dans un cimetière, ils sont arrêtés par trois morts, qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme.
Le tabernacle surmonté d'un crucifix en bois sculpté et doré, la chaire et son banc d'œuvre du XVIIIe siècle, une pierre tombale de 1554 décorée de quatre écussons armoriés composent le mobilier classé de l'église.
[modifier] Lieux-dits
Voici un recensement des lieux-dits de la commune dans leur toponymie actuelle.
Les hameaux :
- Beau soleil
- Clérice : site d'essartage récent en 1265
- Fontaine Saint-Hubert : voir sources
- La Chatière
- La Fontaine du chêne : voir sources
- La Pinetterie
- L'Âne mort
- Le Bas Percy
- Le Bas Rincé
- Le Clos Follet
- Le haut de Morillard : anciens noms Morugleto ou Morillais
- Le Pignon blanc
- Les Maisons rouges
- Les Orfeuilles
- Les Pruniers
- Mont Repart : cité dans l'accord de 1339 (Maurepas)
- Rincé
- Rochecorbon
Les bois :
- Bois de la Fuselière
- Bois de Rincé
- Bois des Usages : partie du bois laissée en usage aux hommes de Lancôme en 1265
- Bois de Brochet
- Boulomer
- La Bordière
Les fosses ou zones humides :
- Fosse aux Prêtres
- Fosse de Budon
- Fosse de la Fuselière
- Fosse de la Tibergie : ancien nom Tibergerie
- Fosse de Marché Fleury
- Fosse de Morihard
- Fosse des Quatre Arpents
Les zones agricoles :
- Gouffard : cité dans l'accord de 1339
- La Barre
- La Blaudière
- La Grande Borne
- Le Moulin à Vent
- Les Boissereaux
- Les Cressandelles
- Les Étangs : lieu où se trouvaient les étangs de Lancôme aujourd'hui disparus
- Les Quartes : mesure de superficie (60 arpents)
- Les Roncières
- Mauguenay
[modifier] Les sources
Cinq sources sur la commune sont à l'origine du bassin de la Cisse landaise.
- La Fontaine du Chêne : cette source a disparu de son emplacement primitif. Elle se présentait comme un puits arrondi qui s'écoulait dans une fosse sommairement aménagée.
- La Fontaine Saint-Hubert : au centre d'un boqueteau de peupliers, l'eau est reçue dans une fosse pavée de 5 mètres sur 3. Située près de Rincé, cette fontaine était un lieu de pèlerinage où le saint était invoqué contre la rage.
- Le Moulin de Malytourne : dans l'ancien bief du moulin se trouvent au moins 3 venues d'eau qui ont toujours fourni de l'eau aux habitants du bas Rincé. Aujourd'hui ces sources alimentent une pièce d'eau.
- La Fontaine ou le Vivier : située au centre du bourg, c'est une fosse de 3,5 mètres de côté alimentée par le fond. L'eau s'écoulait dans un bassin cimenté qui formait un lavoir à ciel ouvert, aujourd'hui comblé.
- Le Bourbier : au lieu-dit les Prés de la Fontaine, cette source se présente comme une fosse naturelle de 10 mètres de diamètre.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Dominique Barthélemy, La Société dans le comté de Vendôme de l'an mil au XIVe siècle, Fayard, 1993, ISBN 2-213-03071-5.
- Roger Hénard, Le Prieuré de Lancôme et la seigneurie de Rincé.
- Abbé Métais, Cartulaire de la Trinité de Vendôme , éditions Picard, Paris.
- Fréderic Lesueur, Les Églises du Loir-et-Cher, 1969.
- Abbé J. Gallerand, Les Cultes sous la terreur en Loir-et-Cher (1792-1795).
- Loir et Cher historique, Le Prieuré de Lancôme et la seigneurie de Rincé,1893 et 1894.
[modifier] Liens externes
- Lancôme sur le site de la communauté de communes Beauce-Val-de-Cisse
- Les peintures murales de l'église
- Le Dict des trois vifs et des trois morts
- Lancôme sur le site de l'Institut géographique national
- Altitude moyenne et autres détails touristiques
- Lancôme sur le site de l'Insee
- Localisation de Lancôme sur une carte de France et communes limitrophes
- Plan de Lancôme sur Mapquest