Maoz Tsour
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"Ma'oz Tsour" (Hébreu: מעוז צור, Rocher puissant) est un poème liturgique (piyyout) juif. Écrit en hébreu, il est habituellement chanté lors de la fête de Hanoukka, après l'allumage des bougies. Bien qu'originellement destiné aux foyers, il est entré dans l'usage synagogal depuis le dix-neuvième siècle au moins. De ses six stances, les gens ne connaissent généralement que la première.
Il est d'usage courant chez les Juifs anglophones d'en chanter une traduction non-littérale, le Rock of Ages de Marcus Jastrow et Gustav Gottheil, basée sur celle en Allemand de Leopold Stein (1810-1882). [1] Cet usage est inconnu chez les Juifs francophones.
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[modifier] Contenu
L'hymne est nommé d'après ses deux premiers mots en hébreu, qui signifient "Roc de puissance", employé comme nom ou épithète de Dieu.
Selon Zunz ("Literaturgesch." p. 580), Maoz Tsour aurait été écrit au milieu du treizième siècle, au temps des Croisades.
Les premières lettres des cinq premières stances forment en acrostiche un nom, probablement celui du compositeur, Mordekhaï (מרדכי). Il pourrait s'gir de Mordecaï ben Isaac ha-Levi, l'auteur du piyyout pour la table de Shabbat "Mah Yafit", voire du savant évoqué par les Tossefot de Nidda 36a. D'après le message de la stance finale, il pourrait s'agir du Mordecaï dont le beau-père subit le martyre à Mayence en 1096.
Un autre acrostiche est trouvé dans les premières lettres des mots ouvrant la dernière stance. Comme dans le cas de nombreux piyyoutim, ils congratulent le poète par le mot hazaq (signifiant "[puisses-tu être] fort").
La première stance et la dernière sont écrites au présent, les autres au passé. Dans ces stances intermédiaires, le poème rappelle les nombreuses occasions au cours desquelles les communautés juives furent sauvés des peuples oppresseurs qui les environnaient dans l'ordre chronologique. La seconde stance évoque l'Exode d'Égypte, la troisième la fin de la captivité babylonienne, la quatrième le miracle de Pourim, et la cinquième la victoire des Hasmonéens, période dans laquelle s'inscrit Hanoucca.
Dans la première stance s'exprime l'espoir de la reconstruction du Temple et la défaite des ennemis, évoqués en termes canins (menabe'a'h, aboyant).
La stance finale appelle à un soulèvement contre les ennemis du peuple Juif. Au vu de l'agencement du poème, certains pensent que le terme "Admon", signifiant "le rouge", bien que pouvant être compris comme une métaphore d'Édom, évoquait plus précisément l'empereur Friedrich Barbarossa (Frédéric Barberousse). Cette stance fut oblitérée de nombreuses versions imprimées du poème, sans doute par crainte de représailles chrétiennes.
Dans son livre VeHigadeta Lebanekha ("Et tu diras à tes enfants"), Mikhal Gour-Arie explique que "Ma'oz Tsour" est chanté à Hanoucca plutôt qu'à Pourim ou Pessa'h, également évoqués dans le poème car :
Pour Pessa'h, nous lisons dans la Haggada: "À chaque génération, certains se lèvent pour nous anéantir, mais le Saint, béni soit-Il, nous sauve de leurs mains." À Pourim, après la lecture de la Meguila, nous disons la bénédiction "Béni sois Tu... Qui défends notre cause, ...et S'est dressé contre ceux qui se sont dressés contre nous...." Il n'est pas besoin de dire le "Ma'oz Tsour", sauf à Hanoucca.
Dans cette optique, le "Ma'oz Tsour" fait office de relation rituelle des faits, les Juifs ne considérant pas les Livres des Macchabées comme "canoniques".
[modifier] Mélodie
[modifier] Source d'inspiration moderne
Ce piyyout inspira la chanteuse et compositrice Israélienne Naomi Shemer son "Shiv'hei Ma'oz" ("Louanges de la Forteresse"), qui fut jouée par l'orchestre Pikoud Darom en 1969. Naomi Shemer liait dans cette chanson l'hymne juif aux positions militaires qui avaient été attaquées à l'épooque, lors de la Guerre d'usure avec l'Égypte.
[modifier] Références
- ↑ "Maoz Tzur (Rock of Ages)" at Jewish Heritage Online Magazine. Retrieved January 13, 2006.
- Cet article provient en grande partie des versions hébraïcophones et anglophones, qui citent les références suivantes :
- Sarah Friedlander Ben-Arie, Ma'oz tzur, a study in piyyut (en Hébreu)
- Diverses interprétations du Ma'oz tsour (en Hébreu)
- Rabbi David Haï Ha-Kohen, Ma'oz tzur (en Hébreu)
- Yosef Rot Rottem, Thoughts for Hannukah on "Ma oz" tzur (en Hébreu; jeu de mot entre Maoz-forteresse et Ma oz "quelle est la puissance [du Rocher]")
[modifier] Bibliograpie de la Jewish Encyclopedia
- Cantor Eduard Birnbaum, Chanuca-Melodie für Pianoforte, mit Vorbemerkung, Königsberg, 1890;
- E. Breslaur, Sind Originale Melodien bei den Juden Geschichtlich Nachweisbar? p. 70, Leipsic, 1898;
- Cohen and Davis, Voice of Prayer and Praise, No. 294 (and especially Mombach, in Nos. 64 and 66), London, 1899;
- Journal of the Folk-Song Society, i. 36, London, 1900;
- Jewish Chronicle (London), Nov. 23, 1888; Dec. 20, 1889; Dec. 5, 1890; Dec. 25, 1891;
- Louis Lewandowski, Chanukka-Hymne (two voices and piano), Berlin;
- J. Rosenfeld, Chanukka Hymne für Kinderstimmen, Berlin;
- D. Rubin, Maoz Tsur für Chor und Orgel;
- A. Schoenfeld, Nationalgesang zur Erinnerung an die Siege der Makkabär, Posen
- JewishEncyclopedia
- by Cyrus Adler, Francis L. Cohen
[modifier] Liens externes
- "Maoz Tzur", une traduction anglaise littérale du site de l'Orthodox Union.
- Irwin Oppenheim, "Chanukah Songs" sur le site Chazzanut Online. Cette page inclut des versions MIDI audio des mélodies allemandes et italiennes de Maoz Tsour et de l'air néerlandais de Shene Zetim.
- le chant du Maoz Tsour selon le rite nord Africain par le Rav Zécharia Zermati du site Torat Emet