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Massacre d'Ascq - Wikipédia

Massacre d'Ascq

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le massacre d'Ascq est un massacre nazi organisé dans le village français d'Ascq dans la nuit du 1er au 2 avril 1944.

Sommaire

[modifier] Contexte

Fin mars 1944, Ascq est un gros bourg de 3 500 habitants, situé à égale distance de Lille et de la frontière belge, bordé par la nationale 41 et traversé par la voie ferrée Lille-Bruxelles.

Nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale et la population subit de plein fouet l'occupation allemande. La ligne de chemin de fer a été endommagée par deux explosions le 27 et le 30 mars 1944 et la police allemande est venue enquêter au village.

[modifier] Le train

Le 1er avril 1944, à 22 h 44, le train 649.355 (n° français 9872) venant de Baisieux arrive aux abords de la gare d'Ascq. Le convoi est très important. Il transporte des élements d'un bataillon blindé de reconnaissance de la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend, en provenance du camp d'Aarschot en vue du renforcement de la défense côtière de Normandie. Il se compose de la 1re compagnie d'automitrailleuses commandée par le sous-lieutenant Kudoke, de la 2e compagnie de chars de reconnaissance commandée par le lieutenant « Obersturmführer » Walter Hauck (25 ans), de la 3e compagnie d'infanterie sur chars légers de transport commandée par le sous-lieutenant Hauer et l'adjudant-chef Sturm, de l'état-major du bataillon avec un groupe d'agents de liaisons, ordonnances, etc., sous les ordres du sergent Stun. Au total, il y a environ 400 hommes et 60 blindés et véhicules.

[modifier] Le sabotage

Gare d'Ascq vers 1900
Gare d'Ascq vers 1900

Soudain à 22h45, le bruit sourd d'une explosion retentit, et la locomotive qui roulait à faible vitesse (environ 25 km/h) s'arrête à la hauteur de la cabine d'aiguillage. Quelques plateformes chargées de véhicules sortent des rails, et quelques autres explosions ont lieu. Le groupe de résistants local appartenant au réseau Voix du Nord vient d'organiser le troisième sabotage de la semaine.

Les dégâts sont vraiment minimes. Aucun homme n'est blessé. Une note d'archives d'Hauck énonce : un pneu d'automitrailleuse 8 roues endommagé, la boîte de vitesse d'une camionnette endommagée, une autre automitrailleuse projetée sur deux motocyclettes dont les essieux et jantes ont été faussés. L'incident est jugé peu important, étant donnée l'insignifiance des dégâts.

[modifier] Organisation du massacre

Ce n'est qu'une demi-heure plus tard qu'éclate une rafale de mitraillette en direction des habitations, suivie de coups de sifflets et d'ordres. Les SS se rassemblent près du passage à niveau habillés en feldgrau ou avec l'uniforme noir des blindés avec des écussons à tête de mort.

Walter Hauck donne l'ordre de rassembler tous les hommes de 17 à 50 ans et de les conduire sur les lieux du sabotage. Il constitue quatre groupes sous les ordres d'un gradé responsable : l'adjudant Jura cherchera les terroristes, le sous-lieutenant Kudoke explorera la partie gauche du chemin de fer, le sous-lieutenant Hauer la droite, l'adjudant Wetzlmayer ira du passage à niveau au centre du village et le sergent Buss a pour ordre d'abattre tout civil qui s'approcherait du train.

Toutes les habitations sont fouillées et les portes d'entrée forcées. Les otages sont emmenés à la cabine d'aiguillage puis à l'arrière du train. Hauck clame trois fois « Sieg Heil » repris en cœur par ses hommes. Suivent des rafales de mitraillettes, de coups de fusils et de revolver, de cris des militaires allemands et de douleur, d'angoisse et d'agonie chez les otages. Hauck se précipite alors avec quelques hommes vers la gare. Des employés de la Reichsbahn du train déraillé s'éclipsent rapidement à leur vue. Le chef de gare Victor Carré et l'employé Elie Derache sont jetés à terre, frappés, puis les SS leur tirent dessus à la mitraillette avant de quitter le bâtiment. Derache, indemne de blessures, fait un garrot à son chef. Il téléphone ensuite à la permanence de Lille, réclame le service de sécurité et des secours à l'Eisenbahndirektion de Lille. Un territorial de la Wehrmacht du Kommando 908 chargé de la police de voie alerte ses supérieurs.

Malgré les ordres de Hauck, le Kommando Kudoke qui commence à visiter les maisons n'emmène pas tous les hommes qu'il rencontre, et épargne notamment Arthur Rigaut et Albert Thélier, les habitants des deux premières maisons qu'il visite. À au moins deux reprises, il laisse à la place une note rédigée en allemand. Mais Kudoke recroise Hauck qui lui donne l'ordre d'emporter tous les sujets masculins. En chemin, il croise aussi un adjudant-chef de la Feldgendarmerie qui lui déclare que les SS ne sont pas qualifiés pour sortir les hommes des maisons. Mais les soldats continuent leur travail. Certains promettent aux familles que leurs hommes reviendront bientôt à la maison.

Le Kommando Hauer cherche lui aussi tous les individus masculins afin d'en faire des otages. Il parcourt les rues Marceau (rue principale, aujourd'hui rue Gaston Baratte), du Quennelet, du Maréchal Foch et Masséna. Comme Kudoke, il ne trouve que des portes fermées et doit les enfoncer. Mais contrairement à son collègue, il ne trouve que femmes, enfants et vieillards. Les hommes jeunes se sont presque tous enfuis. Il donne donc l'ordre de tirer sur tous les fuyards. La brutalité du Kommando Hauer est terrible. Divers faits sont relatés. Ils frappent, battent et piétinent Madame Albert. Ils cassent portes et fenêtres. La femme d'Alexandre Bouchard est tirée par les cheveux et brutalisée, avant d'être jetée dehors avec ses jeunes enfants. Chez Madame Wauquier, rue du Maréchal Foch, un SS empoigne une fillette de 5 ans et la jette violemment sur le sol.

Le Kommando Wetzlmayer arrive lui près de l'église, et exécute plusieurs hommes autour et dans le presbytère.

[modifier] Premières exécutions

Un premier groupe composé à la fois d'hommes et de femmes est rassemblé dans la cabine d'aiguillage du passage à niveau. Les otages sont emmenés en file indienne, les bras levés, à coups de crosse, le long de la voie. Les SS rient et sifflent pendant que leur officier roue de coups les otages, sans raison apparente. Monsieur Lautem, le garde-voie est abattu de deux balles tirées à bout portant. Devant les filles et les épouses, les soldats abattent quelques hommes. Puis les femmes sont renvoyées. Les otages sont alors regroupés dans un wagon, et jetés un par un aux bourreaux. Il y aura quelques tentatives de résistance chez les civils, mais presque tous (une quinzaine) sont exécutés un par un. Il y aura quelques survivants, gravement blessés.

Devant le train est situé un terrain, avec au bout la « Maison Roseau », dernière maison de la rue Mangin appartenant à Marcel Roseau. Vers 0h15, quatre hommes sont dépêchés là-bas car les allemands suspectent des fuyards de s'être enfuis dans cette direction. Ils s'y embusquent afin de tuer tous les rescapés qui tenteraient de fuire vers la rue Mangin. L'idée est bonne, et de nombreux fuyards sont abattus. Le propriétaire de la maison aura néanmoins la vie sauve.

[modifier] Suite des exécutions

Walter Hauck

Hauck décide ensuite de procéder à une exécution collective pour les prochains pelotons et fait aligner les hommes sur le champ voisin de la « Maison Roseau », face au train qui se trouve distant d'une cinquantaine de mètres. Les hommes sont peu à peu abattus par petit groupe.

L'adjudant Jura a essayé de chercher les responsables de l'attentat en réquisionnant des bicyclettes, mais n'y est pas parvenu. Il décide alors de se rendre au domicile du maire Delebart. Le maire est emmené à pied au lieu d'exécution, mais au moment de l'exécution retentissent des bruits de moteurs ainsi que des coups de sifflets. Le cauchemar est terminé.

[modifier] Témoignage du maire d'Ascq

M. Delebart, maire du village d'Ascq en 1944, faisait partie du quatrième peloton qui échappa à la mort.

Voici ses déclarations :

« (...) Je quittai donc la maison... On me dirigea vers le passage à niveau de la rue Marceau, là une véritable effervescence de soldats régnait, il (un soldat) me conduisit a un officier qu'il appelait le commandant : ce dernier me fit savoir en allemand le pourquoi de tout ce qui était arrivé à Ascq ; ne connaissant pas leur langue je n'y comprenais rien, et lui demandai si parmi ses soldats ne se trouvait pas un interprète. Un soldat s'avança et me traduisit les paroles prononcées par l'officier. J'étais loin de supposer qu'une véritable tragédie était en train de se dérouler. J'appris donc par l'interprète qu'un attentat venait d'être commis sur la voie et que leur train était déraillé et la machine " kapout " et qu'il rendait responsable la population et la commune pour cet acte de sabotage ; en conséquence, cinquante personnes avaient été fusillées, et le groupe, soit une trentaine de civils de mes. administrés, qui se trouvait sur le trottoir de droite, gardés par des soldats allemands, allaient être passés par les armes immédiatement ; c'est alors que j'élevais une violente protestation de leur façon d'agir envers une population qui ne pouvait rien dans ce qui était arrivé et que cette dernière était innocente. Tout ceci eut le don de l'exaspérer et c'est alors que l'interprète me déclara venant de son officier et en me frappant sur l'épaule : " Vous aussi, Monsieur le Maire vous serez fusillé et à ce moment-là je reçus un formidable coup de pied dans les reins qui me lança dans le groupe de civils qui attendaient le départ pour l'exécution. »
« Le petit cortège se mit en route encadré de soldats qui ne ménageaient ni coups de crosse, ni coups de pied : à tous moments nous heurtions des cadavres. Après avoir marché sur le bas côté de la ligne du chemin de fer sur une longueur de deux cents mètres environ, l'ordre d'arrêt nous fut donné, les soldats nous placèrent face à leur train, bras levés. J'eus alors l'impression que le moment suprême était venu et qu'ils allaient nous fusiller dans le dos, nous restâmes dans cette position quatre à cinq minutes, c'est alors que des coups de sifflet retentirent... On nous intima l'ordre d'avoir à rentrer chez nous au plus vite ; ce fut alors une véritable course à travers champs pour regagner nos demeures. (...) »

[modifier] Arrêt du massacre

Dès 23h15 le 1er avril, la gare de Lille et la gendarmerie de Lannoy ont été averties du sabotage. A 23h30, Derache demande du secours. Cependant les sabotages sont fréquents, et la gendarmerie française qui n'aime pas se retrouver face aux Allemands n'est pas pressée d'intervenir. L'adjudant dépêché sur place à Ascq n'arrive au village qu'une heure après l'alerte, et ne dispose d'aucun moyen téléphonique pour informer ses supérieurs de la gravité de la situation. Pour rendre compte à son chef, il ne peut que se rendre personnellement à Roubaix.

De leur côtés, les Allemands du Kommando 908 de la Wehrmacht stationnés à Ascq, et qui ne peuvent intervenir, avertissent leur supérieurs à Lille. Finalement, la Reichsbahn se rend compte de la situation, et la Feldgendarmerie est envoyée au village. C'est un détachement de cette Feldgendarmerie, commandé par le lieutenant Fricke, qui intime aux SS l'ordre d'arrêter. D'un air furieux, un officier crie aux victimes alignées prêtes à mourir « partez tous chez vous et tout de suite ». Il est 1h15, le 2 avril 1944. En tout, 86 civils auront été massacrés.

A 2h du matin, tandis que certains Waffen-SS sont occupés à détrousser les cadavres, la queue du train militaire (environ 40 wagons) retourne en gare de Baisieux avec Hauck à son bord, tandis que Jura restera avec les wagons restants à Ascq.

[modifier] Les massacrés

La relève des morts commence le matin du 2 avril 1944 : 10 rue Mangin ; 1 rue Courbet ; 1 Place de la Gare ; 2 rue Marceau (actuellement rue Gaston Baratte), devant le portail de l'église et 3 au presbytère ; 7 carrière Dewailly et 62 au Quennelet près de la voie ferrée.

Liste des massacrés, par ordre alphabétique. Le plus vieux était Pierre Briet, 75 ans, et le plus jeune Jean Roques, 15 ans.

  • 01. Lucien Albert, 38 ans (prisonnier en congé maladie).
  • 02. Henri Averlon, 49 ans (sinistré d'Hellemmes).
  • 03. Claude Averlon, 21 ans (sinistré d'Hellemmes).
  • 04. René Balois, 29 ans (habitant de Roubaix).
  • 05. Gaston Baratte, 46 ans (dirigeant d'un tissage spécialisé pour l'ameublement).
  • 06. Louis Beghin, 32 ans.
  • 07. Robert Billaux, 44 ans (prisonnier rapatrié).
  • 08. Pierre Brillet, 75 ans (négociant retraité).
  • 09. Maurice Carpentier, 44 ans.
  • 10. Edgar Castain, 60 ans.
  • 11. René Catoire, 61 ans (horloger-bijoutier).
  • 12. Gaston Chrétien, 39 ans (artisan-serrurier, président de la Ligue Ouvrière Chrétienne).
  • 13. Henri Comyn, 24 ans.
  • 14. Arthur Couque, 35 ans.
  • 15. Clovis Couque, 31 ans (employé de chemin de fer).
  • 16. Pierre Courmont, abbé, 38 ans.
  • 17. Maurice Cousin, 35 ans (abbé, vicaire).
  • 18. René Crucq, 36 ans.
  • 19. Henri Debachy, 34 ans.
  • 20. Julien Declercq, 42 ans.
  • 21. Emile Decourselle, 58 ans (garde-champêtre d'Ascq).
  • 22. Louis Deffontaine, 32 ans (habitant de Baisieux).
  • 23. Henri Dekleermaker, 20 ans (garde-voie).
  • 24. Eugène Delannoy, 45 ans.
  • 25. René Delattre, 52 ans (patron de café de la gare).
  • 26. Henri Delbecque, 54 ans (jardinier-concierge d'André Guermonprez).
  • 27. Fernand Delcroix, 23 ans (gérant de la succursale des Docks du Nord).
  • 28. Paul Delemotte, 40 ans.
  • 29. Albert Demersseman, 25 ans.
  • 30. Michel Depoorter, 50 ans (commerçant).
  • 31. Charles Descamps, 40 ans.
  • 32. Marcel Descatoires, 43 ans.
  • 33. Gaston Desmettre, 45 ans (employé de chemin de fer, sinistré d'Hellemmes
  • 34. Louis Desrumaux, 18 ans (habitant de Tressin).
  • 35. Emile Dété, 47 ans.
  • 36. Léon Dewailly, 41 ans (entrepreneur de couverture).
  • 37. Henri Dillies, 47 ans.
  • 38. Charlemagne Dubrulle, 64 ans (épicier).
  • 39. Roger Duretz, 23 ans (employé de chemin de fer).
  • 40. Charles Dutilloy, 45 ans (membre du réseau W.O).
  • 41. Georges Facon, 40 ans.
  • 42. Maurice Follet, 40 ans.
  • 43. Jules Francke, 36 ans (sinistré de Fives).
  • 44. Henri Guilleron, 60 ans (abbé, curé).
  • 45. André Grimopont, 35 ans (employé de chemin de fer).
  • 46. André Guermonprez, 39 ans (industriel).
  • 47. Raoul Hebert, 45 ans.
  • 48. Jules Hennebique, 55 ans.
  • 49. Apollinaire Hennin, 71 ans.
  • 50. Jules Horbez, 52 ans.
  • 51. Pierre Lallard, 43 ans (prisonnier rapatrié).
  • 52. Maurice Langlard, 46 ans (dirigeant de la Ligue Ouvrière Chrétienne).
  • 53. Constant Lautem, 38 ans (garde-voie).
  • 54. Gustave Lhernould, 48 ans.
  • 55. Paul-Henri Lhernould, 17 ans (élève de seconde au collège moderne de Lille).
  • 56. Paul-Alphonse Lhernould, 57 ans.
  • 57. Paul Leruste, 33 ans.
  • 58. Paul Macaigne, 53 ans (grand blessé)
  • 59. Georges Marga, 24 ans.
  • 60. Maurice Menez, 41 ans.
  • 61. Paul Meplont, 72 ans.
  • 62. François Noblecourt, 45 ans.
  • 63. Jean Nuyttens, 40 ans.
  • 64. André Ollivier, 31 ans (aiguilleur de trains).
  • 65. Paul Otlet, 36 ans.
  • 66. Georges Oudart, 35 ans (artisan-menuisier, ancien prisonnier).
  • 67. Arthur Pottié, 71 ans.
  • 68. Raphaël Poulain, 31 ans.
  • 69. Arthur Rigaut, 49 ans.
  • 70. Auguste Ronsse, 63 ans.
  • 71. Jean Roques, 16 ans (élève au Lycée Faidherbe à Lille).
  • 72. Maurice Roques, 48 ans.
  • 73. Robert Rouneau, 45 ans.
  • 74. Lucien Sabin, 42 ans (industriel, ancien capitaine de chars).
  • 75. Henri Six, 29 ans.
  • 76. Gustave Thieffry, 66 ans.
  • 77. Maurice Thieffry, 47 ans.
  • 78. Michel Thieffry, 19 ans.
  • 79. Jean Trackoen, 20 ans (ouvrier métallurgiste).
  • 80. René Trackoen, 16 ans (ouvrier métallurgiste).
  • 81. Robert Trehoust, 38 ans (ex-lieutenant d'artillerie, prisonnier rapatrié)
  • 82. Roger Vancraeynest, 16 ans.
  • 83. Maurice Vandenbussche, 22 ans (cheminot).
  • 84. René Vandermersche, 24 ans (membre du réseau Voix du Nord).
  • 85. Albert Vanpeene, 22 ans (employé de chemin de fer).
  • 86. Paul Vermus, 59 ans.

Le massacre compte aussi des rescapés et de nombreux blessés. Les blessés dénombrés étaient Arthur Bettremieux, 17 ans ; Jean Cardon, 45 ans ; Édouard Carton, 20 ans ; Léon Chuffart, 31 ans ; Richard Dejonghe, 54 ans ; Gustave Mérie, 59 ans ; Clovis Pelloquin, 45 ans ; Assène Sion, 63 ans ; Gustave Vancraeyenest 51 ans ; Oscar Vanmœrbeke, 68 ans.

[modifier] Réactions

La nouvelle du massacre se répand rapidement dans toute la région du Nord. Il n'y aura pas de réaction du gouvernement français. Radio-Paris se contentera de dire injustement que « quatre-vingt six terroristes ont été fusillés à Ascq dans le Nord ». La France occupée craint les allemands. Par contre, les rapports de police condamneront fermement l'acte nazi dans les mêmes termes que la population.

Le 3 avril 1944 parait dans les journaux un communiqué du Generalieutenant Bertram, qui affirme que la population avait tirée des coups de feu sur le convoi, ce qui justifie une riposte. Bertram refuse de modifier son avis à la population malgré l'intervention du préfet Carles. Certains journaux refusent de publier l'avis, notamment le Journal de Roubaix et le Grand Echo du Nord. L'administration allemande tente d'étouffer l'affaire et demande à tous les maires et les personnages officiels de l'arrondissement de Lille de minimiser les faits. En outre, la Kommandantur interdit la circulation entre 20h et 6h pour l'arrondissement de Lille et la région de Douai.

La population de la région est indignée. Le personnel des ateliers de la SNCF à Hellemmes refuse de travailler le 3 avril, et au dépôt de Lille-Delivrance le travail est fortement ralenti. Le Front National appelle la population du Nord à se rendre aux obsèques. Une foule estimée à 25 000 personnes se rendra à Ascq le 5 avril à 11h30 pour les funerailles. Aucun uniforme allemand ne se verra, suite à une demande du préfet Carles. Cette même journée sont recensées par la police beaucoup de mouvements liés au massacre. Sur 38 usines de la région lilloise (avec un total de 11 820 ouvriers), 1535 vont aux obsèques, 1 443 ont observé une minute de silence, 800 ont travaillé pour donner une heure de salaire aux veuves, 7 177 ont cessé le travail de 11h30 à 12h. Seuls 875 ouvriers ne se sont pas associés à ces manifestations.

Malgré l'interdiction formelle des allemands de prononcer un dicours, le cardinal Liénart s'exprime devant la foule et les victimes où il déclare : « j'adresse à toutes les autorités dont la présence donne à cette cérémonie le caractère d'un hommage officiel de la France à ses morts, l'expression de ma vive gratitude ». Les groupements officiels multiplient les motions de protestation et demandent réparation. Un peu d'argent sera donné par les instances officiels pour les orphelins, et beaucoup d'ouvriers travaillèrent en plus pour donner une part de leur salaire aux veuves. La solidarité des gens de la région sera jugée exemplaire par beaucoup d'observateurs.

Du côté allemand, les SS sont vivement félicités par leurs supérieurs. Ainsi dans la nuit même du massacre, Jura resté à Ascq reçoit la visite d'un lieutenant-colonel (certainement le colonel Hartmann de Lille) qui lui dit « Il est agréable de constater qu'il existe encore des commandants de transport à qui des ordres ne sont pas nécessaires pour de telles choses ». D'autres militaires viennent le féliciter. Le 10 mai 1944, le major Bremer, commandant le groupe motorisé de reconnaissance de la 12e SS, déclare dans un « ordre spécial »: «Au nom du commandant de la division, j'exprime ma reconnaissance au lieutenant SS Hauck » et qualifie son action d'exemplaire, tout en déplorant les pillages commis auprès de la population civile.

Le 15 avril 1944, des auditeurs clandestins de la radio anglaise BBC entendent Maurice Schumann parler du massacre. L'état français n'a toujours pas pris position. Le maréchal Pétain en sera informé comme pour le massacre de Rouffignac, mais il faudra attendre celui d'Oradour-sur-Glane pour que le chef de l'état français écrive une lettre à Adolf Hitler à propos de la férocité des represailles des troupes SS. Hitler ne reçu probablement jamais cette lettre, car personne ne voulait lui faire transmettre, et que la situation du Führer commencait déjà à être critique. Le 12 mai, Maurice Schumann appelle la SNCF à « venger les morts d'Ascq » sur la BBC. Le journal publié par l'Office d'Information de Guerre du gouvernement des États-Unis, L'Amérique en Guerre, relate le massacre d'Ascq dans son édition du 19 avril 1944. De nombreux journaux inoffficiels évoquent également la tuerie.

[modifier] Procès

Les résistants d'Ascq sont arrêtés quelques semaines plus tard, jugés par un tribunal allemand et exécutés au Fort de Seclin le 7 juin 1944.

Le 2 août 1949 s'ouvre au Palais de Justice de Lille le procès des SS de la division responsable du massacre d'Ascq. A part le chef du convoi, le lieutenant Hauck, les responsables de la tuerie sont absents et il n'y a que des subalternes. Il faut dire que la 12e SS a subi de lourdes pertes en Normandie quelques mois après le massacre d'Ascq. Par chance cependant, dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, alors que la compagnie repasse dans le Nord, un de ses camions culbute dans le Thon à Etreaupont, près de Chapelle-en-Thiérache. Ce camion rempli d'archives contenait tous les rapports des gradés responsables du massacre d'Ascq.

La loi Ascq-Oradour de septembre 1948 fait d'un membre quelconque de la division le responsable des exactions de ses compagnons. Le 6 août 1949, tous les inculpés à l'exception d'un seul sont condamnés à mort.

Les avocats de la défense font appel à la Cour de Cassation qui rejette le pourvoi le 3 juin 1950. Suite à divers rebondissements, notamment plusieurs révisions du procès et la présence d'un faux dans l'acte remis à la Cour Suprême, le Président René Coty en possession d'une supplique de quelques veuves d'Ascq, transforme les peines en 10 années de travaux forcés. En 1956, huit des accusés sont libérés et rejoignent l'Allemagne. Walter Hauck condamné à perpuité, bénéficie d'une remise de peine et quitte la prison de Loos en 1957 pour l'Allemagne.

[modifier] Résistance et contre-terrorisme

Les Nazis voyaient la résistance (qui utilisait des tactiques de guerilla) comme du terrorisme et les partisans comme des terroristes. La principale difficulté était d'éliminer un ennemi sans visage qui n'hésiterait pas à attaquer n'importe quelle force d'occupation puis à disparaître dans la foule des civils. L'attaque sur du personnel non-combattant revenait à déclarer une guerre totale dont les civils avaient à assumer les conséquences pour « supporter » la résistance. Aussi les Allemands pensèrent qu'il était justifié d'épargner la vie de leurs compatriotes en liquidant les « terroristes » et en anéantissant brutalement leurs « sympathisants » supposés.

Le massacre d'Ascq faisait donc partie de cette politique globale de contre-terrorisme lancée pour briser l'aide à la Résistance et installer la collaboration par la crainte. Ce raisonnement brutal se retrouve dans la série de massacres aveugles et connus, par exemple le massacre d'Oradour-sur-Glane, celui du village soviétique de Kortelisy (maintenant en Ukraine), du village de Lidice (en République tchèque) et des villages Italiens de Sant'Anna di Stazzema et de Marzabotto.

[modifier] Commémorations

Régulièrement, le village d'Ascq a commémoré le massacre au cours du XXe siècle.

  • Le 29 juin 1947, le Général de Gaulle se rend sur les lieux du massacre. Il est reçu par le conseil municipal et Isidore Hofman, le maire du village.
  • Le 13 juillet 1947, Vincent Auriol, Président de la République, pose la première pierre du monument des fusillés.
  • En 1949, la commune d'Ascq reçoit une décoration: la Croix de Guerre.
  • En 1952, la commune reçoit la Légion d'Honneur.
  • En 1964, une délégation chrétienne d'Ascq est reçue à Rome par le Pape Paul VI.
  • En 1969, la municipalité organise le 25e anniversaire du massacre, en présence de nombreuses personnalités dont le ministre François-Xavier Ortoli et le cardinal Liénart.
  • En 1970, la ville nouvelle composée d'Ascq, Annappes et Flers devient Villeneuve d'Ascq et non Villeneuve-en-Flandre comme initialement prévu. Des routes commémorent l'évenements, comme la rue des Martyrs du 2 avril 1944 (on notera que la rue des Fusillés commémore un autre événement du 7 juin 1944).
  • En 1983, le Tertre des Massacrés est visité par François Mitterrand, Président de la République.
  • En 1984, le Musée du Souvenir des victimes d'Ascq, créé par le docteur Jean-Marie Mocq et Gérard Chrétien, fils de massacré, est inauguré par Pierre Mauroy, Premier Ministre.
  • En 1994 pour les 50 ans des commérations importantes sont organisées.
  • En 2005, inauguration du nouveau musée commémoratif : le Mémorial Ascq 1944.

Chaque dimanche des rameaux depuis 1945 sans exception, le souvenir du massacre est célébré à Ascq. Une double commémoration a lieu tous les cinq ans avec une marche aux flambeaux.

[modifier] Mémorial Ascq 1944

Musée de la commémoration du massacre des 1er et 2 avril 1944 à Ascq.

[modifier] Sources

  • Die faschistische Okkupationspolitik in Frankreich (1940- 1944) Dokumentenauswahl. Hg. und Einl. Ludwig Nestler. Berlin: Deutscher Verlag der Wissenschaften, 1990 ISBN 3326002971.
  • "La 12 SS "Hitlerjugend" massacre Ascq, cité martyre". Jean-Marie Mocq. 1994.
  • Moisel, Claudia Frankreich und die deutschen Kriegsverbrecher. Politik und Praxis der Strafverfolgung nach dem Zweiten Weltkrieg Göttingen: Wallstein, 2004 ISBN 3892447497.
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