Massacres des Polonais en Volhynie

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Le massacre des Polonais en Volhynie était une épuration ethnique dans cette région pendant la Seconde Guerre mondiale. Environ 80 000 Polonais ont été tués par les nationalistes de l'Armée Insurrectionnelle Ukrainienne (UPA, Українська Повстанська Армія) associés avec la police ukrainienne (Schutzmannschaften) - dependant alors de l'occupant allemand - et la population ukrainienne locale. Les massacres ont eu lieu entre 1943 et 1944, durant l'occupation allemande de la Pologne, avec l'apogée en été et automne 1943.

[modifier] Histoire

La Volhynie était une région peuplée majoritairement d'Ukrainiens pendant la période d'entre-deux-guerres sous l'administration polonaise. Après la Première Guerre mondiale quand la Pologne devint de nouveau indépendante, son gouvernement soutint l'idée de l'Ukraine indépendante. Après la guerre russo-polonaise 1919-1921, les accords de Rīga abandonnent cette idée et la Volhynie est incorporée à la Pologne avec la promesse d'une large autonomie. Mais l'influence de Józef Piłsudski diminuant et celle des nationalistes de Roman Dmowski en progrès a changé la donne et apporté la suppression des certains droits des minorités comme, par exemple, celui de l'enseignement en langue ukrainienne. Les confits et les tensions avec l'Eglise orthodoxe se sont multipliés également.

En septembre 1939, en accord avec le pacte germano-soviétique, la Pologne est occupée à l'ouest par les Allemands et à l'est par les Soviétiques. La Volhynie se trouva dans la zone soviétique. Les Ukrainiens commencent des actions hostiles vis-à-vis des Polonais sous l'instigation de la propagande soviétique mais très vite c'est le NKVD qui fera la loi. La situation va s'aggraver en 1941 après l'attaque des troupes allemandes sur l'Union Soviétique (Opération Barbarossa). Une partie de la communauté ukrainienne, en espérant la formation d'un pays indépendant, collabore avec les nazis (cf. participation dans la Division SS Galizien) ou s'engage dans les actions hostiles aux autres groupes ethniques dans la région (Polonais, Juifs, Tchèques).

En février 1943 les nationalistes ukrainiens (surtout ceux de l'organisation ukrainienne nationaliste (OUN-B) prochés de Stepan Bandera) commencent à attaquer les villages polonais (p.ex.: Parośło), le 23 avril les unités de l'UPA tuent environ 600 habitants de Janowa Dolina. Un représentant du gouvernement polonais en exil appuyé par un group d'officiers de l'armée de l'intérieur polonaise (AK) opérant dans la région, essaie de négocier avec les chefs de l'UPA, mais le 8 juillet il est retrouvé mort assassiné. A partir de mai ces attaques se généralisent dans toute la Volhynie. Jusqu'à juillet 1943 plus de 60 villages (homme, femme, enfants) seront exterminés avec une cruauté barbare, les villages la plupart de temps brûlés après avoir été pillés. L'armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) continuera le nettoyage ethnique jusqu'à la majorité de Polonais soit tuée, expulsée ou déportée. Durant le Noël 1943 une nouvelle vague d'attaques sur la population polonaise a eu lieu dans les communes (powiat) rówieński, łucki, kowelski i włodzimierski. Des unités de combat de l'UPA avec l'aide directe de la population civile ukrainienne, ont attaqué les habitations polonaises. Après les massacres, les groupes de civiles qui suivaient (composés essentiellement des femmes) pillaient systématiques les domiciles des victimes. En 1944 l'échelle des massacrés a diminué. Les autorités d'occupation allemandes n'ont par réagit sur les tueries ethniques, la participation des unités de police collaborant avec les nazis formées des Ukrainiens ou des Polonais (actions de représailles) n'est pas bien documentée.

[modifier] Nombre de victimes

Le nombre exact de victimes civiles polonaises reste inconnu, les différentes estimations varient entre 35 000 et 60 000 pour la Volhynie et, selon les sources, entre 100 000 et 500 000 pour l'ensemble du territoire de l'Ukraine. Les actions de représailles entreprises par l'Armée de l'intérieur (Armia Krajowa) polonaise ont également coûté la vie à environ 10 000 Ukrainiens. Une partie des morts peut également être attribuée à l'action de la police sous les ordres des Allemands ou aux partisans soviétiques qui ont aussi opérés dans la région.

Actuellement l'Institut polonais de mémoire nationale (IPN) conduit des investigations à ce sujet et a déjà collecté quelque 10 000 pages des documents et rapprots.

[modifier] Bibliographie

• Filip Ożarowski, Wolyn Aflame, Publishing House WICI, 1977, ISBN 0965548813.
• Wiktor Poliszczuk, "Bitter truth": The criminality of the Organization of Ukrainian Nationalists (OUN) and the Ukrainian Insurgent Army (UPA), the testimony of an Ukrainian, ISBN 0969944497
• Tadeusz Piotrowski, Genocide and Rescue in Wolyn: Recollections of the Ukrainian Nationalist Ethnic Cleansing Campaign Against the Poles During World War II, McFarland & Company, 2000, ISBN 0786407735.
• Tadeusz Piotrowski, Vengeance of the Swallows: Memoir of a Polish Family's Ordeal Under Soviet Aggression, Ukrainian Ethnic Cleansing and Nazi Enslavement, and Their Emigration to America, McFarland & Company, 1995, ISBN 0786400013.
• Mikolaj Teres, Ethnic Cleansing of Poles in Volhynia and Eastern Galicia, Alliance of the Polish Eastern Provinces, 1993, ISBN 0969802005.
• ((ru.-ukr.)) Zerkalo Nedeli (the Mirror Weekly), Feb. 15-21, 2003, the issue devoted to the 60th anniversary of the events. Available online in Russian and in Ukrainian.
• ((pl.)) Andrzej L. Sowa, Stosunki polsko-ukraińskie 1939-1947, Kraków 1998, ISBN 839093158