Mifépristone
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RU 486 |
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Poids moléculaire | environ 429 |
Formule empirique | C29H35NO2 |
Code ATC | |
Métabolisme |
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Le mifépristone ou RU 486 est un stéroïde synthétique. On l'utilise sur la femme comme abortif, pour l'avortement chimique du début de la grossesse (nom commercial courant : Mifégyne©).
Sommaire |
[modifier] Définition biologique et mode d'action
Hormone stéroïde anti-progestative dérivée de la noréthindrone, elle se fixe spécifiquement sur le récepteur de la progestérone et inhibe son action, notamment sur l'utérus. La progestérone (du latin « pro » : favorisant et « gestare » : grossesse) est l'hormone assurant le maintien de la grossesse pour ses différentes actions sur les structures utérines. La mifépristone va bloquer l'action progestative sur ses récepteurs muqueux et ainsi entraver le développement embryonnaire et entraîner le détachement puis l'élimination de la muqueuse utérine (dans un processus similaire à ce qui se passe pendant les règles). Il est fort probable que la mifépristone, grâce à son cycle aromatique extrêmement activé, est capable de capturer les agents oxydants (peroxynitrites) permettant l'affaiblissement nécessaire du système immunitaire, affaiblissement qui permet normalement d'éviter le rejet de l'embryon. L'action de la mifépristone nécessite de prendre dans un deuxième temps (en général deux jours après la prise initiale de l'anti-progestatif) une prostaglandine (misoprostol en général) qui va provoquer des contractions utérines et favoriser l'élimination de la muqueuse et de l'embryon. L'expulsion se produit alors en général dans la demi-journée suivant la prise de prostaglandine. La méthode est efficace dans 95% des cas lorsque les prises médicamenteuses sont bien suivies.
[modifier] Historique du RU 486
En 1979, R. Deraedt, D. Philibert et G. Teutsch, chercheurs aux laboratoires Roussel-UCLAF, travaillent sur un projet d'anti-glucocorticoïdes destinés à antagoniser les effets néfastes des glucocorticoïdes. Ils aboutissent à une série de puissants antiglucocorticoïdes brevetés à leurs noms par Roussel-UCLAF; l'un des plus intéressants est le RU 38486 (selon les initiales du laboratoire et la numérotation chronologique des synthèses) ou RU 486. Mais ces produits sont aussi des anti-progestérones et à un moindre degré des anti-androgènes. Étienne-Émile Baulieu, conseiller de Roussel-Uclaf, est, lui, séduit par l'activité anti-progestérone du produit et va le faire expérimenter rapidement sur onze femmes enceintes à Genève : les résultats sont prometteurs. Présentée dès 1980 comme une alternative à l'avortement par aspiration (seule technique abortive alors connue), la molécule provoquera une levée de boucliers des milieux hostiles à l'avortement. La mifépristone sera cependant mise sur le marché en France en 1988 et aux États-Unis en 2000. Encore aujourd'hui très controversée par les mouvements « pro-life », elle concerne en France 30% des IVG (en augmentation constante à mesure de l'experience des équipes médicales des centres d'orthogénie).
[modifier] Utilisation en gynéco-obstétrique
Le RU 486 est utilisé dans :
- Les avortements médicamenteux, qui sont possibles en France jusqu'à 7 semaines d'aménorrhée (49 jours), c'est-à-dire 5 semaines de grossesse.
- Interruption médicale de grossesse en cas de mort fœtale in utero afin de réduire la dose de prostaglandines nécessaires à l'expulsion.
- L'utilisation en qualité de « pilule du lendemain » est efficace mais non autorisée en France (utilisée en Chine par exemple). Une échographie utérine est proposée dans les 10 jours suivant la dernière prise médicamenteuse, pour vérifier l'absence de grossesse.
[modifier] Comparaison avec la méthode par aspiration
- Le RU 486 peut être utilisé dès les premières semaines de grossesse, alors que l'aspiration n'est possible que vers la 6e semaine
- La méthode ne requiert pas d'intervention chirurgicale, ni d'anesthésie, et n'a pas les mêmes risques que l'aspiration : traumatisme de l'utérus, du col, risque ultérieur de stérilité, de grossesse extra-utérine, etc.
- L'avortement est plus confortable : il se produit en privé et donne l'impression d'une fausse couche. Ceci entraîne moins de dégâts psychologiques que l'aspiration.
- La méthode est aussi moins coûteuse et plus accessible, ne nécessitant pas un plateau technique chirurgical spécialisé.
Cependant :
- La méthode, encore relativement récente, n'a pas encore fait les preuves de son absence de risques à long terme.
- Elle est aussi plus longue que l'aspiration, prenant en général 1 à 2 jours à sa complétion.
- Le dosage habituel est de 200 mg en une seule prise, soit 0,47 millimoles [1]. A signaler que la dose maximale de référence de N,N-diméthylaniline autorisée pour une personne de 50 kg est de 0,83 millimoles [2].
[modifier] Contre indications
- Allergie connue à la mifépristone.
- Grossesse évolutive (fœtus vivant) au-delà de 7 semaines d'aménorrhée.
- Doute sur une grossesse extra-utérine.
- Contre-indication aux prostaglandines : hypertension artérielle, angor, syndrome de Raynaud, insuffisance cardiaque, troubles du rythme cardiaque.
[modifier] Effets secondaires
- Métrorragies (saignement génital d'origine utérine) parfois abondantes pendant 7 à 15 jours
- Échec (moins de 5% des cas, c'est-à-dire un taux comparable aux avortements par aspiration)
- Nausées, vomissements, douleurs, allergie.
[modifier] Références
[modifier] Liens externes
- http://www.svss-uspda.ch/fr/facts/mifegyne.htm - Mode d'action, protocole à suivre, complications etc.
- http://www.mifegyne.com
- (en) Commonly asked questions about RU-486 from the education arm of the National Coalition of Abortion Providers
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