Olga Ivinskaïa
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Olga Ivinskaïa (1912 - 1995 à Moscou) fut la muse de Boris Pasternak.
La personnification de la femme que les hommes préfèrent avec sa blondeur éclatante, ses yeux d'un bleu profond magnétique et sa stature grecque mais aussi la plus jalousée des femmes qui craignent une telle référence.
D'une famille de petite noblesse que la révolution balaiera elle a un goût immodéré pour la poésie. Mariée et mère d'Irina Emélianova, la petite « Katia » du roman Docteur Jivago qui vit aujourd'hui à Paris, elle quitte bientôt son mari jaloux qui se suicide pour Vinogradov qui l'entraîne dans un tourbillon de fêtes et lui fait un second enfant.
Au début de l'invasion de la Russie pendant la Seconde Guerre mondiale elle traverse une partie du pays pour récupérer sa mère Maria qui a été dénoncée à demi-morte de faim, errant dans une forêt. Elle la ramène à Moscou dans le petit appartement rue Potapov, pour apprendre que son second époux a péri sur le front, à 36 ans. La guerre finie, elle trouve un emploi de secrétaire de rédaction à la revue Novy mir.
En octobre 1946, quand Boris Pasternak la rencontre dans les bureaux de la revue, il est un écrivain déjà classique mis sur la touche par le pouvoir. Il n'est plus publié, mais occupe encore une grande datcha à Peredelkino, le village des artistes, avec sa seconde épouse et leurs fils. Lui qui vivait de traductions retrouve le goût de la création. Depuis longtemps, il souhaitait écrire un roman. Il a presque renoncé. Olga le réveille, le rajeunit, l'inspire.
La nouvelle de sa liaison comme celle de son livre se répandent et inquiètent le pouvoir. Il est intouchable, protégé par Staline mais en 1949, elle est arrêtée par un oukaze* et expédiée dans un camp. Elle était enceinte, elle perd le bébé. Pasternak, désespéré, s'occupe de sa famille, lui envoie colis sur colis. À la mort de l'ogre elle est libérée et reprend sa vie de maîtresse. Après la publication du roman elle est à nouveau expédiée en 1960 pour quatre ans au goulag où elle perd sa beauté.
Ses dernières années elle se battra judiciairement avec la famille de son poète.