Ordre du Carmel
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Carmes et Carmelites, ordres religieux contemplatif catholiques.
Les Carmes (chaussés) vivent cloîtrés, observent le silence et se livrent au jeûne et à la prière. Ils portent une robe brune et une chape blanche avec des barres de couleur brune, d'où le nom de Barrés qu'on leur donnait aussi.
Les Carmélites, par contre, sont une congrégation de religieuses qui suivaient la règle des Carmes. Cette congrégation, introduite en France dès 1452; fut réformée par Thérèse d'Avila en 1562 : le cardinal de Bérulle et Barbe Acarie firent adopter cette réforme en France. C'est dans un couvent de Carmélites de Paris (rue d'Enfer) que se retira Mademoiselle de La Vallière.
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[modifier] Origine et développement au Moyen Âge
Dès au moins le XIIe siècle, des hommes, s'inspirant du prophète Élie vivent en ermites dans les grottes du Mont Carmel. Albert Avogadro, patriarche latin de Jérusalem, leur donne une règle de vie vers 1209. Cette règle, constituée de quelques thèmes majeurs empruntés à la Bible, est centrée sur la prière. On les appelle habituellement en français les Grands Carmes. L' appellation officielle de ce très ancien institut est celle d'Ordre de Notre Dame du Mont-Carmel.
La reconquête de la Palestine par les Sarrasins oblige les chrétiens venus d'Occident lors des croisades, à partir. De retour en Europe en 1238 , ils vivent de plus en plus dans les villes où ils constituent de petites communautés. En 1247, l'ordre mendiant est organisé par le pape Innocent IV
Des femmes proches de ces communautés de Frères sont attirées par leur vie de prière. Ainsi par exemple, des béguinages aux Pays-Bas donnent naissance à des monastères de carmélites dans la seconde moitié du XVe siècle.
Jean Soreth, né près de Caen, supérieur de l'Ordre du Carmel de 1451 à 1471, s'efforça de convaincre ses Frères de mener une vie religieuse plus rigoureuse et travailla à la transformation de quelques béguinages des Pays-Bas en monastères de carmélites. Le mouvement ainsi lancé se répandit en Italie, en Espagne et en France avec la duchesse de Bretagne Françoise d' Amboise. Celle-ci épouse le duc de Bretagne à l'âge de 15 ans. Veuve à 30 ans, elle fonde un couvent de carmélites près de Vannes avec l'aide de Jean Soreth et y prend l'habit.
[modifier] La Réforme thérésienne et son extension en Europe
Dans le contexte de la tourmente protestante et du Concile de Trente, deux grandes figures marquent en Espagne la vie du Carmel :
- Thérèse d'Avila (1515-1582)
- Jean de la Croix (1542-1591) qui fonde les Carmes Déchaux en 1568
Ils renouvellent dans l'ordre le sens de la prière et de la pauvreté à travers l'humilité et une vie cachée.
À la suite de la fondation du premier monastère de la réforme, Saint Joseph à Avila en 1562, 16 communautés féminines et 15 communautés masculines nouvelles naissent en l'espace de 20 ans.
Cette réforme s'étend rapidement à la France où existent, en plus des carmels non réformés (au nombre de 6) déjà présents, 74 carmels féminins et 67 couvents de Carmes à la fin du XVIIe siècle.
Le Siècle des lumières est un temps de fléchissement spirituel pour la vie religieuse confrontée aux remises en questions du rationalisme. La Révolution française est l'aboutissement extrême de cette évolution : elle supprime les ordres religieux et est l'occasion de nombreux massacres de leurs membres, dont celui des carmélites de Compiègne.
[modifier] La renaissance du Carmel
Elle se fait difficilement au cours du XIXe siècle. Dominique de Saint Joseph, espagnol chassé de son pays par les persécutions dont l'Église est l'objet, réalise en France la première réimplantation des Carmes en 1840, au Broussey, près de Bordeaux.
D'autres figures contribuent à la restauration du Carmel : l'espagnol François Palau, l'officier polonais Joseph Kalinowski, le pianiste allemand Hermann Cohen. Thérèse de Lisieux et Élisabeth de Dijon renouvellent son message spirituel.
En 1831, trois prêtres indiens ( Kuriakose Elias Chavara (1805 dans l'Etat de Kérala -1871), Thomas Porukara et Thomas Palakal) fondent à Mannanam la Congrégation des Serviteurs de Marie Immaculée du Mont-Carmel, communément appelés Carmes de Marie Immaculée, affiliés aux Carmes Déchaux en 1831. Le P. Chavara , prêtre de l'Eglise Syro-malabar (unie à Rome) qui a été béatifié le 8 février 1986 par Jean-Paul II, a également fondé la congrégation féminine du Carmel de Marie en 1866. Ces 2 congrégations se sont implantées également en Afrique et en Europe.
Au XXe siècle le père Marie-Eugène fonde le premier Institut séculier carmélitain.
[modifier] Aujourd'hui
La tradition du Carmel comprend aujourd'hui, depuis la réforme du XVIe siècle, quatre branches distinctes:
- Les Grands Carmes et Carmélites chaussés de l'ancienne observance (qui n'ont pas adopté la réforme), et qui ont réalisé depuis peu leur réimplantation en France à Nantes et à Angers.
- Les Carmes et les Carmélites déchaussés, issus de la réforme de Thérèse d' Avila et Saint-jean de la Croix, qui sont au nombre d'environ 4.000 frères et 12.000 sœurs sur les cinq continents. Des laïcs vivent aussi au sein des communautés carmélitaines.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Le portail des Grands Carmes de France
- Le Carmel en France
- L'Eclat du Carmel, recueil-hommage au Carmel spirituel
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