Ordre de Malte
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
L'Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, plus communément appelé, suivant les époques, Ordre de l'Hôpital, Ordre hospitalier, Ordre de Rhodes, Religion ou Ordre de Malte, est une organisation catholique souveraine à vocation humanitaire, créée au milieu du XIe siècle par des Latins originaires d'Amalfi (Campanie) du monastère Saint-Jean-l'Aumônier à Jérusalem.
Son siège se trouve à Rome depuis 1834, Via dei Condotti à deux pas de la Place d'Espagne. Le siège et le Palais de l'Aventin jouissent d'un statut d'extraterritorialité.
La devise de l'ordre est Tuitio Fidei et Obsequium Pauperum, latin pour défense de la foi et assistance au pauvre. La première règle est de « Protéger la foi, secourir les indigents, accueillir les sans-logis, soigner les malades et œuvrer pour la paix et le bien dans le monde. »
Sommaire |
[modifier] Histoire
[modifier] De Jérusalem à Rhodes
[modifier] Les origines
L'origine de l'Ordre est au monastère Sainte-Marie-des-Latins, fondé à Jérusalem au milieu du XIe siècle par des marchands amalfitains. Vers 1080, Gérard Tenque, supérieur du monastère crée un « hôpital » ou hospice, dédié à saint Jean, à côté du monastère. Le rôle de cet hospice est d'accueillir et de soigner les pèlerins chrétiens venus accomplir le « voyage de Terre Sainte ». Jérusalem est alors sous domination musulmane. La première Croisade de 1099 fait passer la ville sous la domination chrétienne, mais renforce l'insécurité dans la région. Les frères hospitaliers, reconnus comme ordre monastique le 15 février 1113 par le pape Pascal II, deviennent vite des chevaliers hospitaliers. C'est le second ordre militaire de Terre Sainte après les Templiers fondés vers 1120. C'est le maître Hospitalier Raymond du Puy (mort vers 1160) qui transforme l'Ordre charitable en ordre militaire. Sur sa demande le pape Innocent II attribue aux Hospitaliers le drapeau à croix blanche en 1130 pour les différencier des Templiers qui portent la croix rouge.
[modifier] Organisation de l'ordre
Hospitaliers et Templiers jouent alors, et ce jusqu'au XIIIe siècle, un rôle de premier plan sur l'échiquier politique du royaume de Jérusalem. En 1137, ils reçoivent de Foulques Ier, roi de Jérusalem, la garde de la forteresse de Bath-Gibelin ; en 1142 celle du krak des Chevaliers. Leur structure militaire et leurs places fortes ont fait des Hospitaliers une armée très efficace, mais n'hésitant pas à s'ingérer dans la conduite du royaume, formant à la cour un véritable « parti de la guerre ». Parti de la guerre qui s'oppose aux « poulains » ces seigneurs francs nés en Terre Sainte, et plus favorables à une entente avec les musulmans.
La puissance de l'Ordre vient avant tout de ses possessions en Occident. En effet, sa double vocation, militaire et monastique, lui attire les faveurs de l'aristocratie, qui se sent plus proche de ces moines-chevaliers que des institutions ecclésiastiques. Cela est particulièrement frappant dans le Midi de la France et dans la péninsule ibérique. Le roi Alphonse Ier d'Aragon va jusqu'à laisser le tiers de son royaume aux ordres militaires à sa mort en 1134 ! Ces dons qu'ils reçoivent en Occident, les Hospitaliers les organisent en commanderies, elles-mêmes regroupées en prieurés, puis en grands prieurés, dont les chefs, les prieurs, répondent directement au grand-maître, chef suprême de l'Ordre. Ces commanderies, gérées par des frères trop agés pour combattre, envoient en Terre Sainte les subsides nécessaires à la poursuite de la lutte contre les musulmans.
En 1206, paraissent les premiers statuts connus de l'Ordre : en accord avec la division en trois ordres de la société médiévale, ils distinguent trois classes parmi les frères Hospitaliers :
- ceux qui prient, les chapelains ;
- ceux qui travaillent, les frères servants ;
- et ceux qui combattent, chevaliers nobles et sergents roturiers.
C'est évidemment parmi les chevaliers que se recrutent les responsables de l'Ordre, commandeurs, prieurs et grand-maître. Tous ces frères sont soumis aux vœux religieux à la différence des confrères, chevaliers qui se joignent temporairement à l'Ordre ou font promesse de s'y joindre à l'article de la mort, pour bénéficier ainsi de sa protection spirituelle tout en menant une vie laïque. Les Hospitaliers doivent, en plus de leur action militaire, se consacrer également aux soins des malades, entretenir des hôpitaux en Terre Sainte et en Occident et accueillir les pèlerins. Dans les périodes mouvementées des XIIe et XIIIe siècles, c'est pourtant la fonction militaire qui prend le dessus, au moins pour la Terre Sainte.
[modifier] Chypre
L'Ordre suit les vicissitudes des États latins de Terre Sainte et leur recul progressif vers la côte. En 1291 la dernière ville chrétienne de Terre Sainte, Acre, défendue par les Templiers et les Hospitaliers, tombe. Le maître Hospitalier, Guillaume de Villiers est gravement blessé lors de la bataille. À la différence du Temple, qui se réorganise en Occident, l'Ordre se replie vers Chypre où se trouve le roi titulaire de Jérusalem, Henri II de Lusignan, qui voit d'ailleurs d'un mauvais œil venir s'installer en son royaume une organisation aussi puissante. Là, l'Ordre se réorganise en 1301 en instaurant une structure élaborée pour ses possessions en Occident: les Langues. Ces Langues sont des groupements régionaux de grand prieurés, eux-mêmes regroupements de commanderies. Elles sont au nombre de huit :
- Provence : tout le midi de la France en plus de la Provence, avec deux grands prieurés, Toulouse et Saint-Gilles ;
- Auvergne : tout le centre de la France, un seul grand prieuré, celui de Bourganeuf ;
- France : le seul nord de la France, avec les grands prieurés d'Aquitaine (siège à Poitiers), de Champagne et de France ;
- Espagne : toute la péninsule ibérique, avec les grands prieurés d'Amposta ou d'Aragon, de Catalogne, de Castille et León, de Navarre et de Portugal, subdivisés en 1462 en Langue d'Aragon avec Amposta, la Catalogne et la Navarre, et en Langue de Castille avec la Castille et León et le Portugal ;
- Italie : avec les grands prieurés de Messine, de Barletta, de Capoue, de Rome, de Pise, de Lombardie et de Venise ;
- Angleterre : toutes les Îles britanniques avec les grands prieurés d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande ;
- Allemagne avec les grands prieurés de Bohême, de Danemark, de Haute-Germanie, de Basse-Germanie, de Hongrie, de Pologne et de Suède.
Chacune est dirigée par un pilier, plus tard appelé bailli, qui possède également un des grands offices de l'Ordre. Ainsi, le pilier de Provence est grand commandeur, second du grand-maître, celui d'Auvergne maréchal, commandant l'armée, celui de France, grand hospitalier, gérant les activités charitables de l'Ordre, celui d'Espagne (après 1462, celui d'Aragon) est drapier, ayant la charge des vêtements pour les frères et les malades, celui d'Italie, amiral de la flotte et celui d'Angleterre turcopolier, c'est-à-dire commandant des troupes légères. Le pilier d'Allemagne n'a pas de grand office. Après 1462, le pilier de Castille est grand chancelier. Cette administration, exemplaire pour l'époque, permet à l'Ordre de tirer un grand profit de ses possessions en Occident et d'entretenir l'espoir d'une reconquête de la Terre Sainte.
[modifier] Rhodes
Entre 1307 et 1310 l'Ordre, dont la rivalité avec le roi de Chypre ne cesse de s'accentuer, conquiert l'île de Rhodes, nominalement byzantine, qui devient son nouveau siège. De leur position insulaire, les Hospitaliers développent une grande flotte, qui fait leur réputation. Leur richesse s'accroît encore par le transfert des biens des Templiers en 1312. L'Ordre, qu'on commence à appeler « de Rhodes » transforme son action militaire vers la guerre de course, alors peu différente de la piraterie, attaquant même des bateaux chrétiens et pratiquant l'esclavage. Signe d'un enrichissement de l'Ordre en même temps que d'une conquête de souveraineté, les grands maîtres se mettent à battre monnaie à leur effigie.
Mais, parallèlement à ce contrôle maritime qu'exercent les chevaliers de Rhodes sur la mer Égée, la dynastie ottomane prend peu à peu le dessus sur l'empire agonisant de Byzance et les États latins de Grèce nés de la quatrième Croisade. En 1396, une Croisade soutenue par l'Ordre essuie un échec sanglant à Nicopolis. Après cet épisode, le sultan Bajazet Ier a les mains libres dans les Balkans. Seule sa défaite de 1402 face aux Mongols de Tamerlan sauve Rhodes. Pour l'Ordre, avec l'échec de Nicopolis, le rêve de reconquête terrestre des Lieux Saints est définitivement perdu. Les chevaliers ne peuvent plus agir que par la guerre de course en Méditerranée. En 1453 le sultan Mahomet II s'empare de Constantinople ; le grand maître Jean de Lastic se prépare à un siège. Celui-ci n'arrive pourtant qu'en 1480 et le grand maître Pierre d'Aubusson repousse à trois reprises l'assaut des troupes du pacha Misach, ancien prince byzantin converti à l'Islam, grâce à des secours en provenance de France, conduits par le propre frère du grand maître, Antoine d'Aubusson. Le siège décisif a lieu en 1522. Le sultan Soliman le Magnifique assiège pendant cinq mois la ville de Rhodes avec 200 000 hommes et ne parvient à la prendre qu'à la suite de la trahison du grand chancelier d'Amaral. Impressionné par la résistance héroïque du grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam, il accorde libre passage aux chevaliers rescapés. Emportant dans trente navires leur trésor, leurs archives et leurs reliques, dont la précieuse icône de Philerme, l'un des symboles de l'Ordre, les chevaliers quittent définitivement la Méditerranée orientale et la proximité avec le monde musulman.
[modifier] L'Ordre à Malte
[modifier] L'installation dans l'archipel
Les Hospitaliers entament en 1522 une errance de sept années qui les conduit de Crète à Nice. C'est le pape Clément VII, ancien Hospitalier, qui les héberge à Viterbe en 1529. L'empereur Charles Quint, comprenant bien l'utilité que peut avoir un ordre militaire en Méditerranée face aux avancées ottomanes (Alger est conquis par le célèbre Barberousse en 1529), confie à l'Ordre l'archipel de Malte, dépendance du royaume de Sicile, par un acte du 24 mars 1530. L'Ordre se retrouve aux avant-postes de la Chrétienté, mais le grand maître de Villiers de l'Isle-Adam entretient toujours l'espoir de reprendre pied à Rhodes. Ce n'est qu'à sa mort en 1534 que les Hospitaliers renoncent définitivement à l'Orient. Face aux progrès ottomans (Tunis est pris en 1534), le borgho, principale ville de l'archipel, est fortifié. Parallèlement aux menaces sur le nouveau siège de l'Ordre, la Réforme porte en Europe du Nord un grand coup aux possessions des Hospitaliers. Un grand nombre de commanderies sont sécularisées et certains grands prieurés cessent purement et simplement d'exister, comme ceux de Suède et de Danemark. En 1540 le roi d'Angleterre Henri VIII supprime de facto la Langue d'Angleterre. C'est dans ce contexte difficile que l'Ordre doit faire face à la plus grande épreuve de son histoire : le « grand siège » de 1565.
[modifier] Le « grand Siège »
La flotte turque qui se présente le 18 mai 1565 devant Malte compte plus de 160 galères et 30 000 hommes, face aux 800 chevaliers et 1450 soldats que le grand maître Jean Parisot de La Valette a convoqué. Trois forts défendent la baie et le borgo. Celui de Saint-Elme tombe le 23 juin, deux cent chevaliers y trouvent la mort. Pour démoraliser les chevaliers, le commandant ottoman, Mustapha pacha, lance dans la rade des radeaux portant les corps crucifiés de défenseurs du fort. La Valette réplique en faisant bombarder dans le camp turc les têtes des Turcs prisonniers. Les deux autres forts, Saint-Ange et Saint-Michel, tiennent bon, ainsi que l'enceinte du borgo. Les Turcs arrivent à faire une entrée dans ce dernier le 7 juin, mais sont repoussés. La situation de l'Ordre est critique quand arrive le 7 septembre le « grand Secours », armée espagnole en provenance de Sicile. Les Turcs sont repoussés.
[modifier] Lépante et la mainmise de l'Ordre sur la Méditerranée occidentale
Après l'échec du siège, l'Ordre se retrouve au centre des attentions des puissances catholiques européennes. En 1571, les Hospitaliers s'illustrent à la bataille de Lépante, où la flotte de la sainte Ligue, commandée par don Juan d'Autriche, détruit la flotte ottomane. Après Lépante, le danger en Méditerranée ne vient plus de la flotte de guerre ottomane mais des corsaires « barbaresques » d'Afrique du Nord. L'Ordre se lance alors dans le corso, la guerre de course, qui de contre-attaque qu'elle était à l'origine, devient vite un moyen pour les chevaliers de Malte de s'enrichir par l'arraisonnement des cargaisons mais surtout par le commerce d'esclaves, dont La Valette devient le premier centre chrétien. L'Ordre entre alors dans une période de singulières mutations : les chevaliers novices doivent à l'ordre de faire quatre « caravanes », quatre expéditions de course lors de quatre années consécutives à Malte, mais reçoivent souvent par la suite la permission de servir leur souverain d'origine. Les institutions centrales du grand magistère s'enrichissent de la course et transforment les commanderies européennes en un système de bénéfices qui permet à l'aristocratie de placer ses fils cadets, qu'elle fait souvent admettre dans l'ordre dès l'enfance afin qu'ils soient mieux placés dans la « course aux commanderies ». Ainsi, on trouve peu de chevaliers accomplissant toute leur carrière dans l'ordre, mais au contraire une rotation importante de novices venus accomplir leurs « caravanes » mais qui une fois munis d'une commanderie s'en vont servir leur roi, surtout d'ailleurs dans la marine. Les grands amiraux français des XVIIe et XVIIIe siècles, comme Coëtlogon, d'Estrées ou Suffren, sont tous des chevaliers de Malte.
[modifier] La Révolution
En 1792, la Révolution française confisque les biens français de l'ordre de Malte, comme ceux de tous les autres ordres religieux. L'ordre perd alors les trois quarts de ses revenus. Suite aux triomphes de Napoléon Bonaparte en Italie, le grand maître Ferdinand de Hompesch demande au tsar de Russie de devenir le protecteur de l'ordre. Cela ne suffit pas à protéger l'île de l'invasion française en 1798 : l'ordre est chassé et la souveraineté de Malte revient à la République française.
En 1834, l'ordre de Saint-Jean s'installe à Rome, et ce n'est qu'en 1999 que l'Ordre de Malte remet les pieds sur l'île, où la République de Malte a mis à sa disposition le fort Saint-Ange.
[modifier] Situation actuelle
Ordre souverain militaire et hospitalier de saint-Jean de Jérusalem de Rhodes et de Malte |
|
Drapeau de l'ordre |
Blason des activités |
Statut | Ordre souverain sujet de droit international |
Langue officielle | Italien |
Siège | Rome |
Gouvernement | |
Prince et Grand maître | Fra Andrew Bertie |
Constitution | Charte constitutionnelle |
Diplomatie | relations avec 96 états |
Territoire | non territorial |
Population | 12 500 chevaliers et dames |
Fondation | vers 1050 |
Monnaie | Euro |
L'ordre constitue toujours officiellement un État, et peut donc émettre des timbres, battre monnaie, faire des passeports, avoir des ambassadeurs, etc. Cependant c'est une souveraineté sans territoire (les possessions à Rome et à Malte ne sont pas sous leur juridiction propre mais sous souveraineté italienne et maltaise respectivement) et limitée (en matière religieuse, l'ordre est inféodé au Vatican). Il entretient actuellement des relations d'État à État avec quatre-vingt-quatorze puissances et est reconnu par l'Organisation des Nations unies où il dispose d'un statut d'observateur permanent. En France, il n'est pas reconnu comme un État réellement souverain, il ne dispose pas à Paris d'un ambassadeur mais d'un « Représentant officiel auprès de la France ».
[modifier] Activités
[modifier] Activités hospitalières
De nos jours, les activités essentielles de l'ordre sont hospitalières ("secourir et soigner"); pour les mener à bien, il dispose d'un personnel en partie bénévole et des donations faites ou collectées par ses membres.
[modifier] Emissions philatéliques
En outre l'Ordre émet depuis 1966 des timbres dans son territoire de la via Condotti, et ces figurines, si elles affranchissent bien peu de lettres, autres que des "Premier Jour", procurent à l'ordre des ressources non négligeables, depuis qu'ils sont cotés par certains grands catalogues italiens, comme le Sassonne ou l'Unificato.
[modifier] Hiérarchie de l'Ordre
Les membres de l'Ordre sont divisés en différentes classes, suivant le degré d'engagement religieux des membres, elles-mêmes subdivisées en catégories, suivant le degré de noblesse. Enfin dans une même classe existent des distinctions.
Première classe : les profès, qui ont fait profession religieuse et sont donc des religieux soumis aux trois vœux (chasteté, pauvreté, obéissance) :
- Chevaliers de justice, parmi lesquels est choisi le grand maître
- bailli-grand-croix
- commandeurs
- chevaliers
- Chapelains profès, prêtres de l'ordre
Deuxième classe : les membres en obédience, qui ont fait promesse de tendre à une vie chrétienne et de suivre les principes de l'ordre
- Chevaliers et dames d'honneur et de dévotion en obédience (tous les grands-parents sont nobles)
- Chevaliers et dames de grâce et de dévotion en obédience (certains des grands-parents sont nobles)
- Chevaliers et dames de grâce magistrale en obédience (non-nobles)
Troisième classe : les membres qui n'ont fait aucun vœu
- Chevaliers et dames d'honneur et de dévotion
- bailli-grand-croix honoraires
- chevaliers et dames
- Chapelains conventuels ad honorem (ecclésiastiques sans obligation vis-à-vis de l'ordre)
- Chevaliers et dames de grâce et de dévotion
- grand-croix
- chevaliers et dames
- Chapelains magistraux
- Chevaliers et dames de grâce magistrale
- grand-croix
- chevaliers et dames
- Donats de dévotion (personnes admises dans l'ordre en raison des services qu'ils lui ont rendus)
L'ordre a aussi toujours officiellement un caractère militaire (même s'il n'a plus d'armée) et catholique (le grand maître a dignité de cardinal), mais il a surtout conservé sa mission hospitalière, ce qui fait de l'Ordre de Malte le plus ancien organisme humanitaire (900 ans d'âge). En France, il est représenté par les Œuvres hospitalières françaises de l'Ordre de Malte (OHFOM), une organisation caritative (très active dans la lutte contre la lèpre et la précarité) et de secourisme.
En matière postale, les timbres émis par l'Ordre depuis 1966 ne sont pas reconnus par l'Union postale universelle (UPU). L'Ordre a cependant signé des conventions postales bilatérales avec cinquante et un pays qui acceptent les courriers affranchis avec ces timbres.
Cependant, en raison des positions extrémistes de certains de ses membres, l'Ordre de Malte fait l'objet de différentes polémiques.
Le grand maître est actuellement Frà Andrew Willoughby Ninian Bertie.
[modifier] Ordre pro merito Melitensi
L'ordre de chevalerie pro merito Melitensi récompense les personnalités qui ont acquis des mérites particuliers envers l'ordre ou qui ont soutenu ou participé à ses œuvres hospitalières. Les décorés ne deviennent pas pour autant membres de l’ordre.
La distinctions sont organisées en trois classes :
- ecclésiastique (ruban noir avec deux liserés rouges),
- civile (ruban blanc avec deux liserés rouges),
- militaire (ruban rouge avec deux liserés blancs).
Concédées par décret du Souverain conseil ou par motu proprio du Grand maître, les décorations sont :
- le Collier, réservé aux chefs d'État;
- la Croix : croix ancrée d'émail blanc bordé d'or, avec en son centre une rondache d'émail rouge à la croix de Malte blanche, bordée de l'inscription : MIL. ORD. EQUITUM MELIT. BENE MERENTI. Au revers la rondache porte l'inscription : A.D. MCMXX (année de création). Les insignes de la classe militaire se distinguent en portant, entre les bras de la croix deux épées croisées la garde en bas. le grade du mérite qui est conféré aux militaires est dit « avec épées » (e.g. grand-officier avec épées pro merito melitensi).
Les grades de la croix sont :
- Grand-Croix pro Merito Melitensi - Classe Spéciale
- Grand-Croix pro Merito Melitensi
- Grand-Officier pro Merito Melitensi (pour les dames :Croix pro Merito Melitensi avec Plaque)
- Commandeur pro Merito Melitensi (pour les dames :Croix pro Merito Melitensi avec Couronne)
- Officier pro Merito Melitensi (pour les dames :Croix pro Merito Melitensi avec Ecusson)
- Croix pro Merito Melitensi.
- la médaille : médaille ovale dorée, argentée ou de bronze portant en relief en son centre une croix de malte.
Les grades de la médailles sont :
Pour les civils (hommes et femmes):
-Médaille d'or,
-Médaille d'argent,
-Médaille de bronze.
Pour les militaires:
-Médaille d'or avec épées,
-Médaille d'argent avec épées,
-Médaille de bronze avec épées.
La Médaille d’or est réservée à ceux qui ont participé aux œuvres de l’ordre de Malte en mettant leur propre vie en péril.
[modifier] Grands Maîtres de l'Ordre
Voir également l'article Grands maîtres de l'ordre de Malte
- Palestine
- Pierre-Gérard de Martigues (Gérard Tenque) 1099
- Raymond du Puy 1118
- Auger de Balben 1160
- Arnaud de Comps (1162)
- Gilbert de Aissailly 1163
- Gaston de Murols 1170
- Joubert de Syrie 1173
- Roger de Moulins 1177
- Hermangard d'Asp 1188
- Garnier de Naplouse 1190
- Geoffroy de Donjon 1193
- Alfonse de Portugal 1194
- Geoffrey Le Rat 1204
- Garin de Montaigu 1207
- Bertrand de Thessy 1230
- Guérin 1231
- Bertrand de Comps 1236
- Pierre de Vielle-Bride 1241
- Guillaume de Chateauneuf 1242
- Hugues de Revel 1259
- Nicolas de Lorgue 1278
- Chypre
- Jean de Villiers (1288)
- Odon de Pins (1294)
- Guillaume de Villaret (1300)
- Rhodes
- Foulques de Villaret 1307
- Maurice de Pagnac 1319
- Foulques de Villaret 1321
- Hélion de Villeneuve 1325
- Dieudonné de Gozon 1345
- Pierre de Corneillan 1353
- Roger de Pins 1355
- Raymond Bérenger 1365
- Robert de Juliac 1374
- Juan Fernandez de Heredia 1376
- Riccardo Caracciolo 1383
- Philibert de Naillac 1396
- Antonio Fluvian de la Riviere 1421
- Jean de Lastic 1437
- Jacques de Milly 1454
- Piero Raimondo Zacosta 1461
- Giovanni Battista Orsini ( Jean-Baptiste des Ursins) 1464
- Pierre d'Aubusson 1476
- Emery d'Amboise 1503
- Guy de Blanchefort 1512
- Fabrizio del Carretto 1513
- Philippe de Villiers de L'Isle-Adam (1521)
- Malte
- Pierino de Ponte (Pierre du pont) (1534)
- Didier de Saint-Jaille (1535)
- Juan de Homedes (1536)
- Claude de la Sengle (1553)
- Jean Parisot de La Valette (1557)
- Pietro del Monte (1568)
- Jean L'Evesque de La Cassière (1572)
- Hugues Loubenx de Verdalle (1581)
- Martin Garzez (1595)
- Alof de Wignacourt (1601)
- Luis Mendez de Vasconcellos (1622)
- Jean-Paul de Lascaris-Castellar (1636)
- Martin de Redin (1657)
- Annet de Clermont de Chattes (1660)
- Rafael Cottoner (1660)
- Nicolas Cottoner (1663)
- Gregorio Carafa (1680)
- Adrien de Wignacourt (1690)
- Ramon Perellos y Roccaful (1697)
- Marc'Antonio Zondadari (1720)
- Antonio Manoel de Vilhena (1722)
- Raymond Despuig (1736)
- Manoel Pinto de Fonseca (1741)
- Francisco Ximenes de Texada (1773)
- Emmanuel de Rohan-Polduc (1775)
- Ferdinand de Hompesch (1797)
- Rome
- Paul I de Russie (1798-1801) de facto
- Count Nicholas Soltykoff (1801-1803) Lieutenant de facto
- Giovanni Battista Tommasi (1803-1805)
- Innico Maria Guevara-Suardo (1805-1814) Lieutenant
- André Di Giovanni (1814-1821) Lieutenant
- Antoine Busca (1821-1834) Lieutenant
- Carlo Candida (1834-1845) Lieutenant
- Philippe di Colloredo-Mels (1845-1864) Lieutenant
- Alessandro Borgia (1865-1871) Lieutenant
- Giovanni Battista Ceschi a Santa Croce (1871-1879) Lieutenant
- Giovanni Battista Ceschi a Santa Croce (1879-1905)
- Caleazzo von Thun und Hohenstein (1905-1931)
- Ludovico Chigi Albani della Rovere (1931-1951)
- Angelo de Mojana di Cologna (1962-1988)
- Andrew Willoughby Ninian Bertie (1988-présent)
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- DEMURGER Alain, Chevaliers du Christ, les ordres religieux-militaires au Moyen Age, Seuil, 2002 ISBN 2.02.049888.X
- Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'Ordre de Malte, Perrin, Paris, 2006, (ISBN 2-262-02115-5)
- Olivier MATTHEY-DORET "du Moine hospitalier du XIè s au Citoyen engagé au XXIè s " Adadémie des Sciences Arts et Belles Lettres de Dijon, commission Héraldique et Numismatique
[modifier] Liens externes
- Des chevaliers de l'hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem à l'Ordre de Malte par Philippe Conrad, historien
- Site officiel de l'Ordre de Malte
- Œuvres hospitalières françaises de l'Ordre de Malte
Portail de l'histoire militaire – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l'histoire militaire. |