Politique budgétaire
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La politique budgétaire est le nom donné à la politique économique menée par un gouvernement, lorsque celui-ci modifie le budget de l'État et le cadre règlementaire économique d'une façon telle que les conséquences sur l'économie totale du pays soient susceptibles d'augmenter la croissance, par un cercle vertueux, ou d'atteindre des objectifs sociétaux. Elle est souvent une composante d'une politique de relance plus globale.
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[modifier] Analyse
La politique budgétaire est pour les keynésiens un élément essentiel de régulation économique.
Selon la théorie économique keynésienne, l'État doit s'attacher à lisser les cycles économiques. Il doit augmenter ses dépenses lors des périodes de ralentissement économique, et surtout de récession économique. En revanche, lors des périodes de forte activité (inflation en hausse, chômage situé en dessous du NAIRU,...), il doit diminuer ses dépenses et réduire sa dette, pour avoir les capacités d'intervenir à nouveau lors de la crise suivante.
Pour les néoclassiques, la politique budgétaire peut être bénéfique, mais elle perturbe également le bon fonctionnement économique et endette l'État, l'effet d'hystérèse empêchant généralement les dépenses publiques de re-diminuer.
La mondialisation économique et l'augmentation de la part des importations dans le PIB diminuent l'effet de cercle vertueux de la politique budgétaire. Une partie des effets seraient alors perdus, et la politique budgétaire contribuerait, plus qu'avant, à relancer l'économie des pays voisins !
[modifier] En pratique
Les différentes composantes de la politique budgétaire sont :
- les dépenses : dépenses sociales (niveau des minima sociaux, du SMIC), aides aux entreprises, investissements d'infrastructures, aides à la recherche, aides fiscales, hausse des salaires et de l'emploi publics, etc.
- les recettes : niveau des taux d'imposition et des bases fiscales des différents impôts, niveau global des prélèvements obligatoires dans le PIB, etc.
Si l'État verse davantage d'argent aux ménages (aide sociale, ou leur en prélève moins (baisse des impôts), les ménages vont augmenter leur consommation et la demande adressée aux entreprises (politique de demande). Empiriquement, une hausse de revenus a d'autant plus d'effets que les ménages concernés sont modestes, car ils auront tendance à faiblement épargner cet argent.
Si l'État aide les entreprises (baisse d'impôts, aides), celles-ci vont davantage investir, ce qui diminuera le chômage et augmentera leur capacité de production (politique d'offre). Voir : Offre et demande.
Dans les deux cas, la production intérieure (PIB) augmente alors, et les importations également.
Une hausse des dépenses et une baisse des recettes ont une conséquence négative sur le solde budgétaire. La politique budgétaire est alors expansive. Dans ce mécanisme, il y a un effet d'éviction qui joue ; par ailleurs cette politique aura un effet de hausse sur l'inflation, sur les impôts et/ou sur la dette.
[modifier] En France
En France, la dernière grande politique budgétaire expansive mise en place remonte au programme commun de 1981, et s'est soldée par un semi-échec. Aujourd'hui, les niveaux élevés de la dette publique de la France, du déficit budgétaire, et des dépenses publiques jouent un effet limitatif sur les possibilités de mener une politique budgétaire expansive importante.
L'appartenance à l'Union économique et monétaire oblige la France à respecter de facto des limites de déficit budgétaire et d'endettement.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Lien externe
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