Première enceinte de Bruxelles
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L’époque du commencement de la construction de la première enceinte de Bruxelles est estimée au début du XIIIe siècle sous le règne de Henri Ier de Brabant, comte de Louvain et premier duc de Brabant, mais l’édification a pu s’étaler durant plusieurs décennies. Grâce aux plans et autres documents anciens, ainsi qu’aux vestiges conservés, le tracé des remparts est parfaitement connu. D’une longueur de 4 kilomètres, l’enceinte englobe d’une part le premier lieu de développement de la ville, l’île Saint-Géry et le premier port en bord de Senne et d’autre part les collines du Treurenberg avec la première collégiale romane Saints-Michel-et-Gudule (XIe siècle) et du Coudenberg avec le château ducal.
L’enceinte, construite à l’aide de pierres et de terre, est composée de piliers à section carrée espacés d’environ quatre mètres et reliés entre eux par des arcades enterrées dans un talus et surmonté d’une muraille percée de meurtrières. Une seconde série d’arcades supporte le chemin de ronde protégé par un parapet à créneaux. La défense du mur est complétée par une quarantaine de tours et par un large fossé qui pouvait être inondé dans certaines parties de la ville. L’accès à la ville étant assurés par sept portes principales et cinq guichets secondaires.
Très vite, la ville se sent à l’étroit dans ses murailles, des hameaux sont construits hors des murs. Après la mort de Jean III de Brabant (1355) et le conflit de succession qui en résulte, le comte Louis II de Flandre envahit Bruxelles. Grâce à la révolte menée par Everard t'Serclaes, les Flamands sont chassés et les Brabançons reprennent la ville.
Suite à cet épisode, il sera décidé la construction de la seconde enceinte de Bruxelles qui agrandira considérablement l’étendue de la cité.
Les deux fortifications ont longtemps coexisté. Le démantèlement de la première enceinte s’étale selon les quartiers du XVIe au XVIIIe siècle.
[modifier] Principaux vestiges
Malgré les démolitions, les vestiges de la première enceinte ne sont pas insignifiants. On compte les éléments de huit tours et d’une bonne dizaine de murailles ainsi que les traces de deux portes. La plupart ont échappé à la pioche grâce à leur intégration au cours du temps dans d’autres constructions en tant que fondations ou murs de maisons ou d’immeubles. Si certains ont été dégagés et sont aujourd’hui visibles de la voie publique, la plupart ne sont pas accessibles.
- La courtine de Villers et la tour Saint-Jacques : long tronçon de muraille entre la rue des Alexiens (extra-muros) où il n’est visible que d’une cour d’école, et la rue de Villers où la rangée de petites maisons qui s’y adossaient ont été démolies. La courtine porte encore les traces de son ancienne intégration dans les logements, fenêtre percées ou arches opturées.
- La tour noire : situé derrière l’église Sainte-Catherine. La démolition de cette partie de l’enceinte date du XVIe siècle lors de l’aménagement de nouveaux bassins du port de bruxelles reliés au canal, la tour utilisée comme entrepôt a été épargnée. Désaffectée, cachée par de nouvelles constructions, on finit par l’oublier pour la redécouvrir en 1887 à l’occasion de la démolition du quartier de la Vierge noire. Menacée de démolition, le conseil communal de la Ville de Bruxelles, sous l’impulsion des premiers défenseurs du patrimoine et du bourgmestre Charles Buls, vota sa restauration. L’architecte de la ville la transforma selon l’idée que l’on se faisait à l’époque de l’architecture médiévale, l’affublant d’une toiture conique surmontée d’une girouette.
- La tour d’angle ou tour Anneessens : visible boulevard de l’Empereur, était la première tour voisine de la porte qui défendait la rue Haute, la Steenpoort qui servit ensuite de prison. Les arcs des fondations sont totalement dégagés du sol, ce qui la fait paraître plus haute qu’elle n’était à l’époque. Les démolitions pour la construction de la jonction Nord-Midi l’on entièrement dégagée.
- La courtine du Treurenberg et la tour du Pléban : cette partie de l’enceinte qui entourait la collégiale Saints-Michel-et-Gudule est parfaitement conservée dans les jardins des maisons de la rue du Bois sauvage, derrière la cathédrale. Dans le jardin de la cure, la tour a été dégagée des murs plus récents qui la transformait en cellier. Les cinq arcades restaurées sont encore connectées aux traces de la porte du Treurenberg, démolie en 1760.
Quant au grand pan de mur visible dans le hall d’un hôtel de la rue Fossé-au-Loups, il s’agit en fait d’une reconstruction plus proche de l’attraction touristique que du monument historique.
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