Primates
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Primates |
|||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Rhesus Macaques (Macaca mulatta) | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Sous-classe | Theria | ||||||||
Infra-classe | Eutheria | ||||||||
Ordre | |||||||||
Primates Linnaeus, 1758 |
|||||||||
Références | |||||||||
ITIS : (en) | |||||||||
Taxons de rang inférieur | |||||||||
Familles : | |||||||||
Classification phylogénétique | |||||||||
Position :
|
|||||||||
d'après Classification phylogénétique du vivant (voir arbre phylogénétique) |
|||||||||
Retrouvez ce taxon sur Wikispecies |
|||||||||
|
|||||||||
Parcourez la biologie sur Wikipédia :
|
D'une manière simpliste, le terme primates désigne les hommes, les grands singes, les autres singes et les lémuriens. Il provient du latin primat-, de primus qui signifie : "summum, premier grade".
Les primates forment un taxon (un ordre des mammifères placentaires) caractérisé par une vie en général arboricole, des ongles aux doigts et orteils, la préhension par opposition du pouce, une prédominance de la vision sur l'olfaction. On aime y ajouter un cerveau plus développé que chez les autres mammifères, mais cela ne s'applique qu'aux hominoïdes, et tient la comparaison avec les dauphins. À ces évolutions s'ajoute chez l'homme (et à des dégrés divers chez les autres hominidés) le passage de la marche quadrupède à la bipédie.
Leur taille varie entre 13 cm (Chirogale mignon, Microcebus murinus) et 175 cm, pour un poids allant d'une centaine de grammes jusqu'à 275 kg (Gorille, Gorilla gorilla).
La phylogénie du groupe, autrement dit la formation et le développement des espèces, est bien établie en général, mais le cas particulier de la position de l'espèce humaine a donné lieu à de nombreux débats. La classification traditionnelle réserve à l'homme la famille des hominidés, regroupant les deux espèces de chimpanzés, le gorille et l'orang-outan dans la famille des pongidés. Cette approche n'est plus retenue, les pongidés n'étant pas alors monophylétiques, car il semble bien établi que les hommes partagent avec les chimpanzés et le gorille un ancêtre distinct de ceux de l'orang-outan. Le groupe frère des humains a fait longtemps débat entre les chimpanzés, le gorille ou l'ensemble {chimpanzés + gorille}. Ce débat semble converger vers la première hypothèse. Le groupe lui même est moins bien situé au sein des mammifères, il s'enracine dans le superordre des euarchontoglires qu'il partage entre autres avec le grand ordre des rongeurs, mais la phylogénie des euthériens est encore mal débrouillée en raison de nombreuses lacunes dans les fossiles et d'une diversification très rapide.
Sommaire |
[modifier] Classification
En 1758, Carl von Linné créait un groupe comprenant l'homme, les simiens, les prosimiens, les dermoptères et les chiroptères. Cent ans avant les travaux de Charles Darwin, il était donc déjà évident pour Linné qu'il existait une certaine proximité entre les simiens et l'homme. Il donna à ce groupe le nom de « préminient » (à la première place) : les primates. On sait aujourd'hui que les dermoptères et les chiroptères forment des groupes séparés.
La classification des primates n'est pas simple et a souvent été remise en question, soit par la découverte de nouvelles espèces, soit par les travaux récents sur les chromosomes, et donc sur l'ADN et les gènes. Il semble cependant que la vieille distinction entre deux sous-ordres, celui des Prosimiens (ou primates inférieurs) et celui des Simiens (ou Anthropoïdes, ou encore primates supérieurs) soit toujours d'actualité, même si certains préfèrent les appeler Strepsirhiniens et Haplorhiniens. Les différences entre les deux sous-ordres sont nombreuses, mais on en retiendra surtout une : chez les premiers la face est allongée en museau, avec formation d'un rhinarium, zone cutanée sans poils entourant les narines, avec absence de soudure de la lèvre supérieure ; chez les seconds la face n'est plus allongée en museau, le rhinarium a disparu et la lèvre supérieure est soudée. Le seul problème est celui du Tarsier, que tout rapproche des prosimiens, mais qui ne possède pas de rhinarium. Après de longues hésitations, les plus récents travaux classent le tarsier parmi les prosimiens (Schwartz, 1986). Le Freche, découvert par le Professeur Gourichon à la fin du XXe siècle, est caractéristique de la dégénérescence des primates. On signalera également que les Tupaias ont été exclus de l'ordre des primates, dont ils sont cependant très proches.
Position phylogénétique relative chez les Épithériens :
Espèce | Femelle | Mâle |
---|---|---|
Gorille | 105 kg | 205 kg |
Homme | 62.5 kg | 78.4 kg |
Singe patas | 5.5 kg | 10 kg |
Singe proboscis | 9 kg | 19 kg |
Marmoset pygmée | 120 g | 140 g |
position phylogénétique relative des principaux sous-ordres :
- Prosimiens (ou Strepsirhiniens)
- Lémuriformes
- Lorisiformes
- Tarsiformes
- Simiens (ou Haplorhiniens)
[modifier] Les Prosimiens
Si on excepte l'inclassable tarsier, les Prosimiens se divisent en deux infra-ordres, les Lémuriformes et les Lorisiformes.
[modifier] Les Lémuriformes
Ils vivent tous à Madagascar, île qu'ils ont colonisée en l'absence d'autres primates plus évolués. On les classe en diverses familles :
- Lemuridae (Lémuridés), comportant notamment le maki.
- Indriidae, aux membres postérieurs plus développés que les antérieurs (Indri, Avahi, Sifaka).
- Megaladapidae, famille représentée par le genre Lepilemur.
- Daubentoniidae : un seul genre et une seule espèce, l'Aye-aye.
[modifier] Les Lorisiformes
Tous de petite taille, rencontrés en Afrique et en Asie, ils regroupent les familles suivantes :
- Cheirogaleidae, vivant à Madagascar et ressemblant plus à des écureuils qu'à des singes. La position de cette famille varie suivant les auteurs, tantôt parmi les lorisiformes, tantôt parmi les lémuriformes comme dans la dernier révision taxonomique proposée par Fleagle (1999).
- Galagidae, vivant en Afrique, comportant le genre Galago.
- Loridae, vivant en Afrique et en Asie (genres Loris, Nycticebus, Perodicticus et Arctocebus).
[modifier] Le Tarsier (tarsiidae)
À grosse tête et aux yeux globuleux, il vit en Indonésie et aux Philippines. Il possède deux paires de mamelles (pectorales et abdominales).
[modifier] Les Simiens
La distinction entre les Simiens est d'abord une affaire de nez, secondairement une question de queue. On distingue en effet deux infra-ordres : celui des Platyrhiniens, à narines écartées et à queue longue et préhensile, tous originaires d'Amérique centrale et du Sud (on les appelle aussi « singes du Nouveau Monde ») ; celui des Catarhiniens, à narines rapprochées, à queue parfois absente et de toute façon jamais préhensile (autre nom : « singes de l'Ancien Monde »).
[modifier] Les Platyrhiniens
Outre la distinction ci-dessus, on précisera qu'ils possèdent presque tous 36 dents (contre 32 aux Catarhiniens). Ils se divisent en trois familles :
- Cebidae (Cébidés), famille à laquelle appartiennent le sapajou, l'atèle (ou singe-araignée), le singe-laineux et le singe-hurleur.
- Callithricidés, avec notamment les tamarins et les ouistitis.
- Pitheciidae (Mivart, 1865) - famille récemment individualisée avec deux sous-familles les Callicebinae et les Pitheciinae, auparavant genres des Cébidés.
[modifier] Les Catarhiniens
On les divise en deux super-familles :
- Cercopithecoidea, formant une seule famille, les Cercopithecidae, elle-même divisée en deux sous-familles :
- Les Cercopithécinés, comportant les cercopithèques, les macaques et les babouins ;
- Les Colobinés, avec notamment le nasique.
- Hominoidea, ou Anthropomorphes, composés de quatre familles selon Schwartz (1986) :
- Hylobatidés (gibbons)
- Panidés (chimpanzés et gorilles)
- Pongidés (orang-outan)
- Hominidés (homme)
[modifier] Biologie
- Les orbites oculaires orientées vers l'avant permettent une vision binoculaire.
- Le développement du lobe occipital du cerveau montre la prédominance de la vue sur les autres sens.
- Le radius et le cubitus sont très mobiles l'un par rapport à l'autre, permettant des mouvements sophistiqués de la main.
- Le pouce opposable aux autres doigts permet la préhension.
- Chez la plupart des espèces, les griffes sont remplacées par des ongles plats.
[modifier] Origines et évolution
Selon un article du paléontologue Robert D. Martin, publié dans le numéro du 18 avril 2002 de la revue Nature, le premier primate pourrait être apparu il y a 85 millions d'années. Le plus ancien spécimen connu est le Purgatorius, âgé de 70 millions d'années. Purgatorius est toutefois plus proche des dermoptères que des primates. Les fossiles les plus anciens de primates indiscutables sont les adapidés Donrusselia et Cantius (-55 millions d'années).
[modifier] Écologie
On retrouve les différentes espèces de primates dans les zones intertropicales sur tous les continents sauf l'Australie. Il existe toutefois deux exceptions : certains macaques de Chine et du Japon, et l'homme, qui a colonisé toutes les terres jusqu'au-delà du cercle polaire.
En Europe, hormis l'homme, la seule espèce de primate que l'on peut trouver en habitat naturel est le singe magot de Gibraltar (Macaca sylvanus), probablement introduit par les Maures avant la colonisation du rocher par les britanniques.
Essentiellement arboricoles, les primates habitent les forêts, plaines arborées et hautes montagnes. Quelques espèces constituent un retour secondaire à la locomotion terrestre, et peuplent les savanes et les steppes.
[modifier] Éthologie
[modifier] Structures sociales
Les sociétés de primates sont extrêmement variées. Ces animaux peuvent vivre isolés, en groupes permanents ou en groupes temporaires.
Les grands singes et les hommes semblent partager une dimension sociale unique : la culture. En 2001, Frans de Waal a montré dans une étude innovante que les grands singes (comme les chimpanzés) pouvaient partager des particularités culturelles (des pratiques apprises et non pas innées qui sont transmises à l'intérieur d'un groupe mais inconnues en dehors). Sans tomber dans les excès de la sociobiologie ou de la psychologie évolutionniste, cela ouvre la porte à une évaluation intéressante des structures sociales des primates en rapprochant les grands singes de l'homme.
[modifier] Enjeux éthiques et politiques
Le fait que l'homme fasse partie de l'ordre des primates donne à ce groupe d'animaux un caractère particulier. Cette idée est défendue par exemple par Peter Singer, l'auteur du projet grands singes visant à reconnaître un statut spécial pour les singes anthropomorphes. Peter Singer voudrait en effet accorder certains droits aux grands singes (les plus proche de l'homme génétiquement) et ainsi créer, comme pour l'Homme avec sa charte des Droits de l'homme, une charte définissant les droits des primates. Cette pensée fait partie d'un mouvement que l'on appelle la libération animale ; on peut citer par exemple le documentaire Koko, le gorille qui parle (1978) de Barbet Schroeder, ou en apprenant le langage des signes à un gorille, celui-ci se mit à inventer des mots en accolant des mots déjà appris. Ce débat est l'un des plus houleux du moment, car certains voient cela comme un rabaissement de l'Homme au niveau du primate, ce qui pose certaines questions quant à la nature profonde de l'Homme et notamment dans les questions abordées : finalement qu'est-ce qu'un Humain ? et finalement l'Homme peut-il lui-même définir l'Homme ? Ce sont des questions plus philosophiques, et qui entraînent divers problèmes éthiques.
Par ailleurs, 75 des 188 espèces de Primates sont menacées de disparition.
[modifier] Protection
Toutes les espèces de primates sont inscrites à l'annexe II ou pour les plus menacées à l'annexe I de la CITES.
[modifier] Voir aussi
- liste détaillée des familles et genres de primates
- liste alphabétique des genres de primates
- liste alphabétique des noms vernaculaires de primates
- singe, primatologie comparée
- eucaryote, chordé, vertébré, euthérien.
[modifier] Romans liés au sujet
- Les Animaux dénaturés de Vercors, roman.
- La Planète des singes de Pierre Boulle, roman.
[modifier] Liens externes
- Référence Fauna Europaea : Primates (en)
- Référence ITIS : Primates Linnaeus, 1758 (fr)
- Référence AnimalDiversityWeb : Primates (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Primates (en)
- www.pan-paniscus.org L'Association Paniscus, association française oeuvrant pour la sauvegarde des bonobos (Pan paniscus) et de la biodiversité de leur environnement (République Démocratique du Congo)
- rubrique primates de l'open directory project
- www.hominides.com Les grands singes
- Introduction aux primates par Bertrand Deputte
- Phylogénie : http://www.whozoo.org/mammals/Primates/primatephylogeny.htm
- taxonomie des primates
- Planète Simiesque
- EUPRIM-Net: European Primate Network (en)
Mammalia (les mammifères) | ||
---|---|---|
Monotremata les monotrèmes |
||
Marsupialia: les marsupiaux |
Didelphimorphia | Paucituberculata | Microbiotheria | Dasyuromorphia | Peramelemorphia | Notoryctemorphia | Diprotodontia |
|
Placentalia: les placentaires |
Xenarthra | Dermoptera | Scandentia | Primates | Rodentia | Lagomorpha | Insectivora | Chiroptera | Pholidota | Carnivora | Perissodactyla | Artiodactyla | Cetacea | Afrosoricida | Macroscelidea | Tubulidentata | Hyracoidea | Proboscidea | Sirenia |