Saint-Dizier-Leyrenne
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Saint-Dizier-Leyrenne | |
Pays | France |
---|---|
Région | Limousin |
Département | Creuse |
Arrondissement | Arrondissement de Guéret |
Canton | Canton de Bourganeuf |
Code INSEE | 23189 |
Code postal | 23400 |
Maire Mandat en cours |
Hervé Guilleaumot 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes Bourganeuf et Royère-de-Vassivière |
Latitude | 46° 01' 49" Nord |
Longitude | 01° 42' 46" Est |
Altitude | 370 m (mini) – 619 m (maxi) |
Superficie | 46,63 km2 |
Population sans doubles comptes |
882 hab. (1 999) |
Densité | 18 hab./km2 |
Saint-Dizier-Leyrenne (Sent Disí las Reinas en occitan) est une commune française, située dans le département de la Creuse et la région Limousin.
Sommaire |
[modifier] Géographie
La Commune de Saint Dizier Leyrenne (882 habitants) se situe sur la bordure ouest du département de la Creuse et du Massif Central. D'une altitude variant de 618 m à 378 m, c'est une lente dégringolade bocagée d'une dizaine de kilomètres, orientée Nord Ouest et entaillée par la vallée glaciaire de la rivière Leyrenne. Elle est entourée de collines dépassant les 500 m et bordée au sud par les gorges du Thaurion, noyées par la retenue du barrage de La Roche-Thalamie. La verdure, l'eau, une exceptionnelle qualité de l'air, le calme presque trop parfait assurent repos et détente. Une multitude de chemins propose des itinéraires variés en pleine nature, conduisent à de magnifiques points de vue et font découvrir l'intimité rurale. Les nombreux ruisseaux, la rivière Leyrenne, le plan d'eau et la retenue de la Roche Thalamie offrent toutes les possibilités aux pêcheurs.
[modifier] Histoire
L'EPOQUE PREHISTORIQUE
Dés les temps les plus reculés, il semble que des hommes ont vécu sur notre sol. Nos lointains ancêtres ont eu à se battre pour survivre contre une nature et des ennemis plus forts. Ils purent, grâce à leur intelligence et leur ingéniosité faire pencher la balance en leur faveur. Pour cela, ils apprirent à fabriquer des armes et des outils de pierre : lances, haches, pointes de silex pour leurs flèches; c'est la période que l'on nomme communément l'âge de pierre. De tels instruments ont été retrouvés sur le territoire de notre commune, dont une hache en silex longue de 14 cms. Plus tard, ils surent apprivoiser les animaux et devinrent pasteurs. Progressivement, ils se sont alors sédentarisés, s'établissant auprès des étangs ou des cours d'eau, construisant des villages sommaires ou vivant dans des excavations naturelles. Des envahisseurs venus de l'Est ont apporté avec eux des armes, des ustensiles de bronze ou de fer. Ainsi, une hache en bronze a été découverte en 1873 dans le ruisseau de Grandieux. Elle est à rebords droits et à talon, sans ailerons et sans anneaux latéraux.
Les tribus gauloises qui habitaient notre région appartenaient à la puissante confédération des Lémovices, formée de différentes peuplades. Jouilleton dans son histoire de la Marche en distingue sept dont celle des habitants du Mont de Jouer (Saint Goussaud). Au moment de la conquête romaine, la Marche gauloise participa active
ment à la résistance, à partir de janvier 52. Dans son récit de la bataille d'Alésia, César rapporte que les Lémovices sous la conduite du chef gaulois Sédilus envoyèrent 10 000 hommes, Proetorium (Arrênes-Saint Goussaud) envoyant pour sa part un contingent important.
Les Celtes habitaient des huttes à moitié enfouies dans le sol. On peut parfois déterminer leur emplacement lorsque leur soubassement était creusé dans le roc. Des pièces de monnaie gauloises ont été découvertes , en particulier à Saint Goussaud.
En cas de danger, les populations se réfugiaient dans des enceintes fortifiées appelées oppidum. En dehors des périodes de troubles, elles servaient en général de marchés avec la présence de quelques artisans.
Ils ont également creusés des souterrains appelés "souterrains-refuges". Ils comprenaient généralement une ou plusieurs galeries avec des niches latérales aboutissant à une ou plusieurs salles munies de banquettes et de cheminées d'aération. Il en existait un signalé par A. Leclerc, à La Valette. Il s'étend sous un monticule que couronne un taillis. Avant 1871, des personnes ont pu parcourir quelques galeries bouchées par des éboulis.
Il est très difficile de dater exactement ces souterrains, car ils ont souvent servi à toutes les périodes troublées.
Les Celtes enterraient souvent leurs morts dans des buttes artificielles de forme ronde ou ovoïde appelées tumulus. Ils adoraient de nombreux dieux. A coté de leurs grands dieux féroces et par là peu aimés, ils avaient une foule de divinités locales appelées aussi les déesses-mères : les Tutelae défendaient les cités, les Suleviae étaient les esprits de l'air, les Matres veillaient sur les enfants... Ce culte a perduré longtemps dans nos campagnes , ces divinités devenant les Mâtres, les Dames, les Fades (en français les Fées) qui ont fait rêver ou effrayé des générations d'enfants.
LA PERIODE ROMAINE
Après la défaite de Vercingétorix, notre contrée dut se soumettre au vainqueur et fut occupée par les soldats romains. En 49 avant J.C., deux légions vinrent prendre leurs quartiers d'hiver dans le pays.
Pendant toute cette période qui s'étale sur près de quatre siècles, le fond de la population n'a pas été fondamentalement changé. La division sociale s'est affirmée avec la prédominance des grands propriétaires terriens ainsi qu'une certaine autonomie au niveau administratif. Les grandes villes gauloises, Proetorium, Breth (Bridiers) grandissent et se transforment, mais le pays reste essentiellement rural. Les grands propriétaires forment une aristocratie qui se romanise. Ils font construire des villas aux abords des routes, jusque dans les endroits les plus reculés. Cependant, la masse de la population ne retire de la domination romaine que des éléments superficiels. Dans leurs cultes, ils associent ou confondent les dieux de Rome et les vielles divinités celtiques (dieu au maillet de Saint Goussaud). Ils resteront fidèles jusqu'au IVème siècle à l'incinération des morts.
Suzanne DUCHER et Dominique CASANOVA dans leur monographie de Saint-Fiel nous décrivent la sépulture (ossarium) et les rites funéraires: "Un ossarium se présente sous la forme d'un ensemble de deux pierres évidées, posées l'une sur l'autre, qui ne peut être mieux comparé qu'à la forme d'un oeuf sur son coquetier. La hauteur totale de l'ensemble est de 1,50 m environ, et la circonférence au point le plus renflé de 1,75 m.
Concernant les rites, le premier acte est celui de l'incinération : le corps est brûlé sur un bûcher où des objets personnels du défunt, auparavant brisés, sont jetés. A proximité, une fosse est creusée, dans laquelle est plaçé le coffre funéraire. Les cendres, les os calcinés, et parfois une pièce de monnaie sont déposés dans l'urne funéraire, elle même enfermée dans le coffre. Autour de celui-ci, dans la fosse, on rassemble parmi le sol charbonneux du foyer les objets familiers du mort, les outils utilisés pour édifier le bûcher, la vaisselle du repas funèbre, brisée intentionnellement. Souvent, des offrandes intactes sont déposées au-dessus du coffre et l'abondance des cendres et des tessons semblerait prouver le rang social du défunt. Dans certains cas, un tertre est édifié, laissant apparaître le sommet du coffre offert à la vue des passants.
Il existe des nécropoles privées à proximité des villas et des nécropoles publiques aux carrefours (sépultures des étrangers à la région). Les coffres, taillés plus ou moins grossièrement, sont généralement ovoïdes. Les urnes sont enterre, en verre et plus rarement en métal, leur forme st variable en raison de leur origine domestique. Ce sont des fonds de poterie qui servent à les fermer.
A la fin du troisième siècle, l'incinération est remplacée par l'inhumation qui, à cette date, n'est destinée qu'aux enfants. L'ensevelissement se fait dans des sarcophages de pierre, de plomb ou entre des dalles de terre cuite, des tuiles à rebord ou encore à même la terre en fonction de la richesse du défunt."
Notre commune est riche en vestiges de cette époque:
A La Chaumette, une urne funéraire en granit contenait avec de la cendre un bracelet en or. A Cornat, une colonnette, et dans le village vestiges de murs, dalles, tégulae et briques. A Font Léon, un coffre funéraire contenait une urne. Autour, une hache et un poignard grossier en fer ont été retrouvés. Des monnaies ont été découvertes à coté de La Mazeire. Au Pommier, découverte vers 1840 d'une sépulture à incinération, un coffre funéraire qui contenait une urne en verre. Près du coffre, se trouvait un poignard miniaturisé en cuivre ciselé ainsi qu'une pièce de monnaie. A Rapissat, vers 1860, une urne funéraire en granit contenait une poterie en terre noirâtre ornée de plusieurs zones de points obtenus à la pointe. Aux Peuyauds, un coffre funéraire de granit contenait une urne en verre et une statuette féminine. A Ville, des traces d'occupation et deux coffres funéraires.
Pour se déplacer plus facilement et préserver la paix romaine, les romains avaient aménagé des routes pavées de grosses pierres plates. Ces voies dites chemins de César, chemins ferrés ou voies césariennes reliaient les villes les unes aux autres. Elles étaient jalonnées par des bornes militaires.
Notre commune située près de Proetorium, véritable noeud routier de l'époque, est traversée par plusieurs routes. La voie antique qui reliait Ahun au Mont de Jouer passe par La Chaumette et près de Cornat. Celle reliant Poitiers à Clermont-Ferrand passe au bourg, près de Pommier et de Rapissat.
A cette époque, les soldats ignoraient la vie de caserne, et campaient sur les hauteurs. D'où ces camps romains, connus sous le nom de Camps de César. A Leclerc nous décrit précisément ce qu'il a pu découvrir sur notre commune : " J'ai visité le 30 avril 1868, un grand nombre d'excavations situées dans cette commune et connues sous le nom de Camp de César. La première est à peu de distance du village de La Villate; elle a environ 100 mètres de long sur 30 de large. Elle est sur une hauteur et les terres provenant des déblais ont été transportées à son extrémité septentrionale qui est plus basse, de manière à niveler les sommets qui l'entourent. Cette excavation est parfaitement rectangulaire, et elle est divisée, comme par une muraille, à environ 30 mètres de son extrémité septentrionale.
A quelque distance au Nord Est, on trouve trois ou quatre excavations de forme circulaire, qui me semblent n'avoir d'autre origine que les travaux exécutés pour la recherche du minerai. Il y en a beaucoup d'autres semblables, et en particulier dans la commune de Ceyroux.
Plus au Nord, dans un bois assez épais, on rencontre trois autres excavations, reproduisant exactement toutes les particularités signalées dans la première. Elles sont rectangulaires, mesurant environ 100 mètres de long et ont un mur de séparation au tiers de leur longueur. Les terres sorties de leur profondeur élèvent le rempart qui les entoure à une grande hauteur. Tout me porte à croire que ce sont des camps romains ainsi que l'indique le nom sous lequel les habitants du pays les désignent.
On sait que l'usage d'établir des garnisons dans les villes n'existait pas avant Constantin. Les soldats séjournaient dans des camps appelés suivant les saisons, oestive ou hiberna castra. Ces excavations seraient des camps d'hiver. Des tentes dressées d'un bord à l'autre, au moyen de cordes, abritaient facilement ce séjour relativement chaud et salubre, puisqu'il était sous terre, et sur le sommet de monticules qui ne contenaient pas d'eau. La partie séparée par un mur était occupée par les chefs, pendant que les soldats étaient placés dans la partie la plus grande, qui comprend plus des deux tiers de l'emplacement total."
Rome ne se contente pas de façonner doucement la vie sociale. Au niveau politique, Auguste incorpore la province à l'Aquitaine avec Poitiers comme métropole. Plus tard, au IIIème siècle, Dioclétien la rattachera à l'Aquitaine Première avec Bourges pour capitale.
Cette vie paisible fut soudain anéantie par les invasions barbares successives de Vandales, Alains et Suéves qui ruinèrent toutes nos villes, Proetorium fut pillée et brûlée.
En 472, les Wisigoths, sous la conduite de leur roi Euric, établis au nom de l'empereur romain au Sud de la Garonne conquirent la Marche qui ainsi fit partie du royaume Wisigoths d'Aquitaine. C'est à cette époque que se construisirent plusieurs forts dont celui de Peyrusse.
L'EPOQUE FRANQUE
Après la bataille de Vouillé, en 507, où Clovis, roi des Francs bat Alaric, roi des Wisigoths, la Marche avec l'Aquitaine passe sous la domination des Francs. A partir de la mort de Clovis, la coutume du partage entre les fils après la mort du Roi, les moeurs barbares des Mérovingiens, provoquèrent l'anarchie. Notre contrée sans cesse ballottée entre les divers courants ne connut que quelques rares périodes de calme. En 562, elle fut sous la domination de la reine d'Austrasie Brunehaut. Celle-ci qui voulait relier l'Aquitaine à sa capitale Metz fit réparer les routes de la Province et construire de nouveaux embranchements. Il existe à Thauron une de ces voie romaine qu'elle restaura et qui porte le nom significatif de chaussée de Brunehaut.
Les Mérovingiens laissèrent notre pays exsangue. Les villes étaient ruinées et partiellement abandonnées. Dans les campagnes, la plupart des champs cultivés retombèrent en friches.
La guerre que soutinrent les ducs d'Aquitaine contre les rois carolingiens fut un nouveau fléau pour notre région. En 731, Charles-Martel la ravagea.
Après la bataille de Poitiers (en 732) , les arabes aussi dénommés Sarrazins ou Maures se jetèrent sur notre province, massacrant les habitants, détruisant les villes et les monastères. Proetorium fut à nouveau détruit ainsi que Bénévent et Pontarion.
Les conséquences politiques de cette guerre furent importantes. Le royaume Franc était reconstitué pour un temps. Le danger passé, les ducs d'Aquitaine refusèrent de prêter le serment d'allégeance au Roi.
En 761, Pépin le Bref vint combattre les troupes du duc Waifre, s'emparant du château fort de Peyrusse. L'assassinat du duc ramena la paix. Sous les derniers carolingiens, le Limousin repassa de mains en mains. Ce fut de nouveau l'anarchie et l'invasion. Pépin II appela à l'aide les Normands. Remontant la vallée de la Vienne, ces redoutables païens avides d'aventures et de pillages, viennent semer la mort et la ruine à trois reprises au moins au cours du IXème siècle.
Les paysans que le Roi était impuissant à protéger, demandèrent protection aux seigneurs auprès desquels ils pouvaient trouver asile en cas de danger, à l'abri des châteaux-forts qu'ils avaient construit pour leur propre sécurité. Ainsi naissait la Féodalité.
L'EPOQUE FEODALE
Cette dernière a laissé sur notre pays une forte empreinte. Des châteaux s'érigent un peu partout et de nouvelles coutumes s'établissent, régissant les règles de conduite entre personnes. les seigneurs ne sont pas égaux entre eux. Par l'investiture, le suzerain plus puissant attribue au vassal une terre appelée "fief". Ce dernier doit prêter à son suzerain l'hommage et le serment de fidélité.
Au XI et XIIème siècle, notre pays se morcelle en grands domaines féodaux: la vicomté d'Aubusson, celle de Bridiers autour de La Souterraine, la seigneurie de Chambon ou baronnie de Combrailles, et le comté de la Marche.
Jusqu'à Louis IX (Saint-Louis), la féodalité marchoise, jalouse de son indépendance, lutta souvent contre la royauté. Hugues X de Lusignan, comte de la Marche se révolta contre Saint-Louis, s'alliant avec le roi d'Angleterre. Hugues fut vaincu à Taillebourg en 1242 et Saint-Louis envahit la Marche. Lors du démembrement de cette province, Guy de Lusignan se vit attribuer une partie comprenant Peyrat et Nedde, Bourganeuf, Pontarion et Royère. Le nouveau possesseur de ces fiefs et ses successeurs prirent le nom de baron de Peyrat et comme tels portèrent leurs hommages à Alphonse, comte de Poitiers, de sorte que leurs possessions formèrent une enclave poitevine, selon le droit féodal. D'après Leroux dans sa Géographie Historique du Limousin, cette seigneurie de PeyratBourganeuf fut annexée au Comté de Poitou vers 1260, alors que la Vicomté d'Aubusson étaient réunie au Comté de la Marche en cette même année.
Ainsi la paroisse de Saint-Dizier devenait poitevine.
De grandes familles se partageaient la région et furent longtemps en lutte contre le puovoir royal. Ils n'hésitaient pas à guerroyer souvent les uns contre les autres, essayant de ruiner la propriété de leur ennemi, procédant méthodiquement au pillage des villages, incendiant les récoltes et les forêts, massacrant les laboureurs. Les barons de Peyrat dominaient Bourganeuf et les Brachet seigneurs de Châtelus contrôlaient à Peyrusse les passages du Thaurion et étendaient leur autorité sur Saint-Dizier. Le baron de Peyrusse était célébre pour ses actes de brigandage, pillant et rançonnant les villes alentours.
Géraud de Peyrusse fut emprisonné à Salagnac (Grand-Bourg). A l’occasion de sa mort, sa famille fait des dons importants à l’abbaye de Bénévent : “ Après la mort
Le petit peuple souffrait de ces querelles incessantes. Les paysans appelés serfs, vilains ou manants étaient malheureux. Moyennant une maigre part, ils cultivaient les terres du seigneur et étaient astreints à une foule de redevances en argent ou en nature. Ils devaient également des corvées ou "services de corps", d'arban ou de vinade. L'arban consistait en une journée de travail par semaine et la vinade des journées de charroi pour aller à l'automne chercher au vignoble le vin du seigneur.
Pour diminuer les maux causés par ces guerres privées, l'Eglise imagina la Trêve de Dieur pour rendre les seigneurs moins cruels, et plus dévoués à la cause des croisades, elle institua la Chevalerie que le Roi s'empressa de favoriser, trouvant dans cette institution un moyen supplémentaire d'asseoir son autorité et la fidélité de ses vassaux.
Notre province a fourni de nombreux chevaliers, les Templiers et les Hospitaliers de Saint Jean appelés plus tard, chevaliers de Malte.
Souvent attribuée à l'ordre du Temple, la création de Bourganeuf au XII° siècle, doit sans conteste être reconnue comme l'oeuvre des Hospitaliers de Saint Jean.
D'abord une "Maison" est construite, destinée à héberger les pèlerins et voyageurs, sur l'antique route qui reliait l'Est et l'Ouest de l'ancienne Gaule, conformément aux premiers buts de l'Ordre, créé à des fins hospitalière, assurant en outre une sorte de police de la route, protégeant en ces temps troublés pélerins et marchands. Des paysans puis des commerçants se groupèrent autour de cette "Maison" créant ainsi un nouveau bourg : "Burgum Novum", "Bourguet-Neuf", "Burguettenou" selon les termes apparaissant dans les contrats de l'époque.
La nouvelle ville grandit peu à peu, atteignant son apogée aux XIV° et XV° siècles. L'arrivée à la tête de l'Ordre de représentants des grandes familles de la région et l'importance de Bourganeuf lui valurent d'être choisi comme chef lieu de la "Langue d'Auvergne".
Territorialement, elle regroupait l'Auvergne, la Marche, le Limousin, le Velay, le Berry, le Forez, le Bourbonnais, le Lyonnais, le Bugey et la Savoie. René Boudard, dans son ouvrage "Bourganeuf au fil des âges", situe à partir de 1417, la date de cette importante promotion. Jean de Lastic fit ajouter à l'édifice primitif la grosse tour qui porte encore son nom. Pierre d'Aubusson qui était né au Monteil au Vicomte fit restaurer le choeur de l'église. Son neveu Guy de Blanchefort fit construire la tour de Djem dite Zizim pour accueillir le fils de Mohamet II qui avait trouvé refuge après du grand maître Pierre d'Aubusson. Bourganeuf devait ainsi rester le chef lieu du Grand Prieuré d'Auvergne jusqu'en 1787 peu de temps avant la suppression de l'Ordre en France.
les chevaliers sont des grands seigneurs puissants et possèdent de nombreux biens dans la région.
Parmi les dépendances directes, l'Ordre possédait des métairies affermées par bail perpétuel dont une située dans notre paroisse à Bostdeville. Le Commandeur percevait la moitié des récoltes "de grain" à l'exclusion de toute autre dîme ou rente et il exerçait sur elle le fameux droit de "haute, moyenne et basse" justice.
Par ailleurs, le Commandeur, seigneur temporel possédait des droits féodaux sur un nombre important de "membres", villages ou hameaux de Saint Dizier.
Le membre de Pommier comprenait avec le village de ce nom ceux de Bellefaye, Jalinoux, Montarichard, Pommerol, La Valette, Le Masbeau, Le Montabarot.
Pommier payait le cens et la rente féodale : 58 setiers de seigle, 7 de froment, 24 d'avoine, 6 livres 16 sols 6 deniers et 16 gélines, avec la dîme des grains et la corvée de vin "avant la fête de la Saint Martin d'hyver".
Outre le cens et la rente, Bellefaye doit également fournir les boeufs nécessaires pour aller "quérir les meules qu'il conviendra pour les moulins banaux à froment du Commandeur". A l'occasion de cette corvée, le Commandeur donne aux bouviers trois tourtes et neuf pains blancs.
Jalinoux versait la rente et le cens. les fermiers doivent là aussi conduire les meules aux moulins banaux. Le Commandeur déduisait un setier de seigle par meule de froment. Le village était également assujetti à la corvée de vinade ainsi qu'à divers arbans.
Le Montarichard devait aussi le cens et la rente. Le Commandeur se partageait la dîme des grains avec le Seigneur de Peyrusse et les fermiers étaient également tenus "d'aller quérir, conduire, mener et charrier les meules nécessaires aux moulins banaux, moyennant quoi ils étaient exemptés des autres arbans".
Pommerolles payait une rente assez importante ainsi que le cens : 28 setiers de seigle, 1 de froment, 9 d'avoine, 49 sols 4 deniers et 4 gélines. le village devait la corvée de vinade et deux arbans : l'un pour faucher et l'autre pour mener du bois.
La Valette payait cens et rente, devait la corvée de vinade et les arbans ordinaires.
Le Masbeau versait annuellement pour le cens et la rente : 43 setiers de seigle et 2 de froment, 14 setiers d'avoine, 4 livres 3 sols 8 deniers et 9 gélines. Le Commandeur prélève également la dîme des grains, à l'exception de "celle des jardins" pour laquelle les fermiers payaient la rente en froment et avoine. Ils devaient la corvée de vinade et les arbans ordinaires. Ce village était un des plus riche de la Commanderie ; situé à une lieue de Saint Dizier, au centre d'une sorte de petite région naturelle toujours riche en céréales.
Le Montabarot, avec le cens et la rente, devait certains arbans dont l'un "pour amener du bois pour la Souche de Noël"
LA CHRISTIANISATION
La diffusion de la religion chrétienne a été très rapide. Tantôt tolérée, tantôt persécutée, l'empereur Constantin lui reconnaît une existence officielle avec l'édit de Milan (313). L'Eglise s'affirme alors au grand jour, calquant son organisation sur celle de l'Empire.
Par rapport aux enseignements anciens, qui approuvaient l'inégalité sociale et fondaient le pouvoir sur les rapports de force, l'Eglise professe une doctrine révolutionnaire. La conception chrétienne de la liberté morale de l'homme postule la liberté de l'individu dans la société, l'égalité originelle, et le refus de toute primauté de la puissance économique.
C'est vers l'an 300 qu'arrive dans notre région Martial, celui qui deviendra le premier évêque de Limoges. Son passage à travers l'actuelle Creuse est signalé à Ahun et Toulx sainte Croix. Il a essentiellement implanté la nouvelle religion dans les villes. Dans les campagnes, la pénétration est beaucoup plus lente et ne devient effective qu'à la fin du IVe et au Ve siècle.
Les temps mérovingiens apportent plusieurs ermites qui se fixent dans notre région. Leurs tombeaux deviennent des lieux de culte et de pèlerinage : Saint Léobon à Salagnac de Grand-Bourg (mort en 539), Vaury au mont Bernage ou Puy des Trois Cornes (mort en 620). A cette époque, un auvergnat, Goussaud, s'établit près de la voie antique au mont de Jouer. Il meurt en 689. Son culte est attesté dés le XIe siècle. Il est invoqué pour la protection du bétail.
Au milieu des vicissitudes du temps, l'Eglise s'affirme comme la seule autorité organisée et l'évêque comme le premier personnage de la province. L'émiettement féodal ne laisse subsister qu'un point commun : l'appartenance au diocèse de Limoges.
Du VIIe au IXe siècle, le christianisme se développe. Tout groupement humain posséde un lieu de culte proche. Ces créations sont cependant limitées au fure et à mesure que s'instaure la dîme qui à partir de l'an 779 trouvera sa forme définitive. Il s'agit d'un véritable impôt levé par l'Eglise. Elle est rendue obligatoire par les rois carolingiens, qui pensent ainsi compenser le pillage des biens d'église auquel s'est livré Charles-Martel.
Bien que son taux soit en principe, comme son nom (décima pars) l'indique, du dixième des revenus, la charge en est le plus souvent moins lourde. Elle est levée dans le cadre de la paroisse au profit du clergé paroissial, ce qui oblige ainsi à fixer exactement les limites territoriales des paroisses.
Pour essayer de dater la fondation des paroisses, Michel Aubrun de même que plus récemment Louis Pérouas et Jean-Michel Allard, utilisent le critère des titulatures, c'est à dire le nom des saints portés par les églises. Entre le VIIe et IXe siècle, la grande nouveauté est l'apparition des saints gaulois, en général évêques et non martyrs des Ve et VIe siècle, devenus éponymes (qui donnent leur nom) de leurs paroisses.
Dans notre région, Didier ou Dizier, ancien évêque de Langres, martyrisé par les Vandales en 265, protège trois églises creusoises.
Il est probable que notre paroisse se soit formée à cette époque. Elle dépendait de l'archiprêché de Bénévent. On en trouve trace en 1085 dans le cartulaire de cette abbaye (Ecclesia Sancti Désidérii) - Capellanus sancti Désidérii - XIVe siècle (Pouillé) - Saint Didier 1771 - Saint Dizier près Peyrusse, 1770 (Nadaud, Pouillé).
Les croisades montrèrent que le Christianisme était en plein épanouissement. Les conciles de Clermont et de Limoges (1095) eurent un grand retentissement. Beaucoup de seigneurs se croisèrent au cri de "Dieu le veut !". Cependant comme la plupart étaient assez pauvres, ils durent pour s'équiper, s'endetter et pour certains engager leurs fiefs. En Novembre 1177, Aldebert IV vend son comté de la Marche au roi d'Angleterre pour 15.000 livres, 20 mules et palefrois. et part pour la Terre Sainte.
LA DOMINATION ANGLAISE et LA GUERRE DE CENT ANS
Après son divorce avec le roi de France Louis VII, Eléonore d'Aquitaine épouse le futur roi d'Angleterre Henri Plantagenet, comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie, en 1152, à qui elle apporte en dot l'Aquitaine et le Poitou, dont faisait partie Saint Dizier, comme Bourganeuf, Saint Vaury, Bénévent. Notre pays devient donc anglais. pendant de longues années. Peu de seigneurs locaux acceptèrent de prêter foi et hommage au nouveau souverain, préférant prendre le parti d'Hugues de Luzignan qui élevait des prétentions sur le comté de la Marche, soutenu en cela par le Roi Philippe Auguste. Il obtint gain de cause en 1199.
De1173 à 1214, de 1219 à 1230, en 1242, le Poitou est le théatre de luttes continuelles. Au cours de cette guerre, des routiers au service des anglais appellé les Paillers parcequ'ils portaient à leur casque un brandon de paille pour annoncer l'incendie, commettent toutes sortes d'exactions. Pendant l'hiver 1185-1186, ils furent taillés en piéces par une coalition des chevaliers limousins rassemblés par l'évêque Sebrand Chabot. Six mille d'entre eux périrent près d'Ahun d'où ils furent poursuivis jusqu'en Auvergne.
Ce conflit souvent baptisé première guerre de Cent ans s'acheva par la victoire du roi de France et le Poitou passe alors dans le domaine royal.
Au XIVe siècle, la guerre de Cent ans désole la France. Notre région souffre particulièrement de cette lutte longue et meurtrière. Les comtes de la Marche restèrent fidèles au roi de France. Jean 1er fut vainqueur des anglais dans plusieurs batailles. Il leur reprit Bourganeuf et La Souterraine que leur avait cédé le traité de Brétigny.
Après avoir été ravagée par les troupes anglaises du Prince Noir, notre contrée eu à subir les invasions des routiers organisés en grandes compagnies: Cottereaux, Mercadins, Brabançons. Tout fut pillé et saccagé. C'est à cette époque que les paysans se groupèrent et devant l'incapacité des seigneurs à les défendre efficacement, fortifièrent les églises, pour servir de refuges pour eux et leurs récoltes. Notre église garde des traces de ces fortifications.
Quand elle fut débarrassée des anglais et des routiers, notre pays était plongé dans une profonde misère, les villes étaient détruites en partie, des gros bourgs comme Janaillat avaient perdu la quasi totalité de leurs habitants. Les nobles eux mêmes étaient ruinés. Jamais on ne connut une période aussi noire que cette fin du moyen-age.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | |||
Période | Identité | Parti | Qualité |
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2001 – 2008 | Hervé Guillaumot | ||
Toutes les données ne nous sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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1 144 | 1 247 | 1 094 | 931 | 902 | 882 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
[modifier] Lieux et monuments
Dès les temps les plus reculés, il semble que les hommes ont vécu sur notre sol, comme l’attestent les vestiges de l’époque préhistorique retrouvés sur notre commune. Plus tard, les tribus gauloises qui habitaient notre région, appartenant à la puissante confédération des Lémovices ont activement participé à la résistance contre l’envahisseur romain. Après la défaite de Vercingétorix, notre contrée dut se soumettre et fut occupée par le vainqueur. Dès 49 avant JC deux légions vinrent prendre leurs quartiers d’hiver dans le pays et imposèrent la paix romaine.
Celle-ci dura pendant quatre siècles au cours de laquelle s’instaura une aristocratie de gros propriétaires qui font construire des « villas » aux abords des routes jusque dans les endroits les plus reculés.
Cette vie paisible fut soudain anéantie par les invasions barbares successives qui ruinèrent toutes nos villes. Proetorium (St Goussaud) fut pillée et brûlée.
Après la bataille de Vouillé en 507 qui voit la victoire de Clovis, notre région passe sous la domination franque et connaît une période de luttes continuelles. Les Mérovingiens laissèrent notre pays exsangue. La guerre que soutinrent les ducs d’aquitaine contre les rois carolingiens fut un nouveau fléau pour notre région. En 731, Charles Martel la ravagea. Après la bataille de Poitiers en 732, les Sarrasins envahirent notre province saccageant les villes et les monastères. Proetorium fut à nouveau détruit ainsi que Bénévent et Pontarion
Les paysans que le Roi était impuissant à protéger demandèrent aide aux seigneurs auprès desquels ils pouvaient trouver asile à l’abri des châteaux forts qu’ils avaient construits pour leur propre sécurité. Ainsi naissait la féodalité.
A cette époque notre pays se morcelle en grands domaines féodaux. Lors du démembrement de la province de la Marche, Guy de Lusignan se vit attribuer une partie comprenant Peyrat, Bourganeuf, Pontarion et Royère. Le nouveau possesseur de ses fiefs ainsi que ses descendants portèrent leurs hommages au Comte de Poitiers. Ainsi la paroisse de Saint Dizier devenait poitevine.
De grandes familles se partageaient la région dont les Brachet, seigneurs de Peyrusse qui étendaient leur autorité sur Saint Dizier.
Au milieu de toutes ces vicissitudes, l’Eglise qui bénéficie d’une diffusion rapide de la religion chrétienne semble être la seule institution stable.
Pour essayer de dater la fondation des paroisses, les érudits utilisent le critère des titulatures, c’est à dire le nom des saints portés par les églises. Entre le VII° et le IX° siècle apparaissent les noms des saints gaulois en général évêques dont Saint Didier, évêque de Langres martyrisé par les vandales Il est probable que notre paroisse se soit constituée vers cette époque.
Elle dépendait de l’archipréché de Bénévent. On en trouve trace en 1085 dans le cartulaire de cette abbaye (Ecclésia Sancti Désidérii)
Dès lors, la vie de notre paroisse devenue beaucoup plus tard commune de Saint Dizier Leyrenne devait suivre les méandres de la grande Histoire, émaillée de beaucoup de petites histoires.
Au milieu de toutes ces vicissitudes, l’Eglise qui bénéficie d’une diffusion rapide de la religion chrétienne semble être la seule institution stable.
Pour essayer de dater la fondation des paroisses, les érudits utilisent le critère des titulatures, c’est à dire le nom des saints portés par les églises. Entre le VII° et le IX° siècle apparaissent les noms des saints gaulois en général évêques dont Saint Didier, évêque de Langres martyrisé par les vandales Il est probable que notre paroisse se soit constituée vers cette époque.
Elle dépendait de l’archipréché de Bénévent. On en trouve trace en 1085 dans le cartulaire de cette abbaye (Ecclésia Sancti Désidérii)
Dès lors, la vie de notre paroisse devenue beaucoup plus tard commune de Saint Dizier Leyrenne devait suivre les méandres de la grande Histoire, émaillée de beaucoup de petites histoires.
L’EGLISE
L’église actuelle ainsi que le collatéral datent du XIIème siècle. Au XVème siècle l’ensemble fut profondément transformé. En effet, à cette époque particulièrement troublée, les paysans se regroupent et devant l’incapacité ou l’impossibilité des seigneurs à les défendre efficacement fortifièrent les églises pour servir de refuges pour eux et pour leurs récoltes.
L’abside a donc été remaniée et surélevée. Il en subsiste une tour maintenant arasée avec des meurtrières encore très visibles de l’extérieur.
Dans les années 1755, l’église se voit flanquée d’un clocher à beffroi condamnant de ce fait l’ancienne porte. Celle-ci, sur l’extérieur est ornée d’un tore ininterrompu en tracé brisé et d’un cordon à retour tombant sur deux sculptures représentant des personnages mitrés.
Sur la gauche de cette ancienne entrée on peut remarquer une large pierre posée sur deux socles en granit. Il s’agit en réalité d’un reposoir sur lequel on déposait le cercueil des défunts avant l’accueil dans l’église; A Saint Dizier, ce monument est connu sous l’appellation de « Pierre des morts ».
Dans l’angle extérieur du collatéral et de l’ancienne entrée un grand bénitier carré en granit est difficile à dater
L’église est placée sous le quadruple vocable de la Vierge Marie, de Saint Dizier, de Saint Gervais et de Saint Protais.
En souvenir de l’anniversaire de la nativité de la Vierge Marie, la fête patronale était fixée au 8 septembre, « la Septembre », comme l’on disait à l’époque.
Lorsque l’on pénètre dans l’église, on est frappé par le bel ensemble rendu par le granit omniprésent et la luminosité colorée des vitraux encadrant le chœur.
Dans les années 1859-1862, sous Napoléon III, l’église a été restaurée. Le dallage refait par Messieurs Labussière Louis et Jean père et fils, adjudicataires des travaux. Les vitraux du chœur réalisés par les ateliers Thevenot de Clermont-Ferrand ont été posés en 1861. Ils représentent la Vierge Marie au centre, Saint Dizier à gauche et Saint Gervais à droite.
Le collatéral est quant à lui orné d’un vitrail de la Vierge Marie.
A cette même époque, le 10 février 1861, le conseil municipal de Saint Dizier vote une somme de 234 francs pour travaux et fournitures faits pour le placement de l’horloge communale, mémoire de frais déposé par Monsieur Glanjeaud, serrurier et marchand de fer à Saint Dizier.
Le mécanisme de cette horloge, restauré par Monsieur Laraud est exposé à la droite de la nef. Elle a été remplacée en 1964 par l’horloge actuelle, don de Monsieur Pierre Pelège.
Dans les années 1955, sous l’impulsion de l’abbé Martial de Vendière aidé de Madame Renée Brun, et sous le contrôle de Victor Pelle représentant du Conseil Municipal, les boiseries du chœur, en très mauvais état sont retirées permettant de découvrir les très belles pierres de l’édifice.
L’autel actuel en granit du pays est installé en 1956 ainsi que les vitraux de la nef et du collatéral. Ces vitraux réalisés par les ateliers Chigot de Limoges, de facture moderne sont très lumineux et apportent une clarté douce et paisible dans l’édifice.
Le vitrail du porche d’entrée a été créé à l’identique. Il a pu être installé en août 2001 grâce à la générosité de l’association des amis de la place de Saint Dizier qui a ainsi voulu marquer d’une façon « lumineuse » son attachement à la sauvegarde du patrimoine de notre commune.
Le chœur, plus étroit que la nef possède deux chapiteaux ornés, côté nord de personnages et au sud d’entrelacs.
Le tabernacle en chêne de facture locale, probablement du XVIIIème siècle est très joliment sculpté d’une colombe représentant le Saint Esprit et de l’agneau pascal. Les chandeliers qui l’entourent ont été récemment retrouvés dans le clocher.
Dans le collatéral a été installée la chapelle de la Vierge.
Le baptistère de facture très ancienne date du XIII ème ou XIV ème siècle.
Le chemin de croix de facture moderne a été réalisé après les travaux de restauration de 1955 par Monsieur Jauberty, menuisier à Saint Dizier. Il remplaçait l’ancien de 1927, assez endommagé, dont on peut voir deux éléments nouvellement réhabilités dans la sacristie et dans le collatéral. L’église est également remarquable par la qualité des pierres tombales présentes dans le dallage. Si les ecclésiastiques avaient ainsi que les syndics fabriciens le privilège de pouvoir être enterrés dans l’église, beaucoup d’autres pouvaient accéder à cette sépulture moyennant le paiement d’un droit dont le produit servait au fonctionnement de la fabrique. Pour lutter contre cette pratique Monseigneur de Coëtlasquet, Evêque de Limoges, doubla ce droit en 1745. Un décret royal do 10 mars 1776 supprima d’une façon absolue la sépulture dans les églises.
Les registres paroissiaux donnent quelques indications à leur sujet et on peut dresser une liste non exhaustive de ces inhumations :
Le 20avril 1744, Léonard Montayaud, prieur curé de Saint Dizier, 70 ans; Le 24 octobre 1752, Marguerite Caillous épouse Parisous du village de « Theiller », âgée d’environ 28 ans ; Le 4 février 1764, Gilbert Audubert, prêtre de la mission de Limoges ; Le 6 septembre 1770, Jacques Voisain, prêtre vicaire ; Le 24 janvier 1768, Marie Pelège veuve de Pierre Fournier décédée au village des Effes âgée d’environ 30 ans. …
On a vu que des droits étaient perçus au profit de la « fabrique ». On a donné ce nom à l’administration des paroisses qui a pour but de pourvoir à l’entretien des églises appelées, jusqu’au XIVème siècle, « fabriques » dans les traités d’architecture. Le curé à coté de ses fonctions spirituelles devait en effet se procurer les ressources nécessaires pour les réparations de l’église, pour l’entretien des objets du culte, pour l’établissement des cimetières … Si les dépenses à faire étaient trop considérables, elles devaient être supportées par les paroissiens. Il fallait donc qu’ils eussent eux-mêmes une part dans cette administration. Ils y étaient représentés par le syndic-fabricien, dont les attributions avaient quelques rapports avec celle du maire qui est à la tête de chaque commune. Ils étaient nommés par le suffrage des habitants de la paroisse rassemblés devant la porte de l’église, à l’issue de la messe dominicale, où les chefs de familles désignaient de vive voix celui d’entre eux qu’ils jugeaient le plus capable de remplir ces fonctions. Un notaire dressait le procès-verbal de l’élection et le syndic-fabricien entrait immédiatement en fonction pour trois ou quatre ans renouvelables. Pour les affaires importantes, les paroissiens étaient directement consultés. Ces assemblées populaires se tenaient sur la place, devant la porte de l’église, le dimanche, à l’issue de la messe ou des vêpres et étaient annoncées par le son de la cloche.
Le dernier écrit relatif à la fabrique de Saint Dizier, daté du 12 mars 1787, organise, au sein des villages de la paroisse, la collecte du fil destiné à entretenir les cordes des cloches.
A noter que le sacristain qui avait entre autres le rôle de sonner les cloches était souvent désigné, sur proposition du curé au cours de ces mêmes assemblées. Il en était dressé un procès-verbal qui fixait les droits et devoirs de celui-ci.
Les cloches avaient un rôle important dans la vie de la communauté. Elles réglaient les heures en sonnant l’Ave Maria soir et matin ainsi qu’à midi. Elles annonçaient les différentes cérémonies, baptêmes, mariages et enterrements.
L’usage était dans nos campagnes de sonner les cloches lorsque l’orage menaçait. Selon le rituel du diocèse publié par Monseigneur d’Argentré en 1774, le prêtre qui bénit la cloche adressait cette prière « Quand le son de cette cloche se fera entendre, faites ô Seigneur que le bruit de la grêle et l’impétuosité des tempêtes soient dissipés et que le grondement du tonnerre soit diminué… »
Le sacristain, délégué pour cet office passe un contrat avec les laboureurs qui le rémunèrent pour ce travail.
L’origine des cloches actuellement présentes dans le clocher est assez vague.
Le 13 juillet 1864, le conseil municipal considérant « que la commune possède trois cloches et qu’avec cela elle n’a pas de sonnerie en rapport avec son étendue et sa population » décide d’en faire refondre deux pour « avoir une fort jolie cloche pour la localité ». A l’unanimité le conseil présidé par Monsieur Plaize vote la somme de onze cents francs pour « parvenir à faire une cloche convenable pour la commune ».
Récemment, l’état de l’édifice ne cessant de se dégrader, le Conseil Municipal décide, en date du 15 mars 2004, des travaux de restauration nécessaires. Ceux-ci sont entrepris rapidement et sont terminés en 2006. L'individualisation de la nef en tuiles canal, la mono pente en pénétration contre un long-pan pour le collatéral nord, le chœur en abside avec une couverture rayonnante en tuiles canal sur une corniche en granit permettent de résoudre les problèmes de gros œuvre et de charpente en redonnant du caractère et une authenticité à l'édifice qui retrouve ainsi le style roman originel.
LA PLACE
Lorsque l’on sort de l’église on est frappé par la grandeur de la place. Il faut savoir que jusqu’en 1845, deux cimetières l’occupaient. La translation a eu lieu sur un terrain acheté à Pierre Couty.
Les habitants de Saint Dizier sont légitimement fiers des arbres qui occupent une partie de cette place. Dans sa séance du 14 mai 1865, le conseil municipal vote la somme de 222,55 francs pour régler François Tixier qui s’est chargé de planter 13 marronniers d’Inde et cinquante et un tilleuls. A noter que dans ce montant il était prévu 56 francs « pour la pose d’une barrière dans toute la largeur de la place pour garantir le choc des voitures »
Tournons nous vers le monument aux morts qui domine la pelouse de la place. Réalisé par les établissements Nourisseau en pierre du Compeix, il fut érigé en deux temps. D’abord coiffé d’une simple pierre chapiteau, il fut inauguré le 26 septembre 1920 en présence de nombreuses personnalités. Il recevra un peu plus tard la statue du poilu symbolisant tous nos soldats morts au champ d’honneur dont les trop nombreux noms sont gravés sur ses côtés.
[modifier] Personnalités liées à la commune
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Site officiel de la Mairie de Saint Dizier Leyrenne
- Saint-Dizier-Leyrenne sur le site de l'Institut géographique national
- Saint-Dizier-Leyrenne sur le site de l'Insee
- Saint-Dizier-Leyrenne sur le site du Quid
- Localisation de Saint-Dizier-Leyrenne sur une carte de France et communes limitrophes
- Plan de Saint-Dizier-Leyrenne sur Mapquest
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