Smooth jazz
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Le smooth jazz est une variante très accessible du jazz, utilisant des sonorités douces (smooth : doux, lisse en anglais), souvent avec un côté Jam du jazz et les influences du musique pop.
Le smooth jazz pourrait être instrumental ou chanté, et le style de jeu est très proche du jazz : une base instrumentale donnée par une batterie, une basse joué fingered ou fretless, divers synthétiseurs, accompagnée d'une mélodie par un instrument jouant en solo. La plupart du temps une guitare, mais aussi des saxophones, flûtes, pianos ou bien rhodes. L'utilisation des synthétiseurs donnent un aspect un peu rétro 1980's au son.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Ce courant, né de la rencontre entre le jazz et d'autres éléments tels que le funk, la soul et la pop, s'inscrit totalement dans l'évolution du jazz-fusion. On peut même considérer que le smooth jazz est au jazz-fusion ce que le cool jazz était au jazz traditionnel.
On l'appelle parfois "Rhythm & Jazz" (un terme employé bien avant l'apparition du mot Smooth Jazz), "Jazz-Pop" ou "NAC" ("New Adult Contemporary") pour son fort potentiel de "crossover", ce qui revient à dire que cette musique a souvent tendance à attirer à un public néophyte en matière de jazz, qui vient plutôt des milieux pop, Rock ou R&B. Ce qui compte est davantage les mélodies et l'ambiance détendues que l'on retrouve dans les morceaux que les improvisations et les prouesses techniques. Difficile de parler d'un seul type de smooth jazz vu que ce terme est très usurpé et désigne des styles très variés.
On doit les prémices de cette musique à des artistes tels que le Wes Montgomery de la fin des années 1960 ou Lonnie Liston Smith, et surtout au prestigieux label CTI Records, qui a amené le jazz à un tout nouveau public. La plupart des artistes pionniers du genre proposait un style fortement marqué par les musiques afro-américaines, telles que la Soul et le Funk. À ce propos, l'émission américaine "The Quiet Storm" a été l'une des premières à diffuser du smooth jazz en 1976, qui était alors considéré comme le penchant instrumental de la musique Quiet Storm, popularisée par des artistes comme Smokey Robinson ou Luther Vandross.
Puis au fil des ans, le smooth jazz a cherché à conquérir un public plus blanc, en proposant des sonorités très pop voire même parfois New Age. Kenny G est sans doute l'artiste le plus représentatif de ce tournant. Son succès sans égal (NB : il fait parti des 25 artistes les plus vendeurs de tous les temps aux États-Unis, toutes catégories confondues) a donc eu une grande influence sur le son actuel du smooth jazz.
[modifier] Controverse
Le smooth jazz est depuis quelques années déjà la bête noire des puristes du jazz, qui ne se privent pas de dénigrer ce genre ouvertement, à cause de son manque d'improvisation et de l'utilisation d'instruments électroniques dont les synthétiseurs et les boîtes à rythmes, considérés comme impropres au jazz.
La présence du saxophoniste très commercial Kenny G parmi les musiciens affiliés au genre n'a fait qu'accentuer leur mépris pour ce genre, qu'ils considèrent comme de la musique d'ascenseur, bien qu'en général les amateurs de smooth jazz ne le voient pas comme une figure du genre mais plutôt comme un simple musicien de pop "adult contemporary" et insistent bien sur le fait qu'il n'est pas du tout représentatif du style smooth jazz.
De plus, même si le smooth jazz n'a pas un franc succès en Europe, il faut savoir que c'est désormais (et de loin) le genre de jazz le plus vendeur de l'autre côté de l'Atlantique, ce qui fait que la plupart des radios jazz états-uniennes ne diffusent quasiment que du smooth jazz et tous les artistes jazz qui veulent percer font souvent des concessions au smooth jazz car ils savent que c'est un très bon tremplin, ce qui fait que ce genre est très formaté pour passer en radio et souvent dépourvu de la passion si typique qui anime les grands jazzmen.
Les défenseurs du genre considèrent le smooth jazz comme un des sous-genres légitimes du jazz, au même titre que le jazz-fusion, dont il est dérivé, mais les amateurs de jazz les plus traditionnalistes prétendent que le smooth jazz n'est pas un genre de jazz mais un terme inventé par les médias pour désigner de la simple pop instrumentale, jouée par des musiciens n'ayant aucune notions de jazz.
Leurs reproches ne se révèlent pas toujours justifiés car la plupart des musiciens smooth jazz s'avèrent être parfaitement capables de jouer du jazz traditionnel et beaucoup d'entre eux comptent dans leur discographie quelques albums dans ce genre. Un des meilleurs exemples est celui du saxophoniste Gerald Albright, qui a obtenu les faveurs des critiques les plus pointus de jazz à la sortie de son album "Live At Birdland West". Par ailleurs, beaucoup de musiciens smooth jazz sillonnent les routes en accompagnant des artistes populaires de renom. Citons l'exemple de Candy Dulfer pour Prince ou Chris Botti pour Sting.
De plus, il faut noter que les premiers musiciens s'étant adonné au genre ont été reconnus comme des artistes particulièrement créatifs et talentueux : c'est le cas de David Sanborn, Grover Washington Jr., George Benson (depuis Breezin), George Duke, Earl Klugh, Joe Sample ou encore Bob James.
[modifier] Artistes
Il existe nombre de groupes de smooth jazz, mais ce sont le plus souvent les musiciens solistes qui sont mis à l'honneur dans ces groupes.
On trouve parmi ceux-là :
- le guitariste Ronny Jordan caractérisée par sa façon de jouer sa guitare octavée
- le saxophoniste Kenny G.
- Le groupe Incognito a réuni plus d'une centaine d'artistes différents sur ses albums.
[modifier] Albums
Les albums de smooth jazz sont souvent réputés pour être très formatés. En effet, beaucoup de critiques considèrent que les musiciens smooth jazz n'exploitent qu'une petite partie de leurs capacités sur leurs albums studio afin de pouvoir passer en radio, en improvisant le moins possible. En revanche, pendant les concerts, on peut attester de leur niveau technique car ils se livrent beaucoup plus volontiers aux improvisations, tels n'importe quels autres musiciens de jazz.
On trouve sur les albums souvent beaucoup d'invités dont le but est souvent de booster les ventes et d'approvisionner les radios smooth jazz en titres vocaux. Ces invités sont la plupart du temps d'autres artistes reconnus du genre ou des chanteurs de R&B, et plus particulièrement Quiet Storm. L'une des grandes particularités de ces albums est la présence de nombreuses reprises instrumentales de morceaux R&B ou pop à succès, qui reprennent souvent la mélodie note pour note, avec parfois quelques vocalises pendant le refrain.
Quelques exemples :
"That's The Way Love Goes" de Janet Jackson par Norman Brown
"Jammin'" de Bob Marley par Grover Washington Jr.
"Smoke Gets In Your Eyes" des Platters par David Sanborn
"Beautiful" de Christina Aguilera par Kenny G avec la chanteuse Chaka Khan
"Careless Whisper" de George Michael par Dave Koz avec le chanteur Montell Jordan
"Tears In Heaven" de Eric Clapton par Joshua Redman
Certains artistes ont même fait des albums entiers de reprises.
Quelques exemples :
"Inner City Blues" - Grover Washington Jr.
"Classics In The Key of G" - Kenny G
"Songs from the Key of Life" - Najee (version instrumentale de l'album de Stevie Wonder)
"Forever, For Always, For Luther" - Divers artistes (album hommage à Luther Vandross)
"Unwrapped", "Def Jazz" et "Streetwize" - Divers artistes (compilations qui reprennent des morceaux Rap et R'n'B en version smooth jazz)
[modifier] Radios
Les radios smooth jazz sont une belle preuve de l'inexactitude de ce terme très galvaudé, tant elles transcendent de genres qui sont étrangers au jazz. Les principales d'entre elles aux États-Unis sont The Wave et Oasis (une des seules radios françaises diffusant ce genre est Radio Jazz Plus), et aussi smoothjazzweb
En écoutant une radio smooth jazz, on remarque que les 2/3 sont des morceaux smooth jazz instrumentaux et le tiers restant est constitué de morceaux vocaux, qui proviennent d'autres styles (le smooth jazz n'étant pas à proprement parler un genre vocal). Parmi ces autres genres qui occupent une place non négligeable sur les radios smooth jazz, on retrouve donc en grande partie de la Soul et du Quiet Storm (ex : Luther Vandross, Anita Baker, Sade) mais aussi de la pop (Sting, Simply Red, Burt Bacharach), Bradley Joseph, du Rock californien (Toto, Chicago, The Eagles) et parfois même du New Age (Yanni, John Tesh, Enya).
Les types de jazz étrangers au smooth jazz sont curieusement très rares sur ces radios dont la cible est très large, mais on peut entendre sur certaines d'entre elles quelques morceaux de Cool Jazz, de Bossa Nova, de jazz vocal, d'Acid Jazz ou même d'Electro-jazz (|St Germain, Llorca etc.), même si c'est beaucoup moins fréquent que les genres précités.
[modifier] Smooth Jazz vocal
Il n'existe pas véritablement de genre smooth jazz vocal. Les artistes qui y sont rattachés le sont souvent simplement parce qu'ils passent sur des radios smooth jazz mais aucun chanteur n'a comme genre principal le smooth jazz. Le smooth jazz vocal comprend aussi bien des artistes de jazz vocal tels que la très médiatique Diana Krall, des crooners Quiet Storm à l'image de Will Downing ou encore des chanteurs pop tels Michael Franks, ce qui en fait un inventaire assez indéfinissable, incohérent et à géométrie variable. On doit cette confusion à certains artistes qui ont franchi les barrières entre Jazz, R&B et pop tels Rachelle Ferrell, Natalie Cole ou Al Jarreau, seul artiste à ce jour qui s'est vu récompensé dans ces 3 catégories.
[modifier] Liste des Formations de Smooth Jazz
[modifier] Guitaristes
- Marc Antoine (un des seuls smooth jazzmen français)
- George Benson
- Norman Brown
- Jonathan Butler
- Bobby Caldwell
- Larry Carlton
- Jeff Golub
- Grant Green
- Ronny Jordan
- Earl Klugh
- Chuck Loeb
- Pat Metheny
- Wes Montgomery (via ses albums en fin de carrière tels que A Day in the Life, Down Here on the Ground et Road Song, considérés comme étant les origines du genre)
- Lee Ritenour
- Peter White
- Bobby Womack
- Carlos Santana (on dirait pas mais si, certains de ses morceau sont bien du smooth jazz)
[modifier] Bassistes
- Brian Bromberg
- Tyrone Brown
- Stanley Clarke
- Marcus Miller
- Wayman Tisdale
- Gerald Veasley
- Victor Wooten
[modifier] Batteurs
- Gene Dunlap
- Sheila E.
[modifier] Claviers
- David Benoit
- Dave Brubeck
- Brian Culbertson
- George Duke
- Dave Grusin
- Paul Hardcastle
- Bob James
- Bradley Joseph
- Ramsey Lewis
- Lonnie Liston Smith
- Jeff Lorber
- Philippe Saisse (un autre français, il a d'ailleurs composé Nougayork de Claude Nougaro)
- Joe Sample
[modifier] Trompettistes
- Herb Alpert
- Chris Botti
- Chuck Mangione
- Rick Braun
- Roy Hargrove
[modifier] Trombonistes
- Jeff Bradshaw
[modifier] Saxophonistes
- Mindi Abair
- Gerald Albright
- Gato Barbieri
- Candy Dulfer
- Richard Elliot
- Everette Harp
- Kenny G
- Kenny Garrett (sur quelques albums, à partir de Simply Said)
- Euge Groove
- George Howard
- Boney James
- Dave Koz
- Ronnie Laws
- Eric Marienthal
- Marion Meadows
- Najee
- Mike Phillips
- Courtney Pine
- Joshua Redman
- David Sanborn
- Jimmy Sommers
- Grover Washington Jr.
- Kim Waters
- Kirk Whalum
- Pamela Williams
[modifier] Vibraphonistes
[modifier] Vocalistes
- Sade Adu
- Patti Austin
- Anita Baker
- Regina Belle
- George Benson
- Michael Bublé
- Jonathan Butler
- Bobby Caldwell
- Natalie Cole
- Randy Crawford
- Jamie Cullum
- Will Downing
- Rachelle Ferrell
- Michael Franks
- Lalah Hathaway
- Al Jarreau
- Norah Jones
- Kem
- Chaka Khan
- Diana Krall
- Maxwell
- Maysa
- Chanté Moore
- Dianne Reeves
- Luther Vandross
- Deniece Williams
- Lizz Wright
[modifier] Groupes
- Acoustic Alchemy
- Avenue Blue
- Average White Band
- Bona Fide
- B.W.B
- The Crusaders
- Down To The Bone
- Earth, Wind & Fire
- Fattburger
- Fourplay
- Impromp2
- Incognito
- Jazzhole
- Jeff Lorber Fusion
- Love Unlimited Orchestra
- Pat Metheny Group
- Pieces of a Dream
- The Rippingtons
- Sade
- Spyro Gyra
- Take 6
- Tower of Power
- Urban Knights
- US3
- Yellowjackets
[modifier] Producteurs
- Paul Brown
- Brian Culbertson
- George Duke
- Quincy Jones
- Kashif
- Tommy LiPuma
- Marcus Miller
- Philippe Saisse
- Rod Temperton
[modifier] Quelques albums de référence
"Down Here On The Ground" (1968) - Wes Montgomery
"Mister Magic" (1974) - Grover Washington Jr.
"Breezin" (1976) - George Benson
"Brazilian Love Affair" (1979) - George Duke
"Street Life" (1979) - The Crusaders
"Give Me The Night" (1980) - George Benson
"Winelight" (1980) - Grover Washington Jr.
"Come Morning" (1980) - Grover Washington Jr.
"Voyeur" (1980) - David Sanborn
"Breakin' Away" (1981) - Al Jarreau
"Suddenly" (1983) - Marcus Miller
"Live at Birdland West" (1991) - Gerald Albright
"MoodSwing" (1994) - Joshua Redman
"After The Storm" (1994) - Norman Brown
"Rapture" (1994), Bradley Joseph
"Simply Said" (1999) - Kenny Garrett
"At Last" (2003) - Ronny Jordan
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien interne
[modifier] Liens externes
- SmoothJazz.com : Web-radio ne diffusant que du Smooth Jazz
- Radio Jazz Plus : Radio française spécialisée dans le Smooth Jazz
- Jazz, mais pas trop ! : Site français sur le Smooth Jazz
- Nicomaque Jazz-Fusion : Site français spécialisé dans le jazz Fusion et Smooth
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