Écoduc

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La fonction la plus connue d'un écoduc est de limiter le nombre d'animaux écrasés ou blessés sur les routes (ici un Opossum au Kansas, USA). Mais il s'agit tout autant d'aider les nombreuses espèces qui refusent de traverser un espace ouvert et dévégétalisé, même en l'absence de véhicules.

Les écoducs peuvent passer sur ou sous les infrastructures de transport. Faire passer les véhicules dans un tunnel est la solution la plus efficace

Les écoducs les plus connus du public sont les passages à amphibiens, qualifiés de crapauducs ou batrachoducs

passage à ours, sous une route, USA

Sous la route, le milieu trop sec et artificiel bloque souvent le passage de la faune, même en l'absence de clôture. Cette infrastructure reste écologiquement fragmentante. Une faible présence humaine, une irrigation discrète et un apport de sol faciliteront le passage

Écoduc spécialement conçu pour faciliter la traversée des ours au dessus de l'autoroute Trans-Canada Highway dans l'Alberta,dans le Parc National de Banff, entre Banff et Lake Louise

Passage réservé sous les routes pour la circulation de la panthère de floride (USA)

Écoduc de type « Passage supérieur » sur l'A 50 aux Pays-Bas

Les trains, comme les canaux peuvent passer sous un écoduc

Les écoducs sont des passages, généralement végétalisés et pour partie boisés, construits par l'Homme pour permettre aux espèces animales, végétales, fongiques (champignons), etc. de traverser des infrastructures afin de se déplacer dans le paysage pour répondre à leurs besoins vitaux (de migration notamment).

Plus largement et précisément que les premiers "passages à gibier", ou passages faune, les écoducs visent à restaurer un minimum de connectivité écologique (écopaysagère). Ce sont des substituts artificiels, mais fonctionnels aux corridors biologiques qui dans la nature permettent aux espèces de circuler.

Les passages en tunnels, ou l'utilisation du téléphérique en montagne, ou encore le débardage par câble, par chevaux ou l'utilisation de routes provisoires permettent, sans besoin d'écoducs, ou de manière complémentaire, de réduire la fragmentation écopaysagère. L'usage du dirigeable est aussi périodiquement évoqué, par exemple pour l'installation d'éoliennes, ou le débardage afin de pouvoir se passer de construire des routes.

[modifier] Fonctions et limites

Les écoducs compensent pour partie (mais insuffisamment en raison de leur rareté) les effets de fragmentation écologique et du roadkill induits par les infrastructures humaines telles que routes, autoroutes, canaux, voies ferrées, etc. facteurs de morcellement écologique croissant (une des premières causes de régression de la biodiversité).

Ce sont souvent des mesures conservatoires (si la route passe en tunnel sous une zone de continuité écologique à préserver) et/ou des mesures compensatoires. C'est à dire qu'ils sont construite à l'occasion de nouvelles routes, mais non au dessus d'anciennes infrastructures, où ils sont aussi nécessaires pour rétablir l'intégrité écologique fonctionnelle des paysages.

[modifier] Conditions d'efficacité

L'efficacité d'un écoduc, et donc d'abord le choix de son emplacement, nécessite une étude scientifique préalable poussée pour bien repérer et cartographier les lieux de passages de la faune, laquelle transporte graines et propagules de végétaux, champignons et microbes nécessaires aux équilibres écologiques dynamiques.

Le passage de la faune sous les infrastructure est facilité si l'infrastructure de transports est bien surélevée, non éclairée, insonorisée, un peu humide, sans odeur humaine ou de chien (ce qui signifie qu'il ne s'agit pas aussi d'un chemin pour les humains), et si le passage "à faune" est bien large, avec un espace dégagé, mais si possible riche en cachettes des deux côté. L'idéal étant que la route passe en tunnel sur de longues sections aux endroits où les animaux traversent le plus volontier, soit naturellement, soit parce qu'on les y a conduit, en veillant à ce que les conditions de leur survie soit par ailleurs assurées.

[modifier] Types d'écoducs

L'écoduc peut être construit au dessus, mais aussi parfois en dessous de l'infrastructure concernée. il a souvent une forme de diabolo pour mieux inviter la faune à l'emprunter. On installe parfois des mares ou zones humides à l'entrée et à la sortie, ce qui semble augmenter le nombre d'espèces qui l'utilisent. Un fossé humide peut le traverser, ou inversement un lit de cailloux secs mettre en confiance les espèces liées à ces milieux.

Un écoduc peut-être spécifiquement conçu pour une espèce (ex : crapauducs pour les amphibiens (crapauds, grenouilles...), lombriducs pour les vers de terre, etc.).

Des pièges à trace et des appareils photographiques à déclenchement automatique, (fonctionnant au besoin aussi dans l'infrarouge) permettent de mesurer cette efficacité, les animaux les franchissant de préférence la nuit.

Ils peuvent être intégrés dans un projet architectural et paysager (Quinzième cible HQE).

écoduc au dessus du TGV-Est en France.	Le décollement des ponts sur les berges au franchissement de cours d'eau permet à la faune de passer dessous sur la berge, mais on oublie souvent de restaurer les conditions de leur acceuil et passage (calme, flore naturelle, absence d'éclairage artificiel et d'odeur humaine ou de chien, etc.)	Idem pour une voie ferrée, souvent moins perturbante pour la faune, quand elle s'y est habituée	une bande visible de buissons et arbres offrant des cachettes, et un sol bien végétalisés peut aider de nombreuses espèces passer sous l'obstacle.
A 71 : sol déshydraté sous l'infrastructure et paysage peu sécurisant pour une partie de la faune.