Buchenwald
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Buchenwald fut un camp de concentration nazi créé sur la colline d'Ettersberg près de Weimar, Thuringe, Allemagne, en juillet 1937.
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[modifier] Le camp national-socialiste : 1937-1945
Le premier commandant fut Karl Otto Koch, dont la seconde épouse Ilse est connue comme la chienne de Buchenwald, l'un des personnages les plus cruels de l'Holocauste.
La famine, des expérimentations médicales (voir Aribert Heim) et la dureté des conditions de travail firent mourir une proportion importante des prisonniers.
Le « Comité international clandestin » de Buchenwald voit le jour l'été 1943 suite à une réunion secrète. Marcel Paul, grand résistant communiste français, déporté à Auschwitz, puis à Buchenwald en 1944, en sera membre, de même que le Colonel Henri Manhès, autre grand résistant français.
Fin août 1943, le camp de Dora fut créé à proximité, rattaché à Buchenwald puis doté d'un statut autonome en octobre 1944 sous le nom de Dora-Mittelbau. Le 22 janvier 1945 un transport en provenance d'Auschwitz amena 2200 hommes, 111 d'entre eux était notés Français. Presque tous étaient juifs et avaient été déportés de Drancy entre mars 1942 et juin 1944.
Début avril 1945, Buchenwald fut en grande partie évacué par les nazis lorsque les troupes alliées approchaient. Cependant l'organisation clandestine du camp libéra celui-ci le 11 avril 1945 quelques heures avant l'arrivée des blindés américains. Les habitants de la ville voisine de Weimar distante d'environ 5 km furent réquisitionnés pour l'évacuation des corps de déportés, la plupart d'entre eux disant qu'ils ignoraient ce qui se passait alors à Buchenwald. Le Général Eisenhower, libérateur du camp de Buchenwald a souhaité que les civils Allemands se rendent au Camp tout proche de Weimar afin que chacun puisse constater l'horreur réelle du système qu'ils avaient porté au pouvoir en 1933.
Le camp comprenait aussi les Internierungsbaracken, une section accueillant une cinquantaine de personnalités dont Léon Blum. Les conditions d'internement n'y étaient pas celles du camp de concentration.
[modifier] Nazis célèbres
- Commandant nazi du camp :
- Karl Otto Koch de 1937 à 1942 (avec sa femme Ilse Koch)
- Hermann Pister de 1942 à 1945
- Hans Aumeier
- Medecin nazi du camp:
- Waldemar Hoven (1903-1945)
- Gerhard Rose
- Personnel nazi du camp :
- Hermann Hackmann
[modifier] Détenus connus
- Robert Antelme (qui écrivit L'Espèce humaine sur sa déportation au camp)
- Bruno Bettelheim
- Léon Blum (a été détenu dans une petite maison située à la lisière du camp. Il bénéficiera de conditions de vie moins épouvantables que les autres prisonniers)
- Auguste Boncors
- Claude Bourdet
- Georges Brutelle
- Julien Cain
- Marcel Dassault
- Guy Ducoloné
- Raphaël Elizé
- Paul-Emile Janson
- Maurice Halbwachs
- Léon Jouhaux
- Pierre Kaan
- Imre Kertész
- Julien Lahaut
- Albert Luyat
- Georges Mandel
- Henri Manhès
- André Marie
- Henri Maspero
- Marcel Paul
- Joseph-Paul Rambaud
- Paul Rassinier
- Paul Schneider
- Jorge Semprún
- François de Tessan
- Ernst Thälmann
- Eugène Thomas
- Claude Vanbremeersch
- Elie Wiesel (Prix Nobel de la paix 1986)
[modifier] Le camp spécial nº2 de Buchenwald
Entre mai 1945 et 1950, le camp servit à l'emprisonnement d'opposants politiques au régime soviétique, tout comme trois autres camps de concentration nazis (dont Torgau).
Le camp spécial (Speziallager) numéro 2 de Buchenwald fut créé en 1945 à l'endroit même où se trouvait l'ancien camp de concentration. Il fut utilisé jusqu'en 1950 comme camp d'internement.
Le camp de concentration de Buchenwald avait été libéré par les troupes américaines. Il fut vite remis aux troupes soviétiques qui le réutilisèrent. Comme dans la plupart des camps, les détenus des camps de concentration de l'époque nazie ne furent pas tout de suite relâchés. Il s'est écoulé des jours, parfois des mois jusqu'à ce que ces prisonniers puissent retrouver la liberté.
Les Soviétiques utilisèrent l'infrastructure du camp de Buchenwald de façon croissante pour interner des nazis, des membres du NSDAP, des collaborateurs et des criminels de guerre. Conformément aux méthodes staliniennes de la terreur, de plus en plus de sociaux-démocrates et d'opposants divers au régime du SED furent internés entre 1945 et 1950. Quelques anciens détenus des camps de concentration furent également gardés. Il y avait environ 28 000 personnes (dont environ 1 000 femmes) internées dans le camp spécial de Buchenwald. 7000 ne survécurent pas aux conditions inhumaines de détention et de travail et particulièrement au manque de nourriture.
En RDA, ce chapitre de l'histoire du camp ne fut pas officiellement évoqué. Les années 1950 furent marquées par un climat de peur répandu par le SED, qui empêchait toute question sur le sujet.
C'est seulement à la fin de la RDA que commença l'étude de cette époque, qui conduisit à la conception d'une exposition permanente sur le Speziallager Nr. 2 sur l'Ettersberg, à côté de celle qui existait déjà sur le passé concentrationnaire à l'époque nazie. Cette exposition montre la ressemblance des deux régimes de terreur à Buchenwald.
[modifier] Buchenwald (avril 1945) photographies de Jules Rouard
[modifier] Bibliographie
- Léon Blum : Le Dernier mois, Arléa 2000, (ISBN 2-86959-506-9)
- Léon Blum : Lettres de Buchenwald, Paris, Gallimard, 2003, (ISBN 2-07-076335-8)
- Thomas Heimann : Bilder von Buchenwald : die Visualisierung des Antifaschismus in der DDR (1945 - 1990), Cologne - Weimar - Vienne, Böhlau-Verlag, 2005, (ISBN 3-412-09804-3)
- Ritscher Knigge, Bodo Volker (Hrsg.) : Totenbuch. Speziallager Buchenwald 1945-1950, Weimar, Stiftung Gedenkstätten Buchenwald und Mittelbau Dora, 2003, (ISBN 3-935598-08-4)
- Eugen Kogon : L'État SS, Seuil, 1993, (ISBN 2-02014136-1)
- Ritscher Knigge, Bodo Volker (Hrsg.) : Das sowjetische Speziallager Nr. 2 1945-1950. Katalog zur ständigen historischen Ausstellung, Göttingen: Wallstein, 1999, (ISBN 3-89244-284-3)
- Walter Spitzer : Sauvé par le dessin : Buchenwald, Favre, 2004, (ISBN 2828908054)
- Agnès Triebel : Les Français à Buchenwald-Dora, Association française Buchenwald Dora et Kommandos, Paris 2005
- Olivier Lalieu : La zone grise ? : La résistance française à Buchenwald, Taillandier, Paris, 2005
- Pierre Durand : La chienne de Buchenwald, Messidor, Paris, 1982
- Pierre Durand : La Résistance des Français à Buchenwald-Dora, Messidor, Paris, 1991
- Jorge Semprun : L'écriture ou la vie, Gallimard, 1994, (ISBN 2-07-040055-7)
- Robert Antelme: L'espèce humaine, Gallimard, 1957, (ISBN 2-07-029779-9)
- Daniel Rochette & Jean-Marcel Vanhamme: Les belges à Buchenwald, Pierre de Méyère, 1976
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en allemand : « Speziallager_Nr._2_in_Buchenwald. »
[modifier] Liens externes
- Vue satellite du camp de concentration sur WikiMapia
- (fr)(de)(en) Mémorial officiel
- Association française Buchenwald-Dora et Kommandos
- (de) (en) Les Témoins de Jéhova à Buchenwald
- Organisation du Camp
- Buchenwald fin mars-avril 1945
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