Canal de Roanne à Digoin
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[modifier] Caractéristiques physiques
Canal latéral au gabarit Freycinet longeant la Loire.
Long de 55,600 kilomètres, il comporte 10 écluses et relie les villes de Roanne (42) et Digoin (71).
A Chavane, commune de Chassenard (03), à un kilomètre de Digoin, il rejoint le Canal latéral à la Loire qui forme son prolongement , et, par le pont-canal de Digoin qui permet à ce dernier de franchir la Loire, le Canal du Centre qui le relie à la Saône et donc le bassin du Rhône.
A Roanne le canal se termine dans le bassin du port, en communication directe avec la Loire qui l'alimente.
- Altitude à Roanne : 268,50m
- Altitude à Chavane : 231m
Chute moyenne de 6 de ses 10 écluses : 3 mètres
Plus haute chute : écluse N°7 de Bourg-le-Comte, 7,20 m
Deux autres écluses, Artaix n°4 et Chassenard n°8, présentent chacune une chute de 6 m. Celle de Roanne, à l'opposé, n'a qu'un dénivelé de 0,60 m.
Autre ouvrage remarquable : le pont-rivière de l'Oudan, à la sortie de Roanne. Ce "pont-canal à l'envers" (la rivière passe au-dessus du canal et non l'inverse comme d'habitude) est dû au même ingénieur qui a conçu le pont-canal de Briare : Léonce-Abel Mazoyer. Il y a appliqué la même technique de la bache métallique, fabriquée à Bourges, aux forges de Mézières. (Lancé le 27 Août 1897)
[modifier] Historique
Le canal de Roanne à Digoin est un des très nombreux canaux inscrits dans le Plan Becquey défini par les lois du 5 août 1821 et 14 août 1822 par le ministre Louis Becquey (en fait, son titre est "directeur des Ponts et Chaussées").
Le but du canal est de suppléer à l'insuffisance de la Loire face à la demande croissante de l'industrie en plein essor (c'est la Révolution Industrielle). Sa deuxième fonction est de contribuer à l'alimentation en eau du Canal latéral à la Loire.
Début des travaux en 1832, ouverture du canal en 1838. [1]
Le canal est financé par la Compagnie Franco-Suisse composée de financiers roannais et genevois. Son siège est à la banque Devillaine, près du carrefour Helvétique qui tire son nom de cette compagnie. La banque deviendra par la suite la sous-préfecture de Roanne.
L'ingénieur chargé des travaux du canal est Pierre-Benoit De Varaigne.
Il comporte alors 13 écluses de 31 m sur 5,20 m. Son mouillage est de 1,60 m pour accueillir des bateaux enfonçant 1,20 m, sa hauteur libre sous ouvrages est de 3 m. Les bateaux peuvent porter jusqu'à 150 tonnes. C'est le "gabarit Becquey".
Un barrage est établi sur la Loire, à Roanne, afin d'en relever le niveau pour alimenter le canal par un passage entre eux deux, le "linquet". Ce premier barrage est emporté par la crue de 1846, et remplacé aussitôt par un autre, bien plus en aval, composé d'un déversoir fixe en oblique, et d'une passe navigable mobile à aiguilles de 70 m de large.
1863 : le canal est racheté par l'État qui entreprend de grands travaux de transformation pour le rendre plus compétitif par rapport à la voie ferrée déjà très agressive.
1890-1905 : Mise au gabarit Freycinet. Les écluses sont ramenées à 10, aux dimensions de 39 m sur 5,20 m. Trois groupes de deux écluses très rapprochées sont transformés en écluses de haute chute, les trois mentionnées plus haut. Le mouillage est porté à 2,20 m, la hauteur libre à 3,50. Les bateaux peuvent porter 250 tonnes, et parfois même 280.
L'ingénieur chargé de ces travaux est le célèbre Léonce-Abel Mazoyer (1846-1910), auteur du pont-canal de Briare. Il est secondé par l'ingénieur ordinaire Lesierre.
En 1909, le barrage de 1846 est remplacé par un troisième ouvrage, un peu plus en amont, entièrement mobile. Ce barrage est modernisé en 1939, puis restauré à partir de début 2005.
L'apogée du transport sur ce canal se situe en 1917. Néanmoins, la chute de son fret ne sera dramatique qu'à partir des années 1960 et surtout 1970. On parle même de le couvrir en partie pour en faire une voie rapide.
En juin 1992 : La CCI de Roanne décide l'arrêt de l'exploitation commerciale du port de Roanne. La navigation de plaisance a déjà pris le relais. Dès lors, Le port de Roanne commence à être réaménagé pour cet usage.
Le canal est géré et entretenu (tant bien que mal, à cause de l'effectif réduit : 15 personnes en tout et pour tout) par la DDE de la Nièvre, subdivision de Decize. Il est à cheval, pour un tiers chacun, sur trois départements, la Loire, la Saône-et-Loire et l'Allier qui appartiennent à trois régions différentes : Rhône-Alpes, Bourgogne et Auvergne, ce qui ne va pas dans le sens d'une simplification de sa gestion.
Il appartient encore aux Voies navigables de France, c'est à dire à l'Etat. Mais sa vente aux collectivités locales est envisagée dans le cadre de la mise en place d'un "réseau régional" dévolu au tourisme.
[modifier] Liste des écluses
- Roanne
- Cornillon
- Briennon
- Artaix
- Montgrailloux
- Chambilly
- Bourg-le-Comte
- Chassenard
- Beugnets
- Bretons
[modifier] Ports
- Ports les plus importants : Roanne
- Port de plaisance : Briennon
- Haltes plus ou moins équipées : Mably, Melay, Artaix, Bonnant (Luneau) , Croix-Rouge (Chassenard).
[modifier] Liens externes
Fleuve-Loire : tout l'historique du canal, première partie
Fleuve-Loire : tout l'historique du canal, deuxième partie
Dictionnaire des rivières et canaux dans le Projet Babel : le canal de Roanne à Digoin
- ↑ Un canal...des canaux, sous la direction de Pierre Pinon, Picard et CNMH éditeurs