Château de Chenonceau
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le château de Chenonceau est situé dans la commune de Chenonceaux en Indre-et-Loire, France. Il fait partie de la série de châteaux communément appelés les châteaux de la Loire.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Le château est édifié dans le lit du Cher, sur les piles d'un moulin fortifié et du château fort racheté à la famille des Marques. Celui-ci fut rasé, à l'exception du donjon (la tour des Marques, qui sera adaptée au style renaissance) et du puits qui le jouxte. Il fut bati par le secrétaire général des finances du roi François 1er. Le corps de logis carré qui constitue le château originel fut construit entre 1513 et 1521 par Thomas Bohier. Lui-même étant occupé par la guerre, c'est surtout sa femme, Catherine Briçonnet, qui diriga les travaux. Bohier était receveur des finances puis Intendant Général des Finances de Charles VIII, Louis XII, puis de François ler et avait pour devise : S'il vient à point m'en souviendra.
À la mort de Thomas Bohier, un audit des finances mit en évidence des malversations, ce qui permit à François Ier d'imposer une forte amende à ses descendants et de récupérer le domaine et le château (1535). Il sera offert par Henri II à sa célèbre favorite Diane de Poitiers, Duchesse de Valentinois. Elle fit aménager sur la rive droite du Cher, par Pacello da Mercoliano, le jardin qui porte encore son nom ; elle confia par ailleurs à son architecte ordinaire, Philibert de l'Orme, le soin de construire un pont reliant le château de Bohier à la rive gauche de la rivière afin d'y implanter de nouveaux jardins. Ce pont faisait partie des plans originels de Thomas Bohier.
À la disparition de Henri II, mortellement blessé lors d'un tournoi en 1559 par le capitaine de sa garde écossaise Gabriel Ier de Montgomery, Catherine de Médicis, devenue Régente, contraignit Diane de Poitiers, sa rivale dans le cœur du roi, à restituer Chenonceau à la Couronne. En échange de quoi, elle cède à Diane le château de Chaumont-sur-Loire, à quelques kilomètres de là.
En tant que Reine mère, après les accessions successives au trône de ses fils, François II, Charles IX et Henri III, Catherine de Médicis fit édifier sur le Pont de Diane la splendide galerie, achevant ainsi de donner à Chenonceau le style que l'on admire aujourd'hui.
Après la visite de Louis XIV le 14 juillet 1650, une pièce fut baptisée Salon Louis XIV.
L'histoire du château est marquée par les femmes qui en furent les propriétaires et les bâtisseuses. Parmi elles, Louise de Lorraine épouse de Henri III dont la chambre, au second étage, porte le deuil de son mari, assassiné en 1589. Une pièce est dédiée aux filles et belles-filles de Catherine de Médicis, La chambre des cinq Reines (Marie Stuart, Marguerite de France, Louise de Lorraine, Élisabeth d'Autriche et Élisabeth de France).
Au lendemain des fastes royaux de la Renaissance, Chenonceau retourna dans le domaine privé au fil de successions multiples et de mutations diverses.
Claude Dupin, fermier général, acheta le château en 1733 au duc de Bourbon. Sa seconde femme, Louise Dupin, y tint salon et y reçut notamment Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon et Rousseau. C'est à Louise Dupin que l'on attribue la différence d'orthographe entre le nom de la ville (Chenonceaux) et celui du château (Chenonceau). Propriétaire du château pendant la Révolution française et grande amie des villageois de Chenonceaux, elle voulut faire un geste pour différencier la royauté, dont le château était un symbole fort, de la république. Elle aurait ainsi changé l'orthographe de Chenonceaux en supprimant le « x » final. Bien qu'aucune source n'ait véritablement confirmé ce fait, l'orthographe Chenonceau est aujourd'hui majoritairement acceptée pour désigner le château.
Le bâtiment resta dans la famille Dupin jusqu'en 1864, date de son rachat par Marguerite Pelouze.
Entré dans le patrimoine d'Henri Menier qui en fit l'acquisition en 1913, le château demeure aujourd'hui la propriété de ses descendants et reste accessible à la visite.
Il servit d'hôpital pendant la Première Guerre mondiale, 2254 blessés y furent soignés. Durant la Seconde Guerre mondiale, il se retrouve à cheval sur la ligne de démarcation avec un côté en zone occupée et l'autre en zone libre. En 1944 une bombe tomba à proximité de la chapelle et détruisit les vitraux d'origine, remplacés ensuite par Max Ingrand.
[modifier] Architecture
Le château présente un corps de logis carré avec un vestibule central donnant sur quatre pièces de part et d'autre. Au rez-de-chaussé, il y a une chapelle, la chambre de Diane de Poitiers et le cabinet vert de travail de Catherine de Médicis. Au bout du vestibule, on accéde à la galerie au-dessus du Cher. La galerie du rez-de-chaussé porte un dalage blanc et noir et accueillit un hôpital militaire au cours de la première guerre mondiale. Le reste du rez-de-chaussé comporte la chambre François Ier et le salon Louis XIV.
Les cuisines sont installées dans les piles du château. Un quai de débarquement permettait d'y amener directement des marchandises.
L'escalier, à rampe droite, est accessible derrière une porte qui se situe au milieu du vestibule. Il permet d'accéder au vestibule Catherine Briçonnet au premier étage. À nouveau 4 chambres, la chambres des cinq Reines, la chambre de Catherine de Médicis (au dessus de son cabinet vert) la chambre de César de Vendôme, et la chambre de Gabrielle d'Estrées (favorite de Henri IV).
La chambre de Louise de Lorraine au second étage porte le deuil de la femme d'Henri III où l'on remarque la couleur noire dominante du lambris et les décorations religieuses évoquant le deuil.
[modifier] Jardins
On compte deux jardins principaux : le jardin de Diane de Poitiers et le jardin de Catherine de Médicis, situés de part et d'autres de la Tour des Marques, vestige des fortifications précédant l'édification du château actuel.
Le jardin de Diane de Poitier, dont l'entrée est commandée par la maison du Régisseur : la Chancellerie, construite au XVIe siècle; au pied de laquelle se trouve un embarcadère, agrémenté d'une vigne, accès indispensable à toute promenade sur le Cher. En son centre se trouve un jet d'eau, décrit par Jacques Androuet du Cerceau dans son livre Les plus excellents bâtiments de France (1576). D 'une conception surprenante pour l'époque, le jet d'eau jaillit d'un gros caillou taillé en conséquence et retombe en gerbe vers un réceptacle pentagonal de pierre blanche.
Ce jardin est protégé des crues du Cher par des terrasses surélevées depuis lesquelles on a de beaux points de vue sur les parterres de fleurs et le château.
Le jardin de Catherine de Médicis est plus intime, avec un bassin central, et fait face au côté ouest du château.
La décoration florale des jardins, renouvelée au printemps et en été, nécessite la mise en place de 130 000 plants de fleurs cultivés sur le domaine.
[modifier] Photographies
[modifier] Galerie de photographies du château et des jardins
[modifier] Galerie de photographies des intérieurs du château et des détails
|
|
par période par régions | par provinces |
[modifier] Liens externes
Portail Châteaux de France – Accédez aux articles de Wikipédia sur les . |
Portail Renaissance – Accédez aux articles de Wikipédia sur la Renaissance. |