Emgann
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Emgann, ou Emgann-MGI (Mouvement de la gauche indépendantiste) est un mouvement nationaliste breton.
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[modifier] Origine
Emgann est fondé en 1983 ; il se définit alors comme « socialiste autogestionnaire et indépendantiste breton ». Il est anticapitaliste et antiraciste, et participe régulièrement à des mobilisations contre le Front National. Il été créé par d'anciens prisonniers indépendentistes bretons FLB/ARB amnistiés en 1981 et des militants des KAD Kuzulioù an Distaoliadeg-Comités Amnistie Bretagne) après la mutation du mouvement de libération nationale bretonne provoquée par l'arrivée de la gauche française au pouvoir en 1981.
Son ancien programme, datant de 1988, la "Charte du mouvement de libération nationale du peuple breton pour le socialisme autogestionnaire" mentionnait :
«
- la défense des travailleurs bretons,
- l'élaboration d'une économie conforme à leurs intérêts,
- le suivi d'une politique agricole au plan régional,
- l'instauration d'un plan d'urgence propre à la Bretagne,
- la protection de l'environnement contre l'investissement spéculatif dans le secteur immobilier et touristique,
- la sauvegarde de la langue et de la culture bretonnes,
- le rattachement du département de Loire-Atlantique à la zone géographique de la Bretagne historique,
- la solidarité active avec les autres mouvements de libération, comme les Basques, les Canaques, les Corses, les Irlandais et les Kurdes… »
- Article connexe : Liens entre nationalistes basques et bretons
[modifier] Quelques résultats électoraux
- 1989: aux élections municipales un liste conduite par Herve ar Beg, militant d'Emgann, atteint les 9,8% à Guingamp.
- Mars 2004: aux cantonales, en plein procès "Attentats en Bretagne 1993-2004", Emgann présente deux candidats dans les Côtes-d'Armor: Gaël Roblin, alors en cours de jugement à Paris, obtient 2,90% des suffrages à Plouagat; Fulup Kadored atteint 5,04% à Bourbriac.
A Pont-Croix (Finistère), Elisabeth Kerloc'h obtient 2,18%. À Nort-sur-Erdre, (Loire-Atlantique), Morvan Coarer devance la candidate du PCF avec 2,59 % des voix.
Lors d'élections cantonales, Emgann distance régulièrement les candidats du PCF, de Lutte Ouvrière ou du Parti des Travailleurs, avec des scores oscillant entre 1 et 4.5%.
[modifier] Thèmes et implantation
Actuellement, ce mouvement se distingue par un discours de rupture, son militantisme actif, malgré un faible nombre de militants en dehors de son fief du Trégor et un refus de collaborer avec les partis politiques français. Des postes de responsabilités sont en place depuis la création du mouvement comme celui de secrétaire aux Affaires Internationales, celui de secrétaire aux Affaires Sociales est créé plus tard. À la fin des années 1990, c'est un mouvement mal implanté dans les universités ; il recrute parmi les enseignants, dans les milieux urbains de jeunes chômeurs, des RMIstes et de salariés, parmi lesquels des travailleurs intérimaires.
En 1995, Emgann crée la « fête nationale du peuple breton », Gouel Broadel Pobl Breizh. Le titre Emgann est remplacé par Combat Breton : c'est la revue du mouvement indépendantiste Emgann. Yann Puillandre, qui avait pris du recul en 1998, devient directeur de publication de la nouvelle série de Combat Breton en 2004 en remplacement de Denez Riou.
En 2006, Emgann signe la Déclaration commune aux organisations réclamant le droit à l'autodétermination à l'État français lors des journées internationales de Corte, demandant le droit à l’autodétermination et à la « décolonisation »[1].
[modifier] Liens possibles avec l'Armée révolutionnaire bretonne
Vis-a-vis de l'ARB, ce mouvement adopte un double langage en permanence sur le fil de la légalité française qui permet de poursuivre les activités séparatistes. « Emgann n'est pas la vitrine légale de l'ARB », qu'elle considère cependant comme une « organisation de résistance patriotique» et dont elle publie les communiqués dans son journal "Combat Breton", comme d'ailleurs d'autres organes de presse.
Emgann déclare ne pas approuver les actions violentes de l'ARB, mais ne les désapprouve pas non plus, en les présentant comme les « conséquences logiques de la violence de l'État colonial français et du désespoir des jeunes Bretons ». Il rend hommage à Christian Le Bihan, ancien militant du parti Strollad ar Vro mort en posant une bombe devant le tribunal de Guingamp en 1985 (communiqué du 11 juin 2005), à l'occasion de la fête du peuple breton. Plusieurs procès ont montré des liens entre l'ARB et des militants d'Emgann.
Plusieurs membres de cette organisation ont été interpellés lors de l'affaire de Plévin ; certains ont été condamnés. D'autres ont été interpellés dans le cadre de l'enquête et de l'instruction sur l'affaire de Quévert. Aucun d'eux n'a été condamné dans ce dernier dossier.
[modifier] Membres
- Gérard Bernard, couvreur, (ancien) secrétaire aux affaires sociales d'Emgann ;
- Kristian Georgeault, monteur en charpente, (ancien) secrétaire aux affaires internes d'Emgann ;
- Solenn Georgeault, journaliste ;
- Paskal Laizé, électricien ;
- Reun Le Diguerher, docker, responsable des affaires sociales d'Emgann ;
- Denez Riou ,employé administratif, « ancien » de l'ARB, qui a déjà fait de la prison à plusieurs reprises depuis les années 1970 , pendant plusieurs années directeur de la publication de Combat Breton, organe du mouvement indépendantiste Emgann ;
- Gaël Roblin, autrefois aide maternel, porte-parole d'Emgann ;
- Arnaud Vannier, plombier, né en 1972 ;
- Yann Puillandre, sous-officier de l'Armée Française en retraite, directeur de publication du mensuel "Combat Breton".
[modifier] Bibliographie
- Journal du mouvement de libération nationale du peuple breton pour le socialisme. Du numéro 0 de 1983 au numéro 63 de 1991
- Coordination antirépressive de Bretagne
[modifier] Liens externes
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