Feu
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Le feu est la production d'une flamme par une réaction exothermique d'oxydation appelée combustion.
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[modifier] Chimie et physique du feu
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Cette réaction chimique dégage de la chaleur (exothermique) et de la lumière. Elle ne peut avoir lieu que si l'on réunit trois facteurs : deux composés chimiques (un combustible et un comburant) et une source d'énergie (énergie d'activation), ce que l'on appelle le triangle du feu.
Sous l'effet de l'énergie d'activation (notamment de la chaleur), le combustible se décompose (pyrolyse), le produit de cette décomposition est un gaz qui réagit avec le comburant (en général le dioxygène de l'air).
La lumière provient de deux sources :
- d'une part des échanges d'électrons entre les composés au cours de la réaction chimique ;
- d'autre part le rayonnement qu'émet tout corps porté à haute température (rayonnement du corps noir).
[modifier] Le feu et l'Homme
[modifier] Symbolisation
Dans la philosophie chinoise, il fait partie des cinq éléments avec le métal, l'eau, le bois et la terre.
Le feu est naturellement associé au Soleil, qui est également une source de chaleur et de lumière (on sait maintenant qu'il ne s'agit pas d'une combustion mais d'une fusion nucléaire). Il est également souvent associé aux volcans, comme par exemple le feu de la forge d'Héphaistos/Vulcain.Il est aussi associé aux quatre éléments(eau,air,terre et feu).
Sa "domestication" (à partir de l'Homo erectus) a marqué un tournant dans la Préhistoire, l'être humain se distinguant alors des autres espèces animales, qui ignorent cette technique. La maîtrise du feu comme fondement de l'Humanité a inspiré de nombreux mythes, dont celui de Prométhée. A l'époque contemporaine, plusieurs oeuvres de fiction ont dépeint l'importance du feu dans les civilisations préhistoriques, tel le film La Guerre du Feu de Jean-Jacques Annaud. L'on peut relever que des peuples ignorent encore l'usage du feu dans quelques régions reculées (comme en Papouasie-Nouvelle-Guinée).
De par sa puissance quasi illimitée et destructrice lorsqu'elle n'est pas contrôlée, le feu continue cependant à être craint par les hommes, ce qui lui confère une rôle très ambivalent. Parfois, il est associé à la puissance divine, d'où un grand nombre de rituels, passés ou actuels, autour du feu (voir infra). Mais il est aussi souvent associé aux forces du Mal; dans la tradition chrétienne, l'Enfer est souvent représenté comme le royaume des flammes éternelles.
Cette ambivalence se retrouve dans les aspects moraux et juridiques du feu; tantôt il a pu être considéré comme l'instrument d'une justice transcendante (le bûcher fut une condamnation pénale courante au Moyen Age, et existe même très localement à l'époque contemporaine; alors que l'immolation est considérée par certains comme un acte de sacrifice suprême face à la justice des hommes, y compris dans des sociétés modernes, comme en Tchécoslovaquie en 1969); tantôt son usage est rigoureusement contrôlé, et parfois gravement sanctionné (l'incendie était un des plus grands crimes à Athènes).
[modifier] Culte du feu
Le feu est divinisé dans de nombreuses cultures et a été l'objet de l'adoration d'un grand nombre de peuples.
[modifier] Perse
Chez les anciens, les Perses regardaient le culte du feu comme la partie fondamentale de leur religion et les cérémonies de ce culte sont retracées avec détail dans le Zend-Avesta. Les Perses saluaient tous les matins le soleil levant, symbole du feu le plus pur. Ils regardaient le feu comme le protecteur des États et conservaient dans des sanctuaires particuliers le feu sacré qui ne devait jamais s'éteindre. Behram, fils d'Ormuzd et l'un des 28 Izeds, était le génie du feu. Au XIXe siècle, chez les Persans actuels, les Guèbres, qui habitaient surtout dans le Kerman et le Guzzerat, avaient conservé toutes les cérémonies des anciens Perses à l'égard du feu.
[modifier] Grèce et Rome
Dans la mythologie grecque, il a été volé aux dieux et apporté aux Hommes par Prométhée.
Le feu inextinguible des Grecs, qui brûlait sans cesse à Athènes et à Delphes, le culte de Vulcain, le feu qu'entretenaient à Rome les prêtresses de Vesta, rappellent encore la déification du feu, idolâtrie commune du reste à tous les peuples de race pélasgique.
[modifier] Judaïsme
Les Juifs allument un chandelier à neuf branches lors de la fête de Hanoukka.
[modifier] Christianisme
L'usage de cierges est généralisé dans les églises catholiques et orthodoxes afin de marquer des temps liturgiques, ou en offrande à des saints.
Un certain nombre de pratiques païennes utilisant le feu ont été récupérées dans le christianisme populaire (le feu de la Saint-Jean, les chandelles de Sainte-Lucie en Suède, etc...).
[modifier] Asie (Hindouisme, Bouddhisme...)
Les Hindous et les Bouddhistes font brûler diverses offrandes dans le cadre de leur culte. Ils pratiquent aussi la crémation des défunts.
[modifier] Risques
Le feu produit de la chaleur et de la fumée, prélève de l'oxygène, et à tendance à se répandre sans contrôle en incendie.
La combustion de produits carbonnés (papier, bois, charbon) entraîne la production de CO2 (dioxyde de carbone). En cas de manque d'oxygène, par exemple dans une pièce fermée ou mal aérée, du CO (monoxyde de carbone) est produit. Ce gaz, inodore et incolore a la fâcheuse tendance à se lier préférentiellement à l'hémoglobine. Ainsi, les globules rouges arrêtent de transporter l'oxygène et transportent le CO. Les symptômes sont une sensation de vertige, de fatigue, puis l'inconscience. Cependant, contrairement aux cas d'asphyxie, le sujet conserve la même couleur de peau (le CO réagissant avec l'hémoglobine de la même manière que l'O2, la réfraction lumineuse ne change pas).
[modifier] Voir aussi
- Incendie
- Explosion-ébullition (BLEVE)
- Boil Over (Projection d'huile en feu)
- Embrasement généralisé éclair (flashover)
- Explosion de fumées (backdraft)
- Lutte contre l'incendie
- Sapeur-pompier
- Chronologie des grands incendies
- Feu d'artifice
- Feu follet
- Éclairage
- Feu de signalisation lumineux (feu vert, rouge, clignotant, tricolore, etc.)
[modifier] Source partielle
« Feu », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)