François Jacob
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François Jacob, né le 17 juin 1920 à Nancy, est un chercheur en biologie français. En 1965, il est récompensé du Prix Nobel de physiologie ou médecine.
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[modifier] Biographie
[modifier] Son engagement durant la Seconde Guerre mondiale
François Jacob est le fils unique de Simon Jacob et de Thérèse Franck. Après sa scolarité au lycée Carnot à Paris, il s'inscrit à la Faculté de Médecine de Paris avec l'intention devenir chirurgien. Ses études de médecine sont interrompues avant la fin de sa deuxième année: en juin 1940, il quitte la France pour rejoindre les Forces Françaises Libres à Londres. C'est en qualité d'officier du Service de santé des armées qu'il participe aux opérations militaires au Fezzan et en Tripolitaine (Libye), ainsi qu'en Tunisie où il est blessé. Il passe ensuite dans la Deuxième DB. Lors de la campagne de Normandie en août 1944, il est à nouveau blessé, cette fois grièvement, et doit passer sept mois à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.
Après la guerre, il termine ses études de médecine à Paris où il obtient son doctorat en 1947 avec une thèse consacrée aux propriétés de la tyrothricine, un antibiotique à usage local qui avait été isolé dès 1939 par René Dubos et qui fut le premier antibiotique commercialisé. La même année, il épouse la pianiste Lise Bloch qui lui donnera quatre enfants : Pierre né en 1949, qui devint philosophe, les jumeaux Laurent et Odile (la future fondatrice des éditions Odile Jacob), nés en 1952 et Henri, né en 1954.
[modifier] Sa carrière scientifique
Ses blessures de guerre étant trop graves pour lui permettre d'exercer la chirurgie, il travaille d'abord dans d'autres domaines jusqu'en 1950, année où il entre à l'Institut Pasteur sous la direction d'André Lwoff.
En 1956 il est nommé directeur de laboratoire et en 1960 chef du service de génétique cellulaire qui venait d'être installé à l'Institut Pasteur. En 1964 il se voit attribuer au Collège de France une chaire de génétique cellulaire créée pour lui.
[modifier] Ses principaux travaux
C'est en 1951 qu'il achève ses études de biologie et en 1954 qu'il soutient à la Sorbonne une thèse de doctorat en biologie consacrée à la lysogénie bactérienne (c'est à dire l'état d'une bactérie ayant intégré une partie du matériel génétique d'un virus bactériophage) et au concept de provirus (un provirus ou prophage étant le nom donné au génome dormant du bactériophage une fois intégré à celui de la bactérie hôte). Dans ce travail il décrit notamment les conséquences biochimiques des mutations ponctuelles du génome bactérien. C'est ainsi qu'il parvient à expliquer la résistance des bactéries aux prophages par l'existence de mécanismes génétiques capables de freiner l'activité des gènes des prophages.
En 1954 commence avec Élie Wollman une collaboration féconde de plusieurs années qui leur permettra de mieux comprendre les liens et les relations entre le matériel génétique de la bactérie et celui de son prophage, ainsi que la conjugaison entre bactéries. Ils élaborent ensemble plusieurs théories nouvelles, pour expliquer l'échange de gènes entre bactéries au cours d'une conjugaison, pour démontrer la structure circulaire du chromosome des bactéries et l'existence des plasmides. Leurs résultats sont rassemblés dans l'ouvrage Sexualité et génétique des bactéries.
En 1958 les analogies remarquables entre la lysogénie et la possibilité d'induire chez certaines bactéries la synthèse de la lactase (l'enzyme permettant de décomposer le lactose) permettent à François Jacob et à Jacques Monod, d'élucider les mécanismes génétiques responsables de l'échange de gènes entre bactéries. Ces échanges confèrent aux bactéries des propriétés nouvelles en leur permettant, par exemple de synthétiser des protéines. Ces découvertes sont à l'origine de la révolution technologique du génie génétique. En conclusion de ce travail, Jacob et Monod ont mis au point un modèle décrivant l'interaction des différents types de gènes et des protéines lors de la transcription de l'ARN.
[modifier] Distinctions et décorations
- Il se voit décerner la Croix de la Libération, la plus haute distinction militaire, pour son action durant la Seconde Guerre mondiale.
- Il est Grand Croix de la Légion d'honneur.
- En 1962 il obtient le Prix Charles Léopold Mayer de l'Académie des sciences.
- En 1965, le Prix Nobel de physiologie ou médecine, qu'il partage avec avec André Lwoff et Jacques Monod, vient récompenser ses travaux en génétique.
- Il est élu à l'Académie des sciences en 1977
- Il est élu à l'Académie française en 1996, au fauteuil du romancier Jean-Louis Curtis, et reçu par Maurice Schumann le 27 novembre 1997.
- En 1995 et 2005, il a été délégué de l'Académie des sciences à la Séance publique annuelle des cinq académies de l'Institut de France.
[modifier] Œuvres
- 1954 Les Bactéries lysogènes et la notion de provirus (Masson)
- 1961 Sexuality and the genetics of bacteria, avec Élie Wollman (Academic Press)
- 1970 La Logique du vivant, une histoire de l’hérédité (Gallimard)
- 1981 Le jeu des possibles, essai sur la diversité du vivant (Fayard)
- 1987 La Statue intérieure (Odile Jacob), livre autobiographique.
- 1997 La Souris, la Mouche et l’Homme (Odile Jacob)
[modifier] Liens externes
- Notice biographique de l'Académie française
- Notice biograpique des Compagnons de la Libération comportant des détails sur ses actes d'héroïsme.
- (en) Biographie officielle des Prix Nobel, en anglais. La version actuelle de l'article s'inspire en partie de ce texte.
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