Ivoirité
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[modifier] Notions préalables
La Côte d'Ivoire contient 60 ethnies regroupées en grands ensembles. Chaque groupe ethnique se distingue par un ensemble de codes, d'us et de coutumes traditionnels :
- au nord-est : le groupe des Dioula Malinkés (Dioula signifie en bambara commerçant, Dioula n'est donc pas l'appellation d'un peuple mais d'un ensemble de peuples mandingues)
- au nord-ouest : les Sénoufos (dont les différentes langues sont de famille "gur" -autrefois désignée par "voltaïque"). Leurs langues et traditions sont très différentes de celles des Mandingues.
- à l'ouest : les Krous (Bété, Dida, Gouro, Wè) se développent de la côte Ouest au centre Ouest
- du centre au sud-est : les Akans (Abron, Agnis, Appoloniens (Nzima), Baoulés...).
Ces 4 groupes occupent des zones spatiales relativement grandes, et les peuples à l'intérieur même sont souvent hétéroclites, mais non antagonistes.
63% de la population se déclare musulmane et 35 % chrétienne, mais de façon globale 82 % ont des pratiques animistes traditionnelles.
[modifier] Le concept d'ivoirité
L'Ivoirité est un concept visant à définir la nationalité ivoirienne dans un processus de démocratisation et d'unification nationale d’une société en manque d'imaginaire "globalement national". Il s'appuie sur des notions culturelles simples et vise à promouvoir les cultures et productions nationales. Le concept d'ivoirité apparaît dans un contexte de crise économique. La production nationale connaît un très fort ralentissement, le prix des matières nationales café et cacao poursuivent leur chute, et tandis qu'une dévaluation vient d'être opérée les importations de biens et matières de productions de même que les consommations importées continuent d'augmenter.
L'ivoirité se manifeste par des appels à l'élan national via des spots publicitaires (radio, affichage public, télévision et journaux de presse) avec un slogan simple : "Consommons ivoirien" le message se veut clair et simple !
[modifier] L'aspect politique
Le mot est employé d'abord par le président Henri Konan Bédié en 1995. Il en fait un usage plutôt libéral, en faisant un projet d'identité culturelle commune pour les 60 ethnies composant la Côte d'Ivoire, les nationaux Ivoiriens comme les étrangers (qui représentent en 1998 le quart de la population).
Mais, repris par ses adversaires politiques, ce concept est bientôt imprégné d'idées nationalistes et xénophobes. Des campagnes de presse ont ainsi imposé ce concept, qui conduit notamment à l'élimination du candidat du nord de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Ce rejet de Ouattara est facilité par le contexte de "méfiance identitaire". À une différence ethnique, s'ajoute en effet une différence de religion : les Ivoiriens du nord, musulmans, sont soupçonnés d'être de mauvais Ivoiriens, et sont donc rejetés par les Ivoiriens du sud. Mais il aboutit à un sentiment d'exclusion des populations du nord, notamment les Malinkés dont les patronymes ont le plus facilement une consonance étrangère.
La Côte d'Ivoire est une population cosmopolite du point de vue culturel et ethnique : on estime à 40 % la proportion d'étrangers (soit officiellement 6,4 millions d'étrangers pour 9,6 millions d’Ivoiriens).
Mais la mixité ne se fait pas uniquement entre nations mais aussi entre groupes ethniques et même entre religions. Il est quasiment impossible à Abidjan la capitale économique de retrouver des familles entièrement d'une ethnie ou d'une religion.
Pourtant une partie de la population est victime d’exclusion, et Alassane Ouattara comme Henri Konan-Bédié sont censurés.
Cette notion d'ivoirité est dénoncée par la FIDH comme étant à la base d'un « système xénophobe », qui dénonce également la loi sur la nationalité et la loi foncière, qui violent selon elle les droits civils, politiques, économiques et sociaux protégés par les pactes de l'ONU. Le problème foncier restant un problème de manque accru d'organisation qui mine les sociétés dans les pays en voie de développement.
[modifier] Un concept économique
L'Ivoirité est un concept visant à définir la nationalité ivoirienne dans un processus de démocratisation et d'unification nationale pour une société en manque d'imaginaire "globalement national". Il s'appuie sur des notions culturelles simples et vise à promouvoir les cultures et productions nationales. Le concept d'ivoirité apparaît dans un contexte économique de crise. La production nationale connaît un très fort ralentissement, et tandis que les prix des matières premières nationales café et cacao poursuivent leur chute, les produits importés continuent d'augmenter. Le principe d'ivoirité vise donc à renverser ou au moins réduire le problème de la balance commerciale déficitaire (tout comme les transferts de capitaux, situation aggravée par la dévaluation).
Si la Côte d'Ivoire est un des rares pays à n'avoir pas vu sa population souffrir de la dévaluation, c'est parce qu'elle avait plus facilement accès aux crédits internationaux que ses voisins de la zone UEMOA. Mais ces crédits devenant trop lourds dans le PIB il fallait à tout prix que la Côte d'Ivoire développe une industrie pérenne tournée vers l'exportation (objectif majeur de la dévaluation) et réussisse à diminuer le montant de ses importations (notamment de produits finis).
L'ivoirité appelait à l'élan national via des spots publicitaires (radio, affichage public, télévision et journaux de presse) avec un slogan simple : "Consommons ivoirien" le message se voulait clair et simple, vantant les consommations alimentaires des différentes régions du pays et tout le pays du nord au sud et de l'est à l'ouest !
[modifier] La controverse (?)
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Mais ce concept est bientôt imprégné d'idées nationalistes et xénophobes. Si ce concept semble notamment conduire à l'élimination du candidat Alassane Ouattara il ne faut pas s'y tromper. Ce rejet de Ouattara est facilité par les doutes qui pèsent sur ses origines (Sans remettre en cause sa nationalité ivoirienne !). Néanmoins faut-il reconnaître la naissance d'un mouvement d'exclusion au-sein de la population ivoirienne (population mal recensée et corruption des administrations publiques pour l'obtention de cartes nationales, assimilation des habitants des régions du Nord aux populations des pays limitrophes). Certains ivoiriens se sentant plus ivoiriens que d'autres. C'est une société sans repère qui cherche à s'identifier par rapport à un groupe ethnique pour affirmer son Ivoirité! Tous les peuples sont donc coupables de l'exclusion de l'autre, selon la région où l'on se trouve. Mais il aboutit à un sentiment d'exclusion des populations du nord, notamment les Malinkés dont les patronymes ont le plus facilement une consonance étrangère. Le problème est que la Côte d'Ivoire est une population cosmopolite et fortement "mélangée" du point de vue culturel et ethnique. Si les chiffres donnent 40% d'étrangers (soit officiellement 6,4 millions d'étrangers pour 9,6 millions d'ivoiriens) il suffit de parcourir le pays, villes, campagnes et campements, pour s'apercevoir que cette population étrangère est légèrement plus représentée. Dans tous les cas le rapport 50/50 est à retenir. Mais la mixité n'est pas qu'avec les étrangers mais aussi entre groupes ethniques et même entre religions. Il est quasiment impossible à Abidjan de retrouver des familles entièrement d'une ethnie ou d'une religion. Pourtant personne ne peut nier l'exclusion dont sont victimes une partie de la population, et la censure publique de monsieur Ouattara, mais aujourd'hui aussi de monsieur Bédié et d'autres politiciens. Quant à la Constitution elle tend à évoluer : Robert Guéi alors chef d'Etat avait demander à tous de reconaître comme lui-même le faisait que cette Constitution était contre monsieur Ouattara et non contre une partie de la population. Bonne foi certe, mais inégalité face à la loi injustifiée. Il faut en cela observer un pragmatisme face à une situation autrement ingérable pour l'époque (>transition politique suite au coup d'Etat militaire). Cette Constitution prône l'appaisement (?), mais à conditions qu'aucun des "grands leaders" n'aspirent encore au poste présidentiel. Or dès les élections suivantes ils seront prétendants-candidats. La crise de l'ivoirité s'enlise!