Xénophobie
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Le mot xénophobie est composé des racines grecques xénos, « ce qui vient de l’extérieur » et phobos, « la peur ». Ce mot définit donc littéralement, « la peur de ce qui vient de l’extérieur ».
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[modifier] Du sentiment de différence à la peur et la haine
Dans l'usage courant la xénophobie est devenue l'hostilité à l'égard de l'étranger, c'est-à-dire de celui qui n'appartient pas au même groupe (national, culturel, linguistique) que soi, à celui qui, étant étranger, est inconnu, parce que différent: on touche ici à la notion d'intolérance devant la différence culturelle ou la différence linguistique aussi bien que devant la différence d'origine nationale.
Le sentiment de différence de l'autre peut très bien être accompagné d'une curiosité et d'une tolérance ainsi que d'une acceptation de cette diversité qui peut se traduire par un enrichissement mutuel (gastronomie, musique etc.) et aller jusqu'à l'assimilation culturelle, religieuse, etc. des individus, par exemple par le biais de mariages interethniques. Par contre, les intérêts économiques/politiques peuvent mettre à profit ce sentiment et l'exacerber par les moyens de la propagande, faire du concurrent un "ennemi héréditaire" et pousser le conflit à l'extrême jusqu'au "nettoyage ethnique" (voir aussi pogrom) et à la tentative d'anéantissement total (voir antisémitisme, camp d'extermination, nazisme, Shoah, conflit entre Tutsis et Hutus au Ruanda, génocide arménien). Les guerres de religions qui sévirent en Europe n'ont elles aussi été que le prétexte avancé par les Églises pour conserver leurs intérêts jusqu'à une époque encore récente (Irlande, Kosovo). La différence mise en avant entre musulmans Chiites et Sunnites procède de la même problématique. L'extermination de populations soit-disant exemptes de culture ("kulturloses Volk") et le repeuplement des territoires "nettoyés" suite à la mise en esclavage des slaves étaient l'un des objectifs der Adolf Hitler.
[modifier] Haine des différences
La différence mise en cause se définit par des critères parfois flagrants comme le langage, les coutumes, la couleur de la peau, le comportement sexuel (voir homophobie) mais elle peut aussi être à peine perceptible, un simple accent dans la prononciation désignant l'homme à abattre (étymologie du mot "barbare") comme l'illustre l'antagonisme des Français envers les Belges. La haine de l'autre trouve aussi naissance dans l'appartenance à un groupe défini de manière arbitraire comme par exemple un club de football (Hooliganisme).
La xénophobie est souvent confondue dans le langage courant avec le racisme, pour désigner une attitude de mépris et d'hostilité, pouvant aller jusqu'à la violence, envers des individus appartenant à une ethnie différente (dans ce dernier cas on parlera parfois d'ethnophobie, plus rarement de tribalisme).
NOTA : Certains insistent sur la différence entre les concepts de xénophobie et de racisme.
- La xénophobie provient d'une confrontation entre les groupes et différencie les appartenances à l'aide de stéréotypes.
- Le racisme naît de la xénophobie, mais la porte à son paroxysme et défend l'idée de la supériorité d'une catégorie de population sur une autre à partir de critères variables, généralement basés sur l'apparence physique.